Mythes et réalités de l’inconduite sexuelle

Un examen des croyances, des attitudes et des hypothèses

Cliquer sur les menus déroulants ci-dessous pour de l’information sur certains mythes courant sur les inconduites sexuelles :

  • 1. La plupart des agressions sexuelles sont perpétrées par des étrangers

    Faux

    Dans la plupart des cas d’agression sexuelle, la victime connaît son agresseur [employeur(e), collègue de travail, ami(e), petit ami ou petite amie, conjoint ou conjointe, voisin(e) ou membre de la parenté].

    Nous avons tendance à penser que les agressions sexuelles sont perpétrées dans une ruelle sombre au milieu de la nuit, mais en fait, les attaques de ce genre sont rares.

    Source : Sexual Assault Myths and Facts.(Statistiques Canada - Centre canadien de la statistique juridique, 2009) (anglais seulement)

    En 2007, les forces policières ont fait savoir que, dans 82 % des agressions sexuelles, la victime connaissait l’agresseur, et que dans 18 % des cas, l’agresseur était un étranger ou une connaissance récente de la victime.

    • 31 % des accusés sont des membres de la famille de la victime.
    • 28 % sont de simples connaissances.
    • 8 % ont été identifiés comme étant des amis.
    • 6 % ont été identifiés comme étant des personnes exerçant une autorité sur la victime.
    • 5 % étaient le copain ou la copine de la victime, ou l’avaient été dans le passé.
    • 4 % avaient des relations professionnelles avec la victime.
  • 2. La plupart des victimes peuvent prévenir une agression

    Faux

    Les agresseurs maîtrisent couramment leur victime en usant de menaces et en l’intimidant.

    Diverses raisons font qu’une personne ne résiste pas, y compris la peur ou le fait qu’elle a été réduite à l’impuissance. Si la victime ne dit rien ou s’abstient de résister, cela ne signifie pas qu’elle a donné son consentement.

  • 3. S’il y a eu agression sexuelle, cela signifie que quelqu’un a été battu

    Faux

    On estime communément qu’il n’y a agression sexuelle que s’il y a eu pénétration et si le (la) survivant(e) a été battu(e), saigne, ou a été menacé(e) avec une arme.

    Réalité : Selon le Code criminel du Canada, il y a agression sexuelle lorsque l’activité sexuelle a lieu sans consentement, peu importe que des blessures physiques aient été infligées ou non ou qu’une arme ait été utilisée ou non.

    Sources :

  • 4. Les jeunes et belles femmes sont agressées à cause de leur apparence

    Faux

    La croyance que seules les jeunes et belles femmes sont agressées sexuellement découle du mythe selon lequel l’agression sexuelle a pour seuls motifs l’attraction sexuelle et physique. Des femmes de tous les âges et de toutes les apparences, de toutes les classes sociales, de toutes les cultures, de tous les degrés d’aptitude, de toutes les identités et orientations sexuelles et de toutes les races et religions sont violées. L’agression sexuelle est un acte criminel ayant pour objets le pouvoir et le contrôle. Les victimes d’agression sexuelle appartiennent à toutes les couches de la société, peu importe leur âge, sexe, classe, race, religion, identité sexuelle, occupation ou apparence physique. Ce qu’une femme portait quand elle a été violée, ou le comportement qu’elle affichait alors ne sont pas pertinents.

    Sources :

  • 5. Les hommes ne sont jamais agressés sexuellement

    Faux

    Même si l’on croit en général que les « vrais » hommes ou les « durs » ne sont pas victimes d’agressions sexuelles, dans les 12 mois qui ont précédé les résultats de l’Enquête de Statistique Canada sur l’inconduite sexuelle dans les Forces armées canadiennes, les hommes ont été plus nombreux que les femmes à signaler avoir été victimes d’une agression sexuelle (570 hommes et 380 femmes).

    De plus, la force physique d’un homme ne le protège pas nécessairement du viol. On peut commettre une agression sexuelle en utilisant la contrainte ou la manipulation, des objets ou des drogues et de l’alcool.

