Stratégie de gestion du risque lié aux produits contenant du mercure : chapitre 2


Contexte général

Depuis la fermeture de la mine du lac Pinchi, en 1975, il n'y a plus d'extraction minière ni de production de mercure au Canada. Le mercure utilisé au Canada est donc importé sous diverses formes -- par exemple, mercure élémentaire, composés contenant du mercure, produits contenant du mercure et contaminants à l'état de traces dans d'autres matières. Le mercure de sources primaires satisfait à environ 60 % les besoins mondiaux, le reste provenant de sources recyclées.

Les importations annuelles de mercure élémentaire au Canada ont varié au cours des vingt dernières années; elles ont atteint un sommet de plus de 50 tonnes en 1990, mais ont été inférieures à 9 tonnes en 2001, 2002 et 2003. En 2003, le Canada a exporté un total de 6,4 tonnes de mercure, exclusivement à destination d'installations de recyclage des États-Unis.

Par ailleurs, en 2003, les activités canadiennes de fabrication de produits contenant du mercure ont absorbé la moitié environ du mercure élémentaire importé au Canada. Le reste du mercure élémentaire importé a été utilisé dans les laboratoires de recherche scientifique et les usines du chlore et de la soude caustique.

La quantité totale de mercure utilisée dans des produits au Canada a atteint environ 10 tonnes en 2003. Ce chiffre comprend les produits de fabrication canadienne et les produits importés. Le graphique suivant illustre la distribution du mercure entre les diverses catégories de produits :

Graphique 1 : Utilisation du mercure dans les produits en 2003

Graphique 1 : Utilisation du mercure dans les produits en 2003

L'utilisation du mercure a sensiblement diminué au cours des deux dernières décennies, et cette tendance devrait se poursuivre pour ce qui est des produits courants au delà de 2006. Toutefois, compte tenu des exigences techniques actuelles du fonctionnement de certains produits comme les lampes et les piles, on ne saurait s'attendre à une disparition complète du mercure de ces produits au cours de la prochaine décennie. En l'absence de mesures ultérieures de gestion du risque et compte tenu de la mise en marché de nouveaux produits, les utilisations du mercure dans les produits devraient subir une baisse d'environ 30 % d'ici 2013 grâce aux substitutions de matériaux et aux améliorations techniques apportées à certains produits pour répondre aux préoccupations suscitées à l'échelle mondiale par les risques posés par le mercure.

Entre 1990 et 2003, les émissions atmosphériques anthropiques de mercure sont passées d'environ 32 à environ 7 tonnes, principalement sous l'effet de changements technologiques apportés par l'industrie de la fusion des métaux communs. En 2003, la production d'électricité, la fusion des métaux communs et l'incinération des déchets étaient les sources principales d'émissions de mercure dans l'atmosphère (voir graphique 2). Le quart environ des émissions intérieures estimées de mercure pour 2003 provenait semble-t-il surtout de produits contenant du mercure (sections « incinération et enfouissement sanitaire », « industrie sidérurgique » et « crématoriums » du graphique 2). L'inventaire des émissions intérieures n'inclut pas les émissions de sources diffuses comme celles dues aux bris de produits.

Graphique 2 : Émissions canadiennes de mercure en 2003

Graphique 2 : Émissions canadiennes de mercure en 2003

* La catégorie « sources diverses » comprend les émissions de la combustion résidentielle de bois et de combustible, la combustion commerciale de combustibles, et les secteurs industriels comme ceux des pâtes et papiers, des produits chimiques et de l'exploitation des carrières.

Détails de la page

Date de modification :