Accra, Ghana, le mardi 14 mai 2013
SOUS RÉSERVE DE MODIFICATIONS
Merci de votre accueil chaleureux. Je suis enchanté de visiter cet établissement d’enseignement supérieur et de prendre part à cette discussion.
Notre sujet de discussion aujourd’hui présente pour moi un intérêt considérable. Avant de devenir gouverneur général, j’ai été avant tout, pendant la plus grande partie de ma vie et de ma carrière, un étudiant, un enseignant et un administrateur d’université — en fait, je pense qu’il serait juste de dire que j’ai consacré ma vie à l’apprentissage.
Je devrais aussi mentionner que l’une de mes priorités actuelles consiste, dans le cadre de discussions comme celle que nous menons ici, à favoriser l’établissement d’une culture d’apprentissage et d’innovation, tant au sein du Canada qu’à l’échelle internationale.
C’est donc avec un grand enthousiasme que je lance la présente discussion sur le thème de l’enseignement supérieur et son rôle pour ce qui est de répondre aux besoins de nos sociétés en matière de développement et d’économie.
Permettez‑moi de commencer par le rôle très important que les établissements d’enseignement supérieur jouent en faveur du développement économique.
Au Canada, par exemple, les universités génèrent à elles seules des dépenses directes de 30 milliards de dollars, selon les estimations de l’Association des universités et collèges du Canada.
Compte tenu de l’envergure mondiale de la discussion d’aujourd’hui, j’aimerais aussi faire ressortir les retombées des étudiants internationaux sur nos économies. En 2012, on estime que les 265 000 étudiants internationaux présents au Canada ont apporté une contribution de plus de 8,2 milliards de dollars à l’économie canadienne. La présence des étudiants étrangers a donné lieu à la création de 86 000 emplois et généré des recettes gouvernementales de plus de 445 millions de dollars.
Ainsi, du seul point de vue financier, l’incidence de l’enseignement supérieur est d’une importance indéniable.
Mais qu’en est‑il du rôle des établissements d’enseignement postsecondaire pour ce qui est de stimuler l’innovation et de susciter de nouvelles idées et solutions pour le développement?
À cet égard, les universités, les collèges et les autres établissements d’enseignement jouent souvent un rôle crucial. À maintes reprises, j’ai pu constater à quel point les établissements postsecondaires peuvent susciter la collaboration nécessaire à la prospérité.
En cela, les universités et les collèges y arrivent principalement par les moyens suivants :
- en développant et en optimisant les forces et les expertises à l’échelle locale, régionale et nationale;
- en cherchant constamment à créer de nouveaux partenariats et de nouvelles occasions au-delà de leurs propres murs et à l’échelle internationale;
- en mettant en commun avec ces nouveaux partenaires des besoins et des objectifs précis dans le cadre d’une planification à moyen et à long terme.
Lorsque l’innovation se déploie, c’est souvent à un carrefour d’activités où se rejoignent les communautés, les établissements postsecondaires et les entreprises. Ces croisements entre les milieux du savoir et de l’entreprise font partie des ingrédients fondamentaux de la recette du développement économique dans le monde actuel.
Je me plais souvent à dire que ce type de collaboration correspond à une démarche de diplomatie du savoir, qui est l’échange d’idées et de ressources au‑delà des frontières, que ce soit à l’échelle locale, régionale, nationale ou internationale.
Ici même au Ghana, vous disposez de tous les éléments nécessaires pour susciter une collaboration fructueuse entre les écoles, les entreprises et les communautés. En effet, depuis déjà longtemps, cette université mène des activités de rayonnement et forge des partenariats dynamiques ici en Afrique ainsi que dans le monde entier.
Je vous encourage à aller encore plus loin et à continuer à rayonner et à nouer des liens en vue de régler les problèmes qui se posent et de faire germer de nouvelles idées et solutions. Un merveilleux exemple de cette démarche est le projet de recherche actuel sur les sexospécificités et le développement de l’entreprise mené par cet établissement avec l’aide du Centre de recherches pour le développement international du Canada.
De plus, l’Université de Winnipeg et l’Université d’études du développement du Ghana créeront un institut conjoint pour le développement des peuples autochtones et traditionnels au sein des deux universités.
Il ne s’agit pas là d’une liste exhaustive des efforts concertés menés par le Canada et le Ghana. Il y a aussi divers autres exemples de collaboration, notamment avec l’Université des sciences et des technologies Kwame Nkrumah et avec l’Université de Cape Coast.
Et bien sûr, l’animatrice de la discussion d’aujourd’hui, l’honorable ministre de l’Éducation, est elle-même diplômée de l’Université York du Canada.
Permettez‑moi maintenant de conclure par un rappel de la valeur intrinsèque de l’apprentissage.
Comme Stephen Toope de l’Université de la Colombie‑Britannique le dit si bien :
« L’éducation est importante, car il s’agit du seul investissement dont les rendements ne pourront jamais être décroissants. Dans notre monde où nous pouvons couper trop d’arbres, fabriquer trop de voitures ou pêcher trop de poissons – où une surabondance d’or, de blé ou de gadgets de tout genre peut causer un effondrement des marchés à tout moment – jamais l’éducation ne perd sa valeur. »
Cela est tout à fait juste, et nous devons prendre soin de ne jamais considérer l’éducation au même titre que l’or ou le blé ou un simple gadget — autrement dit, au même titre qu’un bien de consommation. L’apprentissage est l’une des clés nous permettant d’ouvrir la voie au développement de notre plein potentiel en tant qu’êtres humains et en tant que sociétés, et sa véritable valeur dépasse de loin son potentiel économique.
Ou pour reprendre les paroles du Ghanéen Kofi Annan lui‑même :
« L’éducation est un droit de l’homme, porteur d’un immense espoir de transformation. La liberté, la démocratie et le développement humain durable reposent sur ce droit. »
Avec cette pensée à l’esprit, il nous reste maintenant à continuer à consolider nos apprentissages à mesure que nous travaillerons à l’édification du monde toujours plus averti et bienveillant auquel nous aspirons.
Merci.