Caractérisation du risque

Dans le cadre de la caractérisation du risque, un ensemble de faits comprend l'examen des quotients de risque pour déterminer les effets écologiques potentiels. D'autres facteurs qui influent sur les risques actuels ou potentiels, comme la persistance, la bioaccumulation et les tendances des concentrations ambiantes, sont aussi pris en compte.

Analyse des quotients de risque

Les résultats critiques pour l'exposition et les effets ainsi que les quotients de risque sont résumés dans le tableau 10 et décrits plus en détail ci-dessous.

Tableau 10 : Résumé des données utilisées dans l'analyse des quotients de risque (QR) pour le DNOC
Scénario VEE VCT C1 VESEO QR
(VEE/
VESEO)
Organismes pélagiques
Rejet industriel; truite arc-en-ciel 0,0014 mg/L 0,26 mg/L 100 0,0026 mg/L 0,54
Chute de pluie; truite arc-en-ciel 0,0025 mg/L 0,26 mg/L 10 0,026 mg/L 0,096
Organismes du sol
Lombric 0,1 mg/kg 15 mg/kg de poids sec 100 0,15 mg/kg de poids sec 0,67
Consommateurs fauniques
Vison 0,0004 mg/kg-mc par jour 0,35 10 0,035 mg/kg-mc par jour 0,011
Loutre de rivière 0,000 007 mg/kg-mc par jour 0,047 10 0,0047 mg/kg-mc par jour 0,0015

1 C = coefficient

Organismes pélagiques

Dans le cas des organismes pélagiques, un quotient de risque a été calculé à l'aide de la moyenne des valeurs de la CL50, après 96 heures pour la truite arc-en-ciel, mentionnées par Mayer et Ellersieck (1986) (0,066 mg/L) et par Sewell et al. (1995c) (0,45 mg/L). La moyenne des deux études, soit 0,26 mg/L, est la VCT.

En ce qui concerne le scénario de rejet industriel, si le traitement dans une SEEU est pris en compte (efficacité d'élimination de 27 %), la VEE sera de 0,0014 mg/L. Si l'on divise la VCT par un coefficient de 100 pour tenir compte de l'extrapolation de la toxicité aiguë à la toxicité chronique, des variations intraspécifiques et interspécifiques, des paramètres biologiques dont la sensibilité est différente et de l'extrapolation des données de laboratoire aux données de terrain, la valeur de la VESEO est de 0,0026 mg/L.

Le quotient de risque est donc calculé comme suit:

VEE / VESEO = 0.0014 mg/L / 0.0026 mg/L = 0.54

Même si l'on tient compte de l'élimination dans une SEEU, le scénario est prudent surtout en raison de la quantité considérable de DNOC présumément utilisée par une seule installation.

La valeur maximale de la VEE dans le scénario de la chute de pluie a été estimée à 0,0025 mg/L sans prendre en compte le traitement dans une SEEU parce qu'on a présumé qu'il s'agissait d'une forte chute de pluie. Comme la chute de pluie est un scénario d'exposition aiguë, il n'est pas nécessaire que le coefficient tienne compte de l'extrapolation de la toxicité aiguë à la toxicité chronique. Par conséquent, si l'on divise par un coefficient de 10 la même VCT de 0,26 mg/L pour la truite arc-en-ciel, on obtient une VESEO de 0,026 mg/L. Le quotient de risque est donc calculé comme suit :

VEE / VESEO = 0,0025 mg/L / 0,026 mg/L = 0,096

Organismes du sol

Les concentrations de DNOC dans les sols canadiens n'ont pas été quantifiées. Le MEEO (1994) n'a pas décelé cette substance dans 161 échantillons de sol prélevés en Ontario. La limite de détection de la méthode, soit 0,1 mg/kg (100 ng/g), servira de substitut pour la concentration de DNOC dans le sol canadien et elle est choisie comme la VEE.

Une étude des effets du DNOC sur les organismes terrestres a été relevée dans les publications. La CL50 d'une étude de toxicité aiguë de 14 jours sur le lombric est de 15 mg/kg de sol. Cette valeur est choisie comme la VCT pour l'exposition des organismes du sol au DNOC. Si on la divise par un coefficient de 100 pour tenir compte de l'extrapolation des conditions de laboratoire à celles sur le terrain, du rapport entre la toxicité aiguë et la toxicité chronique ainsi que des variations interspécifiques et intraspécifiques de sensibilité, on obtient une VESEO de 0,15 mg/kg.

Le quotient de risque pour les organismes du sol est donc calculé comme suit :

VEE / VESEO = 0,1 mg/kg / 0,15 mg/kg = 0,67

Faune aquatique

Les VEE pour le vison et la loutre de rivière ont été respectivement estimées à 0,0004 et à 0,000 007 mg/kg-mc par jour. La VESEO calculée pour le vison est de 0,035 mg/kg-mc par jour et de 0,0047 mg/kg-mc par jour pour la loutre de rivière.

Les quotients de risque pour la faune aquatique sont donc calculés comme suit :

VEEvison / VESEOvison = 0,0004 mg/kg-mc par jour / 0,035 mg/kg-mc par jour = 0,011

VEEloutre / VESEOloutre = 0,000 007 mg/kg-mc par jour / 0,0047 mg/kg-mc par jour = 0,0015

Organismes benthiques

On n'a pas relevé de données de surveillance pour le DNOC dans les sédiments au Canada. Lorsqu'elle est rejetée dans l'eau, cette substance n'est que modérément adsorbée sur les sédiments aquatiques (PISSC, 2000). D'après une simulation de niveau III du devenir dans plusieurs milieux, il est probable que 1 % seulement du DNOC passe dans les sédiments, ce qui porte à croire que l'exposition des organismes benthiques à cette substance sera minimale.

Analyse du poids de la preuve

L'analyse des quotients de risque pour les organismes pélagiques et du sol ainsi que pour la faune a démontré qu'il était improbable que ces organismes soient actuellement exposés à des concentrations de DNOC supérieures aux seuils d'exposition connus produisant un effet. Cette conclusion est fondée sur les chiffres actuels des importations, les endroits où le DNOC est utilisé à l'échelle industrielle et l'état actuel des connaissances de la chimie atmosphérique de cette substance.

Un scénario prudent fondé sur les concentrations de DNOC présent dans les précipitations et qui pourrait probablement pénétrer dans les eaux réceptrices canadiennes porte à croire que cette source présente peu de risque pour les organismes aquatiques.

En outre, les estimations modélisées des rejets industriels dans la rivière Sainte-Claire indiquent que le DNOC n'a probablement pas d'effets nocifs sur les organismes pélagiques ou benthiques. Cette conclusion est fondée sur un scénario prudent de rejet élaboré pour la seule entreprise qui importe la substance et qui déclare actuellement des rejets de DNOC à l'INRP, même si elle n'a pas déclaré de rejets dans l'eau.

Bien que la sorption soit faible aux valeurs du pH que l'on retrouve dans l'environnement, on a constaté que la lixiviation du DNOC dans l'eau souterraine était peu importante, probablement en raison de la biodégradation de cette substance.

Les sources potentielles de rejet du DNOC dans l'environnement sont l'air et l'eau. Les propriétés du DNOC permettent d'affirmer que cette substance est persistante dans l'air, sans être bioaccumulable. Les chiffres de la modélisation du transport à longue distance indiquent que le DNOC peut être transporté sur des distances modérées, et que sa concentration diminue à mesure que la latitude augmente.

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