ARCHIVÉ - Actualités en bref pour maladies infectieuses - le 2 mars 2012

 

Relevé des maladies transmissibles au Canada
RMTC Hebdomadaire

Éclosion d’infections aigües au virus de l’hépatite B associée à des soins podiatriques dans un établissement de soins psychiatriques de longue durée

Contexte Des mesures efficaces existent pour prévenir la transmission du virus de l’hépatite B (VHB) découlant des soins de santé; toutefois, des éclosions surviennent encore. En 2008, le Los Angeles County Department of Public Health a signalé une éclosion des infections au VHB chez des patients dans les établissements de soins psychiatriques de longue durée.

Méthodes
Les résidents ont été soumis à un test sérologique visant le VHB et ont été classés comme étant infectés gravement, de manière chronique, susceptibles de l’être ou immunisés. Les personnes résidant dans l’établissement en 2008 avaient participé à une étude de cohorte rétrospective en vue de déterminer les facteurs de risque pour l’infection aigüe au VHB. Nous avons évalué les pratiques de lutte contre l’infection au sein de l’établissement.

Résultats Neuf des 81 résidents (11 %) ayant participé à l’étude de cohorte présentaient une infection aigüe au VHB. Cinq des 15 résidents (33 %) recevant des soins podiatriques la même journée ont par la suite développé une infection aigüe (ratio du taux, 4,33; intervalle de confiance à 95 %, 1,18-15,92). Les observations de contrôle de l’infection du podiatre-conseil ont révélé des possibilités de contamination croisée à travers les instruments souillés par du sang. D’autres modes potentiels de transmission par les soins de santé ou par des comportements à risque ont également été déterminés. Les résidents se sont vus offrir un vaccin contre le VHB, et les recommandations de lutte contre l’infection ont été mises en oeuvre par le podiatre et l’établissement.

Conclusions
Sur les divers modes de transmission potentiels déterminés, l’exposition au VHB durant le traitement de podiatrie constituait probablement le mode prédominant de transmission durant cette éclosion. Les établissements de soins de longue durée devraient assurer la conformité avec les normes en matière de contrôle des infections chez le personnel et les fournisseurs de soins de santé offrant des consultations.

Source : American Journal of Infection Control February 2012, Volume 40, Issue 1, Pg. 16-21 (en anglais seulement)

Enquête sur une nouvelle souche émergente du staphylocoque

En faisant appel au séquençage du génome et à la surveillance des ménages, les scientifiques du National Institutes of Health (NIH) et leurs collègues du Columbia University Medical Center et de la St. George's University de Londres ont réuni de l’information sur la manière dont un nouveau type émergeant de la bactérie Staphylococcus aureus s’est adapté pour se transmettre plus facilement chez les êtres humains. Leur nouvelle étude souligne la nécessité de faire preuve de vigilance dans la surveillance de S. aureus. Une souche du S. aureus résistant à la méthicilline (SARM) connue sous le nom de SARM associée au bétail (ST398) est à l’origine d’infections graves chez les individus en Europe qui sont en contact étroit avec les cochons; la bactérie ne se transmet toutefois pas aisément d’une personne à une autre. Plus récemment, une variante de la SARM associée au bétail (ST398) qui est actuellement sensible à la méthicilline a émergé comme étant une cause majeure à l’origine des infections associées à la communauté dans plusieurs pays, notamment aux États-Unis, au Canada et en Chine. La nouvelle souche contamine principalement la peau et les tissus mous, mais elle peut occasionner une maladie plus grave. Sur la base d’échantillons prélevés auprès de 332 ménages dans le Nord de Manhattan à New York, les scientifiques ont déterminé que cette nouvelle souche, appelée ST398-NM, se transmet efficacement d’une personne à une autre - à la différence des caractéristiques liées à la transmission de la souche associée au bétail. En analysant et en comparant les génomes de la SARM associée au bétail ST398 et ST398-NM, l’étude, réalisée par Anne-Catrin Uhlemann, M.D., Ph. D., à Columbia, a enregistré plusieurs moyens grâce auxquels la bactérie s’est adaptée à ses hôtes. À titre d’exemple, ils ont appris que la souche adaptée à l’humain (ST398-NM) contient des gènes d’évasion immunitaire propres à l’être humain, à la différence de la souche adaptée au bétail. L’étude a également révélé que la souche ST398-NM adhère bien à la peau humaine, augmentant ainsi sa capacité à coloniser et infecter les personnes. Les auteurs de l’étude avancent qu’il est possible que la souche ST398-NM se manifestant dans le Nord de Manhattan puisse acquérir des gènes renforçant sa résistance à la méthicilline. Les scientifiques au NIH National Institute of Allergy and Infectious Diseases et leurs collègues prévoient de continuer la surveillance de la souche ST398 à l’échelle mondiale, en portant une attention toute particulière aux adaptations moléculaires. Leurs travaux promettent de contribuer à la mise au point d’un nouveau diagnostic et de nouvelles stratégies de surveillance pour lutter contre cet agent pathogène émergeant.

Source : Medical News Today March 1, 2012 (en anglais seulement)

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