Volet autochtone de l’Inventaire national des rejets de polluants : Premières Nations du Québec et du Labrador
Chaque année, de nombreux commerces, établissements et installations au Canada doivent déclarer les polluants qu’ils ont rejetés dans l’air, l’eau et le sol. Ces informations sont recueillies par l’Inventaire national des rejets de polluants (INRP) du gouvernement du Canada. Les données sont publiques et aident les Canadiens à en savoir plus sur la pollution qui les entoure. Elles aident aussi à déterminer les priorités environnementales et à en surveiller le rendement.
La série autochtone de l’Inventaire national des rejets de polluants (INRP) met en lumière les défis environnementaux auxquels font face les collectivités inuites et les collectivités des Premières Nations du Québec situées à proximité des installations qui présentent des déclarations à l’INRP. L’objectif de cette série consiste à amorcer des discussions au sein des groupes touchés, ainsi que chez les chercheurs et les décideurs, au sujet des sources et des répercussions de la pollution dans les collectivités autochtones à travers le Canada. Les différences de contenu de chaque aperçu de cette série mettent en relief les connaissances, les préoccupations et les priorités établies par les organismes régionaux au nom des 57 collectivités qu’ils desservent.
La série autochtone de l’INRP a pour but de donner une vue d'ensemble à titre informatif, du champ d'application de l'INRP et des substances qu'il suit. Il ne s'agit pas d'un inventaire exhaustif de toutes les activités qui ont lieu sur le territoire autochtone, ni de l’ensemble des polluants qui y sont rejetés. Cette série se veut plutôt un point de départ pour des analyses futures, engagements et améliorations. Pour fournir des informations pertinentes sur les polluants et les préoccupations identifiés mais non couverts par l'INRP, des liens vers des sources externes sont utilisés dans le document, le cas échéant.
Volet autochtone de l’INRP : Première Nations du Québec et du Labrador
Développé avec la contribution de l’Institut de développement durable des Premières Nations du Québec et du Labrador (IDDPNQL), ce présent aperçu examine les installations qui se trouvent à proximité des communautés des Premières Nations du Québec et du Labrador, ainsi que des polluants qu’elles déclarent à l’INRP. Il examine également les substances et les secteurs d’intérêt pour les communautés des Premières Nations, ainsi que les mesures prises par les installations pour réduire leurs impacts environnementaux.
Des aperçus des polluants rejetés près des collectivités Inuits et Cris sont également disponibles.
L’INRP et les collectivités petites ou isolées
L’exposition à la pollution varie selon les groupes démographiques et socio-économiques, ainsi que selon les régions géographiques (par exemple, urbaines versus rurales). Bien que les petites collectivités éloignées du Canada soient situées loin des centres industriels, la pollution y est transportée dans l’eau, l’air et le sol, et cela peut avoir des effets négatifs sur la qualité de l’eau et de l’air.
Seules, les données de l’INRP ne suffisent pas pour évaluer les risques de la pollution et ses impacts sur la santé humaine et l’environnement. Chaque substance a des propriétés physiques et chimiques distinctes et une toxicité variable. Par conséquent, les effets sur l’environnement et la santé sont différents selon les substances et les environnements. Pour évaluer les risques, on doit tenir compte d’autres facteurs :
- la toxicité intrinsèque;
- les propriétés physiques et chimiques (comme la persistance et la bioaccumulation);
- le milieu (air, sol ou eau) dans lequel la substance est rejetée;
- les modes de transport et de transformation (déplacement ou dégradation);
- la quantité, la durée, la nature et le niveau d’exposition;
- les effets cumulatifs de substances et de facteurs multiples (tels que les facteurs socio-économiques et les communiqués précédents).
Pour réaliser des analyses avancées à ce sujet, les données d’Environnement et Changement climatique Canada (ECCC) sur les indicateurs environnementaux peuvent être liées aux données de l’INRP.
Premières Nations du Québec et du Labrador
Le Canada compte plus de 630 communautés des Premières Nations, représentant plus de 50 nations et 50 langues. Selon le recensement de 2016, plus de 1,67 million de personnes au Canada (4,9 % de la population) s’identifient comme Autochtones.
Au Québec, 41 communautés des Premières Nations appartenant à dix Nations représentent environ un pourcent de la population de la province. Les communautés des Premières Nations du Québec appartiennent à deux familles linguistiques et culturelles distinctes : Algonquienne et Iroquoienne. Ces communautés sont situées dans la partie sud de la province et au nord jusqu’au 55e parallèle. Comme le montre la carte à droite, la communauté mohawk d’Akwesasne, située dans le sud du Québec, compte le plus grand nombre de résidents.
Les installations situées près des Premières nations Mushuau Innu et Sheshatshiu Innu, les deux communautés de Premières nations du Labrador, ont également été incluses dans le présent aperçu.
Les coordonnées ont été extraites du Gouvernement ouvert.
Emplacement des communautés des Premières Nations du Québec et du Labrador

