Notes d’allocution pour l’honorable Ahmed Hussen, ministre de l’Immigration, des Réfugiés et de la Citoyenneté : Annonce concernant le Projet pilote pour les nouvelles arrivantes de minorités visibles

Discours

Traduction de l’allocution prononcée.
Toronto (Ontario)

Bonjour à tous. Avant de commencer, j’aimerais souligner que nous nous trouvons sur le territoire traditionnel de la Première nation des Mississaugas de Credit et Haudenosaunee.

Mon neveu m’a appelé il y a quelques semaines pour me dire, avec beaucoup d’enthousiasme : « Cette ville ne sera plus jamais la même. Les Raptors de Toronto ont atteint la finale. » Je lui ai répondu : « Non, attends qu’on gagne le championnat. » Il m’a alors dit : « Mais non, c’est déjà bien que nous ayons réussi à nous qualifier pour la finale. »

Je suis bien content de voir que nous avons remporté le troisième match et je suis très heureux d’être de retour ici.

Merci à Rola (Dagher) de nous accueillir. Votre parcours au Canada est incroyable parce qu’il n’est pas unique. J’ai entendu des histoires similaires partout au pays, de gens qui fuyaient la persécution ou souhaitaient trouver une vie meilleure et qui ont trouvé au Canada une occasion de recommencer à neuf.

Tous, et je dis bien tous les réfugiés que j’ai rencontrés, y compris vous-même, ont ce désir ardent de redonner au pays qui leur a permis de recommencer leur vie et de réussir au-delà de leurs rêves les plus fous. Voilà la réussite du Canada. Les différentes vagues d’immigrants arrivés au Canada, mis à part nos frères et sœurs autochtones, racontent essentiellement une des deux histoires suivantes : fuir la persécution et rechercher la sécurité pour eux-mêmes et leurs familles, ou chercher une vie meilleure et une possibilité de réaliser leur plein potentiel.

Et ce dont nous parlons aujourd’hui va en ce sens. Votre exemple, Rola, est vraiment inspirant, car il montre qu’avec les bons types de soutien et de mentorat et des possibilités de s’épanouir, les nouvelles arrivantes issues de minorités visibles réussissent comme tout le monde. Je vous raconte cette histoire parce que bien que nous puissions parler de soutien aux nouveaux arrivants, nous devons reconnaître qu’en les soutenant, nous nous soutenons nous-mêmes.

Ils sont les créateurs d’emplois de demain. Ils sont les ingénieurs, les hommes et femmes d’affaires et, oui, même les PDG de l’avenir, et c’est le sujet de mon annonce. Nous savons que ces résultats favorables ne sont pas le fruit du hasard. Les gens ont besoin d’être soutenus. Il faut leur donner le type de soutien approprié pour qu’ils puissent réussir et prospérer.

Voici ce que nous savons maintenant : les nouvelles arrivantes issues de minorités visibles sont confrontées à plus de difficultés que tout autre groupe de nouveaux arrivants.

Malgré l’ouverture de notre pays à la diversité, ces femmes continuent d’être aux prises avec des obstacles plus nombreux à leur épanouissement et à leur intégration dans la société canadienne. Elles sont confrontées à tant d’obstacles, notamment sur le plan de la race, du sexe, des soutiens sociaux moins nombreux et du manque de services de garde abordables, entre autres.

Nous constatons que les nouvelles arrivantes issues de minorités visibles, lorsqu’elles réussissent à trouver un emploi, sont moins bien payées que tout autre groupe de nouveaux arrivants. Par exemple, saviez-vous que les nouvelles arrivantes de minorités visibles ont le revenu annuel médian le plus faible au Canada parmi tous les groupes de nouveaux arrivants?

En outre, elles sont plus à risque de connaître le chômage que leurs pairs. Le taux de chômage de ces nouvelles arrivantes est de 9,7 % supérieur à celui des hommes nouveaux arrivants. Nous savons que cette situation est injuste. Si en tant que Canadiens nous souhaitons atteindre l’objectif d’une société véritablement inclusive, nous devons régler ce problème. Veiller à ce que chaque personne au Canada ait des chances égales de réussir est non seulement la bonne chose à faire, c’est une question de bon sens et d’agir intelligemment.

Pour toutes ces raisons, nous avons créé le Projet pilote pour les nouvelles arrivantes de minorités visibles. Ce programme formidable offrira de meilleurs soutiens et services aux nouvelles arrivantes de minorités visibles. En décembre dernier, nous avons annoncé la création de ce programme et avons cherché de nouveaux partenaires.

Dans le cadre de notre engagement à innover dans le secteur de l’établissement et de l’intégration, nous avons invité de nouveaux partenaires qui n’avaient jamais travaillé avec Immigration, Réfugiés et Citoyenneté Canada auparavant. Leur réponse, franchement, a été impressionnante. Aujourd’hui, j’ai le grand plaisir de vous annoncer que nous fournirons jusqu’à 7,5 millions de dollars à des organisations performantes au cours des deux prochaines années, afin de mettre en place de nouveaux programmes et services novateurs qui aideront les nouvelles arrivantes de minorités visibles à trouver un emploi et à préparer leur vie après le travail.

