Guide relatif à l'évaluation des personnes handicapées - Comment établir et mettre en place des mesures d'adaptation en matière d'évaluation - Inquiétudes à demander des mesures d'adaptation ou à fournir de l'information

L'information sur les limitations fonctionnelles d'un postulant ou d'une postulante est d'ordre personnel et peut être de nature délicate. Les postulants et postulantes peuvent avoir des inquiétudes à partager une telle information. Un certain nombre de facteurs peuvent pousser les gens à décider de ne pas demander de mesures d'adaptation lors d'un processus de nomination ou encore de ne pas fournir d'information sur leurs limites fonctionnelles.

  • Croyance qu'ils ou elles doivent s'auto identifier comme personne handicapée dans les dossiers du ministère
    Demander des mesures d'adaptation lors d'un processus de nomination n'implique pas que la personne s'identifie comme une « personne handicapée » dans les dossiers du ministère. Il s'agit de deux processus différents et une personne peut faire l'un sans l'autre. Par exemple, une personne ayant un handicap temporaire, comme une fracture du poignet, ne s'identifie pas comme une « personne handicapée » dans les dossiers du ministère.
  • Croyance que la divulgation produira un préjugé négatif plutôt qu'un traitement équitable

    Les inquiétudes des postulants et des postulantes sur les conséquences éventuelles de la divulgation de leur handicap surviennent généralement lorsque leur déficience n'est pas visible. Avec une déficience soi-disant « invisible », les gens peuvent avoir l'impression, dans certains cas, que leur déficience porte un stigmate et ne souhaitent pas en dévoiler les limitations fonctionnelles, par exemple, pour des limitations résultant d'un trouble émotionnel. Dans d'autres cas, certaines personnes peuvent croire que la divulgation leur nuira en raison de perceptions non fondées des gestionnaires ou des membres du comité d'évaluation sur leur aptitude à s'acquitter de leur travail, par exemple, pour des limitations résultant d'un trouble d'apprentissage.
  • Croyance que la déficience n'a pas d'effet sur le rendement
    Les postulants et les postulantes qui pensent que leur déficience ne se répercute par sur leur rendement au travail peuvent ne pas en parler ou ne pas demander de mesures d'adaptation, même lorsque la déficience est évidente. Par exemple, une personne qui utilise un fauteuil roulant et pose sa candidature à un poste d'analyste des politiques ne demandera peut-être pas de mesures d'adaptation parce qu'elle sait que sa déficience n'a pas d'incidence sur son rendement au travail. Il peut en être de même pour les déficiences invisibles. Par exemple, une personne ayant une difficulté d'apprentissage et qui a mis au point des stratégies pour y faire face pourra ne pas en parler puisqu'elle ne connaît pas de difficultés au travail. Les personnes ayant des maladies chroniques, comme le diabète ou la maladie de Crohn, peuvent avoir le sentiment de contourner leurs limitations grâce à l'organisation très précise du moment où aura lieu la séance d'examens, ce qui leur évite de dévoiler une condition qui, d'après elles, pourrait être perçue négativement par certaines personnes. Dans tous ces cas, selon la qualification évaluée et la méthode utilisée pour ce faire, des mesures d'adaptation peuvent en fait être nécessaires pour permettre aux postulantes ou aux postulants de démontrer équitablement leurs qualifications. 
  • Croyance que les mesures d'adaptation lors d'un processus de nomination constituent un avantage indu et le désir de réussir selon « son propre mérite »
    Le désir de réussir selon « son propre mérite » signifie habituellement que la personne a l'impression que les mesures d'adaptation proposées lui donnent un avantage indu au lieu de lui donner des chances égales de démontrer ses capacités. Cela peut pousser la postulante ou le postulant à ne pas divulguer son besoin d'adaptation, ou à demander une mesure d'adaptation mais en refuser une autre (par exemple, demander un ordinateur mais refuser du temps additionnel).
  • Inquiétude que l'information confidentielle sur la déficience soit connue de tous au travail
    Les inquiétudes quant à la confidentialité peuvent pousser un postulant ou une postulante à hésiter à déclarer ses besoins de mesures d'adaptation, à divulguer des détails au sujet de sa déficience ou à refuser, lorsqu'on le lui demande, de fournir de la documentation.