Description Longue

Installations dans la région
Cet aperçu se concentre sur les installations situées à moins de 100 kilomètres d'une communauté des Premières nations du Québec ou du Labrador. À l’inverse, pour les besoins de cette série, les installations au Nunavik (c'est-à-dire au-dessus du 55e parallèle) ont été omises du présent aperçu. Vous pouvez consulter les rejets de ces installations dans l’aperçu du Nunavik. Les installations situées près des communautés cries du Québec sont incluses dans les aperçus des Premières Nations et des Cris.
En 2018, 590 installations au Québec (dans un rayon de 100 kilomètres d’une communauté des Premières Nations) ont soumis une déclaration à l’INRP dans 17 secteurs industriels différents. L’obligation de soumettre une déclaration à l’INRP est déterminée par plusieurs critères, y compris la taille des installations et les activités menées.
La majorité des installations au Québec ont soumis leur déclaration dans le secteur des « autres industries manufacturières » (154 installations), suivi du secteur des produits du bois (69 installations). Les installations déclarantes dans le secteur des « autres industries manufacturières » comprennent les fabricants de produits alimentaires, les finisseurs de textiles, les fabricants de produits métalliques et d’autres fabricants de produits divers.
Au Labrador en 2018, une seule installation à moins de 100 kilomètres d’une communauté de Premières Nations a fait une déclaration à l’INRP.
Bien qu’elles ne soient pas toutes incluses dans le présent aperçu, il existe un grand nombre d'installations électriques dans les communautés éloignées et nordiques, car celles-ci ne sont pas desservies par les réseaux électriques. Ainsi, ces communautés dépendent de génératrices au diesel pour produire l'électricité. Celles-ci ont une plus grande empreinte environnementale que les installations électriques conventionnelles et pourraient avoir un impact négatif sur la qualité de l'air et la santé humaine.
Emplacement des installations déclarant à l’INRP en 2018 à proximité des communautés des Premières Nations

Description Longue

Substances dans la région
Les plus grandes quantités de rejets dans l’air, l’eau et le sol en 2018 ont été déclarées par le secteur de l’aluminium (265 822 tonnes), suivi par le secteur des mines et des carrières (25 540 tonnes). Globalement les substances déclarées en plus grande quantité sont le monoxyde de carbone (CO), le dioxyde de soufre (SO2) et les oxydes d’azote (NOx). Ensemble, ces substances comptent pour 85% de tous les rejets dans l’air, l’eau et le sol pour les installations sélectionnées dans la région en 2018. Les éliminations et les transferts ont été principalement déclarés par le secteur des mines et des carrières (48 466 tonnes).
En 2018, la substance déclarée en plus grande quantité par les installations sélectionnées pour le secteur de l’aluminium au Québec et au Labrador était le monoxyde de carbone (228,265 tonnes), suivi du dioxyde de soufre (32 680 tonnes). Annuellement, le secteur de l’aluminium rejette un tiers des émissions industrielles canadiennes de monoxyde de carbone, qui est le produit d’une réaction chimique au cours du processus d’extraction par fusion.
La substance déclarée en plus grande quantité dans les installations sélectionnées du secteur des mines et des carrières était le monoxyde de carbone (10 079 tonnes) suivi par les matières particulaires (MP), les oxydes d’azote et le dioxyde de soufre (14 798 tonnes collectivement). Ces substances sont connues comme les principaux contaminants atmosphériques (PCA) et peuvent contribuer à des problèmes de qualité de l’air, tel que le smog ou les pluies acides. Les rejets de MP issus des poussières de route sont inclus dans les quantités déclarés par les mines afin de refléter l’ampleur de l’exposition des communautés aux sources de MP.
La carte montre les rejets totaux des quatre substances mentionnées ci-dessus et lesquelles sont rejetées dans les quantités les plus élevées par les installations (catégorie prédominante).
Les substances auront des effets différents sur l’environnement dépendamment de si elles sont rejetées dans l’air, l’eau ou le sol et de la façon dont elles se déplacent dans l’environnement une fois rejetées. Consultez notre guide sur l’utilisation et l’interprétation des données de l’INRP.
Substances rejetées dans les plus grandes quantités en 2018

Description Longue

Rejets de l’exploitation minière
En 2018, 50 installations du secteur des mines et des carrières du Québec et du Labrador ont soumis une déclaration à l’INRP. Plus précisément, 34 se situaient dans un rayon de 100 kilomètres d’une communauté de Premières Nations. La majorité des rejets ont été déclarés par les mines de minerai de fer (81% des rejets dans l’eau, l’air et le sol de ce secteur).
Diverses activités du secteur minier sont responsables des rejets de polluants dans l’atmosphère, notamment :
- l’extraction et le traitement des minerais métalliques;
- les piles de roches stériles, la manutention des matériaux et les fosses ouvertes, qui peuvent être des sources de rejets causés par le vent;
- l’utilisation et l’entretien de véhicules et les installations sur le site de production d’électricité.
Substances rejetées par les installations du secteur des mines et des carrières en 2018

