Plan de préservation des collections patrimoniales : Stratégies pour éviter ou limiter les dommages

Voici un outil de référence rapide qui fournit aux professionnels du patrimoine des conseils pratiques sur la façon de protéger les collections des agents de détérioration. Les recommandations sont regroupées en trois volets : le bâtiment et les installations, l’équipement et le matériel, ainsi que les procédures. Les conseils suivent les niveaux d’intervention (éviter, bloquer, détecter et réagir) de la conservation préventive et se concentrent sur l’emplacement spécifique des objets (en cours de transport, en exposition ou en réserve). L'outil répertorie également les enjeux liés aux changements climatiques et à la durabilité.

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Niveaux d’intervention

Éviter

Il est toujours préférable d’éviter un agent de détérioration plutôt que d’avoir à le contrôler ou à gérer ses effets par d’autres mesures. Si c’est impossible, d’autres mesures de lutte s’imposent.

Bloquer

Si l’agent de détérioration ne peut être évité, alors il faut le bloquer pour l’empêcher d’agir sur les objets. C’est souvent le niveau d’intervention le plus pratique pour lutter contre un agent. Ainsi, les coupe-feux contiennent l’incendie; les joints d’étanchéité bloquent l’accès aux ravageurs et les pare-vapeur protègent contre l’humidité et les polluants. Bien conçue, l’enveloppe du bâtiment sert d’armure pour bloquer non seulement les incendies, les criminels et les infiltrations d’eau, mais aussi les ravageurs, les polluants atmosphériques, les UV et la lumière excessive, ainsi que les conditions ambiantes (température et HR) inadéquates. Les enceintes (vitrines, armoires, caisses, boîtes, sacs, etc.) sont tout aussi importantes que le bâtiment pour bloquer les agents.

Détecter

S’il est impossible d’éviter ou de bloquer l’agent de détérioration, il faut alors mettre en œuvre des mesures pour détecter la présence de l’agent (p. ex. la source d’une force physique) ou l’apparition de ses effets nuisibles (p. ex. une nouvelle détérioration due à une force physique). Afin d’assurer la détection assez tôt pour prévenir des dommages substantiels, l’inspection régulière est de mise. La fréquence des inspections dépend de la vitesse de dégradation et du risque que pose l’agent. L’incendie et les activités criminelles, qui frappent subitement et qui présentent un risque élevé, exigent une surveillance constante. Les polluants et les ravageurs, qui mettent plus de temps à faire des dégâts, et les petites fuites d’eau, qui présentent un risque moins élevé, n’exigent qu’une surveillance périodique.

Réagir

Dès que la présence de l’agent est détectée, il faut prendre les mesures qui s’imposent. Il convient d’avoir établi à l’avance les stratégies d’intervention. Le délai d’intervention dépend de la vitesse de dégradation et du risque que pose l’agent. Il se compte en minutes en cas d’incendie ou d’activités criminelles, mais quand il est question d’eau, de ravageurs ou d’humidité, il est acceptable de prendre un jour ou plus pour réagir. L’intervention se poursuivra jusqu’à l’élimination de l’agent. Elle comprend souvent la réévaluation des mesures qui avaient été mises en place sous « Éviter », « Bloquer » ou « Détecter » afin de déterminer s’il y a lieu de les améliorer.

Si toutes les tentatives pour prévenir les dommages dus à l’agent de détérioration échouent, il faudra prendre des mesures pour réparer les dégâts causés. Il s’agit habituellement de nettoyer, de consolider ou de réparer les objets touchés. La version originale (1994) de ce tableau comprenait une cinquième étape, « Récupérer-Traiter », qui a été retirée ici.

Notes

  • Les volets « Bâtiment et installations » et « Équipement et matériel » sont présentés séparément parce qu’on alloue généralement à chacun un budget et un personnel distincts et que leurs mesures de lutte respectives sont mises en œuvre à différentes périodes de la vie d’un musée.
  • Le volet « Procédures » fait état de ce que peut faire le personnel ou l’entrepreneur une fois que les installations, l’équipement et le matériel ont été mis en place.
  • Le premier onglet sous chaque agent de détérioration fournit une description de l'agent dans laquelle on répertorie les types de dommages pouvant survenir ainsi que les types de collections les plus couramment à risque.
  • Le deuxième onglet énumère des problèmes émergeants liés aux changements climatiques et à la durabilité, ainsi que des stratégies de lutte qui priorisent l’approche durable.
  • Les conseils donnés sous les autres onglets (« Bâtiment et installations », « Équipement et matériel » et « Procédures ») sont divisés en quatre niveaux d’intervention : éviter, bloquer, détecter et réagir. Par exemple, l’agent évité n’aura à faire l’objet d’aucune mesure additionnelle visant à le bloquer, à le détecter ou à y réagir. S’il ne peut être évité, mais qu’on réussit à le bloquer, il ne sera pas nécessaire de le détecter ni d’y réagir. Il s’agit des quatre niveaux d’intervention de la conservation préventive.
  • Les conseils sont ensuite subdivisés en fonction de l’emplacement des objets : « Transport », « Exposition » ou « Réserve ». Quand les conseils s’appliquent aux trois emplacements, ils sont énoncés sous « Généralités ». Il se peut qu’il soit impossible ou inutile pour un musée de mettre en œuvre toutes les recommandations.

Abréviations

CVC
chauffage, ventilation et climatisation
HR
humidité relative
IR
infrarouge
LIR
lutte intégrée contre les ravageurs

Pour afficher simultanément tous les conseils concernant les changements climatiques et la durabilité, le bâtiment et les installations, l’équipement et le matériel, ou les procédures, cliquez sur chaque agent de détérioration, puis sélectionnez les onglets appropriés sous chacun.

Agents de détérioration

Forces physiques

Description de l'agent de détérioration

Les impacts, les chocs, les vibrations ou la gravité peuvent causer :

  • des cassures, des déformations, des perforations, des renfoncements, des déchirures, de l’écaillage, des éraflures ou de l’usure sur tous les types d’objets.
Enjeux liés aux changements climatiques et à la durabilité

Pratiques durables

  • Concevoir et construire des édifices parasismiques pour réduire les mesures de récupération coûteuses et exigeantes en ressources.
  • Concevoir le quai de chargement de manière à limiter les coûts et la consommation d’énergie du système de CVC.
  • Utiliser des matériaux stables pour la confection de supports durables.
  • Réutiliser et recycler les emballages quand c’est possible (p. ex. caisses démontables, emballages à double caisse, cornières protectrices réutilisables).
  • Réunir les petits emballages pour en former de plus grands et les palettiser pour augmenter l’efficacité de l’emballage et du transport; si possible, regrouper les expéditions afin d’avoir des charges de camion complètes.
Bâtiment et installations

Éviter

  • Généralités – Éviter les bâtiments en zones sismiques; si des risques ont été identifiés, éviter les sols meubles. Prévoir des rampes d’accès convenables. S’assurer que les surfaces des planchers et que les zones de transition sont planes. Éviter les toits plats.
  • Transport – S’assurer que les quais de chargement sont suffisamment grands pour recevoir de gros camions et qu’il y a l’espace voulu pour décharger de longs articles et des charges palettisées. Installer des niveleurs de quai qui fonctionnent sans heurt.

