Rapport ministériel sur le rendement (RMR) 2007-2008

 

Activité de programme – Mesures et interventions d’urgence

Introduction

Le Canada doit être prêt à réagir aux risques pour la santé publique que posent les phénomènes et les catastrophes d’origine naturelle — inondations, séismes, incendies ou éclosions de maladies très infectieuses — ainsi que les accidents ou les actes criminels ou terroristes causant des explosions et l’émission de toxines ou d’agents biologiques. Il y a tout un défi à se préparer à n’importe quel genre d’incident majeur susceptible de comporter un risque pour la santé publique, surtout dans un environnement où fluctue le niveau de risque associé à des menaces connues et où apparaissent de nouvelles menaces. Dans de telles circonstances, le Canada doit dresser des plans afin de réagir efficacement à tout danger possible. Le Canada doit aussi donner une formation aux intervenants du secteur de la santé, coordonner les mesures prises par tous les ordres de gouvernement ainsi que maintenir des stocks suffisants de fournitures d’urgence à la grandeur du pays.

En matière de mesures et d’interventions d’urgence, les activités de l’Agence de la santé publique du Canada (« l’Agence ») respectent la troisième priorité énoncée dans le Rapport sur les plans et les priorités, à savoir renforcer l’état de préparation du Canada et sa capacité d’intervenir en cas d’urgence en santé publique, notamment une éventuelle pandémie de grippe.

La Partie III du Budget des dépenses communique un sommaire du rendement associé à cette activité de programme.

Description du programme

Loi sur la gestion des urgences (2007) …

Les ministres fédéraux sont tous tenus d’établir et de maintenir des capacités d’intervention d’urgence associées à leurs responsabilités ministérielles. L’Agence élabore des plans, des politiques et des exercices en vue de renforcer l’état de préparation afin d’affronter d’éventuelles situations d’urgence en santé publique.

L’Agence exerce la fonction de centre national afin de prévoir les menaces et/ou les complications découlant de catastrophes naturelles ou d’urgences d’origine humaine pour la santé publique et afin de s’y préparer, d’intervenir et de rétablir la situation. L’Agence applique les dispositions législatives et réglementaires de la Loi sur la quarantaine et collabore avec ses partenaires internationaux afin de repérer les éclosions de maladies émergentes partout dans le monde. Assumant un leadership au regard d’activités de surveillance, d’analyse et de gestion des risques visant à identifier et à contrer les menaces pour la santé et la sécurité des Canadiens, l’Agence travaille de concert avec Santé Canada, d’autres ministères fédéraux, les provinces et territoires, les organisations internationales et le secteur bénévole et communautaire pour identifier, développer et mettre en œuvre les priorités relatives à l’état de préparation.

L’Agence gère et appuie le développement de plans d’urgence en matière de santé pour les catastrophes naturelles et d’origine humaine, dont le plan national d’intervention en cas de grippe. L’Agence s’affaire activement à développer et à parrainer des programmes de formation portant sur la préparation aux situations d’urgence, en plus de coordonner les efforts antiterroristes pour intervenir en cas d’accidents ou d’actes terroristes présumés impliquant des substances dangereuses. Chef de file en matière de biosécurité, l’Agence est prête à fournir des services sociaux et de santé en cas d’urgence et gère la Réserve nationale de secours, qui renferme du matériel allant de trousses pour traumatismes jusqu’à 200 lits pour hôpitaux d’urgence.

Bienfaits pour les Canadiens

En se consacrant à la planification et à l’essai d’exercices et en travaillant à la négociation et à la mise en œuvre d’engagements internationaux, l’Agence a fait des progrès en ce qui touche l’atteinte du résultat prévu voulant que le Canada soit l’un des pays les mieux préparés à réagir au risque pour la santé publique que posent les catastrophes d’origine naturelle et humaine comme les éclosions de maladies infectieuses, les ouragans, les inondations, les séismes et les actes criminels ou terroristes (explosions, émission de toxines et autres).

Sous-activités de programme

L’Agence a continué d’améliorer la préparation aux situations d’urgence en santé publique, par le biais des trois sous-activités suivantes :

  • Capacité d’intervention en cas d’urgence ;
  • Services d’interventions d’urgence ;
  • Sécurité de la santé publique.

