ARCHIVÉE - Évaluation formative du programme des centres de collaboration nationale en santé publique (CCNSP)

 

Annexe E : Résultats détaillés par question d’évaluation

Question 4 : Pertinence

La quatrième question de l’évaluation est : « Dans quelle mesure le Programme permet-il de répondre aux priorités du gouvernement fédéral et de l’ASPC? » Les résultats sont présentés dans les sections suivantes :

  • Priorités actuelles du gouvernement du Canada, de l’ASPC et de santé publique;
  • Maintien de la pertinence du modèle actuel.

Priorités actuelles du gouvernement du Canada, de l’ASPC et de santé publique

Description

L’objectif du Programme des CCNSP appuie l’architecture des activités du Programme : « Une population plus en santé grâce à des mesures de promotion de la santé et de prévention des maladies et des blessureNote de bas de page 40 ». Le but du Programme de contribution pour la promotion de la santé de la population est de renforcer la capacité des personnes et des collectivités afin de maintenir et d’améliorer leur santé en :

  • renforçant la capacité communautaire;
  • stimulant le développement et la transmission des connaissances;
  • consolidant les partenariats et la collaboration intersectorielleNote de bas de page 41.

Ces trois résultats sont en partie liés aux résultats intermédiaires présentés dans le modèle logique des CCNSP, parmi lesquels :

  • une plus grande accessibilité des connaissances pour la prise de décisions fondées sur des données probantes dans le domaine de la santé publique;
  • une utilisation accrue des données probantes pour les programmes, les politiques et les pratiques de santé publique;
  • l’établissement de partenariats avec des organismes externes;
  • la mise en place de mécanismes et de processus permettant d’avoir accès aux connaissances.

Les évaluateurs n’ont pu trouver de références au Programme des CCNSP dans le Rapport sur les plans et priorités 2008-2009Note de bas de page 42 de l’ASPC, peut-être parce que ce document est axé sur les activités directes de l’ASPC. Toutefois, le document présente diverses priorités en santé publique qui correspondent manifestement aux domaines ciblés des CCN, notamment en ce qui concerne la prévention et le contrôle des maladies infectieuses et le renforcement des capacités en santé publique. L’importance du développement et de la transmission des connaissances ainsi que l’utilisation de politiques et d’interventions fondées sur des données probantes y sont liées à des stratégies de vie saine, de prévention des excès de poids et de l’obésité et de santé mentale.

Le rapport de la conférence des sous-ministres de la Santé tenue en 2005, Améliorer l’infrastructure du système de santé publique au Canada : le rapport du groupe de travail sur le renforcement de l’infrastructure du système de santé publiqueNote de bas de page 43, fait référence au Programme des CCNSP. Dans ce rapport, le besoin de faire de la santé publique une priorité absolue, notamment en améliorant l’infrastructure du système et en renforçant la capacité à tous les niveaux, est réitéré. Comme il a été décrit dans le document, il est attendu que l’attention des Centres de collaboration nationale soit accordée à l’application des connaissances, à la recherche appliquée et à la formation afin d’encourager la collaboration, l’intégration et une vue d’ensemble du système pour développer l’infrastructure de la santé publique.

Les gouvernements fédéral, provinciaux et territoriaux ont énoncé les objectifs de santé pour le Canada, notamment l’objectif global selon lequel « chaque personne au Canada est en aussi bonne santé que possible sur les plans physique, mental, affectif et spirituelNote de bas de page 44 ». Des approches axées sur les déterminants de la population et de la santé s’observent dans les objectifs précis liés aux éléments suivants : les besoins fondamentaux (milieux social et physique), l’appartenance et l’engagement, les modes de vie sains ainsi qu’un système de santé solide qui coordonne les efforts à l’échelle nationale, réduit les écarts dans les états de santé et offre des soins appropriés au moment opportun.

L’importance accordée au renforcement de la base de connaissances du Canada est préconisée au-delà du secteur de la santé. En mai 2007, le premier ministre du Canada a annoncé la mise en œuvre de la stratégie Réaliser le potentiel des sciences et de la technologie au profit du CanadaNote de bas de page 45. Dans le cadre de cette stratégie, le Canada doit poursuivre le renforcement de sa base de connaissances en vue de se trouver à l’avant-garde des développements qui entraînent des bienfaits sur la santé, l’environnement, la société et l’économie.

Commentaires

Commentaires à l’égard de l’harmonisation

Seuls des représentants de l’ASPC et d’autres acteurs nationaux ont dû évaluer l’harmonisation du Programme des CCNSP aux priorités actuelles et le mandat du gouvernement du Canada ainsi que les résultats stratégiques et les objectifs de l’ASPC. Un représentant national a indiqué que le Programme répondait en tous points aux priorités relatives à la science et à la recherche ainsi qu’à la cohérence recherchée entre le gouvernement et le milieu de l’enseignement.

