ARCHIVÉE - Politique relative à l'utilisation de fibres alimentaires dans les substituts de repas - Santé Canada

Bureau des sciences de la nutrition
Direction des aliments
Direction générale de la protection de la santé

septembre 1993

Introduction

Un substitut de repas est un aliment qui à lui seul vise à remplacer un repas ou plusieurs repas, ou qui peut servir comme seule nourriture. C'est pour cette raison que sa composition est régie par le Règlement sur les aliments et droguesa dont l'objet est de voir à ce qu'il fournit les éléments nutritifs conformément aux apports nutritionnels recommandés et aux Recommandations sur la nutrition pour les Canadiensb,c . Un substitut de repas doit contenir, par portion, environ 25 % del'apport nutritionnel recommandé pour douze vitamines et dixminéraux. En outre, la quantité et la qualité de protéines et laquantité de matières grasses que l'on trouve dans un substitut derepas sont réglementées.

La Lettre de renseiqnements no 736, Les Fibre salimentaires, émise en février 1988d par la Direction générale dela protection de la santé, stipulait ce qui suit:

"Les substituts de repas...sont des produitsalimentaires [formulés] qui se préparent généralementavec des ingrédients purifiés et qui peuvent s'employer comme seule nourriture...D'après ce gue l'on connaitactuellement de la question, il est impossible de fixerarbitrairement la quantité de fibres ou la composition d'un mélange de fibres à incorporer aux préparationsformulées pour obtenir l'effet souhaité." (La mise enrelief a été ajoutée.)

Des rapports publiés depuis la parution de cette Lettre de renseignements ont corroboré ce point de vue.

Dans les Recommandations sur la nutritione, le Comité de révision scientifique en vient à la conclusion suivante:

" . . . diverses sortes de fibres, qui peuvent être de nature fort différente, remplissent différentes fonctions. Par conséquent, on recommande l'inclusion dans le régime d'une variété d'aliments contenant des fibres. Ces mêmes observations démontrent que ce serait faire preuve d'un manque de jugement que d'ajouter de grandes quantités d'une seule source de fibres purifiées dans un régime." (p. 40)

Selon les recommandations sur la nutrition, le régime alimentaire des Canadiens devrait leur fournir 55 % de leur apport énergétique total sous forme de glucides, de préférence des glucides complexes, des fibres alimentaires et du bêtacarotène. Le document ne fixe aucun objectif précis concernant la consommation de fibres alimentaires. Compte tenu de la complexité des aliments, il n'est pas possible d'attribuer uniquement à des composantes précises les effets bénéfiques d'un régime riche en glucides complexes, en fibres alimentaires et en bêta-carotène.

Dans son étude sur le rapport entre les maladies et la teneur en fibres alimentaires du régime, la U.S. Food and Drug Administration (FDA)f conclut qu'il ne possède pas suffisamment de données pour mettre clairement en évidence un lien entre les fibres alimentaires totales, les divers types de fibres, les éléments nutritifs multiples et d'autres substances contenus dans ces aliments et une diminution des risques de cancer. Néanmoins, la FDA a effectivement établi un rapprochement entre les régimes faibles en graisses saturées et en cholestérol et riches en fruits, en léqumes et en céréales, qui contiennent des fibres, et une diminution des risques de coronaropathies, d'une part, et entre les régimes faibles en matières grasses et riches en fruits et en légumes et en céréales, sources de fibres et une diminution des risques de cancer. L'accent est bien mis ici sur l'aliment entier, et non pas sur le constituant, soit la fibre alimentaire.

Ces observations ont inspiré la politique, exposée ci après, sur l'utilisation de fibres alimentaires dans les substituts de repas.

Définitions

On entend par "fibres alimentaires" les constituants endogènes de la substance végétale du régime alimentaire qui résistent à la digestion par les enzymes secrétées par les humains. Il s'agit surtout de polysaccharides non amylacés et de lignine.

(Remarque: Il ne suffit pas de mesurer à l'aide d'une analyse la quantité de fibres alimentaires contenue dans un produit pour présumer qu'il s'agit d'une substance qui remplit la fonction physiologique d'une fibre alimentaire.)

Une "source de fibre non conventionnelle" désigne un ingrédient alimentaire fabriqué essentiellement dans le but de fouir des fibres alimentaires ou destiné à etre utilisé comme source de fibre alimentaire,et

  1. qui n'a pas normalement été employé de manière significative pour la consommation humaine, par exemple, la tige de la canne à sucre (bagasse), la coque de la fève de cacao, l'enveloppe de la graine d'avoine, le psyllium, le son de riz, la pulpe de la betterave sucrière, la paille de blé ou
  2. qui a fait l'objet d'un traitement chimique, par exemple, extraction à l'acide ou à l'alcali, ou blanchiment au peroxyde d'hydrogène (interdit au Canada), comme dans le cas des enveloppes de grains d'avoine blanchies, des cosses de pois blanchies (téguments), de la paille de blé blanchie, ou
  3. qui a fait l'objet d'un traitement physique, par exemple, une mouture très fine destinée à modifier les propriétés de la fibre, comme dans le cas du blé ou de son de maïs moulu très fin, ou
  4. qui a été extrait ou hautement concentré à partir de sa source végétale, par exemple, béta-glucanes de l'orge et de l'avoine, son de maïs qui représente plus de 65 % des fibres alimentaires totales, cosses de pois (téguments), cotylédons de soja, fibres de pomme, son d'avoine, pectine, carraghénane, gomme de guar.

Remarque: Il n'est pas nécessairement acceptable d'utiliser les fibres non conventionnelles citées en exemple cidessus comme ingrédients dans un aliment ou comme sources de fibres alimentaires.