Bloquer

  • Généralités – En zones sismiques, construire des bâtiments parasismiques ou rénover les bâtiments existants. S’assurer de la solidité des planchers et prévoir suffisamment d’espace pour les collections. Protéger physiquement les objets fragiles ainsi que les éléments architecturaux patrimoniaux du bâtiment lors de rénovations à l’aide d’enclos.
  • Transport – Utiliser un dispositif d’inversion ou d’arrêt sur les portes des quais de chargement. Installer un périmètre amortisseur (p. ex. pourtour en caoutchouc) autour des portes.

Détecter

  • Généralités – Prévoir assez d’espace pour l’inspection des éléments structuraux, des installations mécaniques et des collections.

Réagir

  • Généralités – Installer des systèmes automatiques de protection contre les effets d’un séisme (p. ex. incendie, fumée, inondation).
Équipement et matériel

Éviter

  • Réserve et exposition – Utiliser des étagères, armoires et vitrines stables. Prévoir assez d’espace sur les étagères et utiliser des dispositifs servant à maintenir une distance entre les collections et le public.
  • Transport – Utiliser des caisses d’expédition standard ou des modèles éprouvés pour le transport, dont les poignées sont à une hauteur convenable. Prévoir des chariots et des monte-charges pour déplacer les objets.

Bloquer

  • Réserve et exposition – Immobiliser et soutenir les objets. S’assurer que les rayonnages, supports et systèmes d’accrochage sont assez solides. Utiliser des armatures de soutien et des supports ajustés. Utiliser des fixations pour assujettir les objets instables ou les vitrines hautes et étroites à une base solide ou au plancher.
  • Transport – Utiliser des emballages bien conçus (p. ex. des caisses de taille appropriée, de la mousse pour absorber les chocs et les vibrations, des entretoises ou des sangles).

Détecter

  • Réserve et exposition – Utiliser du matériel d’entreposage et des vitrines qui facilitent l’inspection et l’extraction.
  • Transport – Mesurer l’incidence des chocs, des vibrations et des basculements à l’aide d’indicateurs et d’enregistreurs de données. Concevoir les emballages pour faciliter l’accès au contenu et son inspection. Entretenir les finis extérieurs (p. ex. peinture) sur les colis pour déceler facilement toute mauvaise manutention.

Réagir

  • Transport – Utiliser des enregistreurs de données à notification à distance pour repérer les colis et être avisé de conditions dangereuses.
Procédures
 

Éviter

  • Généralités – Envisager de transférer les objets en lieu sûr lorsque le danger est imminent. Suivre de près les activités de construction. Planifier le déplacement des objets et des éléments d’exposition. Connaître le poids des objets à déplacer, la solidité du plancher, etc. Garder les voies d’accès libres.
  • Réserve – Éviter les manipulations superflues par une bonne organisation des réserves et des étiquettes claires. Éviter d’installer des services, de l’équipement et des salles de travail dans les réserves.
  • Transport – Former le personnel aux bonnes techniques de manutention des objets. Choisir des transporteurs reconnus, aux véhicules bien entretenus. Pour déplacer les articles lourds, utiliser des techniques de manutention spécialisées en faisant appel, par exemple, à un monteur d’appareils de levage.

Bloquer

  • Transport – Connaître et mettre en œuvre les pratiques exemplaires en matière d’emballage afin de sécuriser les expéditions.

Détecter

  • Réserve et exposition – Repérer les fissures, déformations, cambrures et autres modifications des structures. Surveiller les activités de construction qui risquent de poser un danger pour les collections. Surveiller les collections pour repérer les signes de dommage.
  • Transport – Inspecter les livraisons dès l’arrivée. Analyser les données indiquées par les indicateurs et les enregistreurs de données. Noter l’état des objets avec des photos à l’appui.

Réagir

  • Réserve et exposition – Faire promptement appel à des spécialistes du bâtiment en cas de détection de dommages structurels. Exécuter le plan d’urgence, s’il y a lieu (p. ex. séisme, guerre).
  • Transport – Trouver rapidement la cause des dommages. En cas de dommages ou de manutention négligente flagrante, ne pas signer les documents de transport.

Plus d'informations sur les agents de détérioration : Forces physiques.

Vol et vandalisme

Description de l'agent de détérioration

Vol :

  • Perte d’objets, surtout ceux qui sont petits et faciles à transporter.

Vandalisme :

  • Mutilations, bris ou altérations par le feu d’objets de valeur, populaires ou symboliques.
Enjeux liés aux changements climatiques et à la durabilité

Pratiques durables

  • Concentrer les ressources sur les objets les plus vulnérables et les plus susceptibles d’être volés ou vandalisés.
  • Favoriser la participation de la communauté pour renforcer le sens de la propriété publique des collections patrimoniales et pour décourager le vandalisme ainsi que les vols opportunistes.
Bâtiment et installations

Éviter

  • Généralités – Éviter les bâtiments situés en zone où le taux de criminalité est élevé. Dans le cas des petits musées peu sécurisés, comme les musées saisonniers en période de fermeture, ranger les objets de grande valeur dans un bâtiment plus sûr.

Bloquer

  • Généralités – Prévoir une enveloppe de bâtiment solide (p. ex. murs, toit, portes, fenêtres, barreaux et serrures) afin de ralentir suffisamment les intrus pour que le service de sécurité ou la police ait le temps de réagir. Dégager l’espace autour du bâtiment pour permettre une vue non obstruée des entrées.
  • Réserve – Offrir des salles d’examen à l’extérieur des réserves pour prévenir les vols de la part des visiteurs.
  • Transport – Aménager le quai de chargement dans un lieu fermé et sécurisé.

Détecter

  • Généralités – Bien éclairer toutes les zones du bâtiment et s’assurer qu’aucun champ de vision ne soit obstrué. Installer des détecteurs électroniques (p. ex. systèmes de sécurité, caméras vidéo).

Réagir

  • Généralités – Prévoir des bureaux et des postes de garde pour le personnel de sécurité.
Équipement et matériel

Éviter

  • Transport – Éviter d’étiqueter les caisses d’emballage de façon trop évidente.

Bloquer

  • Réserve – Utiliser un système d’accès contrôlé; installer des serrures fiables aux armoires qui renferment des objets de valeur.
  • Exposition – Verrouiller les vitrines d’exposition. Prévoir un accès distinct aux compartiments d’éclairage. Dresser des barrières psychologiques (p. ex. cordons guide, marquages au sol, etc.).
  • Transport – Utiliser des caisses d’emballage solides (serrures facultatives).

Détecter

  • Généralités – Relier tous les détecteurs électroniques au tableau indicateur central.
  • Exposition – Utiliser des détecteurs électroniques, etc., qui déclencheront une alerte sonore si un visiteur entre dans une zone interdite.

