Section 5 : Évaluation de l'Initiative fédérale de lutte contre le VIH/sida au Canada De 2008-09 à 2012-13 – Conclusions
5. Conclusions
5.1 Conclusions sur la pertinence
Le VIH/sida demeure pour le Canada un problème de santé publique qui affecte de façon disproportionnée des populations vulnérables. De nombreux besoins persistent presque une décennie après la création de l'initiative fédérale. Étant donné que de nouveaux cas continuent d'être diagnostiqués – même si leur nombre reste stable – il faut poursuivre la prévention. Puisque les personnes vivent plus longtemps avec la maladie et qu'elle se transforme en un état chronique, les besoins reliés au diagnostic, aux soins, au traitement et au soutien ont augmenté. C'est une maladie coûteuse. Mais, pour chaque cas de VIH que l'on prévient, on peut économiser environ 1,3 million de dollars.
L'Initiative fédérale s'harmonise avec le mandat de chacun des partenaires du gouvernement fédéral. Celui-ci semble avoir un rôle important à jouer, au niveau national et international, dans la direction, la coordination et le transfert du savoir pour ce qui est de la prévention, du diagnostic, des soins, du traitement, du soutien et de la recherche liés au VIH/sida. Le rôle de l'Initiative fédérale s'harmonise avec le rôle fédéral des autres pays, comme l'Australie, le Royaume-Uni et les États‑Unis.
Étant donné que le contexte de la lutte contre le VIH/sida a évolué au cours de la dernière décennie, il en va de même de l'Initiative fédérale. L'orientation actuelle consistant à intégrer des activités appropriées devrait mener à des gains d'efficience pour les partenaires ainsi qu'à une approche plus vaste permettant de lutter contre la maladie. En raison des facteurs de risque et des voies de transmission semblables, les faits montrent que les personnes qui sont à risque de contracter le VIH/sida sont également à risque de contracter d'autres infections transmissibles sexuellement et par le sang, par exemple l'hépatite C, et sont souvent coinfectées. À ce titre, de nombreuses activités reliées au VIH/sida dans le domaine de la prévention, des diagnostics, des soins et du traitement peuvent cibler de multiples infections à la fois, plutôt que de s'attaquer uniquement au VIH/sida. De plus, il se dessine un mouvement international vers l'intégration des travaux liés au VIH/sida dans des approches plus générales qui abordent les problèmes de coinfection, de facteurs de risques communs et de voies de transmission communes.
5.2 Conclusions sur le rendement
L'Initiative fédérale reconnaît que le VIH/sida est un problème complexe qui nécessite une intervention multisectorielle concertée, éclairée par la surveillance, la recherche et les données fondées sur la collectivité. Elle suppose qu'une connaissance et une sensibilisation accrues à l'égard de la nature du VIH/sida et des méthodes de lutte contre la maladie permettront d'améliorer la capacité individuelle et organisationnelle. On s'attend à ce que ces activités atténuent la stigmatisation et la discrimination associées au VIH/sida, ce qui devrait favoriser l'accès à des mesures de prévention, à un diagnostic, à des soins, à un traitement et à un soutien efficaces. Enfin, on espère ainsi réduire le taux d'infection et améliorer la qualité de vie de ceux vivant avec la maladie.
Il ne s'agit pas d'un processus linéaire. Les activités organisées dans le but d'étudier les connaissances, par exemple, peuvent également avoir une incidence sur la capacité individuelle, atténuer la stigmatisation et améliorer l'accès. De plus, de nombreuses activités, organisations et personnes, internes et externes à l'Initiative fédérale, concentrent leurs efforts vers la réalisation des mêmes objectifs.
L'Initiative fédérale réalise de solides progrès dans ses efforts visant à lutter contre le VIH/sida. De nombreux exemples de réussite sont décrits dans le présent rapport. Par exemple, on démontre que le soutien apporté par l'Initiative fédérale a mené au développement de connaissances très utiles ayant favorisé la compréhension du VIH/sida et permis de lutter contre la maladie au Canada et partout dans le monde. Le soutien fourni par l'Initiative fédérale a également aidé les chercheurs canadiens à atteindre un statut d'excellence à l'échelle internationale. De plus, les connaissances développées grâce à d'autres programmes appuyés par l'Initiative fédérale ont permis de faire avancer considérablement les programmes et les milieux de pratique de première ligne.
Des données indiquent également que la capacité individuelle et organisationnelle visant à lutter contre le VIH/sida s'est améliorée grâce aux activités de l'Initiative fédérale, surtout en matière de soutien technique et de travail communautaire. De plus, de nombreux exemples mettent en évidence les activités de renforcement des capacités, et on constate une augmentation de la capacité, principalement dans le domaine de la recherche. Les partenaires de l'Initiative fédérale ont contribué grandement à la collectivité mondiale en offrant une formation et des conseils aux organisations à l'étranger, et en participant à l'élaboration de documents conjoints en vue de faire avancer la capacité à lutter contre le VIH/sida à l'échelle mondiale. De nombreuses activités de collaboration ont eu lieu assurant la participation des intervenants ciblés.
De plus, certains exemples montrent que les activités locales ou communautaires permettent d'atténuer la stigmatisation et la discrimination. De nombreux exemples démontrent également un meilleur accès à des mesures de prévention, à un diagnostic, à des soins, à un traitement et à un soutien plus efficaces grâce aux activités de l'Initiative fédérale. Enfin, les données révèlent que la cohérence fédérale en matière de lutte contre le VIH/sida est solide, malgré l'absence de plans de travail annuels et d'exercices d'établissement des priorités.
À mesure que l'Initiative fédérale évolue, les activités doivent être améliorées en vue de maximiser les avantages offerts aux Canadiens. Premièrement, il faut renforcer la planification conjointe afin de s'assurer que les activités sont stratégiques et en harmonie avec les priorités du gouvernement du Canada et des ministères. Deuxièmement, étant donné l'éventail de connaissances développées sur la maladie et les façons de les aborder, l'Initiative doit multiplier les efforts destinés à l'échange des connaissances (y compris la recherche et la surveillance) et à leur application à la politique et à la pratique dans le but de faire avancer les mesures de santé publique dans ce domaine. Troisièmement, il existe d'autres façons d'étudier les obstacles décrits dans les premières autorisations de programme (p. ex. la pauvreté et le logement inadéquat). Enfin, les partenaires de l'Initiative fédérale devraient mettre au point d'autres mécanismes de suivi pour surveiller les activités en fonction des plans de travail et apporter des ajustements fondés sur les apprentissages. À mesure que l'Initiative fédérale évolue, le modèle logique qui explique le programme doit également évoluer ainsi que toute stratégie de mesure du rendement connexe.
Détails de la page
- Date de modification :