Perspective d’un groupe professionnel : Technicien en recherche et sauvetage (Tech SAR)

Article de revue / Le 19 avril 2021

Le sergent Gordon (Jody) Hynes a grandi dans un petit village près de Stephenville, à Terre-Neuve, et s’est joint aux Forces armées canadiennes à Halifax, en Nouvelle-Écosse, en janvier 1996. Il a d’abord servi comme fantassin à Petawawa, en Ontario, jusqu’en 2004, avec le Bataillon d’infanterie légère puis avec le 3e Bataillon, The Royal Canadian Regiment. Il a fait trois affectations opérationnelles pendant ces années : deux en Bosnie et une autre en Afghanistan. Le Sgt Hynes a procédé à un reclassement au groupe professionnel de technicien en recherche et sauvetage (Tech SAR) en 2004 et a été affecté deux fois à l’escadron de SAR à la 19e Escadre Comox, en Colombie-Britannique, et deux fois à l’escadron de SAR de la 8e Escadre à Trenton, en Ontario. Il travaille en ce moment au 424e Escadron de transport et de sauvetage à Trenton.

J’aime vraiment l’idée de combiner des techniques difficiles et de m’en servir pour aider les personnes en détresse.

J’ai suivi un long cheminement pour devenir Tech SAR. J’ai commencé par une entrevue avec l’officier de sélection du personnel de la base (OSPB). J’ai posé ma candidature et mon dossier a été transféré à Ottawa, où j’ai été sélectionné pour participer à un programme de 15 jours [qui fait partie de l’évaluation de reclassement], qui se déroule l’hiver à Jarvis Lake, en Alberta. Après ce programme, je suis retourné à mon unité pour attendre que mon reclassement soit accepté, et que je puisse suivre l’instruction. Quand on a accepté mon reclassement, je me suis présenté à l’École de recherche et de sauvetage des Forces canadiennes (ERSFC) à Comox, en Colombie-Britannique, à l’été et j’ai commencé l’instruction d’un an de Tech SAR. L’instruction comprenait plusieurs phases : les opérations terrestres, les techniques médicales, les opérations hivernales, les opérations arctiques, la plongée, la survie en mer, le parachutisme, l’alpinisme, pour ne nommer que celles-là. J’ai terminé en juillet et on m’a affecté à ma première unité de SAR.

J’avais deux collègues que j’admirais dans l’Armée, et qui ont été reclassés Tech SAR quelques années avant moi. Ils avaient beaucoup de commentaires positifs sur cet emploi. Le commandant de ma section dans le temps connaissait aussi un Tech SAR. Quand il est venu le voir à Petawawa, il a été vraiment gentil de me rencontrer en personne et de me donner l’information qui me manquait. Sa rencontre a scellé ma décision de postuler.

Ma chaîne de commandement a aussi été très utile et m’a appuyée, particulièrement dans la coordination du processus de candidature pendant que j’étais en Afghanistan. J’avais un adjudant-maître qui était un excellent leader et qui prenait bien soin de ses troupes. Je suis très reconnaissant de son aide.

Sans aucun doute. J’étais un fantassin d’infanterie légère, j’étais très à l’aise sur le terrain. J’avais une excellente condition physique et j’étais habitué à travailler dans toutes sortes d’environnements. J’aimais ça, en fait, même aujourd’hui. Quand on est dans la nature, on apprend à apprécier les petites choses – ce qui m’empêche de devenir gâté!

Si vous voulez devenir un Tech SAR, vous devez vous habituer à surmonter les défis et à prendre des décisions au vol. Rien n’est statique, vous devez réfléchir rapidement. L’infanterie m’a certainement préparé à cet aspect. Dans l’infanterie, nous avions l’habitude de dire « s’adapter, improviser et surmonter », et ce principe s’applique toujours.

