Leçons de vie du brigadier-général William Fletcher

Le 24 décembre 2020 - Rassemblées par Ashley Materi, Affaires publiques de la 3 Div CA

Au cours d’une carrière qui couvre plus de 30 ans dans les Forces armées canadiennes, le brigadier-général William Fletcher a appris beaucoup de choses sur ce que signifie être un chef et sur la manière d’exceller au cours d’une carrière militaire. Le commandant de la 3e Division du Canada et de la Force opérationnelle interarmées (Ouest) partage avec vous quelques-unes des leçons qu’il a apprises afin d’aider chacun de vous à exceller.

Concernant le leadership :

« On peut dire bien des choses à mon sujet, mais l’écoute demeure une de mes forces en tant que chef. Cela ne signifie pas que je serai toujours être d’accord avec vous et que vos arguments vont nécessairement avoir une influence sur ma décision, mais je vais vous écouter. Il est évident que je ne possède pas toutes les réponses. C’est vrai, je suis là depuis longtemps, j’ai certaines opinions et je possède une certaine expérience, mais je n’ai pas toutes les réponses. Il y a une différence entre avoir de l’expérience et avoir des réponses. Parfois les gens confondent expérience et tout savoir; c’est une erreur très dangereuse. Je suis conscient que je ne sais pas tout, je suis ouvert aux avis des autres et je fais de mon mieux pour prendre la meilleure décision possible. »

Légende

Le brigadier-général William Fletcher

Concernant les implications du commandement :

« À titre de jeune officier, vous perdez parfois de vue que vos décisions ont des conséquences assez importantes sur la vie des gens de votre effectif. J’ai pris conscience de cette dure réalité quelques fois dans le cadre d’opérations. En raison de certaines décisions que j’ai prises, un militaire n’est pas retourné chez lui. C’est une très lourde conséquence. Cette expérience conditionne profondément ma compréhension de ce qu’est la résilience et de ce que signifie prendre soin de nos militaires. »

Concernant la nécessité de rester humble :

« Je ne porte pas constamment mes insignes de grade. Je suis Bill Fletcher, un gars ordinaire. Si vous me rencontrez, n’hésitez pas à me dire bonjour. »

Quatre conseils à l’intention des soldats :

Faites confiance à votre instinct.

« La très grande majorité du temps, ma réaction initiale s’est révélée être la bonne. Lorsque j’ai ignoré une intuition persistante, j’ai toujours pris une décision stupide ou je me suis chaque fois retrouvé dans une situation désagréable. Je suis convaincu que la plupart d’entre nous possèdent une incroyable boussole morale et que nous savons distinguer ce qui est bien de ce qui est mal. »

Votre carrière ne doit pas être une source de stress.

« Je n’ai jamais vraiment demandé d’emploi au cours de ma vie. Les deux fois où je l’ai fait, j’ai obtenu exactement le contraire de ce que je voulais, j’ai donc arrêté de demander. Par la suite, j’ai toujours obtenu ce dont j’avais besoin. Tout a bien fonctionné à partir de ce moment. Les choses s’arrangeaient d’elles-mêmes, parce que peu importe le travail que j’avais à faire, facile ou difficile, qu’il s’agisse de quelque chose que j’avais envie de faire ou de quelque chose de totalement imprévu, je me suis toujours efforcé de faire de mon mieux. »

Amusez-vous.

« Nous oublions souvent les avantages de faire partie de l’Armée, et je ne fais pas référence à la pension ou aux soins dentaires et médicaux. Je parle de la camaraderie et du fait que les choses que nous faisons sont vraiment cools. Certains seraient prêts à sacrifier un bras juste pour être soldat pendant une seule journée et ainsi vivre ce que nous vivons quotidiennement. Ce sont des choses que nous perdons de vue après plusieurs années d’automatisme. De temps en temps, c’est une bonne idée de s’arrêter, de faire le point et de regarder le contexte de ce qui se passe. N’oubliez pas ce qui est important dans la vie et amusez-vous tout en faisant ce que vous avez à faire. »

Trouvez l’équilibre.

« C’est facile de travailler une demi-journée… et quand je dis cela, je pense “travailler de 6 h à 18 h et parfois même plus tard”. Il reste toujours quelque chose à faire. »

« Lorsqu’on m’a offert le commandement du 1er Bataillon, Princess Patricia’s Canadian Light Infantry, un général à une étoile m’a demandé “Si on vous offrait ce poste, est-ce que vous l’accepteriez?” J’ai immédiatement répondu “Oui”. Il m’a suggéré d’en parler avec ma femme d’abord, mais je lui ai répondu que ce n’était pas nécessaire. Il m’a alors dit : “Écoute, j’ai 52 ans, je suis divorcé, j’ai une nouvelle femme et un petit bébé. Je recommence ma vie encore une fois. Rien de tout cela n’en a valu la peine. Au bout du compte, la grosse machine verte va continuer à tourner au même rythme et tu vas conserver ta famille. Avec un peu de chance, tes relations avec les membres de ta famille sont encore fortes. Alors va demander à ta femme ce qu’elle en pense”. »

« Ces paroles m’ont marqué. Les membres de ma famille sont les gens qui seront là pour moi bien longtemps après ma carrière, et ils ont fait autant de sacrifices que n’importe qui pour le pays. Trouver l’équilibre est absolument essentiel. Ne perdez jamais de vue vos êtres chers. »

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