Note de réévaluation REV2016-03, Évaluation de la valeur de l'utilisation de la clothianidine, de l'imidaclopride et du thiaméthoxame pour le traitement des semences de maïs et de soja

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Agence de réglementation de la lutte antiparasitaire
Le 6 janvier 2016
ISSN : 1925-0665 (version PDF)
Numéro de catalogue : H113-5/2016-3F-PDF(version PDF)

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Résumé

L'objectif du présent document est de présenter l'évaluation de la valeur actuelle de l'utilisation des néonicotinoïdes comme traitement de semence pour le maïs et le soja au Canada et de chercher à obtenir des renseignements supplémentaires à prendre en compte dans la réévaluation. Ces renseignements additionnels nous aideraient à clarifier les situations où les producteurs canadiens ont besoin d'utiliser les semences de maïs et de soja traitées aux néonicotinoïdes.

Une évaluation de la valeur est normalement menée dans le cadre de l'évaluation globale de tout pesticide faisant l'objet d'une réévaluation. Tous les produits antiparasitaires assujettis à la Loi sur les produits antiparasitaires doivent avoir de la valeur, c'est-à-dire un apport réel ou potentiel dans la lutte antiparasitaire. L'évaluation sert habituellement à confirmer la manière dont un produit est utilisé et à déterminer son apport à la lutte antiparasitaire. Cette évaluation de la valeur est menée dans le cadre de la réévaluation des insecticides de la classe des néonicotinoïdes, laquelle est conduite en étroite collaboration avec la United States Environmental Protection Agency (EPA); elle examine la façon dont ces pesticides contribuent aux pratiques agricoles, et elle se penche sur les avantages économiques découlant de l'utilisation des semences traitées aux néonicotinoïdes dans la production de maïs et de soja pour le secteur agricole canadien actuel. Il existe très peu d'utilisations déclarées de l'imidaclopride sur le maïs et le soja au Canada avant 2013. Par conséquent, les propos qui suivent porteront principalement sur la clothianidine et le thiaméthoxame.

En ce qui concerne les pratiques agricoles, il a été établi que les produits de traitement des semences contenant de la clothianidine et du thiaméthoxame contribuent à lutter contre les ravageurs des cultures au Canada. Par exemple, comme les produits de traitement des semences contenant des néonicotinoïdes permettent de supprimer des organismes nuisibles importants, ils ont remplacé certains pesticides plus anciens ayant été graduellement abandonnés parce qu'ils posaient des risques préoccupants pour la santé et l'environnement. De plus, les produits de traitement des semences contenant des néonicotinoïdes s'ajoutent aux pratiques culturales actuelles comme la culture à travail réduit ou sans travail et la plantation précoce du maïs et du soja.

L'avantage économique lié à l'utilisation des traitements aux néonicotinoïdes des semences pour les industries du maïs et du soja au Canada est déterminé en partie par le fait que la pression exercée par les ravageurs est à un niveau qui justifie l'utilisation de semences traitées et par le fait que le rendement économique excède les coûts associés à leur utilisation. Toutefois, la détermination de la pression parasitaire représente un défi considérable pour les producteurs.

D'après les renseignements quantitatifs et qualitatifs disponibles provenant de différentes sources, les produits de traitement des semences contenant des néonicotinoïdes profitent économiquement à l'industrie canadienne du maïs en procurant des avantages variables, selon les provinces. Ces produits représenteraient des avantages économiques surtout pour l'industrie canadienne de concassage de soja au Manitoba et en Ontario et pour l'industrie du soja à identité préservée et de qualité alimentaire de l'Ontario. Il est évident qu'à l'échelle de la ferme, la nécessité d'utiliser un traitement de semences aux insecticides sur le maïs et le soja dépend fortement de la pression parasitaire locale. La valeur de ces traitements des semences pourrait être importante pour les producteurs dont les terres sont infestées.

L'Agence de réglementation de la lutte antiparasitaire (ARLA) de Santé Canada reconnaît que divers modèles existent pour estimer la valeur de l'utilisation de traitement de semences aux néonicotinoïdes sur le maïs et le soja et que diverses hypothèses sont proposées par chaque modèle, ce qui pourrait mener à un large éventail de conclusions. L'ARLA de Santé Canada s'est servi de sondages provinciaux et de renseignements obtenus auprès de titulaires, d'agronomes professionnels, d'AgInfomatics et du Conference Board du Canada ainsi que d'un certain nombre d'hypothèses dans la préparation de son évaluation de la valeur des avantages économiques attribuables aux néonicotinoïdes. L'Agence est à recueillir des renseignements additionnels afin de valider ces hypothèses et de mettre la touche finale à l'évaluation de la valeur.

