Résumé de l'examen de l'innocuité - Bisphosphonates - Évaluation du risque de perte de substance osseuse dans les os de la mâchoire (ostéonécrose de la mâchoire)
Décisions d'examen
Un resumé de l’examen de l'innocuité complète d'autres informations liées à l'innocuité afin d'aider les Canadiens à prendre des décisions éclairées au sujet du l'utilisation des produits de santé. Chaque résumé présente les données évaluées dans le cadre de l’examen de Santé Canada, les conclusions et les mesures prises par Santé Canada, le cas échéant.
Émis le : 2016-11-25
Produit
Bisphosphonates oraux et injectables (alendronate, clodronate, étidronate, pamidronate, risédronate et zolédronate)
Problème d'innocuité potentiel
Perte de substance osseuse dans les os de la mâchoire (ostéonécrose de la mâchoire)
Enjeu
Santé Canada a examiné les facteurs de risque pouvant possiblement jouer un rôle dans l'ostéonécrose de la mâchoire (perte de substance osseuse dans les os de la mâchoire) associée à l'emploi des bisphosphonates, à la lumière des mises à jour des renseignements européens sur l'innocuité des bisphosphonates injectables. L'ostéonécrose de la mâchoire est un état caractérisé par l'affaiblissement et la mort des os de la mâchoire. De nombreux facteurs peuvent exposer une personne à un risque accru de perte de substance osseuse dans les os de la mâchoire, dont la radiothérapie, la prise de certains médicaments, certains problèmes et interventions dentaires, ainsi que d'autres affections médicales (diabète, faible taux de globules rouges et système immunitaire affaibli). Le risque de perte de substance osseuse dans les os de la mâchoire associée à la prise de bisphosphonates est bien connu et est décrit dans l'information canadienne du produit.
Utilisation au Canada
- Les bisphosphonates sont utilisés pour renforcer les os chez les patients atteints de diverses maladies osseuses, notamment :
- les os qui s'affaiblissent et se fragilisent (ostéoporose);
- les os qui se développent excessivement puis s'affaiblissent (maladie osseuse de Paget);
- la propagation du cancer dans les os (métastases osseuses);
- la hausse du taux de calcium sanguin due à un cancer (hypercalcémie maligne);
- le cancer de certaines cellules présentes dans le sang, appelées plasmocytes (myélome multiple).
- À l'heure actuelle, plusieurs formulations à base de bisphosphonate sont commercialisées au Canada :
- administrées par voie orale : alendronate (noms du produit Fosamax et Fosavance), risédronate (noms du produit Actonel, Actonel DR et Actonel Plus Calcium), étidronate (noms du produit Didronel et Didrocal);
- administrées par voie intraveineuse (IV) : toutes les versions génériques du pamidronate et du zolédronate (noms du produit Zometa et Aclasta);
- administrées par voie orale ou intraveineuse : clodronate disodique (noms du produit Clasteon et Bonefos).
Constatations à l'issue de l'examen de l'innocuité
- En date de l'examen, Santé Canada avait reçu 125 déclarations de perte de substance osseuse dans les os de la mâchoire au Canada associée à l'utilisation de bisphosphonates. La perte de substance osseuse dans les os de la mâchoire était couramment signalée chez les patients cancéreux.
- Un examen des publications récentes et une analyse des cas signalés au Canada ont démontré un risque accru de perte de substance osseuse dans les os de la mâchoire lors de la prise de bisphosphonates, en particulier lorsqu'administrés par voie IV plutôt que par voie orale. L'administration de doses plus élevées et des concentrations plus fortes ainsi que des traitements plus longs accentuent également le risque.
- L'examen a aussi mis en lumière d'autres facteurs de risque de perte de substance osseuse dans les os de la mâchoire, dont certains problèmes et interventions dentaires, la radiothérapie, et des affections médicales comme un faible taux de globules rouges (anémie) ou des troubles hémorragiques liés à des problèmes de coagulation (coagulopathies).
- En date de l'examen, l'information sur le produit de tous les bisphosphonates comportait déjà une mise en garde contre le risque de perte de substance osseuse dans les os de la mâchoire. Cependant, les risques y étaient décrits différemment pour les divers médicaments de cette classe.
Conclusions et mesures à prendre
- À la suite de l'examen de l'innocuité, Santé Canada a conclu qu'il existe un risque accru d'ostéonécrose de la mâchoire lorsque les bisphosphonates sont administrés par voie intraveineuse, par opposition à l'administration par voie orale, en particulier chez les patients cancéreux.
- Santé Canada collabore avec les fabricants pour mettre à jour l'information canadienne du produit des bisphosphonates.
- Les formulations intraveineuses porteront une mention de risque accru de perte de substance osseuse dans les os de la mâchoire. Il y sera aussi indiqué de cesser de prendre des bisphosphonates, si une perte de substance osseuse dans les os de la mâchoire survient pendant le traitement, et de retarder le début du traitement chez les patients présentant des plaies non cicatrisées dans la bouche.
- Toutes les formulations devront indiquer les autres facteurs de risque pouvant jouer un rôle dans la perte de substance osseuse dans les os de la mâchoire.
- Santé Canada diffusera également un avis dans le bulletin d'information InfoVigilance lorsque les informations du produit auront été mis à jour.
- Santé Canada continuera de surveiller les données sur les effets secondaires des bisphosphonates, comme il le fait à l'égard de tous les produits de santé sur le marché canadien, afin de cerner et d'évaluer les dangers possibles. Santé Canada prendra les mesures qui s'imposent, en temps opportun, si de nouveaux renseignements en matière de risques pour la santé sont portés à son attention.
Renseignements supplémentaires
Les données analysées pour l'examen de l'innocuité provenaient de la littérature scientifique et médicale, des déclarations d'effets indésirables au Canada et à l'étranger ainsi que des connaissances relatives à l'utilisation de ces médicaments tant au Canada qu'ailleurs dans le monde.
Pour d'autres renseignements, veuillez communiquer avec la Direction des produits de santé commercialisés.