Acrylonitrile : rapport final
En mai 2003, Environnement et Changement Climatique Canada a publié un avis de planification de la prévention de la pollution dans la Gazette du Canada. Cet avis vise les personnes possédant ou exploitant une installation qui fabrique du caoutchouc synthétique, qui utilise à cette fin de l'acrylonitrile et qui rejette de l'acrylonitrile dans l'environnement en les obligeant à préparer un plan de P2 et de le mettre en œuvre dans le but d’en diminuer les rejets au plus bas niveau possible.
Méthodes et mesures déclarées pour le plan de P2 par Lanxess Inc. :
- récupération, réutilisation et recyclage sur place;
- optimiser l’étape de décapage afin d’accroître au maximum la quantité d’acrylonitrile réutilisée dans le processus;
- modification de l’équipement ou des processus;
- améliorer les systèmes de contrôle des procédés, entraînant la réduction des émissions d’acrylonitrile;
- prévention des déversements et des fuites;
- mettre en œuvre en 2004 un programme amélioré de détection et d’élimination des fuites (DEF) d’acrylonitrile spécifique à l’installation;
- bonnes pratiques d’opération;
- améliorer les méthodes d’évaluation des émissions; meilleures pratiques d’exploitation et entretien des systèmes.
L’installation a diminué les émissions totales d’acrylonitrile de 85 %.
Une installation, Lanxess Inc. (anciennement connue sous le nom de Bayer Inc.) a été visée par l’avis de P2. En 2004, l’installation a préparé un plan de la P2 qui comprenait quatre différentes techniques de P2, expliquées dans le tableau 1 ci-dessus. En mettant en œuvre leur plan de P2, Lanxess Inc. a été en mesure d’en arriver à des réductions importantes des rejets d’acrylonitrile dans l’environnement. Le Diagramme 1 décrit la diminution totale des rejets d’acrylonitrile de l’entreprise par rapport à l’année de référence 1996, jusqu’en 2006, l’année finale de la mise en œuvre du plan de P2. Ces diminutions ont été récurrentes jusqu’en 2008, quand pour des raisons d’affaires, Lanxess Inc. a fermé l’installation de fabrication de caoutchouc synthétique.
Diagramme 1 : diminution totale des rejets d’acrylonitrile de Lanxess Inc.
Diagramme 1 : description longue
Année | Rejets hors site (kg) | Rejets sur place (kg) |
---|---|---|
1996 | 12 600 | 8550 |
2002 | 10 600 | 6860 |
2003 | 1 460 | 6753 |
2004 | 0 | 5300 |
2006 | 0 | 3200 |
Le diagramme 2 décrit l’ensemble de la réduction totale de rejets d’acrylonitrile par Lanxess Inc., classé par type de rejets. Les émissions fugitives ont diminué de 89 % et les rejets associés à l’entreposage et à la manutention ont diminué de 82 %. Les rejets par une cheminée ou par toute source ponctuelle ont augmentés de 14 % comparativement au niveau de 1996 (principalement à cause de changements dans les méthodes d’estimation). On doit également noter que Lanxess Inc. a atteint la totalité de ses cibles de réduction au cours de ses transferts hors site en vue de l’élimination. Depuis 2004, l’entreprise n’a plus envoyé d’acrylonitrile hors site à des fins d’incinération.
Diagramme 2 : rejets d’acrylonitrile classés par type entre 1996 et 2006, Lanxess Inc.