Réagir

  • Réserve et exposition – Fournir des appareils de communication au personnel de sécurité.
Procédures
 

Éviter

  • Sans objet

Bloquer

  • Généralités – Mettre en œuvre un programme de sécurité et l’intégrer aux autres services du musée ainsi qu’aux services de sécurité de la municipalité. Former le personnel chargé de la sécurité. Entretenir les systèmes d’accès et de sécurité du périmètre. Garder les portes et fenêtres verrouillées. Limiter le nombre de clefs en circulation.

Détecter

  • Généralités – Affecter des employés à la surveillance des aires publiques. Tenir un répertoire pour identifier toute perte. Inspecter régulièrement les collections et le bâtiment.

Réagir

  • Généralités – Montrer au personnel comment réagir à une intrusion. Fournir au service de police local le plan du musée et l’emplacement des objets de valeur. Signaler les vols et les actes de vandalisme à la police.

Plus d'informations sur les agents de détérioration : Vol et vandalisme.

Incendie

Description de l'agent de détérioration
  • Calcination partielle ou totale de tout type d’objet.
  • Risques de dépôts de suie et de résidus de fumée sur tout type d’objet.
Enjeux liés aux changements climatiques et à la durabilité

Changements climatiques

  • Accroissement des risques dans les régions où la température augmente et la pluviosité diminue.

Pratiques durables

  • Utiliser des matériaux de construction et de l’équipement qui, à la combustion, ne dégagent pas de gaz toxiques et nuisibles pour l’environnement.
  • Éviter les produits extincteurs utilisant des gaz à effet de serre.
Bâtiment et installations

Éviter

  • Généralités – Éviter les bâtiments situés en zone où le taux de criminalité ou de vandalisme est élevé, ou situés à proximité de bâtiments qui présentent des risques d’incendie plus élevés que la moyenne. Garder les combustibles ou la végétation éloignés du bâtiment. S’assurer que les systèmes électriques et le câblage répondent aux normes et fonctionnent correctement. Faire en sorte qu’il y a des systèmes ou des dispositions prévues pour couper le gaz naturel en cas de séisme.
  • Réserve – Pour les objets et les matériaux inflammables, prévoir des réserves conformes au règlement sur la santé et la sécurité. Ne pas aménager d’ateliers dans les réserves.

Bloquer

  • Généralités – Utiliser des matériaux de construction résistants au feu. Garder les portes coupe-feu fermées.

Détecter

  • Généralités – Utiliser un système de détection de chaleur et de fumée centralisé.

Réagir

  • Généralités – Installer un système d’extinction d’incendie automatique.
  • Transport – S’assurer que le système d’extinction se déclenchera si un véhicule prend feu sur un quai de chargement.
Équipement et matériel

Éviter

  • Réserve – Éviter le câblage électrique dans les rayonnages.
  • Exposition – Éviter l’équipement électrique qui pose un danger ou qui est mal installé. S’assurer que tout équipement dégageant de la chaleur soit bien ventilé.

Bloquer

  • Réserve – Utiliser des armoires résistantes au feu et les garder closes. Laisser assez d’espace (1,5 m) entre les étagères et les murs.
  • Exposition – Utiliser des vitrines résistantes au feu et étanches à la fumée.
  • Transport – Utiliser des caisses d’emballage résistantes au feu et étanches à la fumée.

Détecter

  • Sans objet

Réagir

  • Réserve et exposition – Placer assez d’extincteurs portatifs, de capacité et de classe convenables, près des sorties.
Procédures
 

Éviter

  • Généralités – Mettre en œuvre un programme de sécurité incendie dans le cadre du plan d’urgence. S’assurer d’avoir les permis voulus et de mettre en place les mesures de sécurité requises pour tous les travaux exécutés à flamme nue. S’assurer que la caserne de pompiers locale a le plan du bâtiment et connaît les activités qui s’y déroulent.

Bloquer

  • Généralités – Maintenir en place les coupe-feux (surtout pendant les travaux de construction ou d’entretien). Garder les portes coupe-feu fermées.

Détecter

  • Généralités – Inspecter et entretenir régulièrement les systèmes de détection d’incendie. Tester ces systèmes. Garder à jour le plan d’urgence. Faire des exercices d’évacuation en cas d’incendie.

Réagir

  • Généralités – Exécuter le plan d’urgence. S’assurer que le plan indique l’aménagement du bâtiment ainsi que l’emplacement des objets de valeur, sensibles au feu ou inflammables. Former le personnel aux mesures à prendre en cas d’incendie.

Plus d'informations sur les agents de détérioration : Incendie.

Eau

Description de l'agent de détérioration
  • Efflorescences ou cernes sur les matériaux poreux.
  • Gonflement des matériaux organiques entraînant des déformations et des fendillements; relâchement des assemblages.
  • Corrosion des métaux.
  • Dissolution de certains matériaux (p. ex. la colle).
  • Soulèvement des couches des objets stratifiés.
  • Rétrécissement des toiles ou des textiles tissés serrés.
  • Couleurs qui déteignent, migrent, se délavent ou tachent les matériaux proximité.
  • Affaiblissement des matériaux comme le papier et le carton.
  • Risque de moisissures.
Enjeux liés aux changements climatiques et à la durabilité

Changements climatiques

  • Accroissement possible des risques d’inondation dans certaines régions en raison de changements aux régimes de la pluie, de la neige et de la fonte des neiges.
  • Accroissement des risques d’infiltration d’eau dans les bâtiments en raison de pluies plus abondantes dans certaines régions.

Pratiques durables

  • Dans les régions où les pluies sont abondantes, l’entretien des bâtiments doit répondre à des normes plus élevées; on accordera plus d’attention à la toiture, à l’étanchéité des fenêtres, aux gouttières et au drainage.
Bâtiment et installations

Éviter

  • Généralités – Éviter les bâtiments construits dans une plaine inondable. Vérifier que l’eau s’écoule en direction opposée du bâtiment. Prévoir un toit étanche en pente et des gouttières qui éloigneront l’eau des fondations. Isoler les fenêtres, les conduites d’eau froide, etc., pour prévenir la condensation. Ne pas se fier aux dispositifs électriques comme les pompes d’assèchement, sauf si c’est la seule option possible. Installer la plomberie à distance de toutes les salles de collection (utiliser les couloirs de service).
  • Réserve – Ne pas ranger d’objets de collection au sous-sol.
  • Exposition – Éviter les puits de lumière.
  • Transport – Ne pas aménager un quai de chargement sous le niveau du sol.

Bloquer

  • Généralités – S’assurer que tous les planchers sont étanches et pourvus de drains. Aménager des digues autour des locaux techniques.

Détecter

  • Généralités – S’assurer que toute la plomberie est facilement accessible et bien aménagée pour faciliter une inspection rapide.

Réagir

  • Généralités – Prévoir un local où ranger le matériel d’urgence en cas d’inondation.
Équipement et matériel

Éviter

  • Généralités – Placer les objets sur des étagères ou dans des armoires et vitrines à au moins 10 cm au-dessus du plancher et à au moins 10 cm des murs et fenêtres extérieurs. Éviter de poser des étagères sous la plomberie ou à proximité de celle-ci.
  • Transport – Utiliser des caisses d’emballage munies de patins de glissement ou de pieds.

