Projet de décision d’examen spécial PSRD2021-02, Examens spéciaux : Risques environnementaux liés à l’exposition de l’abeille des courges (Peponapis pruinosa) à la clothianidine, au thiaméthoxame et à l’imidaclopride utilisés sur les cucurbitacées
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Agence de réglementation de la lutte antiparasitaire
Le 29 juin 2021
ISSN : 2561-6277 (version PDF)
Numéro de catalogue : H113-30/2021-2F-PDF (version PDF)
Table des matières
- 1.0 Introduction
- 2.0 Aspects préoccupants ayant motivé l'examen spécial
- 3.0 Utilisations de la clothianidine, du thiaméthoxame et de l'imidaclopride sur les cucurbitacées au Canada
- 4.0 Évaluation des aspects préoccupants
- 5.0 Rapports d'incidents
- 6.0 Décisions proposées concernant l'examen spécial des risques pour l'abeille des courges
- 7.0 Prochaines étapes
- Annexe I Produits homologués contenant de la clothianidine, du thiaméthoxame ou de l'imidaclopride destinés à être utilisés sur les cucurbitacées au Canada et visés par l'examen spécial
- Annexe II Utilisations homologuées de la clothianidine, du thiaméthoxame ou de l'imidaclopride sur les cucurbitacées au Canada visées par l'examen spécial
1.0 Introduction
En vertu du paragraphe 17(1) de la Loi sur les produits antiparasitaires, Santé Canada a entrepris en 2014 des examens spéciaux au sujet des produits antiparasitaires contenant de la clothianidine, du thiaméthoxame et de l'imidaclopride qui sont utilisés sur les cucurbitacées comme la citrouille et la courge (REV2014-06). Ces examens spéciaux ont été enclenchés à la suite d'une analyse préliminaire des renseignements reçus au titre du paragraphe 17(4) de la Loi sur les produits antiparasitaires.
Conformément au paragraphe 18(4) de la Loi sur les produits antiparasitaires, Santé Canada a évalué l'aspect préoccupant à l'origine des examens spéciaux, soit les risques environnementaux.
Le présent document comprend les projets de décision d'examen spécial qui en découlent, aux fins de consultation publique, conformément à l'article 28 de la Loi sur les produits antiparasitaires.
2.0 Aspects préoccupants ayant motivé l'examen spécial
Lors d'une analyse des renseignements reçus avec la demande d'examen spécial présentée en vertu du paragraphe 17(4) de la Loi sur les produits antiparasitaires, Santé Canada a relevé les aspects préoccupants suivants, qui ont motivé un examen spécial de l'exposition de l'abeille des courges aux néonicotinoïdes :
- Risques environnementaux possibles pour l'abeille des courges, Peponapis pruinosa, en raison de l'exposition à la clothianidine, au thiaméthoxame ou à l'imidaclopride lorsqu'ils sont utilisés sur les cucurbitacées.
3.0 Utilisations de la clothianidine, du thiaméthoxame et de l'imidaclopride sur les cucurbitacées au Canada
La clothianidine, le thiaméthoxame et l'imidaclopride sont des insecticides néonicotinoïdes systémiques dont l'utilisation commerciale est homologuée au Canada sur une variété de cultures agricoles, dont les cucurbitacées. Tous les produits antiparasitaires contenant de la clothianidine, du thiaméthoxame ou de l'imidaclopride actuellement homologués pour l'utilisation sur les cucurbitacées sont visés par le présent examen spécial. L'annexe I indique tous les produits actuellement homologués en vue de l'utilisation sur les cucurbitacées, et l'annexe II contient plus de renseignements sur toutes les utilisations actuellement homologuées sur les cucurbitacées.
Depuis le début de l'examen spécial en 2014, le profil d'emploi homologué en ce qui a trait aux cucurbitacées a été examiné dans le cadre des réévaluations et des examens spéciaux suivants :
- Réévaluations axées sur les pollinisateurs (clothianidine, thiaméthoxame, imidaclopride)
- Clothianidine et préparations commerciales connexes : réévaluation axée sur les insectes pollinisateurs (PRVD2017-23; RVD2019-05)
- Thiaméthoxame et préparations commerciales connexes : réévaluation axée sur les insectes pollinisateurs (PRVD2017-24; RVD2019-04)
- Imidaclopride et préparations commerciales connexes : réévaluation axée sur les insectes pollinisateurs (PRVD2018-12; RVD2019-06)
- Examens spéciaux concernant les risques pour les invertébrés aquatiques (clothianidine et thiaméthoxame)
- Examen spécial des risques posés par la clothianidine pour les invertébrés aquatiques (PSRD2018-01; SRD2021-03)
- Examen spécial des risques posés par le thiaméthoxame pour les invertébrés aquatiques (PSRD2018-02; SRD2021-04)
- Réévaluation cyclique de l'imidaclopride (oiseaux et mammifères, organismes aquatiques, santé humaine et valeur, à l'exclusion des pollinisateurs)
- Réévaluation, Imidaclopride (PRVD2016-20; RVD2021-05)
Plusieurs de ces examens ont entraîné des modifications du profil d'emploi homologué sur les cucurbitacées.
Les examens spéciaux concernant l'abeille des courges portent sur le profil d'emploi actuellement homologué sur les cucurbitacées. Ils tiennent compte des modifications intervenues depuis leur lancement en 2014, y compris des mesures d'atténuation supplémentaires découlant des décisions d'homologation indiquées ci‑dessus.
