Refuge d’oiseaux migrateurs de l’île-Prince Leopold
Le refuge d'oiseaux migrateurs (ROM) de l'île-Prince Leopold est situé au nord-est de Somerset Island, Nunavut. Il préserve l'habitat de grandes colonies d'oiseaux marins.
Importance du refuge : oiseaux migrateurs et espèces sauvages
Le refuge d’oiseaux migrateurs de l’île-Prince Leopold est situé dans le détroit de Lancaster, à environ 13 km au large de la pointe nord-est du cap Clarence de l’île Somerset, au Nunavut. Ce refuge abrite l’une des plus importantes colonies d’oiseaux marins d’espèces multiples en Arctique ainsi qu’un grand nombre d’espèces d’oiseaux marins nicheurs, dont le guillemot de Brünnich, le fulmar boréal, la mouette tridactyle et le guillemot à miroir. Ce refuge est également très important pour la recherche sur les oiseaux marins et des activités de surveillance y sont en cours depuis 1975, produisant l’un des plus importants ensembles de données sur la surveillance des oiseaux marins en Arctique.
On estime que 6 % de la population canadienne de guillemots de Brünnich, soit environ 100 000 couples d’oiseaux, nichent sur les falaises maritimes de l’île du Prince-Leopold. À la fin de la période de nidification, un grand nombre de jeunes guillemots, incapables de voler, quittent l’île du Prince-Leopold à la nage en traversant le détroit Lancaster vers le sud pour hiverner au large de la côte ouest du Groenland et dans la mer du Labrador.
L’île du Prince-Leopold abrite également environ 11 % de la population canadienne des fulmars boréaux, lesquels nichent sur l’ensemble des falaises côtières de l’île (à l’exception de la côte nord). Ce nombre approximatif de 22 000 couples d’oiseaux représente plus de la moitié des fulmars boréaux nichant dans le détroit de Lancaster. La baie Creswel, située à 170 km à l’extrémité sud de l’île Somerset, représente une importante aire d’alimentation pour les fulmars de l’île du Prince-Leopold.

Environ 29 000 couples de mouettes tridactyles, ou 16 % de la population canadienne de cette espèce, habitent également dans le refuge d’oiseaux migrateurs de l’île-Prince Leopold de la mi-mai à la fin du mois de septembre. Ces oiseaux nichent parmi les colonies de guillemots de Brünnich, à la fois sur les falaises du côté est et à l’angle nord-est de l’île. La mouette tridactyle s’alimente jusqu’à 80 km au large de l’île du Prince-Leopold, le long de la côte de l’île Somerset.
On estime que 5 % de la population canadienne de guillemots à miroir, ou 4 000 couples, nichent dans les crevasses le long des falaises des côtés sud et ouest de l’île du Prince-Leopold. Il s’agit d’un fait marquant puisque cette colonie figure parmi l’un des plus grands rassemblements connus de cette espèce au Canada.
Tous les oiseaux marins nicheurs qui se trouvent dans le refuge de la mi-mai à la mi-septembre se dispersent peu après l’accouplement. Bien qu’un certain nombre de guillemots à miroir hivernent parfois dans l’Extrême-Arctique, la majorité d’entre eux migrent au sud du cercle arctique.
Le saviez-vous?
Les oiseaux marins passent beaucoup de temps en mer; ils consomment la nourriture qu’ils ont capturée dans les eaux salées et, lorsqu’ils ont soif, boivent de l’eau de mer. Afin de survivre dans un tel milieu d’eau salée, ces oiseaux ont développé leur propre système de dessalement que l’on appelle des « glandes nasales ». Le sel ingéré est excrété par l’entremise de ces glandes dans un liquide très concentré qui est évacué par les narines. Certains oiseaux remuent leur tête ou « éternue » afin de les aider à faire sortir cette solution salée.
Outre les oiseaux marins nicheurs, ce refuge est également important pour six autres espèces d’oiseaux nicheurs. Cinq parmi celles-ci, soit la bernache cravant, l’eider à duvet, le labbe parasite, le grand corbeau et le plectrophane des neiges, y nichent en petit nombre. On estime qu’environ 75 couples de goélands à ailes grises nichent également parmi les colonies d’oiseaux marins. La prédation de ces oiseaux sur les œufs, les oisillons et parfois même les adultes d’autres espèces peut avoir un effet considérable sur le taux de réussite de reproduction des autres oiseaux, particulièrement celui des guillemots.
À l’exception d’une petite population de lemmings variables, aucune population résidente de mammifères terrestres n’habite l’île du Prince-Leopold.
Néanmoins, plusieurs mammifères transitoires ont été observés sur l’île, dont le caribou de Peary, le lièvre arctique, le renard arctique et l’ours blanc. Par contre, les mammifères marins abondent dans les eaux entourant l’île.
Paysage
Créé en 1995, le refuge d’oiseaux migrateurs de l’île-Prince Leopold englobe l’ensemble de l’île du Prince-Leopold ainsi que les eaux à moins de 5 km de la rive. Située à 150 km au sud-est de la baie Resolute et à 175 km au nord-ouest de la baie de l’Arctique, cette île surplombe de façon abrupte les eaux qui l’entourent. Des falaises de grès et de calcaire, qui s’élèvent entre 245 et 265 m au-dessus du niveau de la mer, font saillie hors du canal Parry afin de former un plateau d’environ 64 km2 de superficie. Les corniches et les crevasses formées à partir des couches érodées de roches sédimentaires offrent un habitat de nidification idéal dont nécessitent les différentes espèces d’oiseaux marins qui affluent vers l’île chaque été.