Bloquer

  • Réserve – S’assurer que les armoires résistent à l’eau et que le dessus de celles-ci soit protégé de façon à drainer l’eau vers le sol s’il y a une fuite. Utiliser des contenants de rangement qui résistent à l’eau.
  • Exposition – Utiliser des vitrines qui résistent à l’eau, dont le dessus assure le drainage de l’eau et ne s’affaissera pas. Concevoir des compartiments d’éclairage permettant de drainer l’eau à l’écart des objets.
  • Transport – Emballer les objets et les placer à l’intérieur de caisses d’emballage résistantes à l’eau. Concevoir des couvercles munis de voies d’écoulement afin d’empêcher l’eau de s’y accumuler.

Détecter

  • Réserve et exposition – Installer des détecteurs d’eau branchés au tableau indicateur central.

Réagir

  • Réserve et exposition – Stocker de l’équipement de nettoyage de dégât d’eau (p. ex. pompes, balais à laver, aspirateurs pour liquides).
Procédures
 

Éviter

  • Généralités – Mettre en œuvre un plan d’urgence en cas d’inondation ou de dégât d’eau. Inspecter et entretenir les extincteurs automatiques, le toit et la plomberie. Garder tous les objets et collections surélevés, à l’écart des murs et des sources d’eau (p. ex. les climatiseurs). Former le personnel d’entretien aux techniques appropriées de nettoyage près des collections.

Bloquer

  • Généralités – Entretenir le matériel empêchant l’eau de s’infiltrer (p. ex. les éléments de protection au-dessus des vitrines et des étagères). Si l’on craint des fuites, protéger temporairement les objets sous des housses ou des abris permettant à l’eau de s’écouler vers le sol sans risque d’accumulation d’eau. Étiqueter et entretenir les robinets d’arrêt.

Détecter

  • Généralités – Inspecter les collections pour repérer les fuites d’eau, surtout après une forte pluie, à la fonte des neiges ou après une panne électrique.

Réagir

  • Généralités – Stocker du matériel d’urgence. Exécuter le plan d’urgence en cas d’inondation. Recourir à de l’aide qualifiée..

Plus d'informations sur les agents de détérioration : Eau.

Ravageurs

Description de l'agent de détérioration

Insectes

  • Destruction et endommagement des matériaux, surtout les fourrures, les plumes, les peaux, les collections d’insectes, les textiles, le papier et le bois.

Rongeurs, oiseaux et autres animaux

  • Rongement des matériaux organiques.
  • Rongement des matériaux inorganiques qui constituent un obstacle.
  • Perte ou dissociation de petits articles.
  • Souillures des objets dues aux matières fécales et à l’urine.
  • Sources d’insectes ravageurs.

Moisissures et microbes (voir aussi Humidité relative inadéquate – Humidité excessive)

  • Affaiblissement des matériaux organiques et inorganiques.
  • Formation de taches sur les matériaux organiques et inorganiques.
  • Risque potentiel pour la santé (agent infectieux ou source d’allergènes) du personnel et des visiteurs.
Enjeux liés aux changements climatiques et à la durabilité

Changements climatiques

  • Changements dans la diversité et le nombre de ravageurs en fonction des variations du climat régional

Pratiques durables

  • S’assurer que les expositions itinérantes sont dénuées de ravageurs pour éviter d’introduire une espèce envahissante qui menacerait l’écosystème.
  • Réduire l’usage de pesticides et la fumigation en appliquant une méthode de lutte intégrée contre les ravageurs (LIR) qui met l’accent sur les mesures préventives et les interventions ciblées.
  • Prioriser d’autres méthodes d’éradication plutôt que l’application d’un pesticide ou d’un fumigant qui dégage des gaz toxiques, par exemple le nettoyage avec désinfectant, la désinfestation par le froid (de −20 à −30 °C) ou la chaleur (55 °C), ou la fumigation sous atmosphère contrôlée (au CO2 ou au N2).
  • Mise en garde – même si restreindre le recours à la climatisation économise l’énergie, des températures ambiantes élevées à l’intérieur du bâtiment accroissent les risques et la vitesse de propagation des infestations d’insectes.
Bâtiment et installations

Éviter

  • Généralités – Réduire les habitats favorables aux ravageurs à l’intérieur et à l’extérieur du bâtiment. Garder le terrain et l’intérieur propres, surtout les entrées et les cuisines. Vérifier le drainage du terrain et supprimer les feuillages trop abondants. Prévoir un éclairage qui éloigne les insectes des entrées tout en assurant la sécurité. Décourager la construction de nids par les mammifères et les oiseaux sur le bâtiment ou à l’intérieur de celui-ci. Éviter de créer des cavités inaccessibles dans les salles d’exposition et les réserves. Ranger les déchets alimentaires dans des contenants sécuritaires hors du bâtiment ou dans une salle d’entreposage froide conçue pour la gestion des déchets.

Bloquer

  • Généralités – Pour l’édifice, utiliser des matériaux de construction inorganiques (p.ex. métal, pierre) ainsi que des moustiquaires appropriés. Prévoir des dispositifs d’étanchéité efficaces. Compartimenter les réserves, ateliers, salles d’exposition et de repas; si possible, y établir des zones de CVC distinctes. Créer des périmètres sanitaires pour dissuader les ravageurs cherchant un habitat favorable à l’intérieur et à l’extérieur du bâtiment.
  • Transport – S’assurer que les portes du quai de chargement et d’accès à l’intérieur soient munies d’un joint d’étanchéité. Isoler le quai de chargement et les salles connexes dans une zone de CVC distincte.

Détecter

  • Généralités – Pour les objets entrants, prévoir une salle de mise en quarantaine et d’inspection près du quai de chargement. S’assurer que tous les couloirs et aires de service sont accessibles pour des activités de détection.

Réagir

  • Généralités – Aménager de l’espace pour l’équipement de lutte contre les infestations (p. ex. congélateur; salle de fumigation sous atmosphère contrôlée, chauffée et dans une zone de CVC distincte).
Équipement et matériel

Éviter

  • Réserve – Éviter l’encombrement. Créer un périmètre sanitaire qui permettra d’accéder à toutes les zones (p. ex. le long des murs). Organiser les armoires de rangement et les étagères de telle manière qu’elles soient faciles à nettoyer et les surélever pour pouvoir passer l’aspirateur dessous.
  • Exposition – S’assurer de ne pas utiliser des matériaux infestés pour la fabrication de vitrines et de décors d’exposition. Ne pas utiliser de fleurs sauvages fraîchement coupées. Éviter d’utiliser des tapis. Concevoir l’aménagement pour faciliter un bon nettoyage.
  • Transport – S’assurer de ne pas utiliser des caisses et des matériaux d’emballage infestés. S’assurer que les matériaux d’emballage répondent aux normes internationales de lutte contre l’introduction et la propagation des ravageurs (p. ex. Normes internationales pour les mesures phytosanitaires). Choisir des palettes de bois ayant subi un traitement thermique, du bois massif de moins de 6 mm d’épaisseur ou des produits de bois usinés. Faire appel à des transporteurs de confiance dont les camions sont propres.

