ARCHIVÉE - Synthèse des résultats, par thème
Les projets financés par l'INRTA étaient variés, tant en ce qui concerne leur portée que leur sujet. Les activités ont donné lieu à la création de toute une gamme d'extrants, notamment des conseils:
- des options et de la recherche en matière de politiques;
- de nouvelles approches;
- des modèles nouveaux et de meilleures pratiques exemplaires;
- des réseaux et des initiatives concertées;
- de nouvelles méthodes de collecte de données;
- des lignes directives et des normes.
Les constatations, enjeux et leçons retenues cernés dans le cadre des projets, considérés dans leur ensemble, peuvent être regroupés sous les dix thèmes transversaux qui suivent.
- Collecte de données et rapports : La collecte de données et la présentation de rapports ont fait l'objet de nombreux projets, et la disponibilité et la compatibilité des données ont souvent été dégagées comme des questions clés. Bien que des données normalisées et valides soient essentielles à la mesure et à la surveillance de l'ampleur du problème des temps d'attente, des difficultés quant au coût et à la tenue à jour des systèmes de technologies de l'information (TI) ont été relevées. Les leçons retenues ont mis en évidence la nécessité d'investir dans la technologie de l'information, de se servir autant que possible des systèmes et des processus déjà en place et de miser sur les approches pangouvernementales (comme l'accord provincial-territorial sur les définitions communes des données permettant de mesurer l'attente).
- Participation et leadership : Pour réduire les temps d'attente, il faut modifier les comportements, les pratiques et la culture des professionnels de la santé, des gestionnaires de programmes, des fonctionnaires et des Canadiens en général. Un certain nombre de projets portaient sur le besoin de leadership, d'engagement et de soutien pour générer le changement, sur l'importance de l'adhésion des médecins et sur les difficultés à surmonter pour faire changer la pratique médicale en général. Ces projets ont par contre révélé que les écoles de médecine, de même que l'amélioration des communications et de la participation des intervenants, pourraient aider à provoquer le changement. La nécessité que les institutions et les administrations collaborent a également été dégagée de ces projets. Les leçons retenues portent sur le rôle du leadership, de l'engagement et du soutien, la gestion efficace du changement et la formation et l'enseignement professionnels, de même que sur la nécessité de mobiliser le public afin de donner aux patients les moyens de plaider en faveur des transformations requises pour réaliser des progrès durables dans le dossier des temps d'attente.
- Gestion des temps d'attente : Des approches et des modèles divers pour la gestion de l'attente ont été examinés ou ont fait l'objet de discussions (dont des systèmes d'accueil centralisés, le cheminement du patient, le recours à des intervenants-pivots et l'établissement de modèles), notamment des évaluations pour déterminer comment les expériences internationales pourraient être adaptées au contexte canadien. Les problèmes cernés en ce qui a trait à l'amélioration de la gestion des temps d'attente sont, entre autres, la réticence des patients à changer de médecin, l'absence d'une orientation efficace des patients, l'engorgement des salles d'urgence et le caractère dynamique des listes d'attente. Parmi les leçons retenues, mentionnons l'importance de comprendre les points de vue des patients, de maintenir à jour les listes d'attente, d'améliorer l'intégration dans l'ensemble du continuum des soins et des secteurs cliniques et d'examiner les mesures de soutien possibles pour l'orientation des patients. La possibilité de trouver des solutions peu coûteuses pour réduire l'attente grâce à la gestion des listes d'attente a également été relevée.
- Pertinence des soins : De nombreux projets ont permis l'élaboration ou la mise en application de normes ou de lignes directrices pour assurer la pertinence des soins, surtout dans le domaine de l'imagerie diagnostique. Il a été signalé que, même si la sensibilisation peut aider à contrôler la demande, il n'existe aucune définition commune dans ce domaine et les divers points de vue influent sur l'évaluation de la pertinence. L'avantage clinique net, le rapport coût-efficacité, les questions éthiques, l'impact de la culture ainsi que le point de vue et le choix des patients sont tous des facteurs qu'il faudrait prendre en considération. Selon les résultats des projets, l'adhésion ou la non conformité aux directives de la part des médecins et la mise en œuvre d'outils de TI pour favoriser la pertinence étaient des enjeux clés. Ils attirent aussi l'attention sur les leçons retenues dans ce domaine que sont l'utilité des lignes directrices nationales, les soins axés sur les patients et l'accent mis sur la prévention.