Le tableau 1 présente une vue d'ensemble des modifications apportées au fil des ans aux utilisations homologuées de la clothianidine, du thiaméthoxame et de l'imidaclopride sur les cucurbitacées depuis 2014, date à laquelle l'examen spécial a été entrepris, jusqu'au statut d'homologation actuel évalué dans le cadre de l'examen spécial.
Néonicotinoïdes | Utilisations sur les cucurbitacées (groupe de cultures 9 : concombre, melon, courge) Au moment du début des examens spéciaux en 2014 (REV2014-06) |
Modifications de l'homologation des utilisations sur les cucurbitacées en fonction des mesures d'atténuation énoncées dans les décisions de réévaluation concernant les pollinisateurs (RVD2019-04; RVD2019-05; RVD2019-06) |
Modifications de l'homologation des utilisations sur les cucurbitacées en fonction des mesures d'atténuation énoncées dans les examens spéciaux concernant les invertébrés aquatiques et la réévaluation de l'imidaclopride (SRD2021-03; SRD2021-04; RVD2021-05) |
Statut d'homologation des utilisations sur les cucurbitacées aux fins du présent examen spécial (en date du 31 mars 2021) (y compris les décisions d'homologation depuis 2014) |
---|---|---|---|---|
Imidaclopride | Traitement du sol (extérieur) | Utilisation révoquée (extérieur) | S.O. | Le produit n'est plus homologué pour l'utilisation au sol sur les cucurbitacées |
Traitement du sol (serre) | Aucune modification (serre) | Aucune modification | Utilisation homologuée | |
Traitement des semences | Aucune modification | Réduction de la dose | Utilisation homologuée | |
Thiaméthoxame | Traitement du sol (extérieur) | Utilisation révoquée | S.O. | Le produit n'est plus homologué pour l'utilisation au sol sur les cucurbitacées |
Traitement des semences | Aucune modification | Aucune modification | Utilisation homologuée | |
Clothianidine | Application foliaire (préfloraison seulement) | Nombre d'applications réduit à une application en préfloraison | Réduction de la dose | Utilisation homologuée |
Traitement des semences | Aucune modification | Réduction de la dose | Utilisation homologuée |
4.0 Évaluation des aspects préoccupants
4.1 Contexte de l'examen spécial
À la fin de 2013, l'ARLA a reçu une demande d'examen spécial au sujet du risque que représente l'exposition de l'abeille des courges (Peponapis pruinosa), une espèce solitaire terricole, aux produits contenant de la clothianidine, du thiaméthoxame ou de l'imidaclopride qui sont homologués en vue de l'utilisation sur les cucurbitacées comme la citrouille et la courge. La réévaluation des risques pour les pollinisateurs avait déjà été entreprise en 2012 (REV2012-02) et portait sur toutes les abeilles, y compris l'abeille des courges, et sur les risques liés aux utilisations sur les cucurbitacées. Cependant, comme la réévaluation n'était pas encore terminée et en raison des exigences législatives en vigueur à l'époque, il a été nécessaire d'entreprendre un examen spécial sur l'abeille des courges. Une modification apportée en 2019 à la Loi sur les produits antiparasitaires permet à l'ARLA de traiter les aspects préoccupants relevés en les intégrant à un examen postérieur à la commercialisation existant, le cas échéant, de façon à éviter les chevauchements, au lieu d'entreprendre un examen spécial distinct (voir le document d'orientation de l'ARLA intitulé Approche pour les examens spéciaux des pesticides). La réalisation du présent examen spécial a été annoncée dans la note de réévaluation REV2014-06.
Afin d'évaluer les aspects préoccupants de la clothianidine, du thiaméthoxame et de l'imidaclopride, Santé Canada a examiné les données scientifiques pertinentes actuellement disponibles, notamment les évaluations existantes de Santé Canada, dont les réévaluations des risques pour les pollinisateurs (voir la section 3.0), toutes les données pertinentes soumises par les titulaires et l'information disponible dans la littérature ouverte, y compris l'étude en conditions semi-naturelles dans des serres à arceaux.
Les réévaluations des risques pour les pollinisateurs entreprises en 2012 étaient fondées sur un nouveau cadre d'évaluation des risques, le document de l'EPA Guidance for Assessing Pesticide Risks to Bees, qui tient compte des risques pour toutes les abeilles, soit les abeilles du genre Apis (abeilles domestiques) et les abeilles autres que celles du genre Apis, comme les bourdons et les abeilles solitaires. Cela inclut l'abeille des courges, un type d'abeille solitaire que l'on trouve dans les cultures de cucurbitacées. Les réévaluations visaient à déterminer les risques pour les abeilles associés aux utilisations homologuées des trois néonicotinoïdes, y compris les applications foliaires, le traitement des semences et le traitement du sol, et incluaient l'application sur les cucurbitacées (clothianidine : PRVD2017-23 et RVD2019‑05; thiaméthoxame : PRVD2017-24 et RVD2019-04; imidaclopride : PRVD2018-12 et RVD2019-06).
Un vaste ensemble de données provenant de la littérature ouverte et du titulaire a été pris en compte dans les réévaluations des risques pour les pollinisateurs. Il s'agit notamment de données sur la toxicité pour les pollinisateurs (critères d'effet toxicologique aigu et chronique pour les adultes et les larves; études de niveau supérieur sur les abeilles du genre Apis et les abeilles n'appartenant pas au genre Apis). Ces informations comprenaient des données détaillées sur les résidus dans le pollen et le nectar des cucurbitacées, ainsi que des renseignements sur les types et les doses d'application connexes.