Bloquer

  • Généralités – Utiliser des contenants, armoires de rangement, encadrements vitrés, vitrines et caisses d’emballage étanches et à l’épreuve des insectes et rongeurs.
  • Réserve – Subdiviser les réserves en petits espaces étanches pour limiter la propagation des ravageurs et faciliter le traitement.

Détecter

  • Réserve et exposition – Faciliter l’accès entre les armoires et entre les objets. Utiliser les pièges appropriés et analyser les résultats pour déterminer les modes d’infestation, les types de ravageur et l’efficacité des mesures de lutte intégrée.

Réagir

  • Généralité – Acheter le nécessaire pour lutter contre les ravageurs (p. ex. loupe, guide d’identification, congélateur, chambre à atmosphère contrôlée, produits désoxygénants, films étanches à l’oxygène, sacs de polyéthylène, pièges à insectes et à rongeurs).
Procédures
 

Éviter

  • Généralités – Établir un programme de LIR. Consulter au besoin le Bulletin technique no 29 de l’ICC, La lutte contre les ravageurs des biens culturels. Garder les collections en ordre, propres et à l’abri des aliments. Interdire les aliments dans les salles d’exposition ou veiller à ce que le nettoyage se fasse rapidement à la suite d’événements tenus dans ces salles. Isoler rapidement les déchets alimentaires et autres ordures. Établir des directives pour l’entretien des aires affectées aux collections et les autres aires.

Bloquer

  • Généralités – Maintenir des périmètres sanitaires et vérifier tous les joints d’étanchéité, surtout les joints des portes du rez-de-chaussée, qui sont souvent abîmés. Dès leur arrivée, mettre en quarantaine et examiner les objets, matériaux de construction et caisses d’emballage.

Détecter

  • Généralités – Faire une inspection visuelle, vérifier les pièges, consigner et cartographier les données et interpréter les tendances en vue de bien orienter les étapes de LIR. Manipuler avec prudence les ravageurs morts et les détritus. Exécuter un programme de détection pendant et après les travaux de construction.

Réagir

  • Généralités – En cas d’infestation, appliquer les méthodes de lutte intégrée. Retirer et mettre en quarantaine les objets infestés. Déterminer les risques posés pour la santé avant de lutter contre une infestation. Utiliser un aspirateur muni d’un filtre HEPA pour enlever les insectes et la poussière. Apprendre les méthodes de lutte thermique par le froid ou la chaleur, ou encore la fumigation sous atmosphère contrôlée pour tuer les ravageurs présents dans les objets. Ne pas utiliser de pesticides non adaptés et qui pourraient endommager les objets. Pour contenir un problème endémique, limiter l’utilisation de pesticides aux usages tactiques, p. ex. la vaporisation dans les fissures et les interstices ou la pose d’appâts toxiques. Pour éliminer une population de rongeurs se trouvant à l’intérieur d’un bâtiment, choisir des pièges mécaniques plutôt que des appâts toxiques et sceller le bâtiment. Pour protéger le bois des xylophages et de la pourriture, utiliser au besoin des fongicides, comme ceux à base de borates. Au besoin, faire appel à un service d’extermination en l’informant des exigences du musée et de la vulnérabilité de ses objets.

Plus d'informations sur les agents de détérioration : Ravageurs.

Polluants

Description de l'agent de détérioration

Les polluants atmosphériques (dont la poussière) provenant de l’extérieur ou de l’intérieur de l’édifice, les chutes de débris et déversements, les substances transférées par contact et les polluants intrinsèques (faisant partie de l’objet ou ajoutés lors d’un traitement) peuvent causer : de l’acidification, de la corrosion, l’altération des couleurs, des taches et l’affaiblissement des matériaux.

Enjeux liés aux changements climatiques et à la durabilité

Changements climatiques

  • Le smog photochimique risque de se produire plus souvent en raison des changements climatiques planétaires.

Pratiques durables

  • Utiliser et réutiliser des produits de qualité qui durent longtemps.
  • Dans la mesure du possible, choisir des produits écologiques quand ils sont sans danger pour les objets.
  • Recycler les matériaux au terme de leur vie utile.
  • Économiser l’énergie en recyclant l’air du bâtiment.
Bâtiment et installations

Éviter

  • Généralités – Éviter les bâtiments en zone très polluée (p. ex. zone industrielle, circulation automobile dense, routes non pavées). Choisir des matériaux de construction à pouvoir émissif nul ou faible.

Bloquer

  • Généralités – S’assurer que le bâtiment ou les salles sont étanches à l’air. Filtrer l’air extérieur qui pénètre dans le bâtiment. Ajouter des vestibules près des entrées principales et gérer soigneusement l’ouverture des fenêtres. Utiliser des systèmes d’évacuation d’air distincts dans les zones qui produisent le plus de polluants (p. ex. cuisines, ateliers, quais de chargement et salles d’entreposage des produits chimiques). Prévoir un dispositif d’arrêt automatique du système CVC en cas d’incendie. S’assurer que l’entrée d’air est située à une bonne distance des sources de polluants.

Détecter

  • Sans objet

Réagir

  • Sans objet
Équipement et matériel

Éviter

  • Généralités – Choisir des produits à pouvoir émissif nul ou faible. Utiliser seulement des matériaux propres, stables et non pelucheux.

Bloquer

  • Généralités – S’assurer que les enceintes de protection (armoires de rangement, boîtes, sacs) sont étanches à l’air et protègent contre les gaz. Choisir des films ou des revêtements à pouvoir émissif nul ou faible et qui sont étanches aux gaz. Utiliser des films étanches (p. ex. film plastique) pour empêcher le transfert de polluants par contact.

Détecter

  • Généralités – Mesurer le taux de polluants à court et à long terme.

Réagir

  • Réserve et exposition – Dans les petites pièces, utiliser des dispositifs de filtration ou des ventilateurs portatifs. Dans les cas où il y a une source d’émissions nocives à l’intérieur d’une enceinte contenant des objets, ventiler l’enceinte davantage ou utiliser des sorbants pour les gaz.
  • Exposition – Utiliser des sorbants pour les gaz.
Procédures
 

Éviter

  • Réserve et exposition – Identifier les objets à risque. Consulter au besoin l’ouvrage de l’ICC intitulé Polluants dans les musées et les archives : évaluation des risques, stratégies de contrôle et gestion de la préservation. Séparer les objets qui émettent des gaz nocifs des autres qui sont potentiellement vulnérables à ces gaz. Dresser la liste des matériaux de construction et d’exposition qui conviennent. Tester les produits dont les caractéristiques en émissions sont inconnues. Veiller à la propreté des lieux. Garder les mains propres et porter des gants pour manipuler les objets. Ne pas permettre aux visiteurs de manipuler les objets de manière inappropriée. S’assurer que les objets n’entrent pas en contact avec la terre, le plancher ou toute autre surface contaminée par des sels. Établir une politique appropriée en matière d’aliments et de boissons.