- Objectifs, points de repère et garanties en matière de temps d'attente : Dans l'Accord de 2004, des points de repère et des objectifs sont considérés comme des outils essentiels pour améliorer l'accès en temps opportun, et divers projets ont contribué directement à ces efforts et aux travaux subséquents relativement aux Garanties sur les délais d'attente pour les patients. D'autres projets suggéraient de ne pas se limiter aux cinq domaines prioritaires énoncés dans l'Accord en ce qui concerne l'établissement des points de repère, l'inclusion de la totalité du continuum des soins (y compris les soins primaires) dans ces mesures et, les données incohérentes étant une préoccupation, proposaient de nouveaux domaines de recherche qui mèneraient à l'établissement d'autres points de repère ou à l'amélioration de ceux déjà en place. Les projets ont aussi examiné les ramifications juridiques possibles et les attentes qui découlent des garanties, le rôle du choix des patients et les différents besoins pour l'atteinte des objectifs et l'offre de garanties et ont mis en évidence la nécessité de se doter des outils adéquats et de faire preuve de prudence pour l'élaboration de garanties afin de comprendre les répercussions connexes.
- Capacité : La capacité et son lien avec les temps d'attente ont principalement été examinés au chapitre tant des ressources humaines en santé que de la technologie de l'information. Les projets ont dénoté, en tant qu'obstacles à l'amélioration des temps d'attente, la demande accrue pour des services, la variation de la demande d'une région à l'autre, le temps et l'effort requis pour mettre en œuvre des systèmes de TI et les coûts. Une des leçons retenues est que la résolution des questions de ressources humaines en santé et de capacité de TI peut être essentielle à la réduction des temps d'attente, mais que l'utilisation efficiente de la capacité actuelle est primordiale et qu'il existe souvent des solutions moins coûteuses que des nouveaux investissements dans la capacité. L'importance de créer une capacité de pointe et de prévoir les complications dans la mise en œuvre de la TI fait également partie des leçons retenues.
- Écarts entre les populations : Un grand nombre de projets portaient sur les problèmes des temps d'attente propres à des groupes particuliers, comme les Autochtones, les résidents du Nord du Canada, les enfants, les femmes, les Canadiens atteints de troubles mentaux, et les groupes marginalisés, comme les personnes relativement peu instruites et celles ayant des problèmes de langage. Les projets soulignaient les avantages de procéder à une analyse comparative entre les sexes en ce qui concerne les temps d'attente, de donner la priorité à l'accès aux services et aux temps d'attente pour les enfants, de se pencher sur les difficultés auxquelles se heurtent les Autochtones et les résidants du Nord, de mettre en application des normes pour l'évaluation de la santé mentale et de fournir du soutien, notamment par l'intermédiaire des intervenants-pivots, pour certaines populations. Parmi les enjeux cernés, mentionnons la collecte de données, la recherche insuffisante, l'accès limité des populations vulnérables aux soins primaires et le manque d'équité des services offerts aux Premières nations.
- Collaboration : Des projets ont fait valoir que le Canada tirerait avantage de l'amélioration de la mise en commun des pratiques exemplaires parmi les provinces et les territoires, et que certaines initiatives, en particulier dans le cadre de l'INRTA, ont réussi à réunir des chercheurs, des décideurs ainsi que des représentants des provinces et des collectivités. Les obstacles clés à l'échange de connaissances ont inclus le manque de ressources, la nécessité d'apporter des changements à la culture, l'engagement en matière d'échange de données et la résistance à l'égard des équipes interdisciplinaires et de la collaboration. Par ailleurs, la résistance au changement, la nature décentralisée des soins de santé, la prise en charge des pratiques novatrices par les intervenants, le manque de sensibilisation à la recherche et aux pratiques exemplaires existantes et les échéanciers divergents de la génération de recherche et de la prise de décisions ont été désignés comme des domaines de préoccupation.
- Réforme à l'échelle du système : Les réformes à l'échelle du système qui ont été un élément essentiel de la réussite des stratégies de réduction des temps d'attente au Royaume-Uni et dans d'autres pays européens ont été examinées, et de nouvelles approches ont été mises à l'essai dans le contexte canadien. Les projets ont étudié l'élargissement de l'orientation au-delà des cinq domaines prioritaires énoncés dans l'Accord de 2004 et le rôle des professionnels de la santé, la réforme des soins primaires, l'établissement d'un rapprochement entre les soins généraux et les soins d'un spécialiste et l'adoption de stratégies plus modernes de gestion pour réduire l'attente. L'adhésion des médecins a été soulignée comme un obstacle à un changement dans la culture auquel il faut prêter attention. Les leçons retenues mettent en avant les bienfaits d'entreprendre des réformes à volets multiples tout au long du continuum des soins, de se pencher sur la fragmentation du système et de mettre l'accent sur un système qui place le patient au centre des priorités.
- Réduction de la demande : La résolution des problèmes liés à la demande est jugée particulièrement importante dans le contexte d'une population vieillissante, ce qui pourrait exercer une pression sur les services de santé. Dans les projets, un lien a souvent été établi entre la réduction de la demande à long terme et un accent accru mis sur la promotion de la santé et la prévention des maladies et des blessures, la meilleure prise en charge des maladies chroniques et l'usage approprié des ressources en santé. Le rôle des lignes directrices et des normes en ce qui concerne les soins, un accent renouvelé sur les soins primaires et l'autogestion et les stratégies de ressources humaines en santé visant à contrôler la demande sont tous des éléments qui ressortent des leçons retenues.
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