ARCHIVÉ : Addendum : Rapport sur les options pour la gestion de la Réserve nationale d'antiviraux
Addendum (19 juin 2009)
L’émergence au Canada du nouveau virus de l’influenza H1N1 (grippe porcine chez l’être humain) en avril 2009 a exigé une préparation en vue de l’utilisation possible d’antiviraux provenant de la Réserve nationale d’antiviraux (RNA) et de la nécessité éventuelle d’une capacité de pointe assurée par le Système de la réserve nationale d’urgence (SRNU). Malgré l’absence d’une décision fédérale-provinciale-territoriale pour déployer officiellement la RNA afin de lutter contre le nouveau virus, certaines provinces et territoires se sont servis des antiviraux contenus dans leurs réserves dans le cadre de leurs interventions de santé publique en s’appuyant sur des considérations locales et sur les déclencheurs de mise en place respectifs. Plusieurs problèmes de gestion des réserves d’antiviraux sont survenus qui méritent d’être mentionnés dans cet addendum. Les principaux problèmes concernaient l’acquisition d’antiviraux supplémentaires, la conversion précoce en gélules de l’oseltamivir en vrac, la mise en place préalable des antiviraux dans les collectivités éloignées et la clarification des déclencheurs pour la dissémination de la RNA. Le 11 juin 2009, une pandémie de phase 6 a été déclarée par l’Organisation mondiale de la Santé ce qui a causé des répercussions pour la RNA puisque le déclencheur pour la dissémination des antiviraux provenant de la réserve nationale est la déclaration d’une phase 6 (annexe E, PCLPISS). Nous terminons cet addendum par les recommandations que nous soumettons à l’étude des gouvernements FPT afin de favoriser une préparation opportune et optimale en vue d’un retrait plus important des réserves d’antiviraux FPT.
Nouveaux achats d’antiviraux
En réponse à l’éclosion, certaines provinces et territoires ont décidé de se procurer des antiviraux supplémentaires dans le but de compléter la Réserve nationale d’antiviraux (RNA) dans leur territoire et/ou d’intensifier leurs plans d’acquisitions afin de tenir compte des récentes recommandations à l’égard de la composition ou de s’attaquer aux provisions en voie de péremption actuellement contenues dans la RNA. Le 29 avril 2009, l’ASPC a pris la décision de se procurer, auprès de GSK, 5,7 millions de doses supplémentaires de zanamivir (RelenzaMD) afin de suppléer les provisions existantes dans le Système de la réserve nationale d’urgence (SRU). Ces antiviraux, qui sont destinés à assurer une capacité de pointe pour les provinces et les territoires au moment d’une pandémie, devraient être livrés au milieu ou à la fin du mois de juillet 2009. Depuis ce temps, les provinces et les territoires ont fait part de leurs inquiétudes quant à la disponibilité insuffisante de zanamivir sur le marché privé (pharmacies et hôpitaux) en raison des restrictions imposées par GSK sur les ventes. En réponse aux craintes exprimées par l’ASPC, GSK a toutefois examiné et revu sa politique interne et la société s’attend à être en mesure d’obtenir des quantités supplémentaires de zanamivir afin de parer aux pénuries dans le marché des hôpitaux et des pharmacies. L’ASPC a informé GSK de sa disposition à retarder la réception d’une quantité maximale de 2,5 millions de doses de zanamivir, qui seraient déviées vers le marché privé afin d’en accélérer la disponibilité dans ce marché, et l’ASPC collaborera avec GSK en vue de faciliter une répartition équitable, à l’aide du réseau de distribution existant de GSK, entre les provinces et les territoires où un approvisionnement insuffisant a été décelé.
Oseltamivir en vrac
En avril 2009, l’ASPC a également pris la décision d’entamer rapidement le processus qui consistait à convertir en gélules son approvisionnement d’oseltamivir en vrac du SRNU entreposé en Suisse. Comme ce processus s’étale sur six mois, à partir de la demande de conversion jusqu’à l’expédition des gélules, il a été jugé prudent de faire en sorte que cet approvisionnement soit disponible avant l’arrivée de la pandémie afin d’assurer une capacité de pointe pour les provinces et les territoires. Ces gélules devraient être livrées à l’automne. Il y a des provinces et des territoires, comme le Manitoba, qui ont choisi de convertir leur approvisionnement en vrac en gélules plus tôt que prévu. Des provinces et des territoires, comme l’Ontario et Terre-Neuve, maintiennent leur calendrier de conversion initial, car il a été établi pour le début de l’hiver et ils s’attendent à ce que les approvisionnements existants soient suffisants d’ici ce temps-là. D’autres provinces ou territoires n’ont pas fait d’achats en vrac.