Aperçu

Dans le cadre de la réévaluation des insecticides de la classe des néonicotinoïdes, l'ARLA de Santé Canada a évalué la valeur de la clothianidine, de l'imidaclopride et du thiaméthoxame lorsqu'ils sont utilisés pour le traitement des semences de maïs et de soja.

Lors de l'homologation initiale, il y a plus de dix ans, leur valeur (fondée surtout sur l'efficacité et les effets sur les organismes hôtes) s'était révélée acceptable. Compte tenu des liens qui ont été établis entre les incidents de mortalité d'abeilles et la plantation de semences de maïs et de soja traitées aux néonicotinoïdes, et dans le but de comprendre le contexte dans lequel les insecticides de la classe des néonicotinoïdes sont utilisés, l'évaluation de la valeur porte notamment sur les avantages agronomiques qui justifient le rôle joué par les néonicotinoïdes dans les pratiques de lutte contre les insectes nuisibles et sur les retombées économiques du traitement des semences de maïs et de soya aux néonicotinoïdes dans le milieu actuel de l'agriculture au Canada.

En 2013, pratiquement toutes les semences de maïs de grande culture plantées au Canada étaient traitées soit au thiaméthoxame ou à la clothianidine, et plus de la moitié des semences de soja plantées au Canada étaient traitées au thiaméthoxame. On ne rapporte qu'une très faible utilisation de l'imidaclopride sur les semences de maïs et de soja au Canada. Par conséquent, les propos qui suivent porteront principalement sur la clothianidine et le thiaméthoxame.

L'évaluation de la valeur comprend une analyse de la contribution des traitements des semences aux néonicotinoïdes à la lutte contre les insectes nuisibles selon les pratiques culturales actuelles et des estimations des retombées économiques directes pour les industries du maïs et du soja au Canada. L'évaluation de la valeur est fondée sur les renseignements fournis par des gouvernements provinciaux, des associations canadiennes de producteurs, des agronomes professionnels, des titulaires et d'autres intervenants, ainsi que sur des renseignements d'utilisation exclusive, des articles de revues scientifiques publiés et des rapports publiés par le Conference Board du Canada, AgInfomatics et l'Environmental Protection Agency des États­Unis (USEPA). La nature de ces sources d'information varie, et les rapports ont été rédigés à partir de divers types de renseignements comprenant parfois des hypothèses uniques. Les estimations économiques de l'ARLA concernent l'industrie (c.-à-d. la valeur totale à la ferme) plutôt que les fermes individuelles et elles sont basées sur les renseignements actuellement disponibles. Par conséquent, elles sont considérées comme des approximations. Les estimations fournies par les provinces reposent principalement sur des sondages, des activités de surveillance et des études sur le terrain, ainsi que sur une vaste expérience pratique de vulgarisation agricole auprès des producteurs. Par conséquent, certains des renseignements fournis étaient de nature qualitative.

L'analyse des avantages économiques est fondée sur l'estimation des revenus perdus à la suite d'une réduction du rendement de la superficie cultivée pour le soja et le maïs qui serait entraînée par une pression parasitaire au-dessus des seuils économiquesNote de bas de page 1 et par les coûts de la lutte antiparasitaire. Pour l'Ontario, le coût de la lutte antiparasitaire comprend la différence entre les coûts d'utilisation d'autres produits antiparasitaires et ceux des traitements des semences aux néonicotinoïdes (lorsqu'ils sont disponibles). Pour le Manitoba, le Québec et les provinces de l'Atlantique, le coût de la lutte antiparasitaire est fondé sur les dépenses occasionnées aux producteurs par les traitements des semences. Santé Canada présume que la totalité de la superficie cultivée rentable bénéficiant d'un traitement des semences aux néonicotinoïdes est récoltée et, par conséquent, représente l'avantage économique net total. Les estimations ne tentent pas de quantifier les revenus attribuables aux avantages obtenus par la méthode d'application de traitement des semences puisque les renseignements requis pour ces évaluations n'étaient pas disponibles au moment voulu. De plus, la présente évaluation ne visait pas à quantifier les incidences économiques sur les autres industries touchées par les changements de revenus au sein des industries du maïs et du soja.

