ARCHIVÉ - Actualités en bref pour maladies infectieuses - le 9 novembre 2012
RMTC Hebdomadaire
Relevé des maladies transmissibles au Canada
Chute de la prévalence du virus du papillome humain à la suite d'un programme de vaccination à l'échelle nationale
Contexte. En avril 2007, l'Australie est devenue le premier pays à mettre en place un programme national de vaccination contre le papillome humain financé par le gouvernement. Les chercheurs ont évalué les répercussions du programme sur la prévalence de l'infection par le virus du papillome humain (VPH) associé à certains génotypes au moyen d'une deuxième enquête menée auprès de femmes dans des services cliniques.
Méthodes. Une comparaison a été effectuée entre la prévalence génétique du virus du papillome humain chez les femmes âgées de 18 à 24 ans dans les cliniques de planification familiale avant l'introduction du vaccin (2005-2007) et la prévalence du virus chez les femmes du même groupe d'âge après l'introduction du vaccin (2010-2011). Les mêmes stratégies de recrutement et d'essai ont été utilisées pour les deux ensembles d'échantillons et les comparaisons ont été rajustées pour tenir compte des variables confusionnelles potentielles.
Résultats. La prévalence des génotypes de VPH (6, 11, 16 et 18) était considérablement inférieure dans l'échantillonnage réalisé après la vaccination que dans celui effectué avant la vaccination (6,7 % contre 28,7 %; P < 0,001), et la prévalence observée chez les femmes vaccinées et non vaccinées était moindre que celle constatée chez la population avant que le vaccin ne soit introduit (5 % [taux de risque ajusté = 0,11; intervalle de confiance à 95 % : 0,06 à 0,21] et 15,8 % [taux de risque ajusté = 0,42; intervalle de confiance à 95 % : 0,19 à 0,93] respectivement). Une prévalence légèrement inférieure des génotypes oncogéniques de VPH non contenus dans le vaccin a également été constatée chez les femmes vaccinées (30,8 % contre 37,6 %; taux de risque ajusté = 0,68; intervalle de confiance à 95 % : 0,46 à 0,99).
Conclusions. Quatre ans après le lancement du programme de vaccination australien contre le VPH, on peut constater une nette diminution de la prévalence pour les génotypes ciblés par les vaccins. Cela devrait donc, à terme, se traduire par une diminution des lésions causées par le VPH.
Source : The Journal of Infectious Diseases, (2012), 206 (11) : 1645-1651 (en anglais seulement)
Co-infection par la grippe et le paludisme chez les jeunes enfants dans l'ouest du Kenya, de 2009 à 2011
Contexte. Bien que les enfants âgés de moins de 5 ans en Afrique subsaharienne soient vulnérables au paludisme et à la grippe, on en connaît très peu sur la co-infection.
Méthodes. Cette étude rétrospective et transversale menée dans les régions rurales de l'ouest du Kenya s'est penchée durant 2 ans (de juillet 2009 à juin 2011) sur les consultations externes et l'hospitalisation d'enfants âgés de moins de 5 ans et souffrant d'une maladie respiratoire aiguë fébrile.
Résultats. Dans tous les sites, 45 % (149/331) des patients atteints de la grippe avaient été infectés à la fois par le paludisme, tandis que seulement 6 % (149/2408) des patients atteints de paludisme avaient également contracté la grippe. Selon l'âge, la co-infection était présente à raison de 4 % à 8 % pour les visites externes et de 1 % à 3 % pour les admissions liées à une maladie respiratoire aiguë fébrile. Les enfants souffrant de la grippe étaient moins susceptibles de contracter le paludisme que ceux qui n'avaient pas la grippe (rapport de risques [RR], 0,57 à 0,76 pour tous les sites et tous les âges), et les enfants atteints de paludisme étaient moins susceptibles de contracter la grippe que ceux qui n'étaient pas atteints du paludisme (rapport de risques [RR], 0,36 à 0,63). Parmi les enfants âgés de 24 à 59 mois, la durée d'hospitalisation de ceux infectés simultanément par la grippe et le paludisme était supérieure de 2,7 à 2,8 jours à celle des enfants infectés par la grippe uniquement pour les deux sites, et supérieure de 1,3 à 3,1 jours à celle des enfants atteints uniquement de paludisme (P < 0,01 pour tous).
Conclusions. Si les cas d'infection simultanée par la grippe et le paludisme étaient rares, ils étaient marqués par une durée d'hospitalisation supérieure comparativement aux cas d'infection unique chez les enfants âgés de 24 à 59 mois.
Source : The Journal of Infectious Diseases, (2012), 206 (11) : 1674-1684 (en anglais seulement)
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