Bloquer

  • Réserve et exposition – Examiner les barrières contre les polluants et s’assurer qu’elles sont étanches. Entretenir les filtres à particules et vérifier l’efficacité des sorbants. Appliquer une couche protectrice sur les surfaces pour lesquelles cette mesure est recommandée.

Détecter

  • Réserve et exposition – Rechercher les signes de dommages caractéristiques et de menaces possibles, comme des produits ou activités non adaptés qui pourraient dégager d’importantes quantités de poussière ou de gaz.

Réagir

  • Généralités – Éteindre le système de CVC s’il survient un incendie ou un grave déversement de produits chimiques à proximité du bâtiment. Retirer ou surveiller les objets à risque. Documenter les dommages. Repérer la source de polluants et en atténuer les conséquences.

Plus d'informations sur les agents de détérioration : Polluants.

Lumière, ultraviolet et infrarouge

Description de l'agent de détérioration

Lumière :

  • Habituellement, décoloration et, parfois, assombrissement de la couleur à la surface de certains matériaux sensibles.

UV :

  • Farinage, désintégration, rétrécissement, fragilisation, décoloration, assombrissement ou jaunissement de la surface des matériaux organiques et de certains matériaux inorganiques colorés.

IR :

  • Production de chaleur susceptible de causer l’assèchement des matières organiques, ce qui provoque des rétrécissements, des fissures ou une fragilisation de ces matières.
Enjeux liés aux changements climatiques et à la durabilité

Pratiques durables

  • Diminuer l’éclairage et concevoir des montages d’exposition qui maximisent la visibilité sous un faible éclairage et qui réduisent la consommation d’énergie.
  • Utiliser des lampes éconergétiques (selon leur efficience et le coût de leur cycle de vie) pour réduire la consommation d’énergie.
  • Exploiter la lumière du jour lorsque cela est possible, mais seulement avec des filtres appropriés, des fenêtres à haute efficacité énergétique et des systèmes pratiques permettant de doser l’éclairage.
Bâtiment et installations

Éviter

  • Réserve – Éviter les fenêtres dans les réserves. Ne pas éclairer les réserves inutilement. Prévoir de multiples circuits d’éclairage à minuterie qui permettent de contrôler de petites zones.
  • Exposition – Limiter l’éclairage naturel dans les salles d’exposition. Limiter l’éclairage électrique au strict nécessaire dans les aires de collection. Prévoir un éclairage de sécurité et d’entretien distincts. S’assurer que les conseillers en éclairage connaissent les exigences muséales.
  • Transport – S’assurer que les couloirs souvent empruntés pour déplacer des objets ou les remiser temporairement n’ont qu’un éclairage modéré.

Bloquer

  • Généralités – Utiliser, au besoin, des panneaux d’obstruction, volets, écrans pare-soleil, filtres ou stores dotés de mécanismes de contrôle fiables, pour toutes les fenêtres existantes.
  • Exposition – En planifiant la circulation des visiteurs, prévoir des aires d’adaptation visuelle entre deux pièces ayant différents niveaux d’éclairage, comme entre les espaces publics (p. ex. halls d’entrée) et les salles d’exposition.

Détecter

  • Sans objet

Réagir

  • Sans objet
Équipement et matériel

Éviter

  • Généralités – Choisir des sources d’éclairage à faible émission d’UV et d’IR.
  • Réserve – Fournir un éclairage ciblé plutôt que général. Dans le cas des réserves ouvertes au public, utiliser l’éclairage à la demande.
  • Exposition – Éviter d’éclairer les objets inutilement. Utiliser des minuteries et des éclairages à plusieurs niveaux.

Bloquer

  • Généralités – Poser des filtres UV sur les sources lumineuses à haut débit en UV si elles éclairent des objets exposés ou si elles se trouvent dans les aires de travail.
  • Réserve – Utiliser des armoires de rangement et des emballages opaques quand il y a lieu.
  • Exposition – Si l’illumination de la pièce contient un haut taux d’UV, utiliser des vitres avec filtre UV pour les vitrines et les encadrements vitrés.

Détecter

  • Généralités – Utiliser des instruments de mesure du rayonnement UV, des luxmètres, des enregistreurs de données et des dosimètres.

Réagir

  • Sans objet
Procédures
 

Éviter

  • Exposition – Établir une politique d’éclairage et des directives sur les doses totales d’éclairement (soit en référence aux taux d’éclairement lumineux permis, soit par une approche de gestion du risque basée sur la sensibilité des objets et un niveau acceptable de décoloration) et s’y limiter. Affecter un restaurateur aux équipes de conception des expositions.

Bloquer

  • Exposition – Aux heures de fermeture du musée ou en l’absence de visiteurs, appliquer les mesures visant à abaisser l’intensité de la lumière (p. ex. fermer les rideaux, stores et volets; couvrir les vitrines et éteindre les lumières; etc.).
  • Réserve et exposition – Éteindre toutes les lumières inutiles après les heures d’ouverture ou quand les pièces ne sont pas utilisées.

Détecter

  • Exposition – Mesurer les taux d’UV et d’éclairage des nouvelles installations. Surveiller les enregistreurs de données et les dosimètres. Si l’éclairage n’est pas régulé dans le musée, dresser une carte de l’exposition annuelle à la lumière à divers endroits.

Réagir

  • Réserve et exposition – Si les valeurs énoncées dans les directives sont dépassées, réduire l’intensité lumineuse ou la durée d’exposition à la lumière. Dès qu’on constate une décoloration inacceptable ou des dommages dus aux UV, il faut réduire la durée d’exposition au minimum.

Plus d'informations sur les agents de détérioration : Lumière, ultraviolet et infrarouge.

Température inadéquate

Description de l'agent de détérioration

Trop élevée

  • Dans le cas des matières organiques, chaque tranche de 5 °C double à peu près la vitesse de leur désintégration chimique et de l'altération de leurs couleurs; à 0 °C, les matériaux jugés « chimiquement instables » deviendront inutilisables au bout de quelques décennies (p. ex. papier acide, photos couleur, films nitrate).

Trop basse

  • Accroissement de la fragilité des peintures et autres polymères, ce qui accroît les risques de fissures ou de bris quand les objets sont manipulés sans ménagement.

Fluctuations

  • Soulèvement des couches, fissures ou bris de matières solides cassantes, surtout si elles font partie d'un assemblage stratifié.
  • Source de fluctuations de l'HR (voir Humidité relative inadéquate).
Enjeux liés aux changements climatiques et à la durabilité

Changements climatiques

  • Il risque d’y avoir de plus grands écarts saisonniers de température en raison des changements climatiques planétaires.

