ARCHIVÉE - Évaluation du programme C-EnterNet

 

Conclusions et recommandations

Les paragraphes suivants fournissent un résumé des conclusions générales de l’évaluation, assorties de recommandations.

Pertinence

L’évaluation a fourni une puissante justification à l’existence du programme C‑EnterNet. En effet, les maladies entériques sont prévalentes et coûteuses pour la société et leur fardeau économique ira certainement en s’accroissant vu les tendances actuelles en matière de consommation et de distribution des aliments, de démographie et de changements environnementaux. Le programme C‑EnterNet cadre parfaitement avec les priorités nationales relatives à la salubrité alimentaire et hydrique ainsi qu’avec les initiatives internationales de surveillance telles que le programme FoodNet des CDC aux États-Unis.

La conception de C‑EnterNet comprend une surveillance intégrée des cas humains ainsi que des agents pathogènes présents dans l’eau, les aliments au détail et les animaux de ferme. Le programme comprend également un volet portant sur le perfectionnement des méthodologies en matière d’attribution de source et d’estimations visant à associer les cas de maladies à une source précise. Toutes les composantes du programme sont généralement perçues comme étant pertinentes pour soutenir les initiatives à venir en matière de prévention et de contrôle des maladies entériques.

Bien que C‑EnterNet collabore avec des partenaires de divers types d’organismes et de tous les ordres de gouvernement, il requiert un leadership fédéral compte tenu de sa portée nationale et de son harmonisation avec les administrations fédérales responsables de la santé et de la salubrité alimentaire. Et malgré que le programme ait été établi au sein de l’ASPC, ses activités et ses répercussions vont bien au-delà de la santé publique et touchent les domaines de salubrité alimentaire et hydrique, d’environnement et d’agriculture. D’ailleurs, il a d’abord été financé par le ministère de l’Agriculture et de l’Agroalimentaire et, plus récemment, il a reçu des fonds du gouvernement fédéral destiné à l’amélioration de la salubrité alimentaire. Compte tenu de la nature pluridisciplinaire du programme et de l’éventail des domaines susceptibles de tirer profit de ses résultats scientifiques, il serait approprié que le programme reçoive à l’avenir des fonds d’autres programmes ou organismes provinciaux et fédéraux. Un tel modèle de financement cadrerait également avec celui qu’utilise le programme FoodNet des CDC

Même si le programme C‑EnterNet, dans son ensemble, ne reproduit pas les activités d’autres programmes ou organismes, une complémentarité pourrait être améliorée grâce à une collaboration plus étroite avec le PICRA et, éventuellement, d’autres organismes. Même si, dans le cadre du programme, divers partenariats ont été formés pour aider à l’échantillonnage, aux tests et à l’analyse, une évaluation exhaustive des futurs partenaires potentiels contribuerait à soutenir la planification, notamment parce qu’un deuxième site sentinelle pourrait être établi en 2009‑2010.

Recommandation no 1 : Il faudrait évaluer le potentiel d’une collaboration accrue avec d’autres organismes et programmes fédéraux et provinciaux au moyen d’un examen systématique formel. Il faudrait examiner s’il est possible de réaliser des activités selon les processus déjà utilisés par d’autres organisations, et s’il faudrait chercher à accroître la complémentarité avec le PICRA et d’autres programmes. L’examen devrait aussi permettre de recenser de futurs partenaires financiers potentiels.

Conception et exécution

Le fait que le programme ne soit qu’un projet pilote, qui ne compte qu’un site sentinelle en activité, constitue la plus grosse entrave à son succès. Sans un réseau de sites sentinelles comme le prévoit le projet, les données n’ont pas la puissance statistique, ne peuvent pas servir aux comparaisons entre les régions et ne permettent pas de produire des estimations nationales.

Conception et exécution

Le fait que le programme ne soit qu’un projet pilote, qui ne compte qu’un site sentinelle en activité, constitue la plus grosse entrave à son succès. Sans un réseau de sites sentinelles comme le prévoit le projet, les données n’ont pas la puissance statistique, ne peuvent pas servir aux comparaisons entre les régions et ne permettent pas de produire des estimations nationales.