Un groupe de chercheurs de l'Ontario qui menait des études sur les risques associés aux pesticides pour l'abeille des courges a fourni des mises à jour périodiques à Santé Canada sur ses travaux et ses publications. En 2017, les chercheurs ont amorcé une étude de trois ans dans des conditions semi-naturelles (en serres à arceaux) au sujet des effets que pourrait avoir sur l'abeille des courges l'utilisation de néonicotinoïdes sur les cucurbitacées. Ils ont examiné divers types de traitement, notamment l'imidaclopride en traitement du sol, le thiaméthoxame en traitement des semences et un insecticide d'une autre classe que les néonicotinoïdes appliqué en traitement foliaire. Santé Canada a jugé cette recherche pertinente pour l'examen spécial. Comme l'abeille des courges avait déjà été prise en compte dans les décisions de réévaluation de 2019 concernant les risques pour les pollinisateurs (PRVD2017-23 et RVD2019-05; PRVD2017-24 et RVD2019-04; PRVD2018-12 et RVD2019-06), Santé Canada a jugé que les données de cette recherche étaient importantes et qu'il devait les examiner afin de confirmer si les décisions de 2019 assuraient encore la protection de l'abeille des courges. Santé Canada a reçu les données finales de l'étude triennale en serres à arceaux à l'hiver 2021 et en a tenu compte dans les examens spéciaux portant sur l'abeille des courges.
4.2 Biologie de l'abeille des courges
L'abeille des courges, Peponapis pruinosa, est une espèce d'abeille solitaire terricole que l'on trouve dans la majeure partie de l'Amérique du Nord et du Sud. C'est la seule espèce d'abeille des courges présente au Canada, et elle est répandue dans le sud de l'Ontario. On pense que cette abeille est arrivée d'Amérique centrale avec la culture de la courge. Il n'y a pas de cucurbitacées indigènes du Canada qui pourraient être utilisées par l'abeille des courges au cours de son cycle de vie. L'abeille des courges visite uniquement les espèces de cucurbitacées cultivées, notamment les citrouilles, les courges et les gourdes (no de l'ARLA 2520703).
Tout au long de son cycle de vie, l'abeille des courges entretient une relation spécialisée avec les cultures de cucurbitacées. Le seul pollen dont elle se nourrit est celui des cucurbitacées, mais elle se nourrit à la fois du nectar des cucurbitacées et de celui d'autres espèces, si l'occasion se présente (no de l'ARLA 2520703). Chaque fleur de cucurbitacées ne dure qu'une journée, s'ouvrant tôt le matin et se fanant en début d'après-midi. L'abeille des courges butine donc surtout tôt le matin, quelques heures après le lever du soleil, avant que les abeilles domestiques ne commencent à butiner.
La femelle de l'abeille des courges fait son nid dans le sol en grands groupes dans et autour des plantations de cucurbitacées ou des sites de nidification à proximité. Cette espèce ne produit qu'une seule génération par année. Les nids de l'abeille des courges comportent généralement quatre à six cellules contenant des œufs et du pollen de cucurbitacées mélangé à du nectar. Ils sont construits entre 12 et 22 cm sous la surface du sol (no de l'ARLA 2520703). Les mâles et les femelles qui n'ont pas encore niché passent la nuit à l'intérieur de la fleur fermée et en sortent tôt le lendemain matin pour rencontrer les femelles et se nourrir. Les abeilles adultes émergent de leur nid dans le sol entre la fin juillet et le mois d'août, les mâles sortant avant les femelles (no de l'ARLA 2520703). Les abeilles émergent alors que les cultures de cucurbitacées sont en fleurs. Environ deux à trois semaines après leur émergence, elles construisent des nids jusqu'au début de septembre. Les œufs pondus dans les nids du sol passent de l'état d'œuf à celui de larve, puis à celui de prénymphe en l'espace de deux semaines. L'abeille des courges passe l'hiver sous forme de prénymphe dans le sol, puis se transforme en nymphe l'été suivant, de la mi‑juin à la mi‑juillet. Le cycle de vie se répète ensuite lorsque les abeilles adultes émergent entre la fin juillet et le mois d'août (no de l'ARLA 2520703).
L'abeille des courges a tendance à nicher en groupes serrés. Chez l'abeille des courges, le choix d'un lieu de nidification favorable et la survie des nids sont liés aux zones où le sol est peu perturbé et où la teneur en argile est restreinte (no de l'ARLA 2520703). Les sols non perturbés qui ont une faible teneur en argile sont rarement utilisés pour la production de cucurbitacées, mais on les trouve en bordure des champs. Au Canada, la principale région de culture des cucurbitacées est l'Ontario. Les champs commerciaux de courges d'été sont cultivés ou labourés à de nombreuses reprises et sont généralement cultivés en lits surélevés avec un paillis de plastique au début de la saison de croissance (no de l'ARLA 2520703).
La majorité des producteurs de l'Ontario utilisent une certaine forme de travail du sol pour la production de courges d'hiver et de citrouilles, soit au printemps avant le semis, soit à l'automne pour préparer le lit de semences des cultures-abris (no de l'ARLA 2520703). Par conséquent, les aires de nidification de l'abeille des courges sont généralement situées en bordure des champs ou dans d'autres zones non perturbées près des champs de cucurbitacées.
