Guide sur les médicaments biologiques biosimilaires à l'intention des professionnels de la santé : Exigences en matière de données, d'étiquetage et d'indications
Sur cette page
- Données requises pour l'autorisation
- Étiquetage : Monographies de produit des médicaments biosimilaires
- Modalités d'autorisation des indications spécifiques
Données requises pour l'autorisation
Au Canada, les médicaments biosimilaires sont réglementés comme des médicaments nouveaux au titre de la Loi sur les aliments et drogues et du Règlement sur les aliments et drogues. Dans le contexte de ces exigences législatives et réglementaires, Santé Canada a établi un cadre de réglementation solide, fondé sur les données probantes, pour l'autorisation de la mise en marché des médicaments biosimilaires.
Les médicaments biosimilaires doivent respecter les mêmes normes réglementaires que les autres médicaments biologiques. Ils ne sont autorisés qu'à la suite d'une évaluation scientifique menée par Santé Canada. Ces normes rigoureuses signifient que les patients et les professionnels de la santé peuvent compter sur la qualité, l'innocuité et l'efficacité d'un médicament biosimilaire, comme pour tout autre médicament biologique.
En plus des renseignements réglementaires requis pour tous les médicaments biologiques, les fabricants de médicaments biosimilaires doivent présenter à Santé Canada des renseignements qui démontrent la similarité du médicament biosimilaire au médicament biologique de référence. Les fabricants devraient mener des études comparatives approfondies en suivant ces étapes :
- Commencer par des études sur les propriétés physicochimiques, structurelles et fonctionnelles
- Poursuivre avec des études non cliniques et des études cliniques chez l'humain
Comme ces études ont pour but de démontrer la similarité, les renseignements à présenter pour l'autorisation d'un médicament biosimilaire ne sont pas les mêmes que ceux requis pour le médicament biologique de référence.
Pour que la vente d'un médicament biologique de référence soit autorisée, les fabricants doivent en démontrer la qualité, l'efficacité et l'innocuité. En général, l'autorisation d'un produit d'origine requiert la tenue d'essais cliniques « pivots » de phase III indépendants qui établissent l'efficacité et l'innocuité du médicament dans le traitement de chaque maladie ou problème de santé qu'il est censé traiter. (Les données requises pour l'autorisation sont énumérées dans le tableau 2.)
À titre de comparaison, pour être autorisés à vendre un médicament biosimilaire, les fabricants doivent :
- démontrer la qualité du médicament
- mener des études comparatives approfondies pour démontrer que le médicament est très similaire à son médicament biologique de référence sur les plans :
- du fonctionnement
- de la structure
- de l'innocuité
- de l'efficacité
Sans ces études comparatives directes approfondies sur la qualité, les médicaments biosimilaires ne peuvent être autorisés. Ces études comparent les caractéristiques du médicament biosimilaire proposé et celles du médicament biologique de référence, à savoir :
- les activités fonctionnelles
- les propriétés structurelles
- les profils de pureté et d'impureté
- les propriétés physicochimiques
- les propriétés immunochimiques
- les profils de stabilité et de dégradation
Les études structurelles et fonctionnelles sont généralement considérées comme plus efficaces que les études cliniques pour détecter les différences entre un médicament biosimilaire et son médicament biologique de référence. Grâce à leur sensibilité, ces études sont en mesure d'identifier les différences au niveau moléculaire susceptibles d'avoir une incidence sur l'innocuité ou l'efficacité.
Les études cliniques, où le médicament biosimilaire est comparé au produit de référence, sont utilisées pour démontrer qu'il n'y a pas de différence cliniquement significative entre le médicament biosimilaire et le médicament biologique de référence.
Comme tous les médicaments biologiques varient quelque peu, les biosimilaires peuvent présenter des différences mineures par rapport au médicament biologique de référence. Santé Canada évalue les conséquences possibles de ces différences sur l'efficacité, l'innocuité et l'immunogénicité (capacité d'une substance étrangère, appelée antigène, à provoquer une réponse immunitaire) en examinant :
- les études cliniques et non cliniques
- les analyses des propriétés physicochimiques, structurelles et fonctionnelles
Les renseignements nécessaires pour traiter ces différences mineures doivent être examinés au cas par cas et dépendront des différences réelles observées. Dans certains cas, des données non cliniques (comme des données provenant de modèles expérimentaux in vitro) peuvent être générées pour étudier plus à fond les différences observées et leur incidence sur les résultats expérimentaux pertinents. Un essai clinique pourrait être demandé pour comparer le rendement clinique du médicament biosimilaire au produit de référence dans une population de patients.
