ARCHIVÉE - Jus de fruits non pasteurisés
Annexe 1 : Résumé des résultats des évaluations de la politique sur les jus de fruits non pasteurisés
Deux évaluations (à la suite de la saison des pommes de 2000-2001 et 2001-2002) ont été menées, principalement par un groupe d'évaluation indépendant. Ce groupe a travaillé en étroite collaboration avec des membres de Santé Canada pendant les deux évaluations pour recueillir des renseignements en vue d'aider les décideurs à déterminer si la politique de juillet 2000 atteignait de façon efficace ses buts fixés.
Note: Santé Canada (SC) a adopté la Politique sur les jus non pasteurisés le 13 juillet 2000 (n° d'identification de la politique 2000-FD-01) afin d'atteindre les objectifs suivants :
- réduire la possibilité de maladie ou de mort liée à la consommation de jus non pasteurisés pour la population en général et les personnes vulnérables;
- réduire la possibilité de contamination du jus non pasteuriré par des micro-organismes pathogènes tel que E. coli O157:H7;
- respecter le choix éclairé du consommateur.
Consommation de jus de fruits non pasteurisés
Au cours de 2000-2001, on estime que 10 p. 100 (environ 3 millions) des Canadiens ont soit consommé, soit peut-être consommé, le produit au moins une fois durant l'année précédente. Pendant l'exercice 2001-2002, ce taux était essentiellement le même. En général, la consommation chez les groupes vulnérables était similaire à celle de toute la population du Canada, soit 9 p. 100 environ durant les deux évaluations. Toutefois, des différences substantielles dans les taux de consommation ont été observées parmi les trois groupes vulnérables.
Le pourcentage d'enfants de moins de six ans qui ont consommé ou qui auraient pu consommer des jus de fruits non pasteurisés est évalué à environ 19 ou 20 p. 100 au cours des deux évaluations. Par contre, le pourcentage des personnes âgées de plus de 65 ans qui ont signalé avoir consommé des jus de fruits non pasteurisés se situait entre 5 et 7 p. 100 dans les deux évaluations, soit un taux considérablement plus faible que celui des enfants de moins de six ans. Parmi les immunocompromis du groupe vulnérable, un taux encore plus bas d'environ 1 p. 100 a été enregistré au cours des deux évaluations.
Source : Juin 2002 ARC Applied Research Consultants. Exhibit III-2: Percentage of Individuals by Unpasteurized Juice Consumption Status and by "At-risk" Characteristic of Individual. Dans le cadre d'une évaluation plus poussée de la Politique sur les jus non pasteurisés de Santé Canada, p.13.
Autre calcul : 9 p. 100 de la consommation x 6 millions de personnes à risque dans la population canadienne = 540 000 de consommateurs vulnérables constitués d'enfants de moins de six ans, de personnes âgées et de personnes dont le système immunitaire est affaibli.
Le code d'usages
Au cours des deux saisons, plus de 95 p. 100 des fabricants de jus non pasteurisés qui ont répondu au sondage mené dans le cadre des évaluations de la politique ont mentionné qu'ils étaient au courant de ce Code d'usages. De plus, 72 p. 100 des fabricants répondants ont indiqué qu'ils s'étaient totalement conformés au Code d'usages durant la saison 2001-2002, tandis que 28 p. 100 (100 p. 100 - 72 p. 100 = 28 p. 100) des répondants ont indiqué qu'ils ne s'y étaient que partiellement conformés. Pour la même raison, l'Agence canadienne d'inspection des aliments (ACIA) a signalé que 66 p. 100 des fabricants dont les bâtiments ont été inspectés ont reçu des taux de conformité au Code qui ne nécessitaient pas de suivi. Il faut toutefois interpréter ces résultats avec circonspection pour différentes raisons, notamment le faible taux de réponse et des données manquantes. Ces résultats ne sont donc pas considérés comme représentatifs de l'ensemble de l'industrie des jus de fruits non pasteurisés.