Un représentant a souligné que le renforcement du développement des connaissances est visible en santé publique, tant au sein de l’ASPC qu’à l’externe, ce qui entraîne une participation accrue des universitaires à l’échelle nationale. Toutefois, il y a un besoin (qui est la responsabilité des CCN) en ce qui a trait à la participation de spécialistes du domaine dans les programmes de santé publique.

Des représentants nationaux et des CCN ont commenté l’harmonisation du Programme des CCNSP aux déterminants de la population et de la santé. Les réponses ont été diverses. Les personnes interrogées qui croyaient que le Programme s’harmonisait aux déterminants de la population et de la santé percevaient les CCN comme une méthode pertinente, proactive et appropriée de traiter ces questions au moyen d’une application accrue du savoir et de la gestion améliorée des connaissances. Quant aux répondants qui étaient en désaccord avec l’harmonisation du Programme, ils ont soit demandé quels étaient les déterminants en question, soit suggéré que toutes les priorités en santé publique n’étaient pas traitées.

Les répondants ont dû déterminer si les domaines d’intérêt des six CCN tenaient compte des priorités actuelles en santé publique. Cinq groupes interrogés ont répondu par l’affirmative. Plus particulièrement, un représentant national a indiqué que les domaines ciblés étaient importants et un membre d’un comité consultatif a affirmé que la santé autochtone est une priorité majeure pour Santé Canada.

Les réponses négatives étaient liées au manque de compréhension de la justification ou de la logique à la base du choix de domaine ciblé de l’ensemble des CCN ou de certains d’entre eux. Certaines questions ont été soulevées. Par exemple, le domaine d’intérêt du CCNDS est trop étendu : est-ce que l’hygiène de l’environnement fait partie des déterminants de la santé? Est-ce qu’il était nécessaire de mettre sur pied un CCNMI puisque cette question était déjà largement traitée au Canada? Pourquoi le sujet de la santé autochtone a-t-il été choisi, et non pas celui de la santé des immigrants?

Les commentaires individuels sur certaines préoccupations à l’égard des CCN actuels traitaient des éléments énumérés ci-après :

  • les CCN et leurs produits ne sont pas utiles aux praticiens de première ligne;
  • les CCN ne sont pas en harmonie avec les priorités locales;
  • les domaines ciblés des CCN sont trop précis;
  • quelques CCN sont en place pour des raisons politiques;
  • le mandat d’un CCN n’est pas clair;
  • des déterminants clés de la santé sont absents.
Commentaires relatifs au besoin de CCN additionnels

Les groupes interrogés ont dû déterminer s’il était nécessaire de mettre sur pied de nouveaux CCN et, si oui, quels étaient les domaines ciblés et la situation géographique à privilégier. Les répondants de la majorité des groupes interrogés (8 sur 10), notamment de quatre CCN, ont répondu « non » ou « incertain » ou ont proposé d’autres solutions pour traiter les domaines d’intérêt. Le thème central des commentaires des personnes qui ont répondu « incertain » était la nécessité d’attendre les événements, ou que les CCN existants devaient atteindre une certaine stabilité et prouver leurs réalisations avant l’ajout de nouveaux CCN. D’autres thèmes abordés étaient liés à la nécessité de la mise en œuvre d’un cadre de travail structuré avant l’ajout de nouveaux centres. En outre, il a été noté que des domaines ciblés additionnels (p. ex. les maladies chroniques, la prévention des blessures ou la préparation aux situations d’urgence) pouvaient être traités par la structure existante (quoiqu’un financement additionnel puisse être nécessaire).

Même si cette idée n’était pas répandue, des répondants de quatre groupes ont exprimé des interrogations quant à la pertinence ou au domaine d’intérêt d’un des six CCN. Certains ont suggéré l’élimination de ce centre.

Les répondants de trois groupes interrogés ont suggéré qu’il fallait mettre sur pied de nouveaux CCN. Parmi ces répondants, trois ont mentionné que, le cas échéant, il serait nécessaire d’allouer un financement additionnel ou d’accorder davantage de soutien.

