La COVID-19 et les personnes en situation de handicap au Canada

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La COVID-19 est une maladie respiratoire qui se transmet d'une personne infectée à l'autre par des gouttelettes respiratoires et des aérosols. La COVID-19 peut se propager lorsqu'une personne qui a contracté le virus tousse, éternue, respire, chante, crie ou parle. Elle peut également être contractée en portant la main à sa bouche, à son nez ou à ses yeux après avoir touché un objet sur lequel se trouvait le virus. Une personne peut contracter la COVID-19 en touchant des objets et des surfaces contaminés par le virus.

Les personnes qui contractent la COVID-19 peuvent être asymptomatiques (ne présenter aucun symptôme) ou être atteintes d'infections graves qui nécessitent des soins intensifs et qui peuvent, dans de rares cas, entraîner la mort. Certaines personnes en situation de handicap présentent un risque accru d'être atteintes d'une forme grave de la COVID-19 en raison de leur âge, de leur statut vaccinal, de la présence d'un ou de plusieurs problèmes de santé sous-jacents ou du fait qu'elles sont immunodéprimées.

Parmi les problèmes de santé et les syndromes reconnus pour accroître le risque de présenter une forme grave de la maladie ou des complications si elles contractent la COVID-19, citons le cancer, les maladies cérébrovasculaires, les maladies rénales chroniques, la MPOC, le diabète, le syndrome de Down, les maladies du cœur, l'obésité, les troubles neurologiques et l'affaiblissement du système immunitaire. En plus des problèmes de santé qui augmentent les risques liés à COVID-19 pour tout le monde, d'autres facteurs peuvent augmenter les risques pour une personne handicapée, à savoir :

  1. La présence d'un handicap peut augmenter le risque d'exposition ou d'infection chez les personnes suivantes :
    • personnes qui éprouvent des difficultés à se laver les mains
    • personnes malvoyantes, sourdes-aveugles ou aveugles qui ont besoin de toucher physiquement des objets ou des personnes (interprètes tactiles) pour obtenir de l'aide ou de l'information
    • personnes qui peuvent ne pas être en mesure de porter de masques ou de respirateurs (pour des raisons médicales ou sensorielles)
    • personnes pour lesquelles l’éloignement physique peut constituer un défi
    • personnes qui éprouvent des difficultés à comprendre, à exécuter ou à maintenir des directives de santé publique ou des mesures de prévention et de contrôle des infections (PCI)
    • personnes sourdes ou malentendantes qui ont besoin d'un interlocuteur sans masque pour comprendre ce qui est dit, soit par la lecture labiale, l'expression faciale ou la voix
  2. Les personnes en situation de handicap qui vivent dans des lieux d'habitation collective courent un plus grand risque de contracter la COVID-19 en raison de leur proximité avec d'autres personnes, du partage d'espaces intérieurs communs ou d'autres risques liés à la COVID-19. Citons à titre d'exemples de lieux d'habitation collective, les établissements résidentiels de soins de longue durée, les foyers collectifs, les foyers d'accueil et les résidences-services.
  3. Les personnes en situation de handicap qui interagissent avec plusieurs prestataires de soins ou de services d'aide essentiels courent un risque accru de contracter la COVID-19 en raison de leur exposition à un plus grand nombre de personnes.
  4. Les visites fréquentes pour obtenir des soins de santé peuvent accroître les risques d'exposition d'une personne handicapée.

Les personnes qui travaillent avec des personnes en situation de handicap, qui leur prodiguent des soins, qui les aident, qui sont leurs amis ou des membres de leur famille ou qui vivent avec elles, doivent être conscientes des risques que présente la COVID-19 pour les personnes en situation de handicap. Les prestataires de soins de santé primaires doivent être consultés lorsqu'une personne handicapée, ou ses personnes de soutien, ses amis ou des membres de sa famille se posent des questions ou ont des inquiétudes relativement à des problèmes de santé, à des expositions au virus ou à des symptômes de COVID-19.

Protection des personnes en situation de handicap contre la COVID-19

Vous pouvez prendre certaines mesures pour vous protéger, ainsi que les autres, contre la COVID-19 si vous êtes une personne handicapée, si vous vous occupez d'une personne handicapée ou lui apportez un soutien ou si vous êtes un membre de la famille, un ami ou un collègue de travail d'une personne handicapée. Entre autres :

Afin de prévenir toute transmission ultérieure, prévenez immédiatement ou demandez à d'autres personnes de prévenir votre famille, les prestataires de soins et vos amis si vous ou la personne dont vous prenez soin ou que vous aidez tombez malade. Si la personne handicapée demeure dans son domicile, veuillez consulter COVID-19 : Ce qu'il faut faire si vous ou quelqu'un de votre maison est malade.