Cela dit, la distance et le temps nécessaires à l’établissement et au maintien de sites sentinelles additionnels au Canada constitueront des défis, notamment en raison de la taille réduite de l’équipe de C‑EnterNet et de sa forte participation aux opérations dans le site pilote. Bien que les répondants aient loué la composition et les compétences de l’équipe de C‑EnterNet, l’ajout de sites sentinelles ne sera pas possible sans ressources supplémentaires ou sans une redéfinition des rôles et responsabilités de l’équipe de C‑EnterNet. Il pourrait être pertinent, par exemple, d’accroître la responsabilité de cette dernière dans la coordination des données, dans l’entretien et dans les opérations quotidiennes, comme c’est le cas dans le programme FoodNet des CDC.

Recommandation no 2 : Il faudrait entreprendre un examen de la structure, des rôles et des responsabilités de l’équipe de C‑EnterNet, en particulier dans la perspective d’une expansion du programme. En l’absence de financement additionnel, il faudrait examiner les façons de réduire la portée des activités entreprises par l’équipe de C‑EnterNet en faisant davantage participer les partenaires à la mise en œuvre.

Actuellement, la haute direction responsable de C‑EnterNet est répartie à l’intérieur de deux centres de l’ASPC. L’administration quotidienne est assumée par le chef du programme, et les processus de gestion sont très largement ponctuels et informels. Même si la structure de gestion conjointe et l’absence de processus de gestion formel n’ont pas entravé la réussite du programme, ces éléments présentent un risque pour sa réussite future, en particulier dans le contexte d’une expansion du programme. Des processus de gestion efficaces et une structure de gestion plus claire seront essentiels pour progresser.

Recommandation no 3 : La responsabilité de gestion supérieure de C‑EnterNet devrait relever d’un seul centre à l’ASPC.

Un comité consultatif formé de scientifiques et d’intervenants de divers organismes gouvernementaux et doté d’une expertise variée a été créé dans le cadre du programme. Bien qu’il ait été efficace en matière de consultation, ce comité n’a pas joué un grand rôle en matière de planification stratégique.

Recommandation no 4 : Il faudrait entreprendre un exercice annuel de planification formelle du programme C‑EnterNet, avec la contribution des membres du comité consultatif, pour déterminer les orientations et les possibilités en matière de commercialisation et de collaboration.

Réussite

Le programme C‑EnterNet est complexe et repose sur les rétroactions et l’aide fournies par un réseau diversifié de partenaires aux capacités multiples. Une grande part des efforts déployés pour la mise en place du programme a porté sur l’établissement et la structuration de ce réseau et sur l’élaboration des processus visant la prestation de C‑EnterNet. Le programme a établi et développé avec succès des réseaux de collaboration en matière de maladies entériques avec des experts canadiens et étrangers. Ces réseaux incluent de nombreuses disciplines et mettent à contribution tous les ordres de gouvernement.

Grâce aux données recueillies à ce jour par l’intermédiaire des activités de surveillance du programme, des documents d’information ont été rédigés et distribués, notamment des rapports annuels et des bulletins. L’équipe du programme a aussi rédigé et corédigé plusieurs articles examinés par des pairs sur l’attribution de source et d’autres aspects de la recherche réalisée dans le cadre du programme. Les destinataires de l’information relative à C‑EnterNet semblent démontrer un haut niveau de satisfaction à l’égard des données et de l’information provenant du programme. Toutefois, l’actualité de l’information semble être un point faible.

Recommandation no 5 : L’équipe de C‑EnterNet devrait élaborer une stratégie pour améliorer l’actualité de ses produits d’information.

La plupart des destinataires de l’information provenant de C‑EnterNet utilisent cette information. Les intervenants et les destinataires croient que le plus important point faible des données est leur provenance d’un seul site sentinelle et qu’elles ne sont donc pas représentatives à l’échelle nationale et ne peuvent pas servir aux comparaisons régionales.

Recommandation no 6 : Il faudrait poursuivre l’établissement de sites sentinelles additionnels, comme le prévoit le plan initial du programme. Toutefois, l’établissement de sites additionnels devrait être conditionnel à la création de nouveaux partenariats financiers ou à la détermination de nouvelles dispositions financières, puisqu’il ne faut pas que l’expansion nuise au site pilote.