À ces dernières a été intégrée, au cours de l’exercice 2007-2008, une quatrième sous-activité : Recherche (Mesures et interventions d’urgence). Les trois sections ci-dessous englobent des comptes rendus sur les activités de recherche.

Capacité d’intervention en cas d’urgence

Description du programme

Le programme renforce les mesures d’urgence pancanadiennes par l’élaboration de plans d’opération, de processus et d’outils de planification d’urgence qui améliorent l’interopérabilité et les capacités d’intervention en situation d’urgence. Le programme est nécessaire, car il aide à protéger les Canadiens contre les catastrophes géographiques, biologiques et météorologiques d’origine naturelle ou humaine. La mise au point d’activités telles que des ateliers, des exercices sur maquette et des exercices de poste de commandement permet d’évaluer la capacité de réagir aux situations d’urgence et l’efficacité des plans et des outils de planification existants. Ainsi, l’Agence offre une formation continue adéquate aux responsables des interventions d’urgence en santé publique à l’échelon fédéral, provincial, territorial ou régional tout en préparant ce personnel à réagir adéquatement aux urgences en santé publique, y compris d’éventuelles pandémies de grippe.

Engagements

L’Agence s’est engagée à continuer d’appuyer et de consolider son service national de quarantaine.

Analyse du rendement

L’engagement a été rempli. Afin de limiter la propagation des maladies transmissibles graves et de sensibiliser tous les voyageurs aux mesures à prendre advenant l’apparition des symptômes d’une maladie, l’Agence a dispensé des services nationaux de quarantaine, par l’entremise du personnel infirmier et médical en poste dans six aéroports qui accueillent 94 % des voyageurs internationaux, soit les aéroports de Vancouver, Calgary, Toronto, Ottawa, Montréal et Halifax. Les heures de service ont été établies de façon à assurer la présence de professionnels de la santé dans ces aéroports à l’arrivée de vols internationaux. L’Agence a recruté trois agents de quarantaine supplémentaires en vue d’élargir la portée des services offerts dans les installations portuaires de Vancouver, Montréal et Halifax. De plus amples renseignements sur le sujet sont disponibles à l’adresse  http://www.phac-aspc.gc.ca/media/nr-rp/2004/quarantine-fra.php.

Autres réalisations notables de ce programme

En collaboration avec ses partenaires, l’Agence a mis au point et enrichi les évaluations des voyageurs et les processus d’échange de renseignements. Il en a résulté de meilleures évaluations des voyageurs et des interventions plus efficaces de la part des agents de quarantaine. Des renvois réguliers ont été faits par les autorités provinciales, territoriales ou régionales en matière de santé publique ou encore par les hôpitaux, les autorités aéroportuaires, les transporteurs internationaux, l’Agence des services frontaliers du Canada, les agents d’hygiène du milieu de Santé Canada ainsi que la Gendarmerie royale du Canada. D’autres renvois ont été faits vers ces différents intervenants.

En ce qui touche les mesures et interventions d’urgence, les capacités des intervenants ont progressé grâce au soutien tiré de la formation et des partenariats. En plus de formuler des conseils, les agents de quarantaine ont participé à l’élaboration de plans et de protocoles aéroportuaires d’urgence, dont bon nombre continueront d’évoluer à l’avenir. Par exemple, les agents de quarantaine de l’Agence ont aidé les autorités de l’aéroport international Pierre-Elliott-Trudeau à mettre au point, en novembre 2007, des protocoles d’intervention d’urgence pour leur établissement. Ce faisant, les agents ont cerné et documenté les rôles et responsabilités, conformément à la Loi sur la quarantaine, de même qu’enrichi le modèle décisionnel de l’aéroport.

Services d’interventions d’urgence

Description du programme

Prêts à tout : le saviez-vous ?

Créée dans les années 1960, la RNS s’inspire d’un modèle établi dans une perspective de guerre froide. Le programme a été modernisé pour satisfaire à des besoins en évolution. Il exploite une approche tous risques qui tient compte d’un éventail complet d’urgences possibles.