Systèmes de santé et de services sociaux et la COVID-19

Il faut envisager, avant tout dans une perspective intersectionnelle, des dispositions, des adaptations et des aménagements spéciaux pour les personnes en situation de handicap dans les systèmes de santé, de santé publique et de services sociaux et les leur fournir. Dans le présent contexte, l'intersectionnalité consiste à considérer le handicap parallèlement à la race, l'ethnie, la culture, l'âge, aux collectivités rurales et éloignées, au sexe, au statut socioéconomique et à d'autres déterminants sociaux de la santé et à adapter les systèmes pour s'assurer que les situations particulières sont prises en compte.

En outre, toute restriction imposée dans un espace donné doit tenir compte des besoins des personnes en situation de handicap et permettre que du personnel de soutien essentiel, des guides voyants, des interprètes ou des membres de la famille les accompagnent à ces endroits.

Les restrictions concernant les visiteurs et les personnes de soutien dans tous les milieux et établissements de santé doivent viser à équilibrer les besoins physiques, psychologiques, émotionnels et spirituels des personnes en situation de handicap avec le risque d'introduction et de transmission de la COVID-19, qui peut varier dans le temps en fonction de l'épidémiologie locale et de la couverture vaccinale au sein des établissements ou de la collectivité.

Il est important d'examiner plus souvent les personnes qui ne sont pas en mesure de communiquer et de considérer les personnes soignantes ou de soutien essentielles comme des partenaires importants pour communiquer avec les personnes en situation de handicap et satisfaire leurs besoins. Lorsque le nombre de visiteurs est limité, il faut veiller à ne pas classer à tort les personnes soignantes et de soutien essentielles comme des visiteurs, surtout lorsqu'il s'agit de membres de la famille.

La perte de services et de soutiens importants offerts par les programmes communautaires, l'emploi, l'accès aux thérapies, l'école ou les programmes de jour peut également nuire à la santé et au bien-être généraux d'une personne et entraîner une régression dans le développement positif de certaines personnes en situation de handicap. Il est essentiel de sensibiliser à la prévention de ces pertes et de mettre en place des stratégies visant à s'assurer que les services et les soutiens ne sont pas compromis.

Une personne handicapée peut se buter à des difficultés particulières pour accéder aux communications publiques sur la COVID-19, ce qui a une incidence sur sa réaction et son adhésion aux services et programmes. Ces obstacles à l'accès à l'information peuvent être exacerbés par les conditions sociales et économiques dans lesquelles vit la personne. Par contre, il est possible d'éliminer certains de ces inégalités et de ces obstacles à l'accès en adoptant une perspective intersectionnelle et en examinant les interactions entre le handicap et la race, l'ethnicité et la culture, le fait de vivre dans une collectivité rurale ou éloignée, le sexe, l'âge, le statut socioéconomique, ainsi que d'autres déterminants sociaux de la santé. De l'aide peut être nécessaire pour accéder aux services de soutien communautaires, de même que des stratégies de communication fréquentes pour communiquer de nouveaux renseignements. Il faut communiquer les renseignements de différentes manières et les rendre accessibles par divers supports et plateformes.

La plupart des établissements de soins (c'est-à-dire les établissements de soins actifs, de soins de longue durée et de soins ambulatoires ou externes, les services de soins à domicile, les centres de santé publique, et les centres de dépistage et d'immunisation) doivent prendre en compte certains facteurs et mettre en place des aménagements pour les personnes en situation de handicap, notamment :

Vaccination des personnes en situation de handicap

Les personnes éligibles devraient recevoir toutes les doses du vaccin COVID-19 qui leur sont recommandées.

Certaines populations peuvent éprouver des difficultés à accéder aux services de vaccination et des efforts particuliers doivent être déployés pour les atteindre à toutes les étapes de la distribution des vaccins contre la COVID-19.

Il faut s'efforcer d'accroître l'accès aux services de vaccination afin de réduire les inégalités en matière de santé sans augmenter davantage la stigmatisation ou la discrimination et de faire participer les personnes en situation de handicap à la planification des programmes de vaccination.

Considérations spéciales relatives aux personnes de soutien essentielles

Les prestataires de soins, les travailleurs de soutien, les personnes facilitant la communication, les guides voyants, les interprètes, les amis ou les membres de la famille comptent parmi les personnes de soutien essentielles.