En règle générale, les justifications scientifiques détaillées devraient tenir compte de ces différences et de l'impact potentiel (ou de l'absence) sur le rendement du produit biosimilaire dans chacune des indications demandées. Des différences importantes entre un candidat biosimilaire et son médicament biologique de référence peuvent empêcher que le produit soit considéré comme un médicament biosimilaire.
Ces études comprendront des comparaisons des niveaux relatifs de l'ingrédient médicinal dans le sang au cours d'une période pertinente. En règle générale, il faut réaliser un essai clinique qui compare directement le médicament biosimilaire au médicament biologique de référence pour confirmer l'absence de différences cliniquement importantes. Ces études cliniques comparatives doivent être conçues pour faire ressortir toute différence possible entre le médicament biosimilaire et le médicament biologique de référence.
Dans certaines circonstances, il est possible qu'un essai d'efficacité clinique ne soit pas nécessaire, par exemple s'il existe déjà un paramètre pharmacodynamique (PD) validé et sensible. Par exemple, les études de clamp euglycémique, qui mesurent le contrôle de la glycémie en réponse à l'insuline, seraient suffisantes pour démontrer une efficacité semblable entre 2 produits d'insuline. Dans ces cas, il faut présenter une justification scientifique et des données sur l'innocuité et l'immunogénicité comparative.
L'autorisation de tout médicament biosimilaire s'appuie sur toutes les données probantes fournies à Santé Canada. Cela comprend un corpus de données complet sur la qualité et l'ensemble des données provenant d'études comparatives :
- cliniques et non cliniques
- structurelles
- fonctionnelles
- physicochimiques
Exigences en matière de données | Médicaments biologiques de référence | Médicaments biosimilaires (les études sur les biosimilaires sont comparatives) |
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Données sur la qualité (fabrication) |
Substance médicamenteuse ou produit
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Substance médicamenteuse
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Démonstration de la similarité
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Données cliniques |
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Données non cliniques |
Pharmacologie
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Pharmacologie
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Pharmacocinétique
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Toxicologie
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Toxicologie
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Bien que les exigences en matière de données cliniques pour les médicaments biosimilaires soient moins élevées que celles visant leurs médicaments biologiques de référence, les exigences en matière de données sur la qualité sont plus élevées. Ces dernières exigences en matière de données sont plus exhaustives en raison de la nécessité d'effectuer des études de caractérisation approfondies.
Nous examinons de façon continue la manière dont nous réglementons les produits biosimilaires en réponse :
- aux pratiques exemplaires
- à l'expérience acquise
- aux preuves et aux avancées scientifiques
En résumé, pour autoriser un médicament biosimilaire, Santé Canada doit évaluer les renseignements fournis par le fabricant et arriver à la conclusion que ces renseignements montrent :
- que le médicament biosimilaire et le médicament biologique de référence sont très similaires
- qu'il n'existe pas de différences cliniquement importantes sur le plan de l'efficacité, l'innocuité et l'immunogénicité entre le médicament biosimilaire et le médicament biologique de référence
Étude de cas : Autorisation de Kanjinti, médicament biosimilaire à Herceptin
Santé Canada a élaboré des lignes directrices pour aider les fabricants à se conformer aux lois et aux règlements qui régissent l'autorisation de la vente de médicaments biosimilaires au Canada. Nous surveillons en permanence la nécessité de mettre à jour ces lignes directrices et nous les modifierons au besoin.
Étiquetage : Monographies de produit des médicaments biosimilaires
Une monographie de produit (MP) est un document scientifique et factuel contenant des informations essentielles concernant un médicament. La MP est publiée lorsque le médicament est autorisé.
En plus de contenir d'autres renseignements qui peuvent être nécessaires pour assurer une utilisation optimale, sûre et efficace du médicament, la MP contient les renseignements suivants pour informer les patients, les consommateurs et les professionnels de la santé :
- Le nom du médicament
- Sa classification thérapeutique ou pharmacologique
- Ses propriétés
- Ses indications
- Son régime posologique
- Des renseignements sur les événements indésirables
- Ses effets ou sa pharmacologie clinique
- Les conditions et facteurs à prendre en considération pour assurer son utilisation sûre
- Un résumé en langage clair de ces détails
Remarque : Les produits biosimilaires sont identifiés comme tels dans la monographie du produit immédiatement avant les renseignements pour les professionnels de la santé (partie 1) de la monographie du produit.