Pratiques durables

  • Construire des bâtiments à haut rendement énergétique (p. ex. à certification LEED [Leadership in Energy and Environmental Design]).
  • Déterminer les besoins réels en régulation de la température en évaluant les risques pour les collections; nombre d’entre elles n’ont pas besoin que les écarts en température soient strictement minimes ou d’une température propre au confort humain.
  • Aménager des sections distinctes et thermiquement bien isolées qui seront chauffées et refroidies selon le cas soit pour répondre aux besoins des collections, soit pour assurer le confort des occupants.
  • Prévoir des réglages saisonniers pour minimiser la consommation d’énergie en été et en hiver.
  • Profiter de la baisse hivernale de la température pour réduire la température ambiante et prolonger la vie des collections chimiquement instables.
Bâtiment et installations

Éviter

  • Généralités – Les fluctuations de température permises varient selon la vulnérabilité des collections et les exigences du prêteur; consulter au besoin le document Web de l’ICC Agent de détérioration : Les températures inadéquates. Éviter la chaleur due à l’exposition au soleil (p. ex. dans les greniers, sous les puits de lumière).
  • Transport – Si possible, aménager le quai de chargement dans un lieu fermé.

Bloquer

  • Généralités – Isoler les planchers, les murs et le toit du bâtiment. Utiliser des fenêtres à double ou triple vitrage.
  • Réserve – Ériger des murs bien isolés autour des réserves spéciales (p. ex. chambres froides).
  • Transport – Prévoir une zone de CVC distincte pour le quai de chargement dans le but de minimiser les changements de température dans les autres aires.

Détecter

  • Généralités – Utiliser des thermostats fiables et de bonne qualité, même dans les installations techniques de base. Faire en sorte que l’accès aux lectures du thermostat soit facile et que les thermostats soient dotés d’une fonction d’alarme.

Réagir

  • Généralités – Au besoin, prévoir un système de CVC fiable, de haute qualité et facile d’entretien. S’assurer que le système de CVC est multizone, a la puissance qui convient aux conditions de charge et permet une bonne circulation de l’air climatisé.
Équipement et matériel

Éviter

  • Réserve et exposition – Éviter de placer des vitrines ou armoires de rangement près de sources de chaleur (p. ex. radiateurs, appareils de chauffage, bouches de chaleur). Éviter les lampes qui dégagent de la chaleur, spécialement dans les vitrines ou les armoires.
  • Transport – Utiliser des véhicules à température régulée.

Bloquer

  • Réserve – Laisser assez d’espace (1,5 m) entre les étagères ou les armoires de rangement et les murs extérieurs. Au besoin, utiliser des armoires thermiquement isolées.
  • Exposition – Laisser de l’espace entre les murs extérieurs et les vitrines, étagères ou armoires de rangement.
  • Transport – Utiliser des caisses d’emballage thermiquement isolées.

Détecter

  • Réserve et exposition – Utiliser des thermohygrographes, des thermomètres et des enregistreurs de données. Prévoir des alarmes à distance pour signaler les températures qui dépassent les valeurs limites.

Réagir

  • Réserve et exposition – Utiliser un appareil de chauffage ou un climatiseur portatif pour corriger un problème de température ponctuel et localisé.
  • Réserve – Utiliser des congélateurs pour la mise en réserve au froid.
Procédures
 

Éviter

  • Généralités – Évaluer les sensibilités de chaque collection par rapport aux températures qui pourraient être inadéquates, puis délimiter la plage de températures adéquates pour chacune. Prévoir les mesures à prendre en cas de panne du système de CVC ou de tout autre système de contrôle de la température.
  • Réserve – Identifier les objets à conserver en chambre froide.
  • Transport – Laisser les caisses s’acclimater à la température ambiante avant de les ouvrir.

Bloquer

  • Généralités – Entretenir l’isolation. Garder une distance appropriée entre les objets et les surfaces chaudes ou froides. Emballer les objets avant de les déplacer dans le bâtiment.

Détecter

  • Généralités – Surveiller la température et interpréter les données.

Réagir

  • Généralités – Entretenir les systèmes de régulation en place, comme le système de CVC et les chambres froides. Évaluer les risques actuels découlant de températures inadéquates. Élaborer des méthodes efficientes de réduction des risques et les mettre en œuvre.

Plus d'informations sur les agents de détérioration : Température inadéquate.

Humidité relative inadéquate

Description de l'agent de détérioration

Humidité excessive (HR supérieure à 75 %)

  • Moisissures qui créent des taches sur les matériaux organiques et inorganiques et qui affaiblissent ces matériaux, corrosion rapide des métaux et rétrécissement des textiles tissés serrés.

HR supérieure ou inférieure à un seuil critique

  • Hydratation ou déshydratation de certains minéraux; corrosion des métaux contenant des sels.

HR supérieure 0 %

  • Altération des couleurs et désintégration progressive des matériaux organiques, surtout ceux qui sont chimiquement instables (par exemple papier acide).

Fluctuations au-delà de l'écart « déjà subi »

  • Compression ou fissuration des matériaux organiques sous contraintes; relâchement des assemblages.
  • Soulèvement des couches de matériaux organiques stratifiés.
Enjeux liés aux changements climatiques et à la durabilité

Pratiques durables

  • Déterminer les besoins réels en régulation de l’humidité en évaluant les risques pour les collections; nombre d’entre elles n’ont pas besoin que les écarts en humidité relative soient très petits.
  • Mettre en œuvre une vision intégrale de la régulation climatique en utilisant ensemble le bâtiment, l’équipement et les autres moyens de régulation pour obtenir une HR fiable et durable.
  • Utiliser des emballages et créer des micro-climats dans les armoires et vitrines pour maintenir à long terme une HR stable à faible coût.
  • Utiliser des caisses et des emballages appropriés pour maintenir une HR optimale durant le transport.
  • Recourir au contrôle passif de l’HR lorsque cela est possible.
  • Sous les climats froids, ne pas utiliser d’humidificateurs dans un bâtiment chauffé s’il abrite surtout des collections chimiquement instables (p. ex. du papier acide).
Bâtiment et installations

Éviter

  • Réserve et exposition – Les fluctuations d’HR permises varient selon la vulnérabilité des collections et les exigences du prêteur; consulter au besoin le document Web de l’ICC Agent de détérioration : Taux d’humidité relative (HR) inadéquats. Garder les objets à au moins 50 cm des fenêtres et des murs extérieurs, et à 10 cm des planchers froids.
  • Réserve – Ne pas ranger les collections vulnérables dans un sous-sol très humide ou un grenier très sec. En cas de nouvelle construction ou de rénovation, éviter un design comportant des fenêtres.
  • Transport (extérieur) – Éviter d’exposer les objets transportés à des conditions extrêmes d’HR plus longtemps que ne le permet l’effet tampon produit par l’emballage. S’assurer que le gradient de température d’un bout à l’autre de la caisse est inférieur à 10 °C.

Bloquer

  • Généralités – Ajouter des pare-vapeur continus aux murs, au toit et au plancher. Installer un système de contrôle de l’HR zone par zone. Utiliser des fenêtres à double ou triple vitrage.

Détecter

  • Généralités – Utiliser des hygrostats fiables et de bonne qualité, même dans les installations techniques de base. S’assurer que l’accès aux lectures des hygrostats soit facile et que ceux-ci soient dotés d’une fonction d’alarme.