Selon les résultats de l'échantillonnage pris partout au pays s'appuyant sur les données de l'ACIA, on n'a pas détecté la présence de E. coli O157:H7 ou de Salmonella spp. dans aucun des produits échantillonnés durant les saisons 2000-2001, puis 2001-2002, nonobstant la conformité du fabricant au Code. Toutefois, des données provenant d'une des provinces participant aux tâches d'inspection de concert avec l'ACIA a indiqué que la bactérie E. coli O157:H7 a été détectée dans un contenant de jus de fruits non pasteurisés pendant les activités de surveillance du jus au cours de la saison 2001-2002.
Étiquetage
Suivant les réponses aux sondages réalisés auprès des fabricants pendant les deux évaluations, on estime qu'approximativement 25 p. 100 du volume total de jus de fruits non pasteurisés produits après l'instauration de la politique de Santé Canada de juillet 2000 n'est pas étiqueté avec la mention « non pasteurisé ». En outre, plusieurs raisons portent à croire que le taux de 25 p. 100 pourrait être sous-estimé par rapport au pourcentage actuel de jus de fruits non pasteurisés qui ne sont pas étiquetés de façon volontaire avec la mention « non pasteurisé » depuis juillet 2000.
Effets conjoints de la campagne d'éducation et de l'étiquetage « non pasteurisé »
On estime que 77 à 80 p. 100 des ménages canadiens ne connaissent pas les risques éventuels pour la santé liés à la consommation de jus de fruits non pasteurisés et qu'environ 91 à 92 p. 100 des ménages canadiens ne savent pas comment atténuer ces risques. Ces résultats de l'évaluation s'appliquent aux ménages comptant au moins un membre risque de devenir gravement malade après avoir consommé du jus de fruits non pasteurisé contaminé ainsi qu'aux ménages qui ne compte pas de membre à risque. Bien que la campagne d'éducation se soit poursuivie pendant une deuxième saison, il ne semble pas y avoir eu d'augmentation de la connaissance des risques attribuable à une exposition permanente à la campagne de jus de fruits non pasteurisés.
Tandis que 23 p. 100 (100 p. 100 - 77 p. 100 = 23 p. 100) des ménages canadiens sont au courant des risques éventuels liés à la consommation de jus non pasteurisés, et que 75 p. 100 des jus portent la mention « non pasteurisé » sur l'étiquette, seulement 17 p. 100 (75 p. 100 x 23 p. 100 =17 p. 100) des ménages canadiens peuvent faire un choix éclairé concernant la consommation ou l'achat de jus non pasteurisés. Par une simple soustraction, on peut déduire que 83 p. 100 des ménages ne sont pas en mesure de faire un tel choix éclairé. De cette proportion de 83 p. 100, la majorité des ménages (77 p. 100 de l'ensemble des ménages) ne peuvent faire un choix éclairé parce qu'ils ne connaissent pas les messages véhiculant la composante éducative de la Politique sur les jus non pasteurisés. Un autre 6 p. 100 des ménages (25 p. 100 x 23 p. 100 des ménages conscientisés = 6 p. 100) ne peuvent pas faire un choix éclairé parce qu'ils ne sont pas en mesure de repérer les jus non pasteurisés sur lesquels figurent ces renseignements. (Nota : Ces résultats s'appliquent également aux ménages comptant un ou plusieurs membres vulnérables.)
Conclusion
Les résultats indiquent que la principale limite associée à la politique se situe au niveau de la connaissance du consommateur à l'égard des risques reliés à la consommation des jus de fruits non pasteurisés. Cette méconnaissance s'ajoute à un étiquetage irrégulier qui permettrait pourtant d'identifier le produit en question comme étant non pasteurisé. Sans cette connaissance et les renseignements sur l'étiquette, le choix du consommateur devient alors restreint.
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