Mise en place préalable des antiviraux
Comme le traitement à l’aide d’antiviraux est recommandé dans les 48 heures qui suivent l’apparition des symptômes, certaines collectivités éloignées et isolées peuvent désirer qu’un approvisionnement soit mis en place avant l’arrivée d’une pandémie de grippe. Par exemple, le Yukon a décidé de déployer les antiviraux au début de l’éclosion de l’influenza H1N1 pour 13 collectivités rurales. D’autres provinces et territoires, c’est-à-dire le Québec, l’Ontario, la Saskatchewan, le Nouveau-Brunswick, le Manitoba, Terre-Neuve et la Colombie-Britannique, ont également mis en place ou déployé des antiviraux dans des dépôts éloignés ou auxiliaires afin d’en faciliter l’accès rapide.
Clarification de l’utilisation ou des déclencheurs de la RNA et du SRNU
La diffusion de l’annexe E « Utilisation des médicaments antiviraux durant une pandémie » dans le Plan canadien de lutte contre la pandémie d’influenza est survenue au moment de l’éclosion. L’annexe E définit le but des provisions de la RNA et du SRNU ainsi que leurs utilisations prévues. L’éclosion a fait ressortir la nécessité de clarifier les destinataires des réserves (admissibilité) ainsi que les déclencheurs ou les mécanismes pour l’utilisation de ces provisions. Il a été convenu que la RNA est censée être utilisée par tous les Canadiens, y compris les personnes qui habitent dans une réserve des Premières nations et les populations qui relèvent de la compétence fédérale, comme les détenus, les fonctionnaires, etc., pourvu qu’elle soit employée dans des buts qui sont compatibles avec les politiques FPT, comme il est indiqué dans le Plan et ses annexes ainsi que dans les recommandations de principe sur l’utilisation des antiviraux à des fins de prévention. Les antiviraux du SRNU sont destinés à assurer une capacité de pointe afin de faciliter les efforts des provinces et des territoires pour gérer une pandémie d’influenza ou une grippe aviaire. La distribution des antiviraux à partir du SRNU, de même que le mécanisme prévu pour cette demande, doit faire l’objet d’une discussion plus approfondie.
Points en litige
- Tous les gouvernements FPT ont une capacité de gestion de l’inventaire des réserves afin de surveiller la quantité d’antiviraux accumulée dans la RNA et le SRNU. Il faut évaluer la capacité actuelle pour une surveillance en temps réel (rapide) de la quantité d’antiviraux qui reste ainsi que le niveau, c’est-à-dire à l’entrepôt, à l’échelle régionale, à l’emplacement local ou au site de distribution, que cette surveillance couvre présentement. Les renseignements sur la vitesse à laquelle les antiviraux accumulés dans la RNA s’épuisent aideront à déterminer si des pénuries pourraient survenir, et à quel moment, et s’il y a lieu de revoir les recommandations nationales pour l’utilisation des antiviraux en fonction de l’épidémiologie et des preuves scientifiques. Ces renseignements sont également indispensables pour aider à éclairer le SRNU par rapport à sa répartition des antiviraux afin d’assurer une capacité de pointe pour les provinces et les territoires.
- En collaboration avec les provinces et les territoires, l’ASPC est en voie de dresser une stratégie de répartition équitable par le SRNU aux provinces et aux territoires à mesure que leurs approvisionnements dans la RNA s’amenuisent. GSK s’affaire au plan de mise en œuvre pour assurer une distribution équitable du RelenzaMD au sein du marché privé où l’approvisionnement est insuffisant.
- La réserve existante contient des antiviraux qui sont presque périmés. Les gouvernements FPT sont en train de prendre des décisions sur la gestion des produits périmés, en les remplaçant, en les conservant et en les soumettant à des tests de stabilité ou en les échangeant.