Le programme veille à l’entretien de la Réserve nationale de secours (RNS), qui maintient des stocks de fournitures médicales et d’équipement médical en certains points stratégiques de tout le pays, de façon à permettre des interventions rapides qui limitent les conséquences néfastes possibles, pour le Canada, de catastrophes d’origine naturelle ou humaine. En outre, le programme soutient la formation des intervenants en vue de renforcer leur capacité d’affronter les urgences. Le programme fournit des équipes d’intervention sanitaire d’urgence pour aider les provinces, les territoires et les autorités locales à dispenser des soins médicaux d’urgence lors de désastres. Par ailleurs, il exerce une coordination avec les administrations provinciales et territoriales et les autres instances fédérales en vue de gérer les mouvements de population, les évaluations médicales et, au besoin, l’isolement médical des voyageurs. La mise en quarantaine et les autres mesures de santé publique aux points de contrôle à l’entrée et à la sortie des grands aéroports — notamment l’apport de personnel — assurent une protection contre l’importation de maladies infectieuses graves sur le plan de la santé publique tout en préservant la santé des visiteurs canadiens et en évitant aux Canadiens de contracter des maladies importées.

Engagements

L’Agence a pris les engagements suivants :

  • L’organisation d’ateliers de biosécurité à niveau de confinement élevé se poursuivra.
  • L’Agence dirigera BI-EX West, qui simulera une réponse à une attaque de terrorisme biologique.
  • La Réserve nationale de secours sera modernisée.
  • Une équipe d’intervention sanitaire d’urgence (EISU) sera fonctionnelle au plus tard en juin 2007.
  • Des mesures seront prises pour assurer que le vaccin contre la fièvre jaune soit administré conformément aux normes nationales.
Analyse du rendement

L’Agence a été l’hôte d’un atelier international annuel sur la biosécurité à niveau de confinement élevé, ce qui remplit le premier engagement. À des professionnels de la biosécurité et à des exploitants et gestionnaires d’installations de confinement provenant du monde entier, l’atelier, d’une durée de cinq jours, a offert une formation axée sur les dimensions cruciales du confinement biologique. Par ailleurs, en novembre 2007, l’Agence a présidé l’atelier du Comité européen de normalisation au cours duquel 24 pays ont approuvé la toute première norme internationale relative à la biosécurité en laboratoire. Cette dernière permet l’établissement d’un système commun de gestion de la biosécurité qui minimisera les risques que font courir, par leurs activités, les laboratoires à leurs employés de même qu’à la collectivité et à l’environnement. Les laboratoires du monde entier se conformeront à cette norme.

Comme prévu par le deuxième engagement, l’Agence a orchestré le déroulement de BI-EX West, un ensemble comptant deux exercices sur maquette et un essai sur le terrain, tous conçus pour améliorer la capacité de réaction des organisations en cas d’attentat terroriste biologique. L’essai sur le terrain a eu lieu en octobre 2007 en Colombie-Britannique, et il prévoyait le prélèvement d’échantillons sur place, leur transport au Laboratoire national de microbiologie, la réalisation d’analyses en laboratoire ainsi que la conduite d’une enquête et d’analyses médico-légales. Par ailleurs, dans le cadre des exercices, les participants de différentes sphères de compétence se sont préparés à coopérer pour réagir à un possible attentat terroriste de nature zoonitique. Par sa conception, BI-EX West visait à permettre à l’Initiative de recherche et de technologie chimique, biologique, radionucléaire et explosive du Canada de vérifier la réponse canadienne à ce genre de menace.

Le troisième engagement a été rempli. L’Agence a enrichi la RNS, qui a la capacité de distribuer des fournitures médicales partout au Canada dans un délai de 24 heures, tous les jours 24 heures sur 24. De plus, l’Agence a mis à jour les stocks dont la date de péremption était imminente ainsi qu’augmenté le nombre de doses et de médicaments en stock, y compris les médicaments antiviraux comme ceux devant servir lors d’une pandémie de grippe. La RNS a exécuté diverses commandes, dont l’envoi de fiches d’inscription à Fort McMurray (Alberta) et l’acheminement de 95 civières, 404 lits d’hôpital et 1 000 couvertures en Saskatchewan — dans les deux cas à la suite d’urgences causées par des inondations — de même que la distribution de 660 unités de Tamiflu en Saskatchewan à l’intention de professionnels chargés d’abattre des poulets exposés au virus de la grippe aviaire. Par ailleurs, en prévision d’une possible pandémie, la RNS a fait l’acquisition de fournitures, d’antibiotiques, d’antiviraux, de meilleurs gants de nitrile ainsi que d’appareils d’essai d’ajustement des masques munis d’un filtre N-95. La RNS a aussi assuré une gestion logistique au Bureau national des équipes d’intervention sanitaire d’urgence (BNEISU), à l’appui de ses fonctions d’approvisionnement, de stockage et de transport d’équipement et de fournitures. De plus amples renseignements sur la RNS sont disponibles à Centre de mesures et d'interventions d'urgences - Rapport des activités 2006 (Document PDF).