Tout organisme qui fournit aux personnes en situation de handicap des services de soins de santé et de soutien liés ou non à la COVID-19, doit prévoir dans ses politiques, ses procédures et ses directives une autorisation permettant l'accompagnement des personnes de soutien essentielles à toutes les étapes des soins et du soutien. Les personnes de soutien essentielles devraient être autorisées à accompagner une personne handicapée à son rendez-vous de vaccination.

Considérations relatives aux mesures de protection des personnes en situation de handicap

Conseils sur l'utilisation de masques chez les personnes sourdes ou malentendantes

Dans la collectivité, il existe des masques conçus pour les personnes sourdes ou malentendantes. Ces masques comportent une fenêtre transparente et peuvent être utilisés dans les situations suivantes :

En l'absence d'accès à un masque non médical avec fenêtre transparente :

Masques et respirateurs

Les personnes qui fournissent des soins et un soutien aux personnes en situation de handicap doivent porter un masque ou un respirateur et pratiquer l’éloignement physique dans la limite du raisonnable, en particulier dans le cas où la personne handicapée n'est pas en mesure de porter un masque ou un respirateur.

Barrières physiques transparentes et personnes aveugles, malvoyantes ou handicapées

Les barrières physiques transparentes (par exemple, le plexiglas) sont claires et donc difficiles à voir, de sorte que les personnes aveugles, malvoyantes ou handicapées peuvent ne pas être en mesure de les percevoir. Les établissements doivent veiller à ce que du ruban adhésif de couleur vive soit appliqué sur les bords de toutes les barrières physiques transparentes et en particulier autour de l'ouverture du bas. Si une personne doit faire passer des documents, des paiements ou des pièces d'identité par l'ouverture du bas de la barrière physique transparente, le personnel doit prévoir d'expliquer ce processus. Le personnel doit également informer la personne de l'emplacement de l'ouverture de la barrière transparente et de ce qui se trouve de l'autre côté.

Tout le personnel doit être formé quant à la manière de fournir correctement une aide et une assistance de guide voyant. La technique de guide voyant (Sighted Guide

Techniques) (document en anglais seulement) est la meilleure méthode pour fournir une assistance sûre et respectueuse afin de guider une personne aveugle ou malvoyante. D'autres personnes peuvent également avoir besoin d'aide puisque les processus d'entrée, de sortie et d'interaction pendant la COVID peuvent être différents de ceux des visites précédentes.

Chiens-guides : Éloignement physique et COVID-19

Les chiens-guides sont utilisés pour diverses raisons. Citons à titre d'exemple, les chiens-guides pour personnes aveugles, malvoyantes et sourdes, les personnes autistes, les personnes souffrant de troubles mentaux et les personnes à mobilité réduite. Les chiens-guides ne comprennent pas la notion d’éloignement physique ni les changements de distance physique. Les personnes qui entourent le chien et son maître doivent donc pratiquer l’éloignement physique s'ils se rapprochent trop.

Les chiens-guides ne sont pas entraînés à suivre des flèches sur le sol. Si vous voyez une personne avec un chien-guide qui ne suit pas les flèches au sol, vous pouvez lui proposer votre aide. Si la personne est aveugle ou malvoyante, la « technique de guide voyant » mentionnée ci-dessus peut être utilisée; elle constitue une manière respectueuse de proposer son aide.

Nettoyage et désinfection

Nettoyez et désinfectez régulièrement les surfaces, particulièrement les surfaces fréquemment touchées ou les surfaces comme :

Documents d'information

Tous les organismes qui offrent des services et du soutien aux personnes en situation de handicap doivent s'assurer que les renseignements qu'ils détiennent sont fournis de manière à répondre aux besoins de leur clientèle. Ces renseignements doivent être offerts dans des formats diversifiés, accessibles, multilingues et appropriés sur les plans culturel et fonctionnel.

Remerciements

Le présent document a été rédigé par : Dre Marianna Ofner, Dre Marina Salvadori, Yung-En Chung, Aoife Pucchio, Thomas Atkins, Dre Laura Orlando, Alexandra Erhardt et Eliza McClelland.

Les auteurs remercient sincèrement les personnes suivantes pour leur révision et leurs contributions :

le Groupe consultatif sur la COVID-19 en matière de personnes en situation de handicap : Krista Carr, Bill Adair, Neil Belanger, Diane Bergeron, Bonnie Brayton, Ellen Cohen, Maureen Haan, Hélène Hébert, Dre Heidi Janz, Rabia Khedr, Dr Michael Prince et Josh Vander Vies;

les collaborateurs de l'ASPC : Nicolas De Guzman Chorny, Rachel Field, Shainoor Ismail, Marnie Johnstone, Jennifer Rooney, Matthew Tunis, Kelsey Young et Shamiram Zendo.

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