TITRE:
Spécialiste du renseignement
Je suis le caporal-chef Ismaël Fournier, de la ville de Québec. Je suis un spécialiste du renseignement, affecté au Centre de renseignement toutes sources de la base de Valcartier.
Et je suis le caporal-chef Neal Giron de Toronto, spécialiste de renseignement affecté à l’École de renseignement militaire des Forces canadiennes à Kingston.
FOURNIER : À titre de spécialistes du renseignement, notre travail est de prédire l’avenir dans un monde asymétrique, où les ennemis peuvent nous surprendre.
FOURNIER : Notre travail, c’est d’analyser et comprendre le théâtre d’opérations où les troupes vont être déployées. Fait que, on a accès à plusieurs bases de données, beaucoup de renseignements bruts que l’on prend, que l’on analyse, qu’on va donner aux commandants et aux troupes avant d’être déployés, pour qu’ils aient un maximum de connaissances lorsqu’ils vont être déployés sur le théâtre d’opérations.
GIRON: Dans le renseignement militaire, il y a des vies en jeu. Il nous incombe d’assurer que nos commandants sont bien informés, parce qu’il ne suffit pas de savoir ce qui se passe au sol, dans les airs ou en mer.
FOURNIER : C’est la responsabilité de chaque analyste de renseignement d’en savoir le plus possible sur la culture, sur la langue, sur la façon de vivre des personnes dans les secteurs où on va être déployés. Parce que les troupes doivent savoir à quoi elles vont être confrontées. S’il y a pas de renseignements pour leur dire le type d’armes, par exemple, que certaines forces peuvent avoir sur le terrain, ça pourrait être problématique. Également, ils doivent savoir si la population est hostile.
GIRON : Ça prend quelqu’un qui aime faire de la recherche, qui aime trouver la vérité en arrière de toute l’information, quelqu’un qui aime poser beaucoup de questions, puis qui aime faire des casse-tête, en fait, parce que le renseignement ressemble beaucoup à un énorme casse-tête dans lequel il nous manque beaucoup des pièces.
FOURNIER : Les spécialistes du renseignement ne font pas que suivre les nouvelles. Ils s’interrogent sur les causes, ce qui se passe dans les coulisses et surtout, ce qui adviendra.
FOURNIER : Ce que je voulais, c’était de comprendre le champ de bataille, ce que je voulais, c’était de pouvoir analyser le champ de batille, combiné au fait que je suis passionné par tout ce qui est relatif à l’histoire et aux stratégies militaires : comprendre les forces adverses, comprendre le terrain, comprendre vraiment l’environnement opérationnel où les troupes sont déployées. C’est exactement ça que je voulais faire, et c’est pourquoi j’ai joint les rangs du renseignement.
FOURNIER : Vous pourriez transmettre de l’information à un auditoire très haut placé tôt dans votre carrière.
FOURNIER : On peut briefer des majors, on peut donner des briefings à des colonels, même à des généraux. C’est évidemment qu’il peut y avoir un facteur de stress qui va être impliqué.
GIRON : On n’a pas tout le temps l’information à 100% que le commandant veut qu’on lui présente. Et donc, c’est juste important de l’identifier. Si on peut faire une différence avec l’information qu’on a, c’est important de donner l’information quand même.
FOURNIER : Il peut y avoir des sources, plusieurs sources, une qui va dire Y, l’autre qui va dire Z – dans ce cas-là, c’est de notre responsabilité de faire des déductions. Mon expérience en Afghanistan m’a vraiment fait comprendre à quel point le renseignement était névralgique à la bonne marche des opérations de la sécurité sur le terrain.
GIRON : Un des meilleurs moments, c’était quand j’avais reçu un courriel d’un commandant qui mentionnait à quel point l’information avait changé ses opérations, et comment ça avait affecté ses décisions. Bref, il me félicitait d’avoir donné l’information.
FOURNIER : Lorsque vous aurez terminé votre formation, vous serez sans doute affecté à une base des Forces armées canadiennes. Vous travaillerez avec l’Armée de terre, l’Aviation, la Marine ou les Forces d’opérations spéciales. Vous ferez partie d’une équipe qui recueille et analyse de l’information et rend compte de ses conclusions au commandement.
GIRON : Le premier poste qu’on occupe c’est collateur, et qu’est-ce que le collateur fait, c’est lui qui recueille toute l’information de toutes les sources. C’est de là, on commence le tri des sources, puis l’analyse initiale, parce que c’est lui qui va lire les rapports en premier, ensuite les pousser aux analystes.
FOURNIER : À mesure que votre carrière progresse, il y a des possibilités de spécialisation et de promotion dans des domaines comme l’analyse stratégique, les cyberopérations, l’analyse des images, le ciblage et le renseignement humain.
GIRON : Il y a également le renseignement d’origine électromagnétique, le renseignement géospatial, la contre‑ingérence, le renseignement de sources ouvertes et le renseignement des médias sociaux.
FOURNIER : C’est de ma tendre enfance, c’est un rêve que j’avais de porter l’uniforme. Il y avait rien d’autre que je voulais faire que de rentrer dans les forces armées, et de devenir un soldat. La liberté dont on jouit aujourd’hui, c’est grâce aux hommes et aux femmes qui ont porté et qui portent encore cet uniforme-là, alors pour moi c’est une très grande source de fierté de porter l’uniforme.
GIRON : Si vous cherchez un emploi qui vous stimule intellectuellement, et vous voulez voir vos analyses sur vos rapports et dans vos présentations faire une vraie différence, je dirais que le renseignement militaire serait un emploi pour vous.