L'analyse des avantages économiques a porté sur l'ensemble de l'industrie puisque la quantification des répercussions économiques sur les fermes est extrêmement difficile étant donné que les pertes économiques potentielles à cette échelle dépendent de nombreux facteurs comme le type de culture, la variété ou l'hybride, le type de sol, la rotation des cultures et le degré d'infestation antérieur. Les avantages économiques potentiels du traitement des semences de maïs ou de soja par un néonicotinoïde au niveau de la ferme sont minimes en l'absence de ravageurs, mais essentiels à la production agricole dans les cas suivants : si la présence de ravageurs nécessitait le réensemencement de champs entiers; si un champ était infiltré par plusieurs ravageurs en même temps; et si les ravageurs affectaient la qualité marchande des produits (par exemple,. criocère des céréales dans le maïs de semence et le maïs sucré, chrysomèle du haricot dans le soja IP ou de qualité alimentaire).

L'évaluation indique que le traitement des semences avec la clothianidine et le thiaméthoxame constitue un complément aux pratiques de production de maïs et de soja actuelles comme le travail réduit du sol, le semis direct et la plantation hâtive du maïs et de soja, en plus d'offrir plusieurs avantages pour la lutte contre les insectes nuisibles des sols. Cependant, le rendement économique associé au traitement des semences avec des néonicotinoïdes est corrélé avec les niveaux de population des insectes nuisibles dépassant les seuils de nuisibilité économique.

Selon les données actuellement disponibles, l'analyse des avantages économiques relative au traitement des semences de maïs effectuée par l'ARLA indique qu'à l'échelle nationale, l'avantage économique pour l'industrie du maïs se chiffrerait de 74,2 à 83,3 M$, soit de 3,2 à 3,6 % de la valeur à la ferme nationale du maïs en 2013. Cet avantage économique semble être majoritairement réalisé en Ontario, et varie en fonction du type de maïs (maïs-grain, maïs sucré ou maïs-fourrage). Au Manitoba, le traitement des semences de maïs aux néonicotinoïdes semble avoir permis d'éviter une perte économique dans l'industrie du fourrage du maïs (estimée entre 0,21 et 1,4 M$ pour 2013). Pour le maïs de grande culture au Manitoba, les bénéfices varient d'approximativement 0,1 à 3,5 millions de dollars. Selon les estimations pour le Québec, les dépenses des producteurs sur les semences de maïs traitées aux néonicotinoïdes excéderaient les rendements. Dans toutes les autres provinces, à l'échelle de l'industrie, soit les dépenses des producteurs liées aux semences de maïs traitées aux néonicotinoïdes étaient estimées supérieures au profit réalisé, soit on ne disposait pas des renseignements requis pour estimer la valeur économique.

L'analyse des avantages économiques a démontré que la valeur économique nationale des traitements des semences aux néonicotinoïdes dans l'industrie du soja se traduit par des avantages économiques estimés d'approximativement 1,5 % à 2,1 % de la valeur à la ferme nationale pour 2013 (environ 37,3 à 51millions de dollars). Cet avantage économique semble profiter principalement aux industries du soja du Manitoba et de l'Ontario. Selon les estimations pour le Québec, les dépenses des producteurs sur les semences de soja traitées aux néonicotinoïdes excéderaient les rendements. Dans les autres provinces, soit les dépenses des producteurs relatives au traitement des semences de soja, à l'échelle de l'industrie, étaient estimées supérieures aux profits, soit on ne disposait pas des données requises pour estimer la valeur économique.

Le maïs de semence et le maïs sucré ont une valeur supérieure par tonne que le maïs de grande culture. De même, le soja IP/de qualité alimentaire a une valeur supérieure par tonne que le soja à triturer. Ces cultures de grande valeur exigent des semences de grande qualité, exemptes d'agents phytopathogènes comme celui causant le flétrissement bactérien (maïs) et le virus de la marbrure des gousses du haricot (soja). Ces agents pathogènes sont inacceptables pour les pays importateurs. Leur présence dans les produits cultivés signifierait la fermeture du marché des exportations en raison de grains de soja et de maïs infectés. Les estimations ne tentent pas de quantifier les répercussions sur les revenus provenant des problèmes d'accès au marché, car ces renseignements n'étaient pas disponibles au moment voulu. Toutefois, l'importance des marchés d'exportation au sein de ces industries est reconnue, et il en est de même pour ce qui est de l'importance de la qualité des semences pour que ces industries aient accès auxdits marchés.