Pour se préparer à une éventuelle pandémie de grippe, l’Agence a mené des consultations auprès des professionnels et du public concernant le recours aux antiviraux. Ces consultations fourniront des renseignements utiles aux gouvernements quant au meilleur usage à faire des antiviraux à des fins de traitement, compte tenu de nombreuses considérations, y compris l’examen scientifique des données probantes. Ainsi, les Canadiens pourront tous recevoir les mêmes traitements lors d’une pandémie26. En outre, le Groupe de travail sur la prophylaxie antivirale a examiné les considérations pertinentes, y compris les observations scientifiques, et formulé des recommandations quant au recours aux antiviraux à des fins de prophylaxie lors d’une pandémie. Ces recommandations sont en instance d’approbation par le Conseil du Réseau pancanadien de santé publique et le Conseil des sous-ministres de la Santé.

D’importants progrès ont été enregistrés au regard du quatrième engagement, qui a été partiellement rempli. Les catastrophes ont des répercussions qui, pour les systèmes de santé, se traduisent souvent par lourdes exigences concernant le maintien de la prestation des soins quotidiens ainsi que l’intensification des traitements d’urgence pour les victimes. Au Canada, en cas de catastrophe, les provinces et les territoires ont la possibilité de s’entraider ou de faire appel au gouvernement fédéral.

Les EISU sont des équipes multidisciplinaires qui sont mobilisées pour réagir aux situations d’urgence en misant sur les effectifs de médecins et de professionnels des interventions d’urgence en poste dans les établissements fédéraux, provinciaux et locaux, dans les organisations non gouvernementales et dans les cabinets privés. Chaque équipe a reçu la formation et possède l’équipement requis pour traiter les maladies ou les blessures causées par des catastrophes naturelles, des explosions ou de graves accidents chimiques, biologiques ou radionucléaires. En outre, chaque équipe réunit des membres qui, à la demande d’une province ou d’un territoire, peuvent être déployés en tout point du Canada dans un délai de 12 à 24 heures. Lors d’un déploiement, toute équipe dispose de fournitures suffisantes pour être autosuffisante, sans ravitaillement, pour une période maximale de 72 heures.

L’Agence a mené des exercices d’urgence ou participé à de tels exercices. L’un de ces derniers, CADEOUS MAJOR 07, était d’une envergure et d’une complexité sans précédent au Canada. D’une durée de trois jours, l’événement a eu lieu en Ontario en novembre 2007, au terme d’un partenariat conclu entre l’Agence et le Programme de recherche et sauvetage en milieu urbain à l’aide d’équipement lourd (RSMUEL) de Sécurité publique Canada. Pour l’occasion, flanquée de quatre équipes de RSMUEL, la première EISU du Canada a fait front commun avec l’Équipe des services médicaux d’urgence (ESMU) et l’Équipe provinciale d’intervention en cas d’urgence de l’Ontario. Sous la direction de l’équipe de RSMUEL de la Ville de Toronto (Canada Task Force 3), l’exercice s’est déroulé dans un hôtel désaffecté de Toronto. Le scénario prévoyait une explosion simulée dans un complexe de bureaux achalandé accessible par une allée pour piétons. Plus de 300 « victimes » devaient être secourues et recevoir des soins médicaux. La simulation a permis à l’EISU d’évaluer son degré d’interopérabilité avec l’ESMU de l’Ontario. Ainsi, des pratiques médicales de catastrophe pourront être élaborées en prévision de véritables situations d’urgence.

Le cinquième engagement a été rempli. L’Agence a mis en œuvre un nouveau processus provisoire de désignation qui a servi à renouveler la désignation de l’ensemble des centres de vaccination contre la fièvre jaune. De plus, l’Agence a publié et diffusé le nouveau certificat international de vaccination ou de prophylaxie de même que les outils qui s’y rattachent. Tout Canadien qui se fait vacciner dans un centre de vaccination désigné contre la fièvre jaune recevra le nouveau certificat, qui facilitera les déplacements internationaux vers des pays exigeant ce document. En 2007-2008, le nombre de centres de vaccination désignés contre la fièvre jaune desservant les Canadiens a crû de 10 %.