4.3 Évaluation des risques pour l'abeille des courges
4.3.1 Évaluations des risques d'après les réévaluations axées sur les pollinisateurs
En 2019, Santé Canada a réalisé trois réévaluations axées sur les pollinisateurs et a publié ses décisions (voir la section 3.0). Ces réévaluations ont été menées conformément au document de l'EPA intitulé Guidance for Assessing Pesticide Risks to Bees et ont porté sur les utilisations homologuées des trois néonicotinoïdes, notamment les applications foliaires, le traitement des semences et les traitements du sol. Les évaluations ont suivi une approche à plusieurs niveaux, prenant en compte les données de laboratoire sur l'exposition aiguë et chronique par voie orale et par contact des abeilles adultes et des larves, ainsi que des études de niveau supérieur dans des conditions semi-naturelles (tunnel), des études d'alimentation des colonies et des études en conditions réelles au champ. Les études de niveau supérieur ont été conçues pour évaluer le risque posé aux colonies d'abeilles (adultes et couvain) à la suite de l'exposition aux cultures traitées dans des tunnels ou au champ. Pour les études en tunnel et au champ, le traitement des cultures comprenait des applications sous forme de traitement du sol, d'application foliaire et de traitement des semences. Les études d'alimentation des colonies visaient à évaluer le risque pour les colonies d'abeilles (adultes et couvain) en fonction d'une plage de concentrations d'exposition dans des solutions d'alimentation sur une période de six semaines dans des ruches disposées au champ. En outre, des études sur les résidus ont été menées pour déterminer la quantité de néonicotinoïdes qui se trouvait dans le pollen et le nectar après des applications au champ en traitement du sol, traitement foliaire et traitement des semences. Les résidus dans les plantes ont ensuite été comparés aux données de toxicité obtenues en laboratoire chez des abeilles individuelles, de même qu'aux doses qui provoquaient des effets au niveau des colonies dans les études d'alimentation des colonies.
L'attractivité des cultures pour les pollinisateurs a été prise en compte dans la caractérisation de l'exposition. Les cultures dont les fleurs sont très attrayantes pour les abeilles du genre Apis ou les abeilles n'appartenant pas au genre Apis devraient entraîner une exposition élevée.
L'évaluation des risques visait les abeilles du genre Apis et celles appartenant à d'autres genres, comme les bourdons et les abeilles solitaires. Les résultats ont montré des degrés variables de risque pour les abeilles, selon le type d'application (sol, foliaire, semences), les doses d'utilisation, le moment de l'application et les cultures. Lorsque des risques ont été relevés pour les abeilles (Apis ou autres genres), des mesures d'atténuation s'avéraient nécessaires afin de réduire l'exposition.
En ce qui concerne expressément les cucurbitacées, Santé Canada a évalué les risques en tenant compte des données disponibles sur la toxicité et les effets chez les abeilles du genre Apis et d'autres genres qu'Apis, ainsi que de la relation particulière entre l'abeille des courges et les cucurbitacées. Des données sur les résidus dans le pollen et le nectar étaient disponibles pour les cucurbitacées en lien avec le traitement du sol, le traitement foliaire et le traitement des semences. Ces données sur les résidus dans le pollen et le nectar ont été comparées aux critères d'effet toxicologique aigu et chronique concernant les abeilles individuelles (adultes et larves), ainsi qu'aux critères d'effet au niveau de la colonie pour les abeilles du genre Apis et les abeilles n'appartenant pas au genre Apis. De plus, la probabilité d'exposition par le sol des abeilles des courges nichant dans les champs de cucurbitacées a été prise en compte de manière qualitative dans la caractérisation des risques. Certaines utilisations sur les cucurbitacées posaient des risques pour les abeilles du genre Apis et les autres abeilles en raison de l'exposition aux résidus dans le pollen et le nectar des cucurbitacées, de sorte que des mesures d'atténuation des risques étaient requises.
Les modalités d'utilisation des néonicotinoïdes sur les cultures de cucurbitacées ont été modifiées dans la foulée des réévaluations axées les pollinisateurs, afin d'atténuer les risques caractérisés :
- Clothianidine (comme il est décrit dans le PRVD2017-23 et le RVD2019-05) :
- L'homologation du traitement des semences de cucurbitacées a été maintenue, car le risque demeurait acceptable pour les abeilles.
- L'utilisation foliaire sur les cucurbitacées a été restreinte à une seule application avant la floraison. Avec une seule application avant la floraison, le risque pour les abeilles a été jugé acceptable.
- Thiaméthoxame (comme il est décrit dans le PRVD2017-24 et le RVD2019-04) :
- Le traitement du sol dans les cultures de cucurbitacées a été révoqué en raison du risque inacceptable pour les abeilles.
- L'homologation du traitement des semences de cucurbitacées a été maintenue, car le risque demeurait acceptable pour les abeilles.
- Imidaclopride (comme il est décrit dans le PRVD2018-12 et le RVD2019-06) :
- Le traitement du sol dans les cultures de cucurbitacées a été révoqué en raison du risque inacceptable pour les abeilles.
- L'homologation du traitement des semences de cucurbitacées a été maintenue, car le risque demeurait acceptable pour les abeilles.
4.3.2 Recherches pertinentes sur les abeilles des courges
Publication de Chan et al. 2019
Au terme de la consultation sur le projet de décision concernant la réévaluation de l'imidaclopride axée sur les pollinisateurs (PRVD2018-12), une version prépublication de l'étude de Chan et al. 2019 a été publiée (15 mars 2019). Cette dernière a été prise en compte dans la décision finale concernant cette réévaluation (RVD2019-06). Depuis, une version finale de l'étude, comportant des données supplémentaires, a été publiée.