    Source :

    Sexual Assault Myths and Facts (anglais seulement)

  • 6. Si vous aviez été agressé(e) sexuellement, vous ne parleriez pas à l’agresseur le lendemain

    Faux

    De nombreuses raisons expliquent pourquoi un(e) survivant(e) pourrait entretenir une relation avec la personne l’ayant agressé(e). Il ou elle peut penser que sa sécurité serait en danger s’il ou si elle mettait fin à la relation. Il ou elle risque de ne pas pouvoir éviter l’agresseur si les deux vivent ensemble, travaillent ensemble ou vont en classe ensemble, ou s’ils ont le même groupe d’amis ou de connaissances. En outre, il se peut que le (la) survivant(e) soit encore en train de définir et d’essayer de comprendre ce qui lui est arrivé. Comme de nombreux survivants connaissaient leur agresseur avant d’être attaqués, il se peut qu’ils essaient de concilier les pensées et les sentiments conflictuels qu’ils ont au sujet de cette personne.

    Subir une agression sexuelle est quelque chose de traumatisant, et une des réactions communes aux pensées et aux sentiments accablants qui en découlent consiste à essayer d’oublier que l’incident s’est produit et à tourner la page pour aller de l’avant. Les survivants sentent souvent que la société les presse d’agir comme si tout allait bien, peu importe ce qu’ils ressentent vraiment. L’élément important à retenir, c’est que chacun gère les incidents traumatisants à sa propre façon.

    Source :

     Dissiper les mythes associés aux agressions à caractère sexuel

  • 7. Dans un nombre substantiel de cas, les agressions sexuelles telles que signalées ne sont pas fondées

    Faux

    Beaucoup croient que les « fausses » déclarations sont très courantes, mais elles sont rares, en fait. La recherche révèle que les taux de fausses déclarations oscillent entre 2 et 4 % seulement et qu’ils valent pour l’ensemble des crimes violents, y compris l’agression sexuelle.

    À cause de la dissonance cognitive qui se produit quand nous entendons parler d’un viol, les gens ont du mal à croire que ce peut être vrai. Cependant, il est important de se rappeler que la réaction personnelle de chacun constitue le premier pas franchi sur le long chemin menant à la justice et à la guérison pour le (la) survivant(e). Il est essentiel de savoir comment réagir : une réaction négative risque d’aggraver le traumatisme et de favoriser un environnement où les agresseurs ne subissent aucune conséquence après avoir commis leur crime. Si quelqu’un vous confie qu’il ou elle a été agressé(e) sexuellement, croyez-le (la).

    Sources :

  • 8. L’agression sexuelle et le viol sont des synonymes

    Faux

    On croit souvent à tort qu’« agression sexuelle » et « viol » sont synonymes. Ce n’est pas le cas. On parle d’agression sexuelle dans tous les cas de contact intentionnel (par opposition à accidentel) et non consensuel avec une autre personne, même un toucher délicat, quand le geste a lieu dans des circonstances de nature sexuelle qui portent atteinte à l’intégrité sexuelle de la personne qui porte plainte.

  • 9. Dans la plupart des cas, la consommation de drogues ou d’alcool contribue à l’agression

    Vrai

    Dans les FAC, 40 % des femmes et 25 % des hommes croient que l’usage d’alcool ou de drogues a contribué à l’assaut. La consommation d’alcool dans des événements autorisés par les FAC et ayant trait aux FAC a été mentionnée précédemment par plusieurs membres comme un facteur ayant contribué de façon générale à une agression sexuelle ou à du harcèlement sexuel dans les FAC. Cela dit, 54 % des incidents d’agression sexuelle dans la population en général étaient perçus comme étant liés à l’usage des drogues ou d’alcool par l’auteur de l’agression.

    Sur la question des drogues, malgré la croyance populaire, l’alcool, et non le rohypnol ou d’autres « drogues du viol », est la substance la plus souvent employée dans le contexte des agressions sexuelles facilitées par la drogue.

  • 10. La grande majorité des agressions sexuelles sont perpétrées contre des membres jeunes

    Faux

    Dans les FAC, près de 50 % des victimes avaient moins de 30 ans.

    Sources :

    Les inconduites sexuelles dans les Forces armées canadiennes, 2016.

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