Les croyances des postulantes et des postulants influencent leur choix pendant le processus de nomination. Lorsqu'ils traitent avec les postulants et les postulantes, les responsables du processus doivent préserver un équilibre délicat : ils doivent toujours respecter le droit des postulants et les postulantes à la vie privée et à la confidentialité ainsi que leur point de vue quant à leurs capacités, tout en adoptant une approche proactive pour obtenir l'information nécessaire.

Au bout du compte, c'est au postulant ou à la postulante de décider s'il ou elle va demander des mesures d'adaptation ou fournir de l'information sur sa déficience à ceux responsables de déterminer les mesures d'adaptation, de même que si il ou elle acceptera ou non les mesures d'adaptation offertes.

Gérer les inquiétudes

Pour encourager les personnes handicapées à faire connaître leurs besoins en matière de mesures d'adaptation lors d'un processus de nomination, il est important de créer un climat positif et confidentiel. Il devrait être clair que le gestionnaire ou le comité d'évaluation est ouvert à offrir des mesures d'adaptation et que les chances de la postulante ou du postulant, au cours du processus de nomination, ne seront pas réduites si elle ou il en fait la demande.

Pour les postulants et postulantes de l'extérieur en particulier, il y aurait lieu de leur rappeler que, lorsqu'ils ou elles appliquent à un poste au gouvernement fédéral, l'identification de besoins spécifiques lié à une déficience leur permettra de démontrer leurs qualification sur une base équitable.

Il devrait être expliqué clairement que les mesure d'adaptation lors de l'évaluation peuvent être offertes seulement lorsque les postulants et postulantes indiquent leurs besoins et fournissent l'information nécessaire.

Les suggestions suivantes devraient vous permettre de gérer les difficultés qui peuvent survenir :

  • Comment dissiper les inquiétudes quant à la confidentialité de l'information sur la déficience
    Envoyez un message clair selon lequel l'information sur les limitations fonctionnelles sera traitée en toute confidentialité. Les autres postulants et postulantes n'auront pas accès à cette information. Expliquez que seule l'information qui a rapport au processus d'évaluation doit être fournie au gestionnaire et/ou aux responsables de l'évaluation.
  • Lorsque les postulantes et les postulants demande des mesures d'adaptation, mais ne donnent aucune autre information
    Il est pertinent d'explorer plus à fond, en faisant preuve de tact. Expliquez l'importance d'obtenir l'information adéquate pour proposer des mesures d'adaptation en matière d'évaluation appropriées aux besoins de la personne.
  • Lorsque les postulantes et les postulants demandent des mesures d'adaptation, mais refusent les mesures proposées
    Explorer si d'autres mesures d'adaptation peuvent être possible. Si aucune autre possibilité ne peut être acceptable, respecter la décision de la postulante ou du postulant tout en soulignant qu'elle ou il devra être prêt à accepter les résultats des examens. Elle ou il doit savoir que les examens ne pourront être administré à nouveau.
  • Lorsqu'un postulant ou une postulante a des limitations fonctionnelles connues, mais qu'il ou elle n'a pas demandé de mesures d'adaptation
    Il convient de demander à ces postulants et à ces postulantes s'il y a lieu de considérer certains aménagements des procédures d'examen afin de leur permettre de mieux démontrer leurs qualifications pendant l'évaluation. Par exemple, dans le cas d'une personne qui utilise un fauteuil roulant, il est recommandé de vérifier si la table est à la bonne hauteur en tenant compte de la hauteur du fauteuil roulant ou, s'il s'agit d'une personne malentendante, on devrait demander s'il est nécessaire que cette personne s'assoie à l'avant pour mieux entendre les instructions. Souvent, les personnes concernées ne perçoivent pas ces éléments comme étant des « mesures d'adaptation » puisqu'elles n'estiment pas que leur déficience se répercute sur leur rendement au travail, mais ces ajustements peuvent néanmoins se révéler importants dans le contexte d'une séance d'évaluation.
  • Si les postulantes et les postulants ont de la documentation d'un professionnel ou d'une professionnelle, mais sont réticents à la fournir en raison d'inquiétudes quant à la confidentialité
    Expliquez que la documentation est requise pour déterminer les mesures d'adaptation qui leur donneront une chance équitable de démontrer leurs qualifications. Soulignez également que les documents demeureront confidentiels tout au long du processus de nomination.

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