Cette évaluation tenait toutefois compte de l'incidence économique de la perte de qualité, pour les cas en Ontario où du soya s'est vu déclassé du grade de grains à identité préservée et de qualité alimentaire à celui de soya à triturer. Des renseignements sur les répercussions économiques découlant de la perte de qualité de la production du soja à identité préservée et de qualité alimentaire n'étaient pas disponibles pour le Québec et, par conséquent, n'ont pas été inclus dans la présente évaluation. La production de soja à identité préservée et de qualité alimentaire est faible dans les autres provinces. En conséquence, les traitements des semences aux néonicotinoïdes devraient avoir une plus grande valeur économique pour ces cultures de soja et de maïs spécialisées.

Les analyses des avantages économiques de l'ARLA sont fondées sur les renseignements disponibles et sont supérieures (de 1,5 % à 2,1 %) à l'estimation préliminaire fournie par l'USEPA pour le soja (0,14 %). Lorsqu'elle est normalisée pour une pression parasitaire semblable, l'estimation de l'ARLA pour la valeur des traitements des semences aux néonicotinoïdes pour les industries du soja et du maïs en Ontario (2,9 %) est légèrement plus faible que les estimations fournies par le Conference Board du Canada (de 3,0 % à 4,5 %).

AgInfomatics a évalué la valeur économique des différentes pratiques de lutte contre les insectes (y compris les traitements des semences aux néonicotinoïdes) pour les producteurs de maïs et de soja grâce à un sondage auprès d'eux (c.-à-d. une approche d'évaluation économétrique). Les résultats montrent que les avantages nationaux estimés résultant de l'utilisation d'insecticides du groupe des néonicotinoïdes comme traitements des semences ont été de 36 millions de dollars pour le maïs et de 47 millions de dollars pour le soja en 2013. Ces montants représentent respectivement 1,5 % de la valeur de l'industrie canadienne du maïs en 2013 et 1,9 % de la valeur de l'industrie canadienne du soja en 2013.

Les estimations d'AgInfomatics sont basées sur une approche très différente de celles utilisées par le Conference Board du Canada, l'USEPA et Santé Canada, qui sont principalement fondées sur des estimations de la pression parasitaire et de la perte de rendement. Malgré les approches distinctes, les estimations de la valeur économique nationale à l'échelle de l'industrie issues des différentes sources se situent dans une petite aire de répartition.

Afin d'être en mesure d'évaluer pleinement la valeur de la clothianidine et du thiaméthoxame comme traitement des semences pour les industries canadiennes du maïs et du soja, il est nécessaire d'avoir des renseignements quantitatifs et plus près de la réalité sur les niveaux habituels de populations d'organismes nuisibles relativement aux seuils économiques.

L'ARLA aimerait obtenir d'autres renseignements pour parachever l'évaluation de la valeur de l'utilisation du traitement des semences de maïs et de soja. Les intervenants et les parties intéressées sont invités à faire part, par écrit, de tout renseignement supplémentaire et de tout commentaire sur le présent document dans les 60 jours suivant la publication de celui-ci. Veuillez faire parvenir vos commentaires aux Publications, dont les coordonnées se trouvent sur la page couverture du présent document.

Prochaines étapes

L'ARLA acceptera les commentaires écrits pendant une période de 60 jours à compter de la date de publication de la Note de réévaluation REV2016-03, Évaluation de la valeur de l'utilisation de la clothianidine, de l'imidaclopride et du thiaméthoxame pour le traitement des semences de maïs et de soja. Veuillez faire parvenir vos commentaires aux Publications.

Autres renseignements

Les directives sur la façon de réduire l'exposition des abeilles pendant la plantation de semences de maïs et de soja se trouvent dans la page Web Protection des insectes pollinisateurs.

Les documents de l'ARLA se trouvent dans la section Pesticides et lutte antiparasitaire du site Web de Santé Canada. Il est également possible de les obtenir en communiquant avec le Service de renseignement de la lutte antiparasitaire.

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