#ImmigrationÇaCompte à Winnpeg, au Manitoba - Briser le silence entourant la violence conjugale

Briser le silence entourant la violence conjugale

28 octobre 2022

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Zita Somakoko

C’est dans un cours de géographie que Zita Somakoko a entendu parler du Canada pour la première fois. Elle était alors adolescente en République centrafricaine et a dit à son père qu’elle y vivrait un jour. Bien que sa vie ait pris quelques virages d’abord, Zita est arrivée au Canada en tant que réfugiée en 2007, à l’âge de 34 ans.

Zita a épousé son amoureux d’adolescence, mais leur relation s’est vite détériorée lorsqu’il est devenu violent. Zita a fini par fuir au Canada, où ses enfants ont pu la rejoindre plus tard.

Elle est maintenant propriétaire de sa propre entreprise, qui offre des services de consultation en ressources humaines. Elle est aussi la fondatrice et première présidente de la Black-Manitobans Chamber of Commerce (chambre de commerce de la communauté noire du Manitoba) et la deuxième femme au Canada à avoir fondé une chambre de commerce. Son entreprise contribue au financement d’un organisme de sensibilisation et d’action sociale qu’elle a également créé : Breaking the Silence on Domestic Violence.

La passion qu’éprouve Zita pour son travail d’action sociale est née de son expérience avec un partenaire violent et des effets de cette violence sur ses enfants. Cependant, c’est un reportage qu’elle a vu en octobre 2015 au sujet d’une femme de Winnipeg qui a été tuée par son partenaire qui l’a finalement poussée à se porter à la défense des victimes de violence conjugale.

Ne réussissant pas à dormir et se demandant comment cette tragédie a pu survenir dans sa collectivité, Zita a commencé à faire des recherches sur la violence conjugale au Manitoba et a conclu que la méconnaissance comptait pour une grande partie du problème. En un mois, elle avait organisé un forum appelé Breaking the Silence on Domestic Violence (briser le silence entourant la violence conjugale). C’est dans le cadre de ce forum que Zita a parlé publiquement pour la première fois de son expérience de violence conjugale.

Zita est une lionne qui rugit — une femme forte qui se soucie profondément des personnes de son entourage. Il n’y a aucune différence entre son organisme et elle-même; c’est une partie intégrante d’elle.

Dana Smith, survivante

« C’est un sujet lourd et difficile, mais dont il faut discuter, insiste-t-elle. Nous ne pouvons pas vaincre ce que nous ne pouvons pas affronter. »

Aujourd’hui, Breaking the Silence utilise diverses formes de communication, dont des expositions d’œuvres d’art, des conférences et des ateliers, afin d’accroître la sensibilisation aux répercussions de la violence conjugale et pour tenir les auteurs responsables de leurs actes et amener les témoins à rendre des comptes.

Ray Dirks, fondateur et ancien directeur de la MHC Gallery à Winnipeg, a rencontré Zita il y a quelques années. Leur rencontre, qui a eu lieu alors que Zita planifiait le premier forum Breaking the Silence, est le fruit de leur intérêt commun pour les arts de la scène et les arts visuels. Ray l’a mise en nomination au prix Honorons 150, qui est décerné à des Manitobains ayant apporté une contribution importante à la province.

« Zita a été une bouée de sauvetage pour tant de personnes qui souffrent profondément et qui ne savent pas vers où se tourner, dit Ray. Elle ne se limite pas à la sensibilisation. Elle est disposée à parler aux gens et à les aider comme elle le peut. »

L’une de ces personnes est Dana Smith, qui dit que Zita l’a aidée à « retrouver sa voix » lorsqu’elle habitait dans un refuge pour femmes au Manitoba.

« C’est une personne qui donne tellement d’elle-même, affirme Dana. Même si nous ne nous parlons plus tout le temps, ça me fait du bien lorsque nous le faisons. Je ne pourrai jamais la remercier assez. »

Quant à Zita, elle dit qu’au Canada, elle a finalement pu bénéficier d’un répit après les terreurs de la violence et les difficultés liées au fait d’être réfugiée, elle a trouvé sa raison d’être en contribuant à sa collectivité. « J’étais un oiseau qui volait d’un nid à un autre jusqu’à ce que je me pose ici. »

Profil d’immigration : Winnipeg, Manitoba (région métropolitaine de recensement)

Faits en bref

Le saviez-vous?

  • Les organismes de bienfaisance et à but non lucratif emploient 2,4 millions de personnes et représentent le secteur qui embauche le plus d’immigrantes.

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