Caractérisation des effets

Effets biotiques

Les principales études de toxicité du DNOC pour les organismes dans différents milieux naturels sont indiquées dans les tableaux 6 à 9. Les études portant principalement sur la toxicité aiguë du DNOC pour les microorganismes, les invertébrés aquatiques, les insectes, les invertébrés terrestres et les vertébrés ont été relevées dans les publications. On n'a pas trouvé de données sur la toxicité aiguë ou chronique en milieu marin.

Tableau 6 : Toxicité du DNOC pour les organismes aquatiques
Organisme Paramètre1 Concentration (mg/L) Référence
Microorganismes
Bactérie Pseudomonas putida Seuil de toxicité, CE3 après 16 heures (croissance) 16 Bringmann et Kühn, 1980
Cyanobactérie Microcystis aeruginosa Seuil de toxicité, CE3 après 72 heures (croissance) 0,15 Bringmann et Kühn, 1978
Algue verte Scenedesmus quadricauda Seuil de toxicité, CE3 après 7 jours (croissance) 13 Bringmann et Kühn, 1980
Algue verte Scenedesmus subspicatus CE50 après 96 heures (biomasse)
CE50 après 48 heures (vitesse de croissance)
6
12
Sewell et al., 1995a
Sewell et al., 1995a
Protozoaire Entosiphon sulcatum Seuil de toxicité, CE5 après 72 heures (croissance) 5,4 Bringmann et Kühn, 1980
Protozoaire Chilomonas paramecium Seuil de toxicité, CE5 après 72 heures (croissance) 5,4 Bringmann et Kühn, 1981
Protozoaire Uronaemia parduczi Seuil de toxicité, CE5 après 72 heures (croissance) 0,012 Bringmann et Kühn, 1981
Plantes aquatiques
Lemna minor Vitesse de croissance spécifique, exposition pendant 7 jours 0,32 Sloof et Canton, 1983
Invertébrés aquatiques
Puce d'eau Daphnia magna CL50 après 24 heures
CL50 après 14 jours
CSEO après 14 jours (reproduction)
CL50 après 24 heures
CSEO après 24 heures (mortalité)
CSEO après 21 jours (reproduction)
5,7
1,6
0,6
2,3
1,5
1,3
van der Hoeven, 1984
van der Hoeven, 1984
van der Hoeven, 1984
Kühn et al., 1989
Kühn et al., 1989
Kühn et al., 1989
Puce d'eau Daphnia pulex CE50 après 48 heures
CL50 après 3 heures (sel de sodium du DNOC)
0,145
3,5
Mayer et Ellersieck, 1986
PAN, 2004
Puce de mer Gammarus fasciatus CL50 après 96 heures 0,11 Mayer et Ellersieck, 1986
Insectes
Pteronarcys californica CL50 après 96 heures 0,32 Mayer et Ellersieck, 1986
Vertébrés (poissons)
Crapet arlequin Lepomis macrochirus CL50 après 96 heures
CL50 après 96 heures
0,95
0,36
Sewell et al., 1995b
Mayer et Ellersieck, 1986
Truite arc-en-ciel Oncorhynchus mykiss CL50 après 96 heures
CSEO après 96 heures
CL50 après 96 heures
0,45
0,32
0,066
Sewell et al., 1995c
Sewell et al., 1995c
Mayer et Ellersieck, 1986
Saumon de l'Atlantique Salmo salar CL50 après 96 heures 0,20 Zitko et al., 1976
Crapet arlequin Lepomis macrochirus CL50 après 96 heures 0,23 Buccafusco et al., 1981
Cyprin doré Carassius auratus CL50 après 48 heures (sel de sodium du DNOC) 0,45 PAN, 2004
Carpe Cyprinus carpio CSEO après 13 jours (pHcompris entre 6,9 et 9,0)
CSEO après 13 jours (pHde 7,8)
CSEO après 13 jours (pHde 9,0)
≤ 0,25
0,5–1,0
aucun effet
Ghillebaert et al., 1995
Carpe Cyprinus carpio CL50 après 48 heures (sel de sodium du DNOC) 0,17 PAN, 2004
MedakaOryzias latipes CL50 après 48 heures (sel de sodium du DNOC) 0,20 PAN, 2004