- Des provinces et des territoires songent à se procurer, ou se sont procuré, des antiviraux supplémentaires et/ou de la poudre pour une suspension liquide pour les personnes qui sont incapables d’avaler des gélules. Dans le passé, cette option n’a pas été retenue dans les recommandations nationales en raison de sa durée de conservation moins longue et de son entreposage encombrant.
- Les provinces et les territoires sont préoccupés par la rareté du RelenzaMD sur le marché privé pour le traitement de la grippe saisonnière ainsi que par la difficulté à se procurer des inhalateurs pour le RelenzaMD entreposés séparément. Le besoin d’inhalateurs supplémentaires (un inhalateur ou une série de traitements est actuellement offert) a été soulevé par une province, car ils peuvent s’avérer nécessaires dans certaines circonstances, notamment pour remplacer un inhalateur perdu ou abîmé. D’autres provinces et territoires peuvent avoir des demandes similaires pour des inhalateurs supplémentaires.
- Il est apparu évident, pendant l’éclosion de l’influenza H1N1, que la nécessité de prendre un engagement national à l’égard de l’utilisation et de la gestion convenues des provisions nationales et d’exercer une surveillance des utilisations ou des pratiques internationales est importante et qu’elle devrait être maintenue. Dans le présent rapport, le Groupe de travail recommande qu’un réseau ou qu’un comité FPT permanent continue d’aborder les problèmes liés aux pratiques exemplaires de gestion et de contrôle des réserves. Cela dit, le mandat du Groupe de travail sur la gestion de la réserve d’antiviraux (GTGRAV) a pris fin, selon son cadre de référence.
Recommandations du GTGRAV pour la planification à court terme :
- Que la capacité à surveiller rapidement la vitesse à laquelle la RNA et le SRNU diminuent soit établie le plus tôt possible et qu’un plan pour communiquer un résumé de l’information à l’échelle nationale soit dressé d’ici l’automne 2009. Une exploration des mécanismes existants et une entente sur un processus simple pour les signalements à l’échelle nationale seront réalisées par les membres du Groupe de travail sur la gestion de la réserve d’antiviraux.
- Que le mandat du Groupe de travail sur la gestion de la réserve d’antiviraux soit prolongé pour une autre année afin de continuer de s’attaquer aux problèmes nouveaux qui concernent les approvisionnements d’antiviraux, comme la mise sur pied d’une stratégie nationale pour les antiviraux (le déploiement), la détermination du déclencheur pour la dissémination des provisions et les problèmes de communication dans le contexte de la pandémie de l’influenza H1N1 actuelle.
- Que les gouvernements FPT continuent de collaborer et de travailler afin d’assurer un approvisionnement adéquat de provisions d’antiviraux et de préparer un déploiement rapide, de manière à inclure, sans s’y limiter, les points suivants :
- déterminer la nécessité immédiate de se procurer des antiviraux afin de remplacer les provisions existantes et/ou d’atteindre les cibles nationales, c’est-à-dire l’amantadine;
- faire une évaluation continue des capacités d’entreposage actuelles et futures;
- envisager la conversion précoce en gélules de l’oseltamivir en vrac sous forme de poudre;
- étudier la possibilité que les provinces et les territoires se procurent de l’oseltamivir en poudre pour une suspension liquide réservée à un usage à court terme (Terre-Neuve et le Nunavut ont fait des achats);
- travailler avec les fabricants et les provinces et territoires qui ont adhéré au Programme d’échange afin de déterminer la capacité à poursuivre le Programme et à respecter les délais convenus;
- mettre en place tous les antiviraux presque périmés de manière à les utiliser en premier;
- songer à déployer à l’avance les antiviraux (sorte, quantité) dans les collectivités éloignées et isolées;
- confirmer qu’il y a des approvisionnements adéquats de RelenzaMD dans le marché privé pour répondre aux besoins cliniques actuels et assurer une distribution équitable aux provinces et territoires qui sont en pénurie;
- explorer davantage la possibilité de se procurer des inhalateurs séparément du médicament pour les provinces ou les territoires qui désirent en accumuler une quantité supplémentaire;
- faire une évaluation permanente, à l’échelle provinciale, territoriale et nationale, de l’état (quantité) de la RNA;
- aborder les autres problèmes liés à la gestion des réserves qui surgissent
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