Diagramme 2 : description longue
Year | Élimination hors site (kg) | Émissions fugitives (kg) | Rejets par une cheminée ou par une source ponctuelle (kg) | Entreposage et manutention (kg) | Autres (kg) |
---|---|---|---|---|---|
1996 | 12 600 | 4650 | 2100 | 1700 | 100 |
2002 | 10 600 | 3900 | 1550 | 1310 | 100 |
2003 | 1460 | 3900 | 1360 | 1250 | 243 |
2004 | 0 | 2100 | 1500 | 1700 | 0 |
2006 | 0 | 500 | 2400 | 300 | 0 |
Ensemble des réalisations dans le cadre de l’avis
Au début du processus de planification de la P2, les employés de Lanxess Inc. indiquaient qu’ils avaient déjà atteint les taux de rejet d’acrylonitrile les plus faibles. Grâce à une recherche minutieuse combinée à une harmonisation à d’autres programmes et pratiques réglementaires, l’entreprise a été en mesure d’obtenir de meilleurs résultats en optimisant leur processus de production, y compris un meilleur contrôle de la production et en installant une meilleure technologie de détection des fuites et des déversements.
Les employés de l’installation croyaient au début qu’il n’était pas possible de diminuer davantage les rejets. Grâce à la planification de la P2, ils ont haussé le niveau de réduction au-delà de toutes attentes.
Le plan de la P2 préparé et mis en œuvre par Lanxess Inc. a permis d’améliorer leur procédé de fabrication et de diminuer le niveau de rejet au-delà de toutes leurs attentes (voir le diagramme 3). L’avis de planification de la P2 (la mesure adoptée par le gouvernement dans le but de gérer les risques posés par la présente substance) était par conséquent une solution efficiente et efficace favorisant la diminution du niveau de rejet d’acrylonitrile dans l’environnement.
Diagramme 3 : diminution du niveau de rejet, Lanxess Inc.
Diagramme 3: description longue
Type de réduction | Réductions prévues (kg) | Réductions atteintes (kg) |
---|---|---|
Sur place | 1690 | 5350 |
Hors site | 2000 | 12 600 |
Contexte
L’acrylonitrile n’est pas fabriqué au Canada mais il est importé pour être utilisé dans la fabrication de caoutchouc et de certains polymères. En 1994, 7 600 tonnes d’acrylonitrile ont été utilisées au pays. Il n’existe aucune source naturelle d’acrylonitrile dans l’environnement.
La publication de l’avis de P2 pour l’acrylonitrile en 2003, visait seulement une installation, en Ontario, dont les émissions en 1999 représentaient 82 % du total des émissions atmosphériques d’acrylonitrile du secteur de la fabrication des produits chimiques.
L’acrylonitrile a été déclaré comme substance toxique en vertu de la Loi canadienne sur la protection de l'environnement (1999) [LCPE (1999)]. Les risques les plus élevés sont associés aux personnes qui sont exposées à l’acrylonitrile à proximité des sources industrielles.
Selon des études scientifiques, un lien a été établi entre l’acrylonitrile et la formation de tumeurs. Il existe également d’importantes preuves de cancérogénicité associées à cette substance. À ce titre, il a été déterminé que l’acrylonitrile est une substance toxique en vertu de la LCPE (1999). Plus précisément, il a été conclu qu’elle pénètre dans l'environnement en quantité, en concentration ou dans des conditions de nature à constituer des risques pour la vie ou la santé humaine.
Le plan d’action recommandé était de réduire les rejets ponctuels d’acrylonitrile.
On a choisi la planification de la P2 parce que la problématique était régionale. Cet outil comporte des mécanismes de déclarations qui ont fait leurs preuves et peut renvoyer aux codes et aux règlements actuels.
Ces codes et ces règlements comprennent les lignes directrices du Conseil canadien des ministres de l'environnement (CCME) sur les composés organiques volatils (COV) et le règlement provincial actuel de l’Ontario, notamment la Loi sur la santé et la sécurité au travail.
Le processus de planification de la P2 a servi à atteindre le principal objectif de gestion du risque énoncé dans l’avis, lequel portait sur la diminution des niveaux de rejet d’acrylonitrile provenant de la fabrication du caoutchouc synthétique à son plus bas niveau possible avant le 31 décembre 2005. L’objectif et le calendrier étaient harmonisés aux normes imposées par les États-Unis et à la Politique de gestion des substances toxiques du gouvernement fédéral.
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