En raison du déglacement précoce au printemps des eaux adjacentes à l’île, les phytoplanctons et les zooplanctons prolifèrent beaucoup plus tôt dans cette région que dans d’autres zones de l’Extrême-Arctique. Les courants forts dans les détroits de Barrow et de Lancaster apportent également des nutriments d’autres régions, favorisant ainsi une productivité accrue du milieu marin riche autour du refuge, ce qui donne une abondance de nourriture pour les poissons et les crustacés, qui sont à leur tour consommés par les oiseaux marins. Ces eaux libres attirent également divers mammifères marins, dont les bélugas, les baleines boréales, les narvals, les morses, les phoques annelés et les phoques barbus.
Carte du refuge

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Description longue
Carte montrant l'emplacement du refuge d'oiseaux migrateurs (ROM) de l'île-Prince Leopold par rapport au Nunavut, à l'île Prince Leopold, au Somerset Island, au Parry Channel, au Lancaster Sound et au Barrow Strait. La carte indique les limites du refuge, qui renferme l'île Prince Leopold et une partie des eaux environnantes. L'échelle de la carte est en kilomètres. Les eaux permanentes sont indiquées sur la carte. Un médaillon montre l'emplacement du refuge dans le Canada.
Accès au refuge
Des refuges d’oiseaux migrateurs, comme celui de l’île du Prince-Leopold, sont établis à la grandeur du pays afin de protéger les oiseaux migrateurs durant les périodes critiques de leur cycle vital. Que ces refuges soient utilisés par les oiseaux pour s’alimenter, se reposer ou nicher, ils jouent un rôle important dans la survie de nombreuses espèces. Les conditions d'accès aux refuges varient d'un site à l'autre et sont établies par le propriétaire et le gestionnaire des terres. Veuillez-vous assurer de savoir comment protéger le refuge et veuillez lire les restrictions (notamment en ce qui concerne les armes à feu et la chasse) qui s’y appliquent afin de conserver la faune qui y vit.
Le ROM est géré par Environnement et Changement climatique Canada en partenariat avec le comité de cogestion (CCG) de Sulukvaut de Resolute Bay, Nunavut.
Veuillez prendre note que, conformément à l’Accord sur les revendications territoriales du Nunavut et l’Entente sur les répercussions et les avantages pour les Inuits des réserves nationales de faune et des refuges d’oiseaux migrateurs dans la région du Nunavut, les bénéficiaires du Nunavut n’ont pas besoin de permis pour réaliser des activités liées à l’exploitation aux fins de subsistance dans ce refuge. Toute autre personne souhaitant avoir accès au refuge d’oiseaux migrateurs de l’île-Prince Leopold est priée d’obtenir un permis.
Si vous souhaitez obtenir de plus amples renseignements sur les activités permises dans les refuges d’oiseaux migrateurs, veuillez consulter la section Gestion et activités du site Web. Pour obtenir de plus amples renseignements sur le refuge d’oiseaux migrateurs de l’île-Prince Leopold, veuillez communiquer avec notre bureau régional.
Éléments clés au sujet du refuge d’oiseaux migrateurs de l’île-Prince Leopold
Désignation de l’aire protégée | Refuge d’oiseaux migrateurs |
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Province ou territoire | Nunavut |
Latitude et longitude | 74°02' N, 90°00' O |
Taille | 30 399 ha, y compris plus de 24 000 ha d’habitat marin |
Date de création (publication dans la Gazette du Canada) | 1992 |
Catégorie de gestion de l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) | Aire de nature sauvage (Ib) (disponible en anglais seulement) |
Autres désignations |
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Type d’habitat principal | Eau libre (80 %), falaises verticales de grès et de calcaire |
Espèces clés d’oiseaux | Guillemot à miroir, mouette tridactyle, goéland bourgmestre, fulmar boréal, bruant des neiges et guillemot de Brünnich |
Autres espèces | Oiseaux : Bernache cravant, eider à duvet, grand corbeau, et labbe parasite Mammifères : lièvre arctique, renard arctique, lemming variable, narval, béluga, baleine boréale, morse de l’Atlantique, phoque annelé et phoque barbu |
Espèces inscrites sous la Loi sur les espèces en péril (LEP) | Ours blanc et caribou de Peary |
Organisme de gestion | Service canadien de la faune, région du Nord en collaboration avec le Comité de cogestion de Resolute, à la baie Resolute. |
Propriétaires fonciers | Terres de la Couronne |
Lien connexe
Refuge d’oiseaux migrateurs de l’île-Prince Leopold sur Google Maps (Google Maps est une source d'information complémentaire qui aide à situer le refuge d’oiseaux migrateurs et ne remplace en aucun cas ni la carte ni le nom officiel du site)
Environnement et Changement climatique Canada – Région du Nord
Service canadien de la faune
Aires protégées et intendance
Unité arctique orientale
C.P. 1714
Iqaluit (Nunavut) X0A 0H0
Sans frais : 1-800-668-6767 (au Canada seulement)
Adresse électronique : ec.enviroinfo.ec@canada.ca
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