ARCHIVÉE - Évaluation formative du programme des centres de collaboration nationale en santé publique (CCNSP)

 

Chapitre 1 : Contexte

Renouvellement de la santé publique au Canada

La santé publique peut se définir comme « l’art et la science de promouvoir la santé, de prévenir les maladies et de prolonger la vie grâce aux efforts organisés de la société […] englob[ant].un largeéventail de domaines, y compris la recherche, la surveillance et la détection des maladies, la préparation aux situations d’urgence, la communication des risques, le contrôle et l’isolement des maladies et l’immunisationNote de bas de page 1». Les problèmes de santé publique survenus récemment ont mis l’accent sur la nécessité d’améliorer l’expertise, la capacité, l’infrastructure et le transfert de connaissances en matière de santé publique au Canada. Selon plusieurs rapports, notamment le rapport Naylor, comme il manque d’investissements dans l’infrastructure de la santé publique au Canada, la base de connaissances ne convient pas à l’élaboration de politiques et de programmes en matière de santé publiqueNote de bas de page 2 Note de bas de page 3 Note de bas de page 4 Note de bas de page 5.  Ces rapports recommandent non seulement l’accroissement des ressources, mais aussi l’amélioration de la collaboration fédérale-provinciale et interorganisationnelle.

Pour contrer ces problèmes, le gouvernement du Canada s’est engagé à renouveler et à améliorer la santé publique, entre autres par la création de trois organismes spécialisés en la matière. Ainsi, en 2004, il a créé l’Agence de la santé publique du Canada (ASPC) et il a nommé l’administrateur en chef de la santé publique. Au même moment, il a annoncé la création des Centres de collaboration nationale en santé publique (CCNSP) et l’établissement du Centre international des maladies infectieuses (CIMI) à Winnipeg, où se trouve le seul laboratoire de microbiologie de niveau 4 au CanadaNote de bas de page 6.

Moins de sept mois après ces annonces, soit en avril 2005, le gouvernement fédéral a annoncé la création d’un Réseau pancanadien de santé publique (RPSP), qui regroupe les administrateurs en chef de la santé publique et des représentants importants du gouvernement dans ce domaine. Ce réseau permet de partager des renseignements, de fournir des conseils techniques aux sous‑ministres de la Santé fédéral, provinciaux et territoriaux de même que de travailler en collaboration à l’échelle pancanadienne lorsque surviennent des situations d’urgences en santé publiqueNote de bas de page 7.

Synthèse, application et échange des connaissances dans le domaine de la santé publique

Selon les répondants interrogés dans le cadre de l’évaluation, dès l’an 2000, des dirigeants de Santé Canada et des chercheurs en santé publique ont relevé la nécessité d’améliorer la synthèse, l’application et l’échange des connaissances (SAEC) dans le domaine de la santé publique. L’idée de créer des centres régionaux permettant d’offrir des ressources en matière de santé publique, y compris du soutien relatif à la SAEC, provient entre autres de communications échangées avec de hauts universitaires du Royaume-Uni.

En 2001, dans le cadre de l’Initiative sur la santé de la population canadienne (ISPC-ICIS), les Instituts de recherche en santé du Canada – Institut de la santé publique et des populations (ISPP‑IRSC), en partenariat avec l’Institut canadien d’information sur la santé – ont effectué une consultation pancanadienne au sujet de la population et des priorités en matière de santé publique (Le chemin à parcourir), après quoi ils ont formulé des recommandations sur trois secteurs d’activité prioritaires relatifs à la SAEC dans le domaine de la santé publiqueNote de bas de page 8. Par la suite, en 2002, l’ISPP‑IRSC a effectué un examen documentaire sur les enjeux et les obstacles relatifs à la SAEC en santé publique et il a déterminé quatre catégories d’enjeux fondamentaux concernant l’intégration des données de recherche dans la politique et les pratiques en matière de santé publique :

  • enjeux relatifs aux données probantes, y compris la synthèse des données;
  • enjeux relatifs au transfert et à l’échange de connaissances;
  • enjeux relatifs à l’exploitation et à l’utilisation des connaissances;
  • enjeux relatifs à l’évaluation, p. ex., efficacité et efficience des stratégies de SAEC et  répercussions sur les résultats pour la santé de la populationNote de bas de page 9.

Pour s'attaquer à ces enjeux, Kiefer et coll. (2005) ont proposé un modèle de Centres d’excellence « qui comprendrait des volets/créneaux de recherche particuliers […] et dans lequel chacun des services de santé du pays serait associé officiellement à un centre de rechercheNote de bas de page 10. » Essentiellement, la structure proposée fonctionnerait comme un « réseau de réseaux ».

Compte tenu du portrait de la santé publique dressé après la crise du SRAS, il a été possible de concrétiser les idées retenues au moment de l’annonce des CCNSP. Le concept des CCNSP était fondé sur la vision « d’une agence nationale devant être constituée d’un ensemble de pivots régionaux pouvant être en partenariat avec les centres universitaires locaux, les régimes locaux/provinciaux de santé publique (y compris les agences provinciales existantes et proposées de santé publique) et d’autres parties intéressées », comme le propose le rapport NaylorNote de bas de page 11.

En 2005 et en 2006, six centres de collaboration nationale (CCN) ont été établis dans différentes régions du pays, et chacun d’eux a un mandat axé sur un sujet en particulier, soit les suivants :

  • santé autochtone (CCNSA), qui se trouve à l’Université du Nord de la Colombie-Britannique (à Prince George, en Colombie-Britannique);
  • déterminants de la santé (CCNDS), qui se trouve à l’Université Saint Francis Xavier (à Antigonish, en Nouvelle-Écosse);
  • santé environnementale (CCNSE), qui se trouve au Centre de contrôle des maladies de la Colombie-Britannique (Vancouver, Colombie-Britannique);
  • politiques publiques et santé (CCNPPS), qui se trouve à l’Institut national de santé publique du Québec (à Montréal et à Québec, au Québec);
  • maladies infectieuses (CCNMI), qui se trouve au Centre international des maladies infectieuses (à Winnipeg, au Manitoba);
  • méthodes et outils (CCNMO), qui se trouve à l’Université McMaster (à Hamilton, en Ontario).

Bien que les centres de collaboration se situent dans différents centres et universités au Canada, chacun d’eux a un mandat d’envergure nationale axé sur un sujet en particulier. Le choix des sujets prioritaires est revenu à la ministre d’État à la Santé publique de l’époque, en collaboration avec les différents ministres de la SantéNote de bas de page 12 Note de bas de page 13.


Détails de la page

Date de modification :