#ImmigrationÇaCompte à Winnipeg, Manitoba - Raconter l’histoire de la communauté francophone du Manitoba

Raconter l’histoire de la communauté francophone du Manitoba

15 mars 2019

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Jacqueline Blay

Née en Algérie, Jacqueline Blay met les pieds au Manitoba pour la première fois en 1967, après avoir accepté un poste de discothécaire à la radio de langue française CKSB de Radio-Canada, à Saint-Boniface, un quartier de Winnipeg. Agréablement surprise d’y trouver une communauté francophone, elle cherche à mieux comprendre son histoire.

Il règne à cette époque une atmosphère de lutte collective pour défendre la voix francophone au Manitoba. Elle saisit toute l’importance d’agir pour conserver une langue et une culture qui ne sont pas reconnues officiellement par la province.

Son intérêt pour cette culture l’amène à entreprendre des études supérieures en histoire à l’Université de Winnipeg. Sa thèse de maîtrise est à l’origine de sa série de livres intitulée Histoire du Manitoba français. Ces ouvrages ainsi que son engagement dans la communauté lui valent de nombreux prix, mais c’est de partager ses connaissances qui la motive le plus.

La responsable des relations communautaires du Conseil de développement économique du Manitoba, Mariette Kirouac, ne tarit pas d’éloges sur Jacqueline Blay : « La passion de Jacqueline pour l’histoire du Manitoba français m’a éveillée et m’a fait réaliser que je tenais mon pays, ma province, ma culture et ma langue pour acquis. J’étais étonnée de voir à quel point elle connaissait la culture franco-manitobaine plus que moi. Cela m’a incitée à vouloir en apprendre plus et à être encore plus fière de mon histoire et de mon pays. »

Ses études terminées, Jacqueline Blay se donne comme mission de populariser de diverses façons l’histoire de cette francophonie en situation minoritaire. Manitoba Hydro ouvre un poste de coordonnatrice francophone qu’elle est la première à occuper; elle est chargée d’élaborer des politiques de services en français. Le gouvernement du Manitoba lui donnera par la suite le même mandat. Par ailleurs, elle crée le premier cours d’histoire de la province sur les métis et les francophones minoritaires.

Jacqueline a énormément contribué à la compréhension des francophones en situation minoritaire de par ses écrits et aussi de par son engagement communautaire… Elle est très attachée aux principes de la diversité, de l’inclusion, de la dualité linguistique et de la francophonie canadienne dans toutes ses dimensions, qui font du Canada ce qu’il est aujourd’hui.

Ibrahima Diallo, un ancien collègue bénévole

Elle s’investit aussi bénévolement dans plusieurs organismes qui accordent une grande importance à l’histoire du Canada : elle sera présidente de la Société historique de Saint-Boniface, de la Maison Gabrielle-Roy et de la Société franco-manitobaine.

Mariette Kirouac explique : « Son implication dans la communauté ne passe pas inaperçue. Elle est douce, mais très forte quand vient le temps de dénoncer publiquement des injustices, de promouvoir ou de valoriser la culture franco-manitobaine. Elle nous rappelle continuellement le cheminement et la cause qui nous permettent de continuer de vibrer en tant que francophone en milieu minoritaire. Elle est une personne exceptionnelle et essentielle dans notre culture franco-manitobaine. »

Maintenant à la retraite, Jacqueline est plus active que jamais. Elle a reçu en 2018 l’Ordre du Manitoba en reconnaissance de son dévouement à la francophonie manitobaine.

« Jacqueline a énormément contribué à la compréhension des francophones en situation minoritaire de par ses écrits et aussi de par son engagement communautaire », indique Ibrahima Diallo, un ancien collègue bénévole. « Elle est très attachée aux principes de la diversité, de l’inclusion, de la dualité linguistique et de la francophonie canadienne dans toutes ses dimensions, qui font du Canada ce qu’il est aujourd’hui. »

Jacqueline continue d’être passionnée par ses recherches, mais elle affirme que c’est aussi une façon de contribuer à son pays adoptif. Elle a toujours pensé qu’il était important de redonner à la communauté qui nous permet d’avoir une fructueuse carrière ainsi qu’une vie personnelle et professionnelle épanouie.

Profil d’immigration : Winnipeg, Manitoba (région métropolitaine de recensement)

Faits en bref

  • Les immigrants à Winnipeg représentent 24 % de la population.
  • Entre 1980 et 2016, 65 % des immigrants qui se sont établis à Winnipeg étaient des immigrants économiques, tandis que 22 % étaient parrainés par des membres de leur famille et que 13 % étaient des réfugiés.
  • De janvier 2017 à novembre 2021, 1 770 résidents permanents francophones ont choisi le Manitoba comme province de destination envisagée, et 94 % de ces nouveaux arrivants ont choisi de s’établir dans la région métropolitaine de recensement de Winnipeg.

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