#ImmigrationÇaCompte à Chatham-Kent, en Ontario - Prêcher par l’exemple

Prêcher par l’exemple : le nouvel arrivant du 19e siècle a lancé une tradition familiale d’engagement communautaire qui se perpétue

25 janvier 2019

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École à North Buxton, 1861. Image fournie par le Lieu historique national du Canada de l’Établissement-Buxton.

Lorsqu’Abraham D. Shadd, un abolitionniste noir, a émigré des États-Unis au Canada, il s’est retrouvé dans une communauté noire florissante.

Cette communauté avait été fondée par William King, un Américain qui avait hérité de 15 esclaves et qui s’était installé au Canada en 1849 pour les affranchir. Établie dans ce qui est aujourd’hui la municipalité de Chatham-Kent, la région a été nommée Buxton en l’honneur de l’abolitionniste britannique Sir Thomas Fowell Buxton. Les anciens esclaves de King comptent parmi les premiers habitants de la ville; ces familles noires ont acheté des terrains de 50 acres pour les défricher et les cultiver, et la ville a prospéré.

L’éducation en était la pierre angulaire. L’école de missionnaires de Buxton offrait aux anciens fugitifs et à leurs enfants une éducation de haute qualité. La réputation de l’école a suscité l’intérêt de colons européens voisins, qui ont demandé à ce que leurs enfants aient eux aussi la permission de la fréquenter. L’école de district a finalement fermé, et l’école de missionnaires de Buxton est devenue la seule école intégrée de la région.

Abraham arrive à North Buxton

En tant que Noir libre, Abraham avait élevé ses enfants à Westchester, en Pennsylvanie, afin qu’ils puissent recevoir une bonne éducation dans une école Quaker. (Ses enfants allaient devenir des professionnels en droit, en journalisme, en enseignement et en médecine.)

Abraham est parti pour le nord, motivé, entre autres, par la promulgation en 1850 de la Loi des esclaves fugitifs, par le Congrès des États-Unis, qui autorisait les chasseurs d’esclaves et de primes à capturer les esclaves évadés et les Noirs libres et de les asservir de nouveau. Il s’est établi à Buxton en 1853, convaincu que lui et sa famille y avaient de meilleures chances de refaire leur vie.

Se hisser au sommet

À l’époque de son arrivée à Buxton, la ville possédait déjà une scierie, un moulin à broyer le grain, des manufactures de potasse et de carbonate de potasse résiduaire, une briqueterie, une forge, un hôtel et une mercerie. Cela dit, Abraham n’a pas mis longtemps à se faire un nom et à devenir un chef de file dans cette localité florissante. Il a construit une école publique sur les terres de sa ferme familiale, a assuré financièrement son fonctionnement et est devenu le premier Noir élu à une charge publique au Canada en siégeant au conseil du canton de Raleigh.

Il a mis ses propres outils et appareils à la disposition des agriculteurs de la région qui en avaient besoin afin de les aider à prospérer. Devant l’hésitation de la compagnie de chemin de fer à rembourser les agriculteurs ayant perdu leurs récoltes à cause d’incendies déclenchés par les étincelles d’un train passant près des champs, il a mené une campagne visant à obtenir réparation. Il a lui-même financé cette bataille juridique qu’il a perdue.

Bâtir la collectivité, favoriser la liberté

Abraham a aussi occupé le poste de scrutateur aux élections du canton de Raleigh. Il a également été membre de la loge maçonnique et a contribué considérablement à son œuvre pendant les premières années où les anciens esclaves affluaient vers le sud-ouest de l’Ontario en quête de liberté.

Aujourd’hui encore, le noyau de la famille Shadd vit à North Buxton. Les descendants d’Abraham ont hérité de ses aptitudes naturelles pour le leadership, gravitant vers des postes influents et poursuivant la tradition philanthrope.

Buxton est devenue l’une des colonies de réfugiés noirs les plus prospères. Beaucoup de diplômés de son école sont devenus enseignants, médecins, avocats, législateurs et autres professionnels. La population de Buxton a atteint plus de 2 000 habitants, presque tous des descendants d’esclaves affranchis et fugitifs s’étant enfuis des États-Unis par le chemin de fer clandestin.

Profil d’immigration : Chatham-Kent, Ontario

Faits en bref

  • Les immigrants de Chatham-Kent représentent environ 9 % de la population.
  • Entre 1980 et 2016, 46 % de tous les immigrants qui se sont établis à Chatham-Kent étaient parrainés par leur famille, alors que 35 % étaient des immigrants économiques et que 14 % étaient des réfugiés.
  • Constituant un phare pour ceux qui ont emprunté le chemin de fer clandestin au milieu des années 1800, Chatham-Kent comptait la plus grande concentration d’immigrants et de réfugiés noirs au Canada. Découvrez ce que l’immigration apporte à notre pays.

Le saviez-vous?

  • Une des filles de M. Shadd, Mary Ann Shadd Carey, s’est établie à Chatham-Kent et y a fondé le journal The Provincial Freeman. Elle a été la première rédactrice en chef noire d’un journal en Amérique du Nord et la première femme au Canada à occuper un tel poste.

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