Il semble que l’information provenant de C‑EnterNet sert le plus souvent au travail des chercheurs et des personnes prenant part à la prestation de services et du programme, et moins à la haute direction et aux analystes de politiques. Au fur et à mesure que d’autres données seront recueillies, au fil des ans, et que leur analyse permettra de déterminer une tendance, il est attendu que l’incidence des données sur l’élaboration des politiques et des pratiques deviendra plus évidente. À ce jour, les produits d’information de C‑EnterNet n’ont pas tenu compte de l’incidence potentielle des données présentées sur les politiques et les pratiques, ce qui est amplifié par la lourde charge de travail de l’équipe principale lors de la mise en œuvre du projet pilote.

De plus, d’après les résultats du sondage, certains destinataires de l’information diffusée par C‑EnterNet connaissent peu le programme, n’examinent pas les produits d’information qu’ils reçoivent et n’utilisent pas les données. Une commercialisation plus poussée du programme permettrait de mieux faire connaître ses applications aux intervenants dans leur travail.

Recommandation no 7 : Il faudrait élaborer une stratégie de commercialisation et de diffusion des connaissances.  Cette stratégie travaillera à déterminer : 1) les messages importants provenant des résultats de programme qui pourraient contribuer à l’élaboration de programmes et de politiques; 2) les groupes et les intervenants concernés auxquels transmettre ces messages pour obtenir les meilleurs résultats; 3) les occasions et les produits les plus efficaces pour atteindre ces groupes et intervenants. Ici encore, il faudrait solliciter l’apport du comité consultatif et examiner la possibilité d’une collaboration avec le PICRA dans ce domaine. Il faudrait aussi élaborer un document clair sur le cadre conceptuel de C‑EnterNet, ce qui aiderait la commercialisation et la diffusion des connaissances.

En ce qui concerne l’élément « attribution de source », le programme C‑EnterNet a permis, d’une part, de créer un groupe de travail formé de scientifiques et chargé de promouvoir l’attribution de source, et d’autre part, de participer à un examen des méthodes d’attribution de source élaborées à l’étranger. Ces méthodes étrangères sont en cours d’adaptation aux données du Canada. L’absence de données représentatives à l’échelle nationale provenant de C‑EnterNet signifie que d’autres sources de données ont servi aux estimations d’attribution préliminaires entreprises jusqu’à maintenant. Par contre, ces estimations, par rapport à l’élément « surveillance intégrée », semblent montrer que les progrès sont limités dans ce domaine.

De façon générale, C‑EnterNet a eu une incidence positive sur le niveau de connaissance des destinataires de l’information et du personnel du SSPRW concernant les maladies entériques et l’exposition à ces maladies. Jusqu’à maintenant, l’information a surtout servi à soutenir d’autres projets de recherche, mais aussi à élaborer des programmes et des pratiques. L’utilité du programme pour le domaine de la recherche découle du fait que les résultats ne représentent que le site sentinelle, mais elle démontre également l’ampleur de l’incidence scientifique qui peut être espérée de C‑EnterNet. Toutefois, pour que les résultats de ce dernier aient un effet considérable sur les politiques et les pratiques, les répercussions des données doivent être claires et largement communiquées aux décideurs en dehors de la communauté scientifique.

Grâce à son partenariat avec le SSPRW, le programme C‑EnterNet a permis d’accroître les capacités en matière de santé publique. Cela comprend l’élaboration d’un nouveau questionnaire de suivi de cas et de fiches d’information sur les maladies entériques, ainsi que la prestation de formation et d’ateliers améliorés aux inspecteurs sanitaires et au personnel de la santé.  Pour l’instant, peu de preuves laissent croire que les capacités en matière de santé publique ont été considérablement renforcées au‑delà du site sentinelle.

D’après l’évaluation, le programme peut contribuer à réduire le fardeau des maladies entériques humaines à l’avenir. Toutefois, pour atteindre cet objectif à long terme, il est essentiel de disposer de plus de temps et d’un réseau de sites sentinelles.

Rentabilité et autres solutions

Il semble que la conception et la mise en œuvre du programme ont été développées pour assurer une rentabilité selon la méthodologie choisie. Comme il a été mentionné, il faudrait continuer à examiner la faisabilité d’autres ententes de partage des coûts ou d’économies, par l’entremise de partenariats. Jusqu’à maintenant, le programme a profité d’un soutien non financier substantiel, en particulier en ce qui concerne l’élément « eau », et semble être rentable. La valeur globale du programme ne peut, toutefois, être entièrement déterminée avant que C‑EnterNet prenne une envergure pancanadienne.

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