En résumé, cette étude présentait une évaluation des risques associés à l'exposition potentielle de l'abeille des courges et d'autres abeilles terricoles aux pesticides, y compris l'exposition aux résidus présents dans le sol. L'abeille des courges (Peponapis pruinosa) a été utilisée comme organisme modèle pour les différentes espèces d'abeilles terricoles, afin d'estimer leur consommation de pollen et de nectar ainsi que les quantités de sol manipulées par les abeilles. Les critères d'effet déterminés en laboratoire à la suite de l'exposition aiguë par contact et/ou par voie orale d'abeilles domestiques adultes ont été utilisés pour déterminer si des effets létaux étaient prévisibles en fonction des degrés d'exposition aux pesticides présents dans le pollen, le nectar et le sol. Les critères d'effet pour les abeilles domestiques, et ces mêmes critères d'effet divisés par un facteur d'incertitude de 10 (pour tenir compte d'une toxicité potentiellement plus grande pour les abeilles solitaires) ont été utilisés dans l'évaluation. Les évaluations de la toxicité aiguë et chronique liée à l'exposition au sol comprenaient des estimations distinctes en ce qui concerne la quantité de sol manipulée par une abeille des courges femelle qui construit un nid. L'évaluation de la toxicité aiguë tenait compte de la quantité estimée de sol manipulée en 48 heures, tandis que l'évaluation de la toxicité chronique tenait compte des quantités estimées de sol manipulées en 30 jours. Le transfert des résidus d'insecticides néonicotinoïdes du sol vers les abeilles terricoles femelles qui construisent leur nid était estimé être de 100 %, et des valeurs inférieures de 75 %, 50 %, 25 % et 10 % étaient utilisées à titre comparatif. Le risque était déterminé en fonction d'une comparaison entre les critères d'effet toxicologique et la moyenne géométrique des valeurs d'exposition aux résidus dans le pollen, le nectar et le sol. De plus, les résidus mesurés dans le sol étaient utilisés dans une évaluation probabiliste des risques afin d'évaluer les risques aigus et chroniques découlant de l'exposition au sol. D'après l'évaluation probabiliste de l'exposition au sol, les auteurs de l'étude ont déterminé qu'il y avait un risque pour l'abeille des courges lorsque l'exposition au sol dépassait le critère d'effet toxicologique pendant 5 % du temps ou plus.
L'étude de Chan et al. 2019 comprenait des estimations de l'exposition basées sur les résidus de pesticides mesurés en 2016 dans des cultures de cucurbitacées (résidus dans le pollen, le nectar, le sol), y compris des mesures de la clothianidine, du thiaméthoxame et de l'imidaclopride. La méthode d'application n'était pas indiquée. Des résidus de thiaméthoxame et de clothianidine n'ont pas été détectés dans le pollen et le nectar des cucurbitacées. Dans le sol, le thiaméthoxame n'était pas quantifiable, et la clothianidine était présente à raison de 1,95 ng p.a./g. L'imidaclopride a été détecté dans le sol (2,99 ng p.a./g), le pollen (4,3 ng p.a./g) et le nectar (0,88 ng p.a./g). Sur la base de ces données, aucun risque aigu ou chronique n'a été relevé par les auteurs de l'étude pour ce qui est de l'exposition aux résidus dans le pollen ou le nectar des cucurbitacées. Cependant, les auteurs ont relevé un risque aigu ou chronique pour l'abeille des courges en lien avec l'exposition à la clothianidine et à l'imidaclopride présents dans le sol des cultures de cucurbitacées, d'après certaines hypothèses. Le risque prévu variait selon le critère d'effet toxicologique utilisé (valeur pour les abeilles domestiques ou valeur pour les abeilles domestiques divisée par un facteur d'incertitude), le scénario d'exposition au sol (exposition aiguë ou chronique) et le scénario de transfert des résidus du sol aux abeilles (estimations de 100 % ou inférieures). En règle générale, le risque était plus élevé avec des scénarios d'exposition chronique au sol, avec des estimations supérieures des résidus transférés du sol aux abeilles et avec l'utilisation du critère d'effet toxicologique divisé par un facteur d'incertitude.
Les évaluations de cette étude sont scientifiquement robustes, mais présentent certaines limites dans le contexte du présent examen spécial. Pour certaines hypothèses de toxicité et d'exposition, les auteurs de l'étude ont relevé un risque pour l'abeille des courges à la suite de l'exposition aux résidus dans les sols. Aucune information n'a été fournie quant au type d'application (sol, foliaire, traitement des semences) sur les cultures de cucurbitacées dans les champs où les résidus de sol, de pollen et de nectar ont été échantillonnés. Il subsiste également des inconnues concernant l'exposition réelle aux résidus dans le sol et la matérialisation de ce risque au champ. Par exemple, on ne sait pas quelle proportion des résidus totaux de néonicotinoïdes dans le sol serait biodisponible et pourrait entraîner une toxicité par contact chez l'abeille des courges pendant la construction du nid. De plus, les évaluations ont été réalisées en fonction des résidus de pesticide mesurés dans le sol en 2016. Depuis, le profil d'emploi des néonicotinoïdes sur les cultures de cucurbitacées a changé et est plus restrictif, les applications au sol n'étant plus homologuées.
Il est à noter que dans ses réévaluations axées sur les pollinisateurs, Santé Canada a tenu compte de données supplémentaires dans l'évaluation des risques. Il s'agissait notamment de données supplémentaires sur la toxicité pour les pollinisateurs (critères d'effet toxicologique aigu et chronique pour les adultes et les larves; études de niveau supérieur sur des abeilles du genre Apis et les abeilles n'appartenant pas au genre Apis). Cette évaluation comportait également des données plus complètes sur les résidus dans le pollen et le nectar des cucurbitacées, ainsi que des renseignements sur les types et les doses d'application connexes.
