Section 4 : Évaluation des activités de l'agence de la santé publique liées à l'initiative de lutte contre la violence familiale – Résumé

4. Résumé et recommandations

Pour ce qui est de la pertinence des activités de l’Initiative de lutte contre la violence familiale au sein de l’Agence de la santé publique, la présente évaluation donne à penser que l’Agence a un rôle à jouer dans la prévention de la violence familiale au Canada.

  • La violence familiale est un problème de santé publique. Elle se produit fréquemment, est largement répandue, a de graves conséquences sur la santé et touchent certains groupes de façon disproportionnée. Toutes les populations doivent accéder à des interventions appropriées et rentables, y compris dans le domaine de la promotion de la santé.
  • Une approche en matière de santé publique est pertinente pour s’attaquer à la violence familiale. Une telle approche comporte une perspective des déterminants de la santé, met l’accent sur la prévention primaire, se fonde sur des données probantes et fait participer des partenaires pluridisciplinaires et multisectoriels.
  • L’Organisation mondiale de la Santé a désigné la violence familiale comme étant un problème de santé publique majeur et a fait appel au leadership des ministres de la Santé de ses États membres. (Rapport mondial sur la violence et la santé, 2002).

Pour ce qui est du rendement des activités de l’Initiative de lutte contre la violence familiale au sein de l’Agence de la santé publique, il y a encore place pour l’amélioration quant à l’approche de l’Agence en matière de leadership et de coordination de la vaste Initiative de lutte contre la violence familiale ainsi qu’à sa collaboration au sein du portefeuille de la Santé. Les trois recommandations énoncées ci-après soulignent trois secteurs où des améliorations sont possibles.

4.1 Leadership de l’Initiative de lutte contre la violence familiale

Une des principales attentes de l’Agence de la santé publique dans le cadre de l’Initiative de lutte contre la violence familiale consiste à fournir un leadership et une coordination au nom des 14 autres ministères participant à l’Initiative. Ce rôle de leadership cadre bien avec l’approche multisectorielle inhérente au rôle de l’Agence de la santé publique dans le domaine de la santé publique fédérale.

Les défis souvent observés dans la gestion d’une initiative horizontale fédérale se reflètent dans les expériences que l’Agence de la santé publique a connues :

  • il n’existe aucun mécanisme efficace permettant d’assurer la participation des cadres supérieurs
  • les rapports sur le rendement ont été produits de façon systématique, mais peu d’actions collectives ont été menées pour appuyer la présentation des rapports, et aucune évaluation n’a été présentée au Secrétariat du Conseil du Trésor du Canada en 16 ans.

Les activités ont surtout porté sur le partage d’information et peu sur l’établissement de priorités stratégiques collectives et les interventions. L’Agence de la santé publique n’a pas rempli ses obligations plus générales en matière de leadership à l’égard de l’Initiative de lutte contre la violence familiale.

À titre de principale responsable de l’Initiative de lutte contre la violence familiale, l’Agence de la santé publique doit dorénavant intensifier son approche en matière de leadership. Elle doit, en collaboration avec les 14 autres ministères participant à l’Initiative de lutte contre la violence familiale du gouvernement fédéral, prendre des mesures pour relever ces défis liés à la gestion.

RECOMMANDATION 1

Agir immédiatement pour combler les lacunes de l’application des principes fondamentaux suivants de la gestion des initiatives horizontales :

  • participation et soutien de la part des cadres supérieurs
  • rôles et responsabilités clairement définis
  • priorités stratégiques collectives
  • communications opportunes et ouvertes.

4.2 Gestion du Centre national d’information sur la violence dans la famille

Le Centre national d’information sur la violence dans la famille a été établi dans les années 1980. L’Agence, qui en est la principale responsable, le gère. Le Centre national d’information a évolué dans le cadre de ses efforts continus pour combler les besoins d’information des Canadiens. Il a recueilli, élaboré et diffusé un vaste éventail de ressources sur la prévention de la violence familiale, la protection et le traitement. Le Centre national d’information actuel est accessible sur le Web et comporte un répertoire en ligne de publications, des bulletins électroniques, un lien menant à un portail de pratiques exemplaires et une liste de sources de renseignements d’aiguillage.

Le maintien d’un portail fédéral d’information sur la violence familiale pourrait être bien‑fondé. D’autres pays développés ont créé des répertoires virtuels nationaux de ressources sur la prévention et les effets de la violence familiale. Certaines ressources du Centre national d’information sur la violence dans la famille jouissent d’une popularité modérée, notamment les bulletins électroniques et des publications précises.