J’ai également le plaisir d’annoncer que nous avons sélectionné nos organisations partenaires qui contribueront à l’exécution de ces programmes novateurs. NPower fait partie des 22 organisations qui participeront à l’exécution de ces programmes et services novateurs au Canada. L’entreprise travaille beaucoup avec notre hôte Cisco pour aider les groupes sous-représentés à acquérir les compétences nécessaires pour occuper les emplois technologiques et numériques de demain.

NPower accueillera 140 nouvelles arrivantes de minorités visibles dans ses programmes en Alberta et en Ontario. Au moins 80 % d’entre elles obtiendront un emploi lié à l’informatique et s’inscriront dans des programmes d’enseignement supérieur au cours des six mois suivant l’achèvement du programme. NPower Canada fournira également aux femmes de minorités visibles diplômées au moins cinq années de services après l’obtention de leur diplôme, pour soutenir leurs objectifs et leur avancement professionnels.

C’est très important. Il ne s’agit pas seulement d’aider les gens à trouver un emploi. Il s’agit d’aider les gens à conserver ces emplois et à continuer à progresser dans la carrière et dans le domaine de leur choix. Ces services aux diplômés comprennent notamment des connexions dans l’industrie, l’obtention de mentors, le soutien continu au placement et à la rétention, le réseautage, le coaching, le perfectionnement professionnel et, comme je l’ai dit, le soutien à l’accès à l’éducation supérieure.

Nous avons également un partenariat à Scarborough avec le Heritage Skills and Development Centre. Ce centre fournira à 80 nouvelles arrivantes issues de minorités visibles la formation, l’orientation et les ressources nécessaires pour améliorer leurs résultats en matière d’emploi et combler leurs lacunes en littéracie numérique.

Ces organisations soutiendront chacune l’exécution de ce programme en offrant des aides novatrices liées à l’emploi, en renforçant leur propre capacité à aider les nouvelles arrivantes issues de minorités visibles, et en fournissant des services pour améliorer leurs compétences en littéracie numérique.

Je tiens à remercier les nombreuses organisations locales comme les services communautaires New Circles, la Syrian Canadian Foundation, Newcomer Kitchen, le Fonds d’investissement Access Community et bien d’autres qui sont avec nous aujourd’hui. Je souhaite leur communiquer l’enthousiasme que nous avons à collaborer avec elles pour faire une différence dans la vie de ces femmes dans nos communautés.

Je terminerai par un autre récit. C’est l’histoire de Shoushi Bakarian, une jeune femme à qui le Canada a offert l’asile il y a trois ans. Elle réside à Montréal après avoir fui la Syrie. Elle est d’origine arménienne et a commencé par occuper un emploi régulier à Montréal pour subvenir à ses besoins. Elle était très heureuse d’avoir pu trouver un pays assurant sa sécurité, mais elle n’était pas entièrement satisfaite.

Elle voulait améliorer sa vie et avait toujours rêvé d’aller en ingénierie aérospatiale. Elle s’est alors inscrite à l’Université Concordia. En ce moment, elle apprend non seulement sa quatrième langue, mais apporte déjà des contributions. Elle a inventé une petite pièce de moteur d’avion qui permet de générer moins d’émissions et d’accroître la puissance des moteurs.

Lorsque vous entendez dire que les réfugiés n’apportent aucune contribution, l’histoire de Shoushi Bakarian constitue une réponse concrète qui réfute ce genre de propos. Son histoire a attiré l’attention de Bombardier et elle est maintenant citée comme un bel exemple canadien à Montréal. Mesdames et Messieurs, nous nous employons aujourd’hui à donner aux nouvelles arrivantes issues de minorités visibles les moyens pour qu’elles deviennent autonomes.

Après tout, avoir un emploi ne consiste pas seulement à apporter une contribution économique. Cela permet à une personne d’éprouver de la dignité et de réaliser pleinement son potentiel. Au Canada, l’égalité des sexes vise toutes les femmes, pas seulement certaines d’entre elles. Aujourd’hui, nous contribuons à offrir des possibilités afin que les nouvelles arrivantes de minorités visibles puissent réussir au Canada et atteindre elles aussi leur plein potentiel.

Comme je l’ai déjà dit, lorsqu’elles y arrivent, elles ne sont pas les seules en en profiter C’est aussi bon pour l’ensemble du Canada, ce qui en fait la chose intelligente à faire. Si elles ne sont pas intégrées à l’économie, nous perdons leurs contributions. En nous privant de leur participation économique, nous perdons aussi leurs compétences dont notre pays a besoin. Notre gouvernement est pleinement conscient du fait que lorsque les femmes réussissent, c’est le Canada qui réussit.

Merci.

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