Guides sur les Syndromes associés aux ITS : Cervicite

Le présent guide fournit un aperçu de la prise en charge et du traitement empirique de la cervicite associée aux infections transmissibles sexuellement (ITS). La cervicite est une inflammation du col de l'utérus caractérisée par une présence d’un exsudat purulent ou mucopurulent visible dans le canal endocervical, ou d’un saignement facilement induit ou prolongé, ou d’une friabilité au niveau de l’orifice cervical interne.

Sur cette page :

Importance en santé publique

Si elle est causée par une infection transmissible sexuellement (ITS), une cervicite non diagnostiquée ou non traitée peut provoquer une atteinte inflammatoire pelvienne (AIP) pouvant causer une douleur pelvienne chronique, une grossesse extra-utérine et l'infertilitéNote de bas de page 1.

L'inflammation causée par la cervicite augmente le risque de contracter le virus de l'immunodéficience humaine (VIH). La cervicite augmente aussi l'excrétion du VIH dans le canal cervical, ce qui accroît le risque de transmission du VIHNote de bas de page 2Note de bas de page 3Note de bas de page 4Note de bas de page 5.

Étiologie courante associée aux ITS

Les agents pathogènes Chlamydia trachomatis (CT) et Neisseria gonorrhoeae (GC) représentent jusqu'à 25 % des cas de cervicite, selon le niveau de risque de la population, la définition de cervicite et les méthodes de détection utiliséesNote de bas de page 6.

Mycoplasma genitaliumNote de bas de page 7, Trichomonas vaginalis et le virus de l'herpès simplex (VHS) (de type 1 et 2) sont également associés à la cerviciteNote de bas de page 8.

Jusqu'à 83 % des cas de cervicite sont d'étiologie inconnue (aucun agent pathogène identifié), et la cause reste souvent indéterminée malgré des investigations approfondiesNote de bas de page 8Note de bas de page 9Note de bas de page 10.

Manifestations cliniques

Les signes et symptômes de la cervicite peuvent comprendre les suivants :

Remarques :

Tests diagnostiques

Évaluer les signes d'une atteinte inflammatoire pelvienne (AIP), puisque la cervicite peut indiquer la présence d'une infection des voies génitales supérieures. Consulter la section sur l'AIP de ce guide.

Les infections vaginales peuvent provoquer des signes et des symptômes semblables à ceux de la cervicite. Si une vaginite est suspectée, consulter la section de ce guide portant sur la vaginite.

Traitement empirique et prise en charge

La décision de traiter de façon empirique l'infection à chlamydia ou l'infection gonococcique ou d'attendre les résultats des tests devrait être fondée sur :

Dans certaines circonstances, une approche basée sur l'attente des résultats d'analyses de laboratoire peut être préférable (versus un traitement empirique) puisque la plupart des cas de cervicite sont d'étiologie inconnue et les taux de résistance aux antimicrobiens (RAM) augmentent.

Chez les personnes atteintes du VIH, le traitement de la cervicite diminue la concentration du virus dans les sécrétions cervicales et peut ainsi réduire le risque de transmission du VIHNote de bas de page 4Note de bas de page 5.

Traitement empirique pour la cervicite

Ceftriaxone 250 mg IM en dose unique [C-III] ou Céfixime 800 mg PO en dose unique [C-III]
plus
Azithromycine 1 g PO en dose unique [C-III] ou Doxycycline 100 mg PO BID pendant 7 jours [C-III]

Remarque : L'azithromycine est préférable à la doxycycline pour le traitement d'une infection gonococcique suspectée ou confirmée en raison des taux élevés de souches de GC résistantes à la tétracycline et des préoccupations liées à l'adhérence à un traitement s'étalant sur plusieurs joursNote de bas de page 13Note de bas de page 14Note de bas de page 15Note de bas de page 16.

Suivi

L'indication pour le test de contrôle dépend de l'agent pathogène confirmé par les analyses de laboratoire. Consulter le guide propre à l'étiologie.

En cas de cervicite persistante ou récurrente,

Déclaration et notification aux partenaires

Lorsqu'un traitement pour une ITS est indiqué, il convient de notifier, d'évaluer, de dépister et de traiter (le cas échéant) les partenaires sexuels. Consulter les guides propres à l'étiologie pour connaître les recommandations sur la déclaration obligatoire et la notification aux partenaires.

Références

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