Je prends beaucoup de plaisir à faire de l’alpinisme – j’aime beaucoup être en plein air. J’ai eu le privilège de passer deux étés sur le mont Denali en Alaska, à travailler avec le service des parcs nationaux comme bénévole. J’ai aimé et j’ai haï chacune des minutes! J’ai aimé la beauté du paysage et les belles journées sur la montagne, mais quand la météo changeait et que nous étions sur le bord de la catastrophe, je jurais que jamais je ne retournerais à la montagne si je m’en sortais vivant. J’y suis retourné l’année suivante. J’ai la mémoire courte, on dirait!

La plupart des compétences sont difficiles parce qu’il y a tellement de choses à apprendre pour les maîtriser. Heureusement, je travaille dans le domaine depuis assez longtemps. En ce moment, je travaille surtout à garder mes compétences à jour, ce qui ne me demande pas trop d’effort, mais qui m’occupe beaucoup.

Non, nous n’avons jamais de journée ordinaire! Nous avons généralement une cadence opérationnelle assez élevée, même pour l’entraînement. C’est plutôt le chaos organisé, selon moi. Vous devez arriver au travail à 6 h 30 pour charger et préparer l’avion pour la journée. À partir de 8 h, vous êtes en préavis de mouvement de 30 minutes. Vous partez pour vous entraîner toute la journée, et si vous recevez un appel, vous devez y répondre. Je ne sais jamais si je vais être à la maison pour souper, ou quelque part dans le nord au milieu de nulle part pour répondre à une urgence. Dans le quart de nuit, vous commencez à 16 h, et vous êtes de garde jusqu’au matin suivant. Nous menons habituellement de l’entraînement de nuit pendant ce quart, et encore, si vous recevez un appel, vous devez répondre.

Une fois, mon coéquipier et moi-même sommes arrivés pour un vol de nuit aux alentours de 18 h 00. Pendant que nous nous entraînions, nous avons reçu un appel pour une mission dans le nord. À 5 h le lendemain matin, nous sautions en parachute au-dessus d’un camp de chasse pour sauver un homme qui souffrait de douleurs au thorax. À cause de la météo, nous ne pouvions pas repartir en hélicoptère. Nous avons alors avons pagayé pendant deux heures dans un canot que nous avions trouvé, jusqu’à un bateau dans la baie d’Hudson, dans lequel nous avons transporté la personne jusqu’à une ambulance, qui nous a amenés à un poste d’infirmière 20 miles plus loin. Nous avons été debout pendant 34 heures. Rien d’ordinaire dans cette journée!

Honnêtement, nous n’y parvenons pas toujours. C’est important d’avoir une famille unie et compréhensive. Ma femme en fait beaucoup à la maison – elle mérite une médaille! Les choses s’améliorent avec le temps, si vous arrivez à vous organiser.

Je me rappelle une mission en particulier, où j’ai eu à sauter en parachute pour sauver une fillette de onze ans blessée à la tête. Elle était partie pêcher avec ses parents dans le nord sur l’île de Mansel au Nunavut. Elle s’est cogné la tête à bord du bateau dans les eaux agitées. Quand je suis arrivé sur place, la météo était vraiment mauvaise et nous avions très peu de temps pour sauter en parachute. Les vents étaient très forts et le plafond nuageux descendait. Nous avons réussi à rejoindre le sol et à la soigner. Six heures après, un hélicoptère de Gander, à Terre-Neuve, est venu la chercher pour la transporter à l’hôpital.

Vous allez toujours manquer 100 % des tirs que vous ne prenez pas. Essayez, qu’avez-vous à perdre? Et attachez-vous, parce que ça va devenir très palpitant!

Sauvetage!!


Êtes-vous prêt à relever le défi?

Pour de l’information sur les préalables, le programme d’instruction en vigueur et bien plus encore, visitez la page Web de la Recherche et sauvetage de la 2e Division aérienne du Canada (ien accessible uniquement sur le réseau de la Défense nationale).

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