Description Longue

Éliminations et transferts de l’exploitation minière
Les installations minières et de carrières du Québec et du Labrador ont également déclaré des activités d’élimination, de transferts et de traitement. De ces catégories, la majorité des substances ont été déclarées comme élimination sur place dans les zones de gestion des résidus miniers et de stériles.
Par substance, en 2018 l’élimination du manganèse (Mn) a été déclarée en quantité plus élevée (17 444 tonnes), suivi par les éliminations d’arsenic (As) (13 263 tonnes).
Les résidus miniers sont généralement éliminés sur place dans des aires confinées par des structures artificielles, tels que des barrages, des bermes, ou en utilisant les caractéristiques naturelles du site minier, comme les vallées, les pentes ou les dépressions. Les gouvernements fédéral, provinciaux et territoriaux partagent la responsabilité de la protection de l’environnement en rapport avec la gestion des résidus miniers.
La majorité des substances déclarées à l'INRP qui sont contenues dans les résidus et les stériles se trouvent à l'état naturel, généralement à de faibles concentrations dans les dépôts de roche ou de bitume. Toutefois, les quantités globales peuvent être élevées en raison du très grand volume de matériaux extraits ou traités pendant les opérations minières, ainsi que des différences géologiques.
Éliminations par les installations du secteur des mines et des carrières en 2018

Description Longue

Forêts
Les forêts font partie intégrante du patrimoine culturel des Premières Nations. Pendant des milliers d’années, les communautés ont eu recours à des pratiques durables pour s’assurer que les générations futures bénéficient des mêmes ressources et opportunités que leurs ancêtres. Un élément clé de cette approche consiste à équilibrer les besoins environnementaux, sociaux et économiques.
L’INRP permet de suivre les substances rejetées par trois secteurs différents de l’industrie forestière du Québec :
- Le secteur des pâtes et papiers : les installations qui fabriquent de la pâte, du papier ou du carton
- Le secteur des produits du bois : les installations qui fabriquent des produits à base de bois, telles que les scieries
- Le sous-secteur de l’exploitation forestière : les installations dont l’activité principale consiste à couper du bois, à produire du bois primaire ou à transporter du bois d’œuvre
Les rejets dans l’eau, l’air et les sols du secteur des pâtes et papiers comptaient pour la plus grande partie des rejets déclarés par l’industrie forestière en 2018. Les substances déclarées en plus grandes quantités incluent le monoxyde de carbone (11 037 tonnes), les oxydes d’azote (4 007 tonnes) et les composés organiques volatils (COV) (3 015 tonnes).
En 2018, pour le secteur des produits du bois, la majorité des rejets (99%) sont dans l’air. Le 1% restant représente majoritairement les éliminations hors-site. Les substances déclarées en plus grande quantité comprennent le monoxyde de carbone (3 043 tonnes), les matières particulaires (1 643 tonnes) et les composés organiques volatils (1 615 tonnes).
Le gouvernement du Canada a établi en 1971 le Règlement sur les effluents des fabriques de pâtes et papiers en vertu de la Loi sur la pêche. Ce règlement régit les rejets de substances nocives dans les eaux qui abritent les poissons et a amélioré la qualité des effluents rejetés directement dans l’environnement. L’indicateur de qualité sur les effluents des fabriques de pâtes et papiers fournit plus d’information.
Pour plus d’information au sujet des peuples autochtones et la foresterie, consultez l’aperçu de Ressources naturelles Canada sur les peuples autochtones et la foresterie au Canada [PDF].
Rejets par les secteurs des pâtes et papiers et des produits du bois en 2018

Description Longue

Initiatives fédérales
Les communautés des Premières Nations du Québec sont impliquées dans le Programme de lutte contre les contaminants dans le Nord (PLCN) du gouvernement du Canada. Le PCN a été créé en 1991 pour inciter les résidents du Nord et les scientifiques à participer à la recherche et à la surveillance des contaminants qui sont de plus en plus présents dans la chaîne alimentaire de l’Arctique canadien. Ce projet de recherche peut servir à évaluer la santé des humains, des écosystèmes et à élaborer des politiques visant à éliminer ou à réduire les contaminants. Chaque année, le LPCN finance divers projets de collaboration qui priorisent:
- La santé humaine;
- La surveillance et la recherche environnementale;
- La surveillance et la recherche communautaire;
- La communication, la capacité et la sensibilisation;
- La coordination de programmes et les partenariats autochtones.
La pollution dans votre collectivité
Les données de l’INRP peuvent être utilisées par les communautés partout au Canada, y compris celles des régions nordiques et éloignées, pour :
- Déterminer les sources de rejets dans l’air, le sol et l’eau.
- Suivre les changements quant aux moments et aux endroits où les substances sont rejetées au fil du temps.
- Participer à des discussions sur les effets potentiels de la pollution sur la santé et l’environnement à l’aide de données et de renseignements scientifiques publiés par l’INRP et le gouvernement du Canada.
Apprenez-en davantage sur la prévention de la pollution et sur la façon dont les citoyens et les installations peuvent aider à protéger l’environnement.
Pour une analyse plus approfondie, consultez d’autres cartes et ensembles de données de l’INRP. Plus d’information sur les secteurs et les substances qu’ils rejettent sont disponible sur notre site web.
Détails de la page
- Date de modification :