Les répondants de deux groupes interrogés ont affirmé que le fait d’établir la situation géographique des nouveaux CCN, si cela devait survenir, n’est pas pertinent vu le mandat national des centres. D’autres ont suggéré que dans le cas où de nouveaux CCN devaient être implantés, leur localisation pourrait être déterminée selon les méthodes suivantes :

  • un concours devrait être tenu pour déterminer la localisation et les différents modèles des Centres (p. ex. consortium ou coalition virtuelle);
  • la localisation devrait être basée sur l’accessibilité à la meilleure expertise possible;
  • l’établissement dans les écoles canadiennes d’administration publique pourrait être un choix logique.

Pour ce qui est de domaines d’intérêt additionnels appropriés à être traités par les CCN, ceux qui suivent ont été évoqués :

  • la prévention des blessures;
  • la prévention des maladies chroniques;
  • la santé mentale ou les dépendances;
  • d’autres domaines ciblés basés sur la population (p. ex. les populations vulnérables, les personnes âgées, les enfants et les groupes ethnoculturels) (par trois groupes interrogés);
  • la préparation aux situations d’urgence;
  • l’économie de la santé;
  • le développement sain durant la petite enfance;
  • la santé en milieu rural;
  • la réforme urbaine;
  • la santé en milieu de travail.
Suggestions d’amélioration pour les CCN

Des représentants de cinq groupes ont proposé des modifications aux six centres existants; elles portaient sur l’augmentation de la portée des domaines d’intérêt ou sur l’élimination ou la fusion de CCN. En ce qui a trait au premier point, trois groupes ont suggéré :

  • la redéfinition de leur centre d’attention en fonction des questions d’actualité;
  • l’intégration des maladies chroniques à leurs domaines d’intérêt;
  • l’expansion de ces CCN existants afin d’y inclure la prévention des blessures et les outils d’évaluation des risques;
  • l’intégration du développement de la petite enfance aux CCNSA et CCNDS;
  • l’augmentation de la portée du CCNMI afin d’y inclure d’autres maladies infectieuses que le VIH (p. ex. zoonose).

En ce qui concerne l’intégration des maladies chroniques dans les CCN existants, deux groupes interrogés ont révélé que le travail effectué « en silo » pouvait présenter des difficultés.

En ce qui a trait à l’élimination ou à la fusion de CCN, deux groupes interrogés ont suggéré :

  • l’élimination du CCNMI (par deux groupes interrogés);
  • la fusion du CCNDS avec un autre centre;
  • la remise en question du CCNMO qui chevauche l’ensemble des CCN.

Deux groupes interrogés ont suggéré qu’un cadre de travail organisationnel soit choisi pour déterminer les domaines d’intérêt des CCN. Les participants ont mentionné que les domaines suivants étaient à considérer :

  • les cinq fonctions fondamentales de la santé publique (par deux groupes interrogés);
  • la Charte d’Ottawa;
  • un cadre de travail fondé sur les populations;
  • les déterminants de la santé.

Pertinence continue du modèle actuel

Les données suivantes peuvent résumer le modèle des CCNSP :

  • les Centres d’excellence sont géographiquement dispersés à travers le Canada;
  • les CCN sont placés sous l’égide d’un organisme hôte qui a des liens solides avec le milieu universitaire;
  • ils représentent des personnes morales indépendantes qui travaillent à distance du gouvernement;
  • ils sont financés et gérés par le mécanisme d’accords de contribution du gouvernement fédéral;
  • chaque CCN se voit donner un mandat national qui comprend la synthèse, l’application et l’échange de connaissances;
  • ils sont liés à un domaine prioritaire de santé publique précis et pertinent;
  • ils doivent fournir des efforts de collaboration.

Aucun répondant n’a recommandé que soient apportés des changements majeurs au modèle. Le mandat de SAEC a été perçu comme approprié puisqu’il occupe une niche unique et qu’il est nécessaire à la santé publique. En outre, les personnes interrogées ont appuyé la dispersion géographique des centres, leur mandat pancanadien, l’exigence de collaboration et les liens avec des organismes d’accueil du milieu universitaire. Même s’il existe certaines préoccupations concernant les restrictions des procédés du gouvernement du Canada, aucune suggestion n’a été faite pour modifier le mécanisme d'accords de contribution et la relation d’indépendance par rapport au gouvernement.

Même si aucun changement n’a été recommandé, les représentants des CCN interrogés ont fourni des commentaires et des suggestions concernant la présentation du Programme des CCNSP dans le modèle logique existant.

D’une part, des représentants de trois CCN ont affirmé que ce modèle reflétait avec précision le Programme; d’autre part, de nombreuses questions et suggestions d’amélioration ont été formulées par les représentants de quatre CCN. Les répondants ont soulevé des questions relatives à l’organisation et à la logique, à la compréhension, au contenu et à la terminologie, à l’attribution et à la présentation. Les commentaires reçus des personnes ou des groupes d’employés des CCN sont présentés ci-après.