Sources de fibres non conventionnelles - Généralites

Une source de fibre non conventionnelle doit répondre des critères d'innocuité et d'efficacité avant d'être considérée comme une source acceptable de fibre alimentaire. En outre, dans certains cas, l'utilisation de certaines sources de fibres non conventionnelles même comme ingrédients pourrait ne pas être acceptable, par exemple, en raison de l'utilisation d'additifs non autorisés, de leur teneur en métaux lourds ou de l'effet nocif d'une caractéristique de la substance.

Une source de fibre non conventionnelle dont l'innocuité seule a été démontrée peut être utilisée comme ingrédient dans les aliments (y compris dans les substituts de repas tels que définis ci-dessous), mais la fibre alimentaire provenant de cette source ne peut entrer dans le calcul du contenu en fibres alimentaires de cet aliment, aux fins de l'étiquetage et de la publicité.

Il faut procéder à des tests afin de montrer si une source de fibres non conventionnelles aura un quelconque effet bénéfique (efficacité) attribué à la fibre alimentaireg, par exemple, régularisation de la fonction intestinale (lestage), abaissement des lipides sériques (cholestérolémie) et réduction de l'absorption du glucose (ralentissement du rythme d'absorption de produits de la digestion de glucides). Cette mesure s'impose parce que les effets évoqués plus haut dépendent non seulement de la composition chimique du produit, mais aussi de sa structure physique, et même de l'aliment dans lequel la substance est incorporée, autant de facteurs qui ne sont pas mesurés lorsque l'analyse ne porte que sur les fibres alimentaires.

Sources de fibres commme ingrédients dans les substituts de repas

Rien ne s'oppose à l'incorporation dans les substituts de repas de tout ingrédient dont l'utilisation dans les aliments est acceptable, y compris les sources de fibres non conventionnelles dont l'innocuité a été établie.

Allégations concernant les fibres alimentaires dans les substituts de repas

  1. Rien ne s'oppose à ce que la teneur en fibres alimentaires d'un substitut de repas soit intégrée à d'autres renseignements nutritionnels qui font l'objet d'une déclaration quantitative sur 1'étiquette du substitut de repas à condition que la source de fibre alimentaire soit un aliment complet, par exemple, les farines de grain entier, le son de blé brut, l'avoine, les noix, les légumineuses et les fruits, à condition que l'ingrédient n'ait pas été finement broyé. Dans les aliments complets, la fibre alimentaire fait partie intégrante de la structure de la plante.
  2. Les sources de fibres non conventionnelles ne peuvent entrer dans le calcul de la teneur en fibres alimentaires d'un substitut de repas à moins gue le fabricant du substitut ne possède des preuves provenant d'études sur sujets humains, selon lesquelles l'utilisation du substitut de repas en question, dans les conditions appropriées, entraine un ou plusieurs des effets bénéfiques attribuables à la fibre alimentaire.
  3. Aucune allégation ou déclaration concernant la fibre alimentaire présente dans un substitut de repas, autre qu'une déclaration quantitative telle que discutée cidessus, y compris l'utilisation du terme "fibre" dans le nom du produit, ne peut être faite à moins que le fabricant du substitut de repas ne possède des preuves provenant d'études sur sujets humains selon lesquelles l'utilisation du substitut de repas en question, dans les conditions appropriées, entraine un ou plusieurs des effets bénefiques attribuables à la fibre alimentaire.
  4. Aucune déclaration ou allégation concernant la teneur ("moyenne", "élevée" ou "très élevée") en fibres alimentaires d'un substitut de repas ne peut être faite puisque ces termes sont applicables aux portions individuelles des aliments.
  5. Une déclaration ou allégation concernant la fibre alimentaire présente dans un substitut de repas, sous réserve du paragraphe n° 4 ci-dessus, peut être faite si le substitut de repas contient au moins 7 grammes de fibres alimentaires tirées de son de blé brut (c'est-à-dire, taille moyenne des particules > 0,75 mm)h par portion du produit.

Renvois

  1. Santé et Bien-être social Canada. 1992. Codification ministérielle de la Loi des aliments et drogues et du Règlement sur les aliments et drogues. Aprrovisionnements et Services Canada. Alinéa B.24.200.
  2. Santé et Bien-être social Canada. 1976. Les Standards de nutrition au Canada. Ottawa: Approvisionnements et Services Canada.
  3. Santé et Bien-être social Canada. 1977. Recommandations alimentaires pour les Canadiens. Ottawa: Bureau des Sciences de la nutrition.
  4. Santé et Bien-être social Canada. 5 fév. 1988. Lettre de renseignements n° 736, Les fibres alimentaires. Ottawa: Direction générale de la protection de la santé.
  5. Santé et Bien-etre social Canada. l990. Recommandations sur la nutrition, Rapport du Comité de révision scientifique. Ottawa: Approvisionnements et Services Canada.
  6. U.S. Food and Drug Administration. Federal Register. Vol. 58, No. 3, Wed. Jan 6, 1993, Part IV, Food Labelling: Health Claims and Food Labelling Statements; Dietary Fiber and Cancer, pp. 2537-2551; Dietary Fiber and Cardiovascular Disease, pp. 25522605.
  7. Santé et Bien-être social Canada. 1985. Rapport du Comité consultatif d'experts sur les fibres alimentaires. Ottawa: Approvisionnements et Services Canada.
  8. Mongeau, R. et Brassard, R. 1982. Insoluble Dietary Fiber from Breakfast Cereals and Brans: Bile Salt Binding and Water-holding Capacity in relation to Particle Size. Cereal Chem. 59(5): 413-417.

1L'utilisation de fibres alimentaires dans les préparations pour régimes liquides fera l'objet d'un autre document.

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