Autres réalisations notables de ce programme
Capacités d’interventions d’urgence

Pour que les efforts que déploie le secteur de la santé en matière de mesures et d’interventions d’urgence se rattachent au Cadre de sécurité civile du gouvernement du Canada, l’Agence maintient un rapport direct avec Sécurité publique Canada. Ainsi, une fonction exécutive de liaison a été établie en permanence avec cet organisme dans le but de resserrer les liens qui existent, sur le plan des politiques, des programmes et des interventions d’urgence, entre le Système national de gestion des situations d’urgence sanitaire de l’Agence, d’une part, et le Système national d’intervention en cas d’urgence, d’autre part.

Quelques faits à propos de l’Agence ...

L’Agence a recueilli, auprès du ministère des Affaires étrangères et du Commerce international, de l’information sur les installations fédérales à niveau de sécurité élevé, pour intégration au rapport annuel sur les mesures de confiance de la Convention sur les armes biologiques et à toxines. De plus, l’Agence a géré le Programme d’aide en cas d’urgence, assuré la coordination de quinze équipes nationales et procédé à la mise à jour des plans. Pour obtenir d’autres renseignements sur la Convention, veuillez visiter le site Web Biological and Toxin Weapons Convention (BTWC)

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L’Agence a coordonné et soutenu les activités du Groupe d’experts en mesures et interventions d’urgence, du Conseil des directeurs responsables de la gestion des urgences sanitaires (effectifs provinciaux et territoriaux chargés de la santé, des catastrophes et des services sanitaires d’urgence) et du Conseil des directeurs des services sociaux d’urgence. Par ailleurs, en plus de coordonner et de soutenir les efforts déployés par des organisations non gouvernementales nationales, l’Agence a créé des réseaux servant à diffuser des renseignements et des pratiques exemplaires utiles au renforcement de la résilience et de l’aide aux populations vulnérables lors de catastrophes. Un forum national, organisé en vue d’établir un consensus, s’est conclu par l’acceptation d’un cadre national de mesures d’urgence qui constituera une ligne directrice fondamentale en matière d’élaboration de programmes dans le secteur au Canada. Convoqué une fois l’an, ce forum constitue le principal événement au cours duquel des délégués du gouvernement fédéral et des gouvernements provinciaux et territoriaux peuvent défendre des initiatives clés relatives aux politiques et programmes de mesures d’urgence au Canada.

Au Groupe de travail d’experts chargés de coordonner les opérations sanitaires liées aux préparatifs en vue d’une pandémie, l’Agence a offert une aide pour orchestrer les principales mesures et interventions d’urgence de nature opérationnelle que comportent les plans établis en vue d’une éventuelle pandémie. Conformément aux engagements qu’elle a pris auprès du Réseau pancanadien de santé publique, l’Agence a continué d’octroyer un financement et d’exercer des fonctions de secrétariat à l’appui des travaux des groupes d’experts et des conseils.

L’une des priorités du Réseau pancanadien de santé publique consiste à mettre au point un système national de gestion des incidents dans le domaine de la santé, et un bureau fédéral-provincial-territorial a été créé pour poursuivre les travaux en ce sens. On a entrepris d’élaborer des protocoles-cadres en vue de faciliter et de coordonner les communications, l’identification des décisions, le partage de l’information, les demandes d’entraide ainsi que les cycles annuels de planification des incidents. Enfin, avec le concours des provinces et des territoires, l’Agence a défini les éléments essentiels du Système national de gestion des situations d’urgence sanitaire de même que les protocoles opérationnels névralgiques du Système national de gestion des incidents dans le domaine de la santé. Ces systèmes devraient tous deux s’harmoniser avec le Règlement sanitaire international de l’Organisation mondiale de la santé (OMS).

Biosécurité

Des laboratoires qui voyagent !