Publication de Chan et Raine 2021
Une étude en conditions semi-naturelles (serres à arceaux), publiée en 2021, a permis d'évaluer les effets de l'imidaclopride et du thiaméthoxame sur l'établissement des nids, le comportement en quête de nourriture et la reproduction chez l'abeille des courges (Peponapis pruinosa).
L'étude comprenait des données de 2017 et 2018 sur l'abeille des courges. Dans cette étude, des graines de courges poivrées ont été semées à la fin mai 2017 dans des serres à arceaux. Les courges poivrées ont été traitées avec l'un des trois insecticides systémiques suivants : l'imidaclopride appliqué au sol, le thiaméthoxame appliqué en traitement des semences (le thiaméthoxame se décompose en clothianidine dans l'environnement) et un insecticide d'une autre classe que les néonicotinoïdes appliqué en pulvérisation foliaire. Des plants de courges non traités ont été semés à titre de témoins aux fins de comparaison. Voici les traitements examinés dans cette étude :
- Admire (imidaclopride 240 g/L; no d'homologation 24094) a été appliqué dans la raie de semis au moment du semis, à la dose maximale indiquée sur l'étiquette, soit 18 ml/100 m de rang (0,528 g p.a./serre à arceaux) dans trois serres à arceaux.
- FarMoreFI400, un produit américain à base de Cruiser 5FS (thiaméthoxame 47,6 %; no d'homologation 27045), a été appliqué en traitement des semences au moment du semis à une dose d'environ 0,75 mg p.a./semence dans trois serres à arceaux.
- Un insecticide d'une autre classe que les néonicotinoïdes a été appliqué en pulvérisation foliaire au stade des 5 feuilles de la plante, dans trois serres à arceaux.
- Des courges poivrées témoins ont été cultivées sans aucune application de pesticide.
En août 2017, après l'établissement des plants de courges poivrées, 96 abeilles des courges femelles accouplées ont été introduites dans les serres à arceaux couvertes. Les abeilles des courges étaient confinées et ne pouvaient pas s'échapper pour récolter du nectar ou du pollen pour se nourrir, ni nicher à l'extérieur des serres à arceaux. Les abeilles sont restées dans les serres à arceaux pour se nourrir de nectar et de pollen des courges, pour nicher et pondre des œufs qui se sont ensuite développés en larves, prénymphes et nymphes dans le sol. En 2018, d'autres plants de courges poivrées ont été semés et traités avec les mêmes pesticides à la même période de l'année qu'en 2017. Plus tard en août, les descendants des 96 premières abeilles des courges femelles accouplées ont émergé du sol. Par la suite, ces abeilles adultes nouvellement émergées ont également été confinées dans les serres à arceaux pour se nourrir de nectar et de pollen des courges, pour s'accoupler, puis pour nicher et pondre des œufs dans le sol. En 2019, des plants de courges non traités ont été semés dans les serres à arceaux au début du printemps. Aucun traitement pesticide n'a été appliqué aux plants de courges de 2019. Les abeilles adultes qui ont émergé en 2019 ont été comptées et recueillies. Les abeilles qui ont émergé en 2019 avaient passé tout leur cycle de vie confinées dans les serres à arceaux, où elles s'étaient nourries, accouplées, nichées et reproduites en étant exposées au traitement pesticide appliqué.
En 2017 et 2018, des observations ont été faites relativement au début de la nidification, au nombre total de fleurs de courges mâles et femelles, au nombre de grains de pollen restants non récoltés dans les fleurs, à la nouaison des fruits de courge et au nombre de courges atteignant une taille commercialisable. Le nombre total d'abeilles collectées à la fin des saisons 2018 et 2019 a été utilisé comme mesure de la production de descendants pour les années précédentes de 2017 et 2018, respectivement.
Des échantillons de sol ont été analysés pour mesurer les résidus d'insecticide et ainsi estimer les niveaux d'exposition due au sol. Les échantillons ont été prélevés en 2017 et 2018 à des moments se situant avant l'activité des abeilles (8 juin 2017 et 23 mai 2018) et pendant la période d'activité (17 juillet, 4 et 18 août 2017; 18 juillet, 15 et 23 août 2018). La limite de détection des échantillons était égale à 1 ppb pour la clothianidine, le thiaméthoxame et l'imidaclopride.
Conclusions concernant l'imidaclopride
Les abeilles des courges exposées à des résidus d'imidaclopride dans le sol jusqu'à 230 ppb ont connu des réductions statistiquement significatives du nombre de nids et du nombre de descendants observés, de l'ordre de 85 % et de 89 %, respectivement. Une réduction statistiquement significative de 84 % a été observée dans la quantité de grains de pollen non récoltés après une exposition à des résidus d'imidaclopride dans le sol de 18,7 à 60,3 ppb en 2017.
Les résidus d'imidaclopride dans le sol ont augmenté au fil du temps à la suite d'applications répétées dans la raie de semis, à raison d'environ 180,3 g p.a./ha (0,528 g p.a./serre à arceaux), en 2017 et en 2018.
Conclusions concernant le thiaméthoxame
Aucune réduction statistiquement significative n'a été observée dans le nombre de nids ou de descendants produits par les abeilles des courges exposées pendant deux ans aux résidus de thiaméthoxame présents dans le sol à la suite du traitement des semences. Les traitements des semences ont entraîné des résidus dans le sol atteignant 6,2 ppb de clothianidine et 54 ppb de thiaméthoxame. La clothianidine est un produit de dégradation du thiaméthoxame.