Réagir

  • Généralités – Suivre les directives sur la conception de systèmes pour les musées et archives énoncées dans le document Web de l’ICC Agent de détérioration : Taux d’humidité relative (HR) inadéquats. Prévoir une redondance dans le système d’humidification. La fiabilité à très long terme et la facilité d’entretien sont plus importants qu’un contrôle rigoureux.
Équipement et matériel

Éviter

  • Réserve et exposition – Garder les objets, les vitrines et les armoires de rangement à une distance d’au moins 50 cm des fenêtres et des murs extérieurs, ainsi qu’à une distance d’au moins 10 cm des planchers froids.

Bloquer

  • Réserve – Utiliser des enceintes (p. ex. armoires, boîtes, sacs) hermétiques. Si la température varie de plus de 10 °C, Ajouter suffisamment de matériaux tampons dans les enceintes hermétiques.
  • Exposition – Utiliser des vitrines hermétiques.
  • Transport – Emballer hermétiquement les objets pour prévenir les variations d’HR.

Détecter

  • Réserve et exposition – Utiliser des thermohygrographes, des psychromètres, des cartes indicatrices du taux d’humidité et des enregistreurs de données. Prévoir des alarmes à distance pour signaler les taux d’HR qui dépassent les valeurs limites.
  • Transport – Placer un enregistreur de données ou un hygromètre à lecture externe dans la caisse d’emballage.

Réagir

  • Réserve et exposition – Utiliser des matériaux tampons comme du gel de silice, du bois, du coton et du papier. Alimenter les vitrines et les armoires de rangement d’un apport d’air à HR régulée, en s’assurant que le débit est lent.
  • Transport – Au besoin, utiliser des matériaux tampons comme le gel de silice, le bois, le coton et le papier.
Procédures
 

Éviter

  • Généralités – Évaluer les sensibilités de chaque collection par rapport aux taux d’HR qui pourraient être inadéquats, puis délimiter la plage d’HR adéquate pour chacune. Pour les fluctuations d’HR, utiliser le concept de l’écart « déjà subi », c.-à-d. un risque de fissures n’est important que si la fluctuation dépasse le plus grand écart en HR que l’objet a déjà subi. Informer le personnel concerné.
  • Réserve et exposition – Entretenir le système de CVC. Prévoir les mesures à prendre en cas de panne du système de CVC.
  • Transport – Laisser les caisses s’acclimater à la température ambiante avant de les ouvrir.

Bloquer

  • Généralités – Entretenir les joints d’étanchéité des fenêtres, des portes, etc. Garder une distance appropriée entre les objets et les surfaces froides. Vérifier l’étanchéité des enceintes et, au besoin, les rendre hermétiques. Emballer les objets avant de les déplacer dans le bâtiment.

Détecter

  • Généralités – Surveiller l’HR et interpréter les données.

Réagir

  • Généralités – Entretenir les systèmes de régulation en place, comme le système de CVC, et renouveler, par exemple, le gel de silice qui sert de matériau tampon. Évaluer les risques actuels découlant d’une HR inadéquate. Élaborer des méthodes efficientes de réduction des risques et les mettre en œuvre.

Plus d'informations sur les agents de détérioration : Humidité relative inadéquate.

Dissociation

Description de l'agent de détérioration

Les pertes d’information ou de signification (p. ex. le rangement de l’objet au mauvais endroit, la perte du lien entre l’objet et sa collection, la perte des données identifiant l’objet telles que son numéro d’enregistrement, la perte du titre de propriété) peuvent :

  • compromettre le repérage de l’objet.
  • diminuer le sens et la valeur de l’objet.
Enjeux liés aux changements climatiques et à la durabilité

Pratiques durables

  • Intégrer des stratégies de migration des données aux mises à jour des systèmes informatiques pour s’assurer de pouvoir accéder en permanence aux objets et à l’information les concernant.
Bâtiment et installations

Éviter

  • Réserve – Planifier l’espace de manière à éviter le désordre et à bien organiser les collections. Prévoir des aires dédiées à l’étude et à l’examen. Aménager assez d’espace d’entreposage pour les articles n’appartenant pas aux collections afin de s’assurer de les ranger séparément.

Bloquer

  • Sans objet

Détecter

  • Sans objet

Réagir

  • Sans objet
Équipement et matériel

Éviter

  • Réserve et exposition – Sur chaque étagère de rangement et sur chaque vitrine d’exposition, apposer clairement des étiquettes faites d’un matériau à haut rendement (permanent) sur lesquelles est inscrit un code de localisation, afin de faciliter le repérage des objets. Utiliser un système logique, aussi simple que possible, qui sera clair pour tout le monde et qui pourra s’appliquer à l’ensemble de la collection à mesure qu’elle s’enrichira.
  • Réserve – Pour éviter les mélanges accidentels, regrouper les pièces multiples d’un objet dans son propre contenant.
  • Transport – Pour le transport, adjoindre à la caisse l’inventaire des objets contenus ainsi que la documentation pertinente et s’assurer que les renseignements fournis soient clairs. En cas de transport à l’étranger, s’assurer de préparer toute la documentation nécessaire. Envisager l’utilisation de divers systèmes pour retracer les objets (p. ex. détecteurs d’identification à radiofréquence).

Bloquer

  • Sans objet

Détecter

  • Sans objet

Réagir

  • Sans objet
Procédures
 

Éviter

  • Généralités – Documenter et consigner chaque objet de manière à retrouver facilement son emplacement et tous ses déplacements, tant dans le bâtiment qu’à l’extérieur. Apposer des numéros d’enregistrement de façon sécuritaire et durable (permanente) sur les objets. Si un objet est composé de plusieurs pièces, apposer le numéro d’enregistrement sur chacune des pièces au cas où l’une d’elles serait séparée du reste pour une raison quelconque. Éviter de ranger les dossiers des collections (fichiers, serveurs, etc.) dans une aire vulnérable aux agents de détérioration comme l’inondation ou le vol. Conserver hors du bâtiment une copie de secours de tous les inventaires, électroniques ou sur support papier. Aliéner des objets au besoin.
  • Réserve – Conserver l’espace de rangement des objets d’une collection lorsque ceux-ci sont temporairement déplacé afin de pouvoir les remettre plus facilement au bon endroit.
  • Exposition – S’assurer que les objets de collection portent un numéro d’enregistrement et que tout autre objet est identifié comme ne faisant pas partie de la collection.
  • Transport – S’assurer d’avoir les permis et la documentation nécessaires.

Bloquer

  • Sans objet

Détecter

  • Généralités – Prévoir de vérifier régulièrement si la collection correspond à l’inventaire (p. ex. contrôle ponctuel des codes de localisation). Relire toutes les données transcrites.

Réagir

  • Généralités – S’assurer que l’ensemble du personnel sait qu’il faut signaler tout objet qui semble ne pas être à sa place à une personne responsable de la collection. Documenter l’emplacement, la description et tout autre élément d’intérêt de tout objet considéré comme appartenant à la collection, mais qui n’a pas de numéro d’enregistrement.

Plus d'informations sur les agents de détérioration : Dissociation.

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