À l’automne 2007, l’Agence a dépêché deux équipes de scientifiques en République démocratique du Congo afin d’aider ce pays à combattre l’éclosion du virus d’Ebola. Dans la région touchée, le personnel provenant du Laboratoire national de microbiologie de Winnipeg a mis sur pied un laboratoire mobile, chargé d’appuyer les efforts visant à contenir la propagation de l’épidémie. De plus, le personnel a procédé à des diagnostics accélérés permettant de distinguer des maladies ayant des symptômes semblables, de façon à ce que les personnes atteintes du virus d’Ebola reçoivent des traitements et soient mises en quarantaine afin de réduire le risque de transmission.

Mondialement reconnue pour son expertise en matière de sécurité biologique en laboratoire, l’Agence est l’un des cinq centres de collaboration en biosécurité désignés par l’OMS. Elle a dispensé une formation à plus de dix-huit pays africains dans le cadre d’un atelier de mobilisation d’une semaine portant sur la biosécurité. En outre, en qualité de responsable de la mise en œuvre du Règlement sur l’importation des agents anthropopathogènes, elle a délivré quelque 2 000 permis d’importation permettant l’entrée au Canada de tels agents, destinés à des laboratoires agréés. L’Agence a publié les Lignes directrices en matière de biosécurité en laboratoire27, dont elle continue d’assurer la mise à jour. Ces lignes directrices prévoient l’adoption, par les laboratoires canadiens, de pratiques exemplaires qui contribuent à protéger la santé des travailleurs, des collectivités et de l’environnement. De plus, l’Agence a exercé une surveillance portant sur toute fuite accidentelle de substances biologiques provenant d’installations certifiées ou non certifiées ainsi que sur tout cas d’infection contractée en laboratoire.

Afin d’uniformiser les capacités de détection et de diagnostic relatives aux situations d’urgence en santé publique, le Bureau de la sécurité des laboratoires a offert de multiples séances de formation au personnel de laboratoire, ce qui a contribué à renforcer la capacité d’essai des laboratoires canadiens exploités par l’Agence.

Système du Centre des opérations d’urgence

L’Agence a conclu des protocoles d’accord avec ses partenaires internationaux, dont l’OMS et les partenaires européens ayant participé aux activités du Centre des opérations d’urgence du portefeuille de la santé qu’administre l’Agence. Conformément à ces protocoles, chaque programme a pu établir des liens avec ses partenaires internationaux respectifs. Mises en œuvre en février 2008, les procédures et méthodes opérationnelles prévoient notamment la conduite d’essais de connectivité avec les partenaires étrangers. Les expériences de communication entre le Canada et les États-Unis ont été élargies pour intégrer le Mexique. En outre, les États-Unis se sont engagés à élaborer et à implanter un processus de communication.

L’Agence a entrepris la mise en œuvre d’un logiciel modulaire de gestion des situations d’urgence nommé E-Team. Ce dernier permet à une équipe de gestion des situations d’urgence d’attribuer des tâches aux utilisateurs ainsi que de formuler et faire connaître des plans d’action et des documents de référence connexes. De plus, le logiciel aide les utilisateurs à examiner le lieu, le déroulement et l’état de tout incident. En avril 2007, le produit de base et le logiciel E‑Team avaient été installés au Centre des opérations d’urgence, où l’outil sert au suivi de l’information lors de situations faisant l’objet d’interventions.

Sécurité de la santé publique

Description du programme

Par le biais du Réseau mondial d’information en santé publique (RMISP), ce programme recueille et diffuse des renseignements sur les phénomènes de santé publique qui surviennent au pays et à l’étranger, à l’intention des représentants du Canada et de l’Organisation mondiale de la santé. Le programme surveille l’évolution des maladies importées ainsi que l’éclosion, à l’extérieur des frontières, de problèmes de santé susceptibles d’avoir des conséquences néfastes sur le Canada et sa population. Avec le concours de Santé Canada et de Sécurité publique Canada, le programme veille à coordonner la lutte contre les actes terroristes perpétrés au moyen d’armes chimiques, biologiques, radioactives ou nucléaires. De plus, le programme mise sur le système du Centre des opérations d’urgence de l’Agence pour assurer l’efficacité et la coordination des interventions lors de situations d’urgence, au Canada et à l’étranger.