Les résidus de thiaméthoxame dans le sol ont augmenté au fil du temps avec les semis répétés de semences traitées au thiaméthoxame, à raison de 0,75 mg p.a./semence, en 2017 et en 2018.
Les résidus de clothianidine dans le sol ont légèrement diminué au fil du temps à la suite de semis répétés de semences traitées au thiaméthoxame, à raison de 0,75 mg p.a./semence. Il convient de noter que dans toutes les serres à arceaux, y compris celles contenant les témoins, on a détecté des résidus de clothianidine avant que les abeilles des courges ne soient introduites dans les serres aux fins de l'étude. Cela pourrait expliquer la diminution des résidus de clothianidine dans le sol en 2017 et 2018.
4.3.3 Conclusions générales
L'évaluation des données scientifiques disponibles sur les aspects préoccupants a indiqué que les risques environnementaux pour l'abeille des courges (Peponapis pruinosa) découlant de l'exposition à la clothianidine, au thiaméthoxame et à l'imidaclopride utilisés sur les cucurbitacées sont acceptables si on observe les mesures d'atténuation décrites dans les documents RVD2019-05, RVD2019-04 et RVD2019-06, qui ont déjà été appliquées.
Les réévaluations axées sur les pollinisateurs ont déterminé que certaines utilisations sur les cucurbitacées comportaient des risques inacceptables pour les abeilles du genre Apis et les autres abeilles, en raison de l'exposition aux résidus dans le pollen et le nectar des cucurbitacées, et qu'il était nécessaire d'atténuer ces risques. Ces mesures d'atténuation ont été jugées suffisantes pour assurer la protection des abeilles solitaires terricoles dans les cultures de cucurbitacées, y compris l'abeille des courges. Les mesures d'atténuation des risques découlant des réévaluations axées sur les pollinisateurs comprennent des changements de la façon dont les néonicotinoïdes peuvent être utilisés sur les cultures de cucurbitacées. Les traitements du sol à l'imidaclopride et au thiaméthoxame ont été révoqués pour les cucurbitacées, et les applications foliaires de clothianidine sur les cucurbitacées ont été restreintes à une seule application avant la floraison. Aucune modification n'a été apportée aux utilisations de la clothianidine, du thiaméthoxame et de l'imidaclopride pour le traitement des semences, car le risque pour les pollinisateurs était acceptable.
Les publications supplémentaires qui ont été prises en compte dans le présent examen spécial semblent indiquer que les mesures d'atténuation mises en œuvre dans le cadre de la réévaluation assurent la protection de l'abeille des courges.
L'étude de Chan et al. de 2019 tendait à indiquer un risque pour les abeilles des courges nichant dans le sol des champs de cucurbitacées, d'après les données sur les résidus recueillies en 2016 et certaines hypothèses concernant l'exposition et la toxicité dans une estimation probabiliste des risques. Le type d'applications utilisées dans les champs de cucurbitacées n'était pas connu, et les données d'exposition ont été recueillies avant les modifications apportées aux profils d'emploi à la suite des réévaluations axées sur les pollinisateurs. Enfin, les estimations de l'exposition et des effets comportaient des limites.
Étant donné que les traitements du sol entraînent les concentrations les plus élevées dans les champs, la révocation des applications au sol dans les cultures de cucurbitacées, conformément aux réévaluations axées les pollinisateurs, devrait protéger l'abeille des courges contre les concentrations élevées de résidus dans le sol.
Dans le cadre d'un scénario d'exposition plus réaliste, l'étude en conditions semi-naturelles de Chan et Raine (2021) a montré un risque chronique pour la reproduction des abeilles des courges exposées à des cucurbitacées ayant reçu un traitement du sol à l'imidaclopride. Aucun risque chronique n'a été observé lorsque les abeilles des courges étaient exposées à des cucurbitacées cultivées à partir de semences traitées au thiaméthoxame. La clothianidine n'était pas incluse dans cette étude.
Les résultats de l'étude en conditions semi-naturelles de 2021 sont conformes aux conclusions concernant les risques pour les pollinisateurs que pose l'application d'imidaclopride au sol sur les cucurbitacées : cette utilisation entraînait un risque inacceptable pour les abeilles n'appartenant pas au genre Apis, selon la réévaluation de l'imidaclopride (PRVD2018-12; RVD2019-06). En outre, l'application de thiaméthoxame au sol sur les cucurbitacées a elle aussi été révoquée en raison du risque inacceptable pour les abeilles, comme il est indiqué dans la réévaluation du thiaméthoxame (PRVD2017-24 et RVD2019-04). À l'heure actuelle, on n'utilise pas les néonicotinoïdes pour traiter le sol des cultures de cucurbitacées.
Les résultats de l'étude en conditions semi-naturelles de 2021 ont confirmé que l'utilisation du thiaméthoxame en traitement des semences est acceptable dans les cultures de cucurbitacées, conformément aux recommandations du PRVD2017-24 et du RVD2019-04. Cette étude n'a pas mis en évidence de risque pour les abeilles des courges lors du traitement des semences de cucurbitacées au thiaméthoxame. Elle tend ainsi à confirmer l'acceptabilité des risques énoncée dans la réévaluation axée sur les pollinisateurs.