Organisation et logique
  • Le modèle logique ne comprend aucune structure claire : la responsabilité des activités exécutées par des organismes demeure floue.
  • Les activités relèvent de la gestion de programme, mais les résultats relèvent du CCN : il n’y a pas d’activités claires pour obtenir des résultats.
  • Le Conseil consultatif n’est pas représenté : il pourrait être indiqué dans une boîte reliée par une ligne pointillée à l’Agence.
  • Le modèle logique ne présente ni ne comprend le travail de l’ensemble du groupe.
  • Les activités ne sont pas directement liées aux résultats.
  • L’écart est trop grand entre le Programme, qui semble se déployer à un niveau très élevé et étendu, et le personnel des CCN.
  • Le modèle logique est un cadre de travail linéaire et la synthèse, l’application et l’échange de connaissances doivent se réaliser au moyen de boucles et d’effets de rétroaction.
  • Le modèle logique doit favoriser l’intégration : le travail ne doit pas être réalisé « en silo ».
Compréhension et définition
  • La différence entre l’« accroissement des possibilités de collaboration » et l’« établissement de réseaux » n’est pas claire.
  • La définition de prise de décision est vague. Elle peut renvoyer à la personne qui décide ou à la façon dont sont dépensées les ressources. Le niveau où survient la prise de décision dépend de la hiérarchie organisationnelle. La prise de décision peut se réaliser à divers niveaux, pour l’ensemble des activités. Il y a une prise de décision officielle et une prise de décision non officielle : la prise de décision non officielle renvoie aux personnes qui ont une influence sur le décideur.
  • Il faudrait définir ce qu’est une collaboration intersectorielle et préciser comment elle prend forme.
  • Il serait utile d’avoir une définition plus précise de ce qu’est un portefeuille de la Santé et de préciser qui est inclus dans ce portefeuille.
Contenu, placement et formulation
  • Le renforcement de la capacité est une activité et un résultat.
  • Le modèle ne va pas assez loin en ce qui a trait aux résultats visés à long terme (p. ex. offrir de meilleurs programmes et des services plus efficaces à l’échelle locale et travailler à partir des déterminants de la santé afin d’améliorer l’état de santé de la population canadienne et de réduire les inégalités).
  • Le modèle logique ne comprend pas tous les résultats et toutes les activités : il ne semble pas correspondre à ce qui se déroule dans un CCN.
  • Le réseautage peut être placé à plus d’un endroit.
  • Les résultats les plus immédiats pour les CCN sont de rendre les connaissances accessibles.
  • Les résultats ne reflètent pas le temps et l’énergie nécessaires pour construire le réseau des CCN.
  • La gestion de programme peut être placée à plus d’un endroit.
  • Les organismes de santé publique et les décideurs devraient être inclus dans la clientèle cible.
  • Nous ne sommes pas à l’aise avec le fait que le modèle n’est axé que sur les praticiens de la santé publique. Même si nous tentons de les influencer, nous essayons aussi d’influer sur les organismes. Donc, nous n’approuvons pas la séparation entre les praticiens et les unités de services de santé ou les cliniques de santé puisque nous ne traitons pas avec les praticiens dans la clinique.
  • Notre groupe de clients comprend les médecins hygiénistes : nous conseillons d’inclure les praticiens et les responsables des orientations politiques en santé publique à l’échelle locale et régionale du Canada.
  • Faire des recherches est une problématique : nous ne croyons pas que les CCN ont ce mandat à accomplir.
  • Dans la seconde boîte des résultats immédiats, nous avons remplacé le terme application de connaissances (knowledge application) par le terme transfert de connaissances (knowledge transfer).
  • Notre terminologie a évolué : sous les résultats immédiats, au lieu du terme de données, nous utilisons le mot stratégies.
Attribution
  • Les résultats intermédiaires ne relèvent pas de notre responsabilité.
  • Le résultat intermédiaire lié à l’utilisation par les intervenants des connaissances que nous développons ne dépend pas seulement du travail des CCN.
Présentation
  • Peut-être n’est-ce qu’une question d’apparence, mais y a-t-il une raison qui explique la plus grande taille de la boîte et de la police de caractère utilisées pour le transfert de connaissances comparativement aux autres boîtes qui présentent des résultats immédiats? Le modèle logique présente des boîtes et des polices de caractère de différentes tailles. Est-ce pour mettre l’accent sur certains domaines?
  • Pourquoi y a-t-il des flèches simples, doubles et triples? Pourquoi certaines boîtes ont-elles un ombrage différent des autres?

Détails de la page

Date de modification :