Engagements

L’Agence a pris les engagements suivants :

  1. L’apport de ressources (humaines) aux activités du Réseau mondial d’alerte et d’action en cas d’épidémie (RMAAE) sera maintenu, et l’Agence continuera de soutenir ce réseau avec énergie. Cela comprend l’envoi d’experts pour faire partie d’équipes internationales, en réponse aux demandes d’aide du RMAAE pour lutter contre des éclosions d’intérêt international.
  2. L’Agence travaillera de façon active à la mise en œuvre du Règlement sanitaire international.
  3. Des experts seront fournis à l’Initiative de protection de la santé mondiale (IPSM).
Analyse du rendement

Les engagements ont tous été remplis avec succès. En plus d’être un grand défenseur du RMAAE, l’Agence a continué de fournir des ressources humaines pour participer aux activités de ce réseau.

L’Agence a commencé à déployer de grands efforts en vue de la mise en œuvre du Règlement sanitaire international. Les premières mesures ont permis de doter le système du Centre des opérations d’urgence de l’Agence d’une capacité de fonctionnement ininterrompue, ce qui constitue une exigence d’observation du Règlement sanitaire international. La structure envisagée propose que le Centre des opérations d’urgence du portefeuille de la santé dispose de fonctions de surveillance et de production de rapports sur les incidents tous les jours 24 heures sur 24, de fonctions de connaissance des situations — y compris une capacité intégrée d’évaluation complète des risques — ainsi que de fonctions de gestion des phénomènes touchant la santé publique qui permettent à l’Agence (par l’entremise de son équipe de gestion des situations d’urgence) d’exercer un leadership éclairé, à l’appui d’une coordination efficace des interventions déployées à la suite d’événements ayant des répercussions sur le plan de la santé publique. La prestation de services 24 heures par jour est une étape importante menant à l’observation, d’ici 2012, du Règlement sanitaire international.

En plus de continuer de jouer un rôle de chef de file au Canada, l’Agence a offert son savoir-faire à l’IPSM, ce qui remplit avec succès le troisième engagement. Au cours de l’exercice, le Canada a collaboré à une enquête réalisée par le Groupe de travail sur la protection de la santé mondiale de l’IPSM, soumettant — par le biais de l’Agence et en qualité de membre du groupe de travail chargé de la gestion et de la communication des risques — un questionnaire aux pays participants pour qu’ils formulent une évaluation stratégique des menaces et des risques associés aux dangers d’ordre chimique, biologique, radiologique ou nucléaire.

Autres réalisations notables de ce programme

Quelques faits à propos de l’Agence ...

Des données probantes tendent à démontrer la valeur du RMISP. Ainsi, une étude réalisée par l’OMS conclut qu’en 2001 et 2002, le RMISP a été à l’origine d’environ 40 % des alertes rapides relatives à l’éclosion de maladies dans le monde (source : Rapport de mai 2008 de la vérificatrice générale du Canada, chapitre 3).

Au moyen du RMISP, l’Agence a continué de fournir aux représentants du Canada et de l’OMS des renseignements exacts et opportuns sur les phénomènes touchant la santé publique, au pays ou à l’étranger. Le RMISP est désormais en service tous les jours 24 heures sur 24. En outre, l’Agence a entrepris d’assurer un fonctionnement dans une huitième langue : le Portugais. Les renseignements sont présentement fournis en anglais, en français, en russe, en espagnol, en chinois, en persan, en arabe et en portugais, ce qui dépasse les six langues ayant cours à l’OMS. Le RMISP compte maintenant 200 utilisateurs inscrits, dont de grands clients internationaux comme l’OMS et l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture.

Conformément au plan d’action mondial de l’OMS, l’Agence a agi pour accroître l’offre de vaccins contre la grippe pandémique. En outre, l’Agence s’affaire à mettre en œuvre un plan nord-américain de préparation à la grippe aviaire et à la grippe pandémique. En août 2007, les dirigeants du Canada, des États-Unis et du Mexique ont approuvé ce plan qui, bien au delà des questions de santé animale, aborde le transport et les autres dossiers frontaliers de même que la protection des infrastructures essentielles, dans le but de réduire autant que possible les perturbations sociales et économiques à l’échelle du continent. La mise en œuvre du plan assurera, en cas de pandémie, la cohérence des interventions et des plans déployés dans toute l’Amérique du Nord.

26 http://www.phac-aspc.gc.ca/influenza/antiviralprev-fra.php#ekos

27 http://www.phac-aspc.gc.ca/ols-bsl/lbg-ldmbl/index-fra.php

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