À la lumière de cette évaluation des risques, aucune mesure supplémentaire d'atténuation des risques n'est requise. Le risque pour les abeilles des courges est acceptable avec les mesures d'atténuation des risques déjà mises en œuvre pour les néonicotinoïdes, à la suite des réévaluations des risques pour les pollinisateurs réalisées en 2019.
Ces mesures continuent d'assurer la protection des abeilles des courges en limitant les risques auxquels elles sont exposées, et elles sont cohérentes avec les nouvelles recherches prises en compte dans le présent examen spécial.
5.0 Rapports d'incidents
L'ARLA a tenu compte des rapports d'incidents concernant la clothianidine, le thiaméthoxame et l'imidaclopride dans ses décisions de réévaluation axées sur les pollinisateurs en 2019. Depuis la publication de ces décisions, Santé Canada n'a reçu aucun rapport d'incident survenu chez des abeilles des courges (Peponapis pruinosa) exposées à la clothianidine, au thiaméthoxame ou à l'imidaclopride en raison d'une utilisation sur des cultures de cucurbitacées.
6.0 Décisions proposées concernant l'examen spécial des risques pour l'abeille des courges
Selon l'évaluation des données scientifiques disponibles sur les aspects préoccupants, les risques environnementaux liés à l'exposition de l'abeille des courges (Peponapis pruinosa) à la clothianidine, au thiaméthoxame et à l'imidaclopride utilisés sur les cucurbitacées sont jugés acceptables lorsque les conditions d'utilisation actuelles de ces produits sont respectées.
Par conséquent, en vertu du paragraphe 21(1) de la Loi sur les produits antiparasitaires, l'Agence de réglementation de la lutte antiparasitaire de Santé Canada propose le maintien de l'homologation des produits à base de clothianidine, de thiaméthoxame et d'imidaclopride aux fins de vente et d'utilisation sur les cucurbitacées au Canada. Aucune autre mesure d'atténuation n'est proposée.
Le présent projet de décision d'examen spécial est un document de consultationNote de bas de page 1. Santé Canada acceptera les commentaires écrits sur celui-ci jusqu'à 45 jours après la date de publication du document. Tous les commentaires doivent être transmis à la Section des publications.
7.0 Prochaines étapes
Avant de rendre une décision finale concernant les examens spéciaux de la clothianidine, du thiaméthoxame et de l'imidaclopride utilisés sur les cucurbitacées quant à leur risque pour les abeilles des courges, Santé Canada examinera tous les commentaires reçus du public en réponse au présent document de consultation. Une approche scientifique sera appliquée pour prendre une décision finale concernant ces examens spéciaux. Santé Canada publiera ensuite un document de décision d'examen spécial, dans lequel il présentera sa décision, les raisons qui la justifient, un résumé des commentaires formulés au sujet du projet de décision et sa réponse à ces commentaires.
Annexe I Produits homologués contenant de la clothianidine, du thiaméthoxame ou de l'imidaclopride destinés à être utilisés sur les cucurbitacées au Canada et visés par l'examen spécial
Numéro d'homologation | Titulaire | Nom du produit | Type de formulation | Principe actif |
---|---|---|---|---|
29382 | Valent Canada Incorporated | Insecticide Clutch 50 WDG | Granulés hydrodispersibles | 50 % de clothianidine |
29384 | Valent Canada Incorporated | Insecticide Clothianidine | Granulés hydrodispersibles | 50 % de clothianidine |
30972 | Bayer CropScience Incorporated | Sepresto 75 WS | Poudre mouillable | 56,25 % de clothianidine; 18,75 % d'imidaclopride |
25636 | Bayer CropScience Incorporated | Merit 60 WP Insecticide pour cultures en serre et pépinière | Poudre mouillable | 60 % d'imidaclopride |
27357 | Bayer CropScience Incorporated | Intercept 60 WP Insecticide pour cultures en serre | Poudre mouillable | 60 % d'imidaclopride |
27045 | Syngenta Canada Incorporated | Traitement de semences Cruiser 5FS | Suspension | 47,6 % de thiaméthoxame |
|
Annexe II Utilisations homologuées de la clothianidine, du thiaméthoxame ou de l'imidaclopride sur les cucurbitacées au Canada visées par l'examen spécial
Principe actif | Sites | Organismes nuisibles | No d'homologation | Type de formulation | Méthodes d'application | Dose d'applicationAnnexe 2, tableau 1, Note de bas de page 1 | Nombre maximal d'applications par année |
---|---|---|---|---|---|---|---|
Imidaclopride | Concombre de serre (plants matures) | Pucerons, aleurodes | 25636 27357 |
Poudre mouillable | Application au sol : mouillage du sol | 9,6 g p.a./ 1 000 plants | 1 |
Clothianidine coformulée avec de l'imidaclopride | Groupe de cultures 9 Cucurbitacées | Pucerons, thrips | 30972 | Poudre mouillable | Traitement des semences : les semences ne sont pas traitées au Canada | Clothianidine : 0,75 g p.a./ 1 000 semences Imidaclopride : 0,25 g p.a./ 1 000 semences |
1 |
Thiaméthoxame | Chrysomèle du concombre | 27045 | Suspension | 0,25 – 0,75 mg p.a./semence | |||
Clothianidine | Chrysomèle du concombre, punaise de la courge, punaise terne | 29382 29384 |
Granulés hydrodispersibles | Application au sol : pulvérisation foliaire | 70 g p.a./ha | 1 | |
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Notes de bas de page
- Note de bas de page 1
-
« Énoncé de consultation », conformément au paragraphe 28(2) de la Loi sur les produits antiparasitaires.
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