Alliance du bassin versant Petitcodiac (Nouveau-Brunswick)
« Une merveille géomorphologique » : une stagiaire d’Horizons Sciences se fait la championne des programmes visant à redonner vie au bassin versant de la rivière Petitcodiac

La stagiaire du programme Horizons Sciences Brittany Cormier à Little River, au Nouveau-Brunswick, au cours d’évaluations d’habitats. Mention de source : Darlene Elward.
Brittany Cormier, qui travaille maintenant avec l’Alliance du bassin versant Petitcodiac (ABVP), a grandi près des rives de la rivière Miramichi, dans le nord-ouest du Nouveau-Brunswick, d’où elle pouvait admirer les champs et les forêts « à perte de vue ». Elle se dit chanceuse d’avoir eu une forêt dans sa cour arrière et d’avoir pu apprécier très jeune la diversité de la nature.
Curieuse de nature, Mme Cormier considère qu’elle a de la chance que son premier emploi à plein temps en sciences de l’environnement soit le complément de l’amour de la nature qu’elle a ressenti dans son enfance. Titulaire d’un diplôme en relations internationales et en études environnementales de l’Université Mount Allison, elle a d’abord fait un stage comme responsable de projets à l’ABVP à Moncton, pour ensuite y être embauchée à temps plein.
« Les mentors nous disent qu’on doit trouver un travail qu’on aime vraiment, dit-elle. Dans ce cas-ci, tout s’est bien aligné. J’ai fait un stage, j’ai dirigé quelques projets qui me tenaient à cœur et j’ai senti que je pouvais faire une différence. »
Mme Cormier se dit également reconnaissante parce que c’est un grand plaisir pour elle de travailler pour un organisme bilingue dans sa province d’origine.

La stagiaire du programme Horizons Sciences Brittany Cormier réalisant une surveillance de la qualité de l’eau au cours d’une évaluation des milieux humides au lac Memramcook, au Nouveau-Brunswick. Mention de source : Lindsay Gauvin.
La subvention pour son salaire dans le cadre de son stage a été assurée par le programme Emplois verts de la fondation Clean, financé par le programme de stages Horizons Sciences pour les jeunes d’Environnement et Changement climatique Canada. Mme Cormier a découvert cette occasion en suivant les activités et les projets de la fondation Clean, puis elle a suggéré à l’ABVP de présenter une demande de financement de stage.
« Elle était extraordinaire », commente Darlene Elward, la gestionnaire de projet qui a supervisé le travail de Mme Cormier. « Elle connaissait très bien nos projets parce qu’elle avait travaillé avec nous comme étudiante. »
Mme Elward décrit Mme Cormier comme une personne travaillante et énergique, dotée d’excellentes capacités de communication. « Elle a établi de bonnes relations avec nos partenaires et elle sait comment entrer en contact avec les gens », ajoute Mme Elward. Le financement du stage a été d’une grande aide parce qu’il permettait d’embaucher Mme Cormier sans compromettre la sécurité financière de l’organisme.
L’organisme à but non lucratif surveille la qualité de la rivière Petitcodiac, longue de 80 km, depuis 1997. Le déclin prononcé de la biodiversité après la construction d’un pont-jetée en 1968 était un aspect particulièrement préoccupant. Comme le cours naturel de la rivière était obstrué, plusieurs espèces de poisson, dont le saumon atlantique de l’intérieur de la baie de Fundy, le bar rayé, le poulamon atlantique, et l’alose savoureuse, ont cessé de revenir dans la rivière pour frayer. La population d’alasmidonte naine venait également de perdre son dernier refuge au Canada.

La stagiaire du programme Horizons Sciences Brittany Cormier participant à des activités de surveillance de la qualité de l’eau au ruisseau Humphreys, à Moncton, au Nouveau-Brunswick. Mention de source : Nattayada Thongboonmee.
Les groupes environnementaux et les communautés autochtones ont alors sonné l’alarme. En 2010, le gouvernement du Nouveau-Brunswick a fait ouvrir les vannes du pont-jetée en tout temps pour permettre à la rivière obstruée par les sédiments de s’écouler plus librement. Les conditions se sont améliorées quelque peu, et certaines espèces migratrices sont revenues. En septembre 2021, le pont-jetée a été remplacé par un pont qui enjambe la rivière, ce qui devrait améliorer encore considérablement la santé de la rivière.
Un mascaret produit par les grandes marées de la baie de Fundy remonte le cours de la rivière Petitcodiac deux fois par jour, transportant énergie, poissons, eau salée et nutriments dans le bassin versant de la rivière, qui comporte plusieurs marais salés. La puissance du mascaret a sculpté le cours inférieur du bassin versant, ce que Mme Cormier considère comme « une merveille géomorphologique ».
Elle a été embauchée pour diriger le programme de surveillance de la qualité de l’eau mis sur pied par l’organisme. Ce programme est actif de mai à octobre et implique la réalisation d’essais sur le terrain à 21 sites, ainsi que du travail de laboratoire en interne et de la tenue de données.
Mme Cormier dirige également son projet, Gardien de l’eau, qui fait la promotion des infrastructures vertes, comme les jardins de pluie et les toits verts, pour contribuer à la gestion des eaux de pluie et à la résilience climatique. Ses collègues travaillent à la surveillance des poissons, à l’évaluation des espèces en péril, à la cartographie des inondations et à la planification de l’adaptation aux changements climatiques.
Mme Cormier affirme que c’est actuellement une période merveilleuse pour travailler à l’ABVP. Les travaux antérieurs réalisés par l’Alliance et les autres groupes environnementaux ont donné d’importants résultats. « Les communautés et les intervenants participants ont contribué à l’ouverture d’un pont qui a permis à la rivière de s’écouler librement pour la première fois en 60 ans, dit-elle. Ça fait une grande différence. »
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