Les plongeurs de l’Armée canadienne participent à une étude sur la présence de microplastiques dans le fleuve Saint-Jean

Le 17 octobre 2019 — Nouvelles de la Défense

Auteur : Dreama Galbraith, Services environnementaux du Groupe de soutien de la 5e Division du Canada

Oromocto, Nouveau-Brunswick — Le Centre de plongée de l’Armée de l’École du génie militaire des Forces canadiennes et les Services environnementaux du Groupe de soutien de la 5e Division du Canada ont contribué à faire progresser la recherche des scientifiques du Canada atlantique de l’Université Mount Allison, qui étudient les préoccupations émergentes concernant la pollution des microplastiques (MP) dans le bassin versant du fleuve Saint-Jean.

Par MP, on entend toute forme de plastique qui se trouve dans l’environnement dont la taille est inférieure à mm.

Les particules entrent dans les écosystèmes à partir de sources directes ou par la fragmentation de plus grandes particules de plastique. Elles représentent désormais un polluant répandu dans le sol, l’eau douce et les océans partout dans le monde.

Des concentrations élevées de MP peuvent représenter une menace pour le biote (la vie animale et végétale d’une région ou d’un habitat particulier) et le fonctionnement des écosystèmes. Or, des questions demeurent quant à la source, au transport et à la distribution des MP dans les systèmes terrestres et aquatiques.

Le 8 août 2019, l’instructeur-chef de plongée, le sergent Matthew Innocent, a mis à l’eau les membres de l’équipe de plongée de l’Armée dans le fleuve Saint-Jean et leur a demandé de recueillir des échantillons de sédiments et des moules d’eau douce à deux emplacements adjacents à la Base de soutien de la 5e Division du Canada Gagetown, près d’Oromocto, au Nouveau-Brunswick.

L’exercice s’est déroulé selon le plan prévu et un surplus d’échantillons pour la recherche scientifique a même été recueilli. Les assistants de recherche de l’Université Mount Allison, Casey Doucet et Amber LeBlanc, étaient très satisfaits de la qualité des échantillons prélevés.

Le boursier postdoctoral Andrew Labaj, de l’Environmental Change and Aquatic Biomonitoring Laboratory (ECAB Lab) à l’Université Mount Allison, a noté que la collaboration avec l’Armée canadienne était favorablement accueillie. « Nous sommes très heureux de recueillir des échantillons dans un secteur auquel nous ne pourrions habituellement pas accéder. »

L’information recueillie servira à cartographier la distribution des MP et à déterminer les répercussions humaines liées à l’utilisation des terres dans le bassin versant du fleuve Saint-Jean.

Les cartes produites serviront d’outil pour relier les concentrations de MP dans l’environnement aux sources ponctuelles potentielles, notamment les conduites pour eaux usées, et aux sources non ponctuelles, comme le ruissellement agricole. Cela permettra de mieux comprendre les liens entre les sources de MP, leur distribution environnementale et leur entrée dans le réseau trophique ainsi que les conditions où les MP ne posent aucune menace écologique comparativement aux endroits où les concentrations de MP sont plus élevées.

Joshua Kurek, Ph.D. de l’ECAB Lab à l’Université Mount Allison, est le chercheur principal du projet.

« Nous venons tout juste de terminer notre première de deux saisons sur le terrain. L’échantillonnage sur le terrain est la partie facile et amusante du processus. La prochaine phase de recherche implique d’innombrables heures de laboratoire pour le traitement des échantillons et l’isolement des microplastiques », a-t-il déclaré.

« Je peux d’ores et déjà vous dire que parmi les quelques échantillons qui ont été analysés jusqu’à présent, nous avons décelé la présence de dizaines de fibres de microplastiques dans chaque échantillon. »

Au cours des prochaines années, l’Université Mount Allison continuera de recueillir et d’analyser des échantillons afin d’établir une quantité de base des MP dans l’eau et les sédiments du fleuve Saint-Jean. Les résultats seront diffusés au public et aux responsables des politiques provinciaux et fédéraux.

Cette étude contribuera à perfectionner les méthodes pour détecter les MP, à mieux comprendre leur menace pour l’environnement et à développer des stratégies de gestion pour le fleuve Saint-Jean et à choisir des tributaires pour les nouveaux agresseurs environnementaux.

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