1 CE = concentration efficace; CL50 = concentration létale médiane; CSEO = concentration sans effet observé.

Tableau 7 : Toxicité aiguë du DNOC pour les plantes terrestres
Organisme Paramètre1 Concentration (mg/L) Référence
Tabac Nicotiana sylvestris DE50 0,466 Strube et al., 1991

1 DE50 = dose efficace médiane.

Tableau 8: Toxicité aiguë du DNOC pour les invertébrés terrestres
Organisme Paramètre Concentration Référence
Lombric Eisenia fetida CL50 après 7 jours
CL50 après 14 jours
CSEO après 14 jours
17 mg de DNOC/kg de sol
15 mg de DNOC/kg de sol
10 mg de DNOC/kg de sol
van der Hoeven, 1992
Abeilles domestiques Apis mellifera DL50 (par ingestion)
DL50 (par contact)
2,04 ± 0,25 µg de DNOC/abeille
406 ± 27 µg de
DNOC/abeille
Beran et Neururer, 1955
Tableau 9 : Toxicité du DNOC pour les vertébrés terrestres
Organisme Paramètre Concentration (mg/kg-bw) Référence
Caille du Japon Coturnix japonica DL50 après 24 heures 14,8 (IC1 de 95 % = 13–17) Dickhaus et Heisler, 1980
Caille du Japon Coturnix japonica CL50 après 8 jours 106 Til et Kengen, 1980
Faisans DL50 8,4 Janda, 1970
Perdrix DL50 8,3 Janda, 1970
Rats DMEO après 90 jours 2,5 (par jour) Den Tonkelaar et al., 1983

1 IC = intervalle de confiance

Le vertébré aquatique le plus sensible signalé dans les publications est la truite arc-en-ciel (Mayer et Ellersieck, 1986; Sewell et al., 1995c). Les valeurs de la CL50 mentionnées par ces auteurs sont respectivement de 0,066 et de 0,45 mg/L. L'étude portant sur la CL50 après 96 heures mentionnée par Sewell et al. (1995c) est inédite, mais elle a été citée dans un rapport évalué par les pairs (PISSC, 2000). Le saumon de l'Atlantique et le crapet arlequin sont aussi des espèces sensibles dont les valeurs de la CL50 après 96 heures sont respectivement de 0,20 et de 0,23 mg/L (Zitko et al., 1976; Buccafusco et al., 1981).

L'effet du DNOC sur les vertébrés terrestres (le vison et la loutre), c'est-à-dire la valeur critique de la toxicité pour la faune, ou VCT, a été calculé à l'aide des données sur la toxicité à dose répétée par voie orale pour les mammifères (des rats) mentionnées pour la substance (2,5 mg/kg-mc par jour dans une étude sur l'exposition dans le régime des rats pendant 90 jours, dose minimale avec effet observé (DMEO) (Den Tonkelaar et al., 1983). La VCTfaune a été calculée au moyen de la valeur chronique (moyenne géométrique de la concentration sans effet observé [CSEO] et de la DMEO) tirée de l'étude sur les rats et corrigée pour la masse corporelle d'une espèce sentinelle prédictive (Sample et al., 1996). Dans le cas présent, le vison et la loutre de rivière sont les espèces sentinelles prédictives.

La VCTfaune est donc calculée comme suit :

VCTfaune = VCheu · (MCeu/MCesp)

où :

VCheu = valeur chronique pour l'espèce utilisée (moyenne géométrique de la DMEO [2,5 mg/kg-mc par jour] et de la CSEO [0,25 mg/kg-mc par jour] = 0,8 mg/kg-mc par jour)
MCeu = masse corporelle moyenne de l'espèce utilisée (0,35 kg)
MCesp = masse corporelle de l'espèce sentinelle prédictive (0,807 kg pour le vison, et 6,01 kg pour la loutre) (Martin, 2004).

Donc, VCTfaune = 0,8 × (0,35/0,807) = 0,35 pour le vison, et 0,8 × (0,35/6,01) = 0,047 pour la loutre.

La VESEOfaune est calculée comme suit au moyen de la VCTfaune:

VESEOfaune = VCTfaune/C

où :

VESEOfaune = valeur estimée sans effet observé pour la faune (mg/kg-mc par jour)
C = coefficient (pour tenir compte de la variation interspécifique, et de l'extrapolation des données de laboratoire aux données sur le terrain) (10).

Par conséquent, la VESEOvison est de 0,035 mg/kg-mc par jour, et la VESEOloutre est de 0,0047 mg/kg-mc par jour.

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