Naviguer en famille

Le 19 décembre 2019 - Nouvelles de la Défense

Auteure : Capitaine Jenn Jackson, OAP, NCSM Ottawa

Lorsque la capitaine Monica Phillips a reçu son affectation au NCSM Ottawa, elle savait qu’elle allait vivre quelque chose de plus.

Pour la première fois en plus de 20 ans de carrière, la Capt Phillips et son frère, le maître de 2e classe Thomas « Turtle » Hertel, ont été affectés à la même unité.

« Nous avions tous deux été affectés dans la même région géographique auparavant, mais l’affectation au navire Ottawa est la première fois que nous avons servi dans la même unité, sur le même navire », explique la Capt Phillips.

« Quand je suis arrivé à bord, j’ai dû aviser les responsables de la chaîne de commandement que Thomas était mon frère : ils n’étaient même pas au courant. Pour éviter tout conflit d’intérêts, je veille à la transparence, notamment en m’assurant qu’une autre personne est présente chaque fois que j’ai besoin de discuter de quelque chose avec Thomas sur le plan professionnel », ajoute-t-elle.

De nombreux membres de l’équipage ne sont pas au courant de leur lien de parenté parce qu’on l’appelle par son nom de mariée.

« Il y a ce moment de choc et de surprise quand ils l’apprennent, et c’est presque toujours une drôle de réaction, » explique le M2 Hertel.

La Capt Phillips, une adjointe au médecin de la Force régulière qui s’est jointe à l’équipe en 1998 à titre de technicienne médicale, est l’aînée. Mais le M2 Hertel, un technicien de marine électricien, l’a devancée en se joignant à la Réserve en tant que soldat d’infanterie dès la fin de ses études secondaires, en 1992. Il a ensuite été muté à la Force régulière dans son poste actuel en 2000. Ses expériences ont indirectement influencé la décision de sa sœur de se joindre aux Forces.

« Je savais que je voulais étudier la médecine, et l’armée m’a semblé être une excellente occasion de le faire », a déclaré la Capt Phillips. « J’ai pensé à devenir médecin militaire dès le début, mais Turtle s’est tellement plainte au sujet des officiers en général que j’ai décidé de faire l’expérience d’être membre des rangs d’abord pour mieux comprendre l’expérience des militaires du rang. Lorsque mon métier d’adjointe au médecin est devenu un métier commissionné en 2016, cet objectif a été atteint, et je me sens capable de communiquer avec tous les grades grâce à la voie que j’ai choisie. »

Dans le cas du M2 Hertel, sa carrière dans les Forces armées canadiennes a pris une autre direction.

« Après avoir servi dans la Réserve en tant que soldat d’infanterie et avoir été envoyé en mission en Bosnie, j’ai décidé que je voulais être muté dans la Force régulière. Je voulais m’orienter vers un métier plus technique et il s’est avéré que la Marine était la place pour ça. »

Séparés de quatre ans, le frère et la sœur ont grandi à Sudbury (Ontario), mais appartenaient à de différents groupes sociaux. Malgré cela, même s’ils poursuivaient chacun leur carrière individuelle, ils sont restés en contact, et disent que lorsqu’ils se parlent, c’était comme s’ils reprenaient la conversation là où elle s’était arrêtée.

« Nous travaillons dans des endroits complètement différents du navire et appartenons à des mess différents, il est donc rare que nous interagissions lorsque nous sommes en mer, » explique le M2 Hertel.

Bien que le navire Ottawa soit en déploiement dans le cadre des opérations NEON et PROJECTION, le fait d’être affecté à la même unité a eu un avantage inattendu et une particularité un peu intéressante.

« Le fait de savoir que nous sommes tous les deux en mission ensemble sur le navire a rendu ce déploiement plus facile pour notre père », a déclaré la Capt Phillips. « Il est réconforté de savoir qu’on est là l’un pour l’autre si on en a besoin pendant qu’on est là. »

L’un des défis est qu’en tant qu’adjointe au médecin, la Capt Phillips est le seul « Doc » à bord du navire, bien qu’il y ait aussi un technicien médical.

« Avant le déploiement, nous devions avoir une séance d’information obligatoire sur le Zika et les MST. J’admets que cela peut être un peu gênant lorsque la personne qui fait la séance d’information est votre grande sœur », a déclaré le M2 Hertel.

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