Une MP fournit également :
- la date de la dernière version
- la date de l'autorisation initiale
- un résumé des révisions
La MP d'un médicament biosimilaire doit aussi comprendre :
- un énoncé mentionnant que le produit est un médicament biosimilaire à son médicament biologique de référence
- un énoncé mentionnant que des indications ont été autorisées sur la base de la similarité entre le médicament biosimilaire et le médicament biologique de référence
- des données sur l'innocuité du médicament biologique de référence pour toutes les indications autorisées du médicament biosimilaire
La MP doit être exempte de tout contenu promotionnel. Une MP pour un biosimilaire ne doit pas déclarer l'équivalence thérapeutique d'un biosimilaire avec son médicament biologique de référence. Aucune information au sujet de l'interchangeabilité ou du changement de médicament ne doit être incluse dans une MP pour un biosimilaire.
La monographie de produit fournit aux professionnels de la santé, aux patients et aux consommateurs les renseignements essentiels pouvant être requis pour l'utilisation sûre et efficace d'un médicament. Il est important d'examiner les indications d'un biosimilaire autorisée dans la monographie du produit avant de le prescrire.
La MP d'un médicament biosimilaire doit être mise à jour à mesure que de nouveaux renseignements deviennent disponibles sur le médicament biosimilaire ou sur le médicament biologique de référence. Les mises à jour peuvent être faites sur l'initiative du fabricant ou ordonnées par Santé Canada.
Pour obtenir des détails sur les exigences relatives à la préparation des MP, veuillez consulter :
Les monographies de produit de tous les médicaments biosimilaires autorisés au Canada peuvent être consultées dans la Base de données sur les produits pharmaceutiques.
De plus amples renseignements sur la mise à jour des MP sont disponibles dans la section « Accès aux biosimilaires et communication avec les patients ».
Modalités d'autorisation des indications spécifiques
Une fois que des études ont démontré la similarité entre le médicament biosimilaire et son médicament biologique de référence, Santé Canada peut autoriser le médicament biosimilaire pour une partie ou la totalité des indications du médicament biologique de référence. Une indication désigne l'usage d'un médicament pour traiter une maladie ou un problème de santé précis. De nombreux médicaments biologiques, y compris des médicaments biosimilaires, sont autorisés pour plus d'une indication. Santé Canada peut uniquement autoriser des indications demandées par le fabricant d'un médicament biosimilaire.
Le fabricant du médicament biosimilaire n'a pas besoin de mener des essais cliniques comparatifs pour toutes les indications qui ont été accordées au médicament biologique de référence. Nous pouvons accorder toutes les indications ou certaines d'entre elles au biosimilaire en fonction de l'efficacité et de l'innocuité précédemment établies de son médicament biologique de référence, de la physiopathologie de la maladie et du mécanisme d'action du médicament. Ce concept est appelé extension des indications.
Les patients et les prescripteurs peuvent avoir confiance dans l'utilisation d'un biosimilaire dans chaque indication que nous autorisons.
L'extension des indications dépend de la similarité démontrée entre le médicament biosimilaire et le médicament biologique de référence, qui doit être étayée sur les données d'études comparatives :
- cliniques et non cliniques
- structurelles et physicochimiques
- fonctionnelles
Une fois la similarité établie, les indications peuvent être accordées même si des études cliniques spécifiques avec le biosimilaire ne sont pas menées pour chaque indication.
Le promoteur d'un médicament biosimilaire peut demander l'autorisation des indications et des conditions d'utilisation accordées au médicament biologique de référence au Canada. Toutefois, le fabricant du médicament biosimilaire peut choisir de ne pas demander toutes les indications accordées au médicament biologique de référence.
Les indications accordées à un médicament biosimilaire donné dépendent du fait que :
- les indications du médicament biologique de référence peuvent avoir été brevetées à des dates différentes
- les indications protégées par des droits de propriété intellectuelle ne peuvent pas être autorisées tant que la protection n'est pas arrivée à échéance
Étant donné qu'un biosimilaire est très similaire en structure et en fonction à un médicament biologique de référence avec une innocuité et une efficacité bien établies, il n'est pas nécessaire de répéter les études cliniques pour chaque indication.
Il incombe au fabricant du médicament biosimilaire de déterminer les indications à faire autoriser. Santé Canada ne peut pas contraindre un fabricant à demander des indications qu'il ne souhaite pas faire autoriser au Canada. Nous ne pouvons pas non plus autoriser une indication non demandée par le fabricant.
Pour en savoir plus sur les motifs de décision concernant l'autorisation des médicaments biosimilaires :
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