Cependant, à mesure que les besoins en connaissances ainsi que les plateformes et les outils électroniques de diffusion de renseignements continuent d’évoluer au sein de la société canadienne, il faut relever plusieurs défis liés à l’exploitation du Centre national d’information.

  • But : L’auditoire cible de l’information n’est pas défini clairement et n’est pas communiqué sur le site Web. Il est difficile d’effectuer des recherches sur le site Web et d’y naviguer en fonction de l’auditoire ou du but. Les intervenants (y compris les partenaires interministériels) ne se sont pas prononcés quant au but et à la fonction du Centre national d’information.
  • Contenu : Plusieurs publications comblent des lacunes au chapitre de l’information disponible, mais une bonne part de cette information est offerte sur d’autres sites Internet où elle est plus pertinente à l’échelle locale. Le Centre national d’information ne remplit pas le rôle de dépositaire des renseignements issus de l’Initiative de lutte contre la violence familiale. Il offre peu de contenu provenant d’autres ministères et de partenaires provinciaux et territoriaux.
  • Utilisation : Au cours des deux dernières années, le taux d’abonnement au bulletin électronique et les demandes d’information ont très peu augmenté. Le volume de visites du site Web a diminué relativement à toutes les ressources qui y sont offertes. Une évaluation des besoins réalisée en 2006 indique qu’une proportion importante des praticiens du domaine de la lutte contre la violence familiale au Canada ne connaissent pas les travaux du Centre national d’information.

L’Agence de la santé publique a amorcé des travaux visant à mieux comprendre les besoins et les possibilités en matière de diffusion de l’information dans le domaine de la prévention de la violence familiale au Canada. L’Agence de la santé publique devrait consulter les partenaires de l’Initiative de lutte contre la violence familiale et d’autres intervenants, et ensuite élaborer et mettre en œuvre une approche qui cadre avec le rôle de leadership fédéral dans la prévention de la violence familiale. Plus particulièrement, l’Agence devrait examiner son rôle pour ce qui est de renforcer la capacité du système de santé publique, notamment en appuyant le travail des intermédiaires (fournisseurs de services sociaux et de santé) dans le cadre de cet effort.

RECOMMANDATION 2

Examiner le bien-fondé du Centre national d’information sur la violence dans la famille, en apportant une attention particulière à la définition des auditoires cibles et à l’examen des tendances récentes sur le plan des plateformes et des outils de diffusion de renseignements.

4.3 Liens avec d’autres programmes de l’Agence de la santé publique et du portefeuille de la Santé

La violence familiale est un problème complexe. Ses facteurs de risque et ses conséquences sont liés à une longue liste de déterminants de la santé et à une vaste gamme de résultats en matière de santé. L’Évaluation de la recherche sur les politiques stratégiques de l’Agence de la santé publique du Canada (avril 2010) a permis de cerner plusieurs lacunes et priorités en matière de recherche dans le domaine de la lutte contre la violence familiale et de la santé publique, concernant notamment :

  • la violence familiale au sein de différentes communautés immigrantes
  • les aspects interculturels de la violence familiale et les normes culturelles
  • les déterminants sociaux de la santé des Autochtones, y compris la violence familiale
  • les facteurs susceptibles d’exacerber la violence, comme l’abus de drogues et d’alcool et la violence envers les enfants.

Bien qu’un certain nombre de liens aient été établis entre les activités de l’Agence de la santé publique liées à l’Initiative de lutte contre la violence familiale et d’autres programmes de l’Agence de la santé publique, le rôle de l’Agence de la santé publique pour ce qui est d’appuyer la recherche sur la violence familiale et la santé de la population se prête bien à l’exploration des possibilités de favoriser une intégration accrue à l’échelle du Portefeuille.

Les possibilités de participation dans d’autres secteurs de l’Agence de la santé publique portent notamment sur les programmes visant les enfants et les programmes visant les personnes âgées, la santé mentale, la surveillance, les facteurs de risque de maladies chroniques comme l’obésité, les maladies infectieuses comme l’hépatite C et le VIH/sida, la santé des Autochtones, y compris dans le Nord, la santé des femmes et les affaires internationales.

RECOMMANDATION 3

Continuer d’explorer les possibilités de renforcer la collaboration entre les secteurs de programmes au sein de l’Agence de la santé publique et à l’échelle du portefeuille de la Santé.

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