ARCHIVÉ : Rapport sur les infections transmissibles sexuellement au Canada : 2008 – Syphilis (Treponema pallidum)

 

Syphilis (Treponema pallidum)

La syphilis, une infection causée par la bactérie Treponema pallidum, doit être déclarée depuis 1924. Si elle n’est pas traitée, elle présente différentes phases d’évolution : primaire, secondaire et latence précoce (moins d’un an après le point d’infection), qui sont infectieuses. Les rapports nationaux ne font état que de ces phases infectieuses. La syphilis non traitée entre dans une phase latente tardive non infectieuse qui peut entraîner de graves complications associées à la syphilis tertiaire, y compris des lésions du système nerveux central, de l’appareil cardiovasculaire, des yeux, de la peau et d’autres organes internes. En l’absence de traitement, la syphilis peut être mortelle1c. Les personnes atteintes de syphilis courent un plus grand risque de contracter ou de transmettre l’infection au VIH2c.

La syphilis congénitale est causée par la transmission verticale du Treponema pallidum d’une mère infectée à son foetus. La syphilis congénitale peut n’être diagnostiquée que plus tard dans la vie, la maladie se présentant souvent comme asymptomatique, ou présentant des symptômes qui ne sont pas identifiés les premières semaines après la naissance. Seuls les cas de syphilis congénitale précoces (diagnostiqués chez les enfants de moins de 2 ans) sont déclarés à l’échelle nationale.

Les taux signalés de syphilis infectieuse au Canada sont demeurés stables de 1999 à 2001, puis se sont multipliés au cours des trois années suivantes, particulièrement chez les hommes. Depuis 2004, les taux chez les deux sexes connaissent une hausse plus lente.

  • De 1993 à 2000, les taux signalés de syphilis infectieuse ont été relativement stables et semblables d’un sexe à l’autre (figure 10). Les taux signalés ont commencé à accuser une hausse prononcée en 2001, de façon plus importante dans le cas des hommes que des femmes.
  • En 2008, 1,394 cas de syphilis infectieuse ont été signalés à l’ASPC, ce qui correspond à un taux de 4,2 par 100 000. Le taux sur l’ensemble a augmenté de 568,2 % depuis 1999 (0,6 par 100 000) (figure 10).

Figure 10 : Taux signalés de syphilis infectieuse par sexe et sur l’ensemble, de 1993 à 2008, Canada

Figure 10 : Taux signalés de Syphilis infectieuse par sexe et sur l’ensemble, de 1993 à 2008, Canada

 

Équivalent texte, Figure 10

Taux signalés de syphilis infectieuse par sexe et sur l’ensemble, de 1993 à 2008, Canada

Entre 1993 et 2000, les taux signalés de syphilis infectieuse sont demeurés relativement stables chez les deux sexes. Entre 1999 et 2008, les taux signalés chez les hommes et chez les femmes ont augmenté de 870,7% et 123,4% respectivement. Au cours des 10 dernières années, le taux signalé d’infection était plus élevé chez les hommes que chez les femmes.

 

 

  • Traditionnellement, on signale un plus grand nombre de cas chez les hommes que chez les femmes. En 2008, les hommes représentaient 86,1 % des cas signalés.
  • De 1999 à 2008, les taux signalés de syphilis infectieuse ont augmenté chez les deux sexes, mais surtout chez les hommes. Pendant cette période, les taux chez les hommes ont augmenté de 870,7 % (de 0,7 à 7,3 par 100 000) et chez les femmes de 123,4 % (de 0,5 à 1,1 par 100 000) (figure 10).
  • Le rapport hommes-femmes a augmenté de 1,5 : 1,0 en 1999 à 6,4 : 1,0 en 2008, ce qui indique qu’un plus grand nombre de cas de syphilis ont été signalés chez les hommes que chez les femmes et que cet écart a augmenté au fil du temps (tableau 4).
  • Le rapport hommes-femmes présente un écart beaucoup plus grand dans certaines provinces : les éclosions observées au Québec, en Ontario et en Colombie-Britannique ont avant tout touché les hommes.

 

Tableau 4 : Rapport hommes-femmes des cas de syphilis infectieuse signalés par province/territoire, 2008, Canada
Province/territoire Rapport de taux hommes-femmes
Canada 6,4 : 1,0
C.-B. 13,9 : 1,0
Alb. 1,4 : 1,0
Sask 2,0 : 1,0
Man. 3,4 : 1,0
Ont. 13,6 : 1,0
Qc 45,7 : 1,0
N.-B. 1,8 : 1,0
N.-É. S.O.
Î.-P.-É. S.O.
T.-N. S.O.
Yn S.O.
T.N.-O. 1,3 : 1,0
Nt S.O.

 

La répartition par l’âge des cas de syphilis infectieuse était différente de celle de la chlamydia et de la gonorrhée, les taux signalés étant plus élevés parmi la population plus âgée, particulièrement chez les hommes âgés de 30 à 39 ans.

  • En 2008, les personnes âgées de 30 ans et plus représentaient 73,6 % des cas signalés.
  • Chez les hommes, les taux signalés les plus élevés de syphilis infectieuse se partageaient entre les hommes du groupe d’âge de 25 à 29 ans et ceux du groupe d’âge de 30 à 39 ans (13,3 par 100 000) (figure 11). Ensemble, ces groupes d’âge représentaient presque 40 % des cas signalés chez les hommes en 2008.
  • Chez les femmes, les taux signalés plus élevés étaient observés chez les femmes âgées de 20 à 24 ans (3,6 par 100 000) (figure 11).

Figure 11 : Taux signalés de syphilis infectieuse par sexe et groupe d’âge, 2008, Canada

Figure 11 : Taux signalés de Syphilis infectieuse par sexe et groupe d’âge, 2008, Canada

 

Équivalent texte, Figure 11

Taux signalés de syphilis infectieuse par sexe et groupe d’âge, 2008, Canada

En 2008, 73,6% des cas signalés de syphilis infectieuse ont été observés chez les sujets âgés de plus de 30 ans. Globalement, les taux signalés d’infection étaient plus élevés chez les hommes que chez les femmes. Le taux signalé le plus élevé était chez les hommes âgés de 25 à 29 ans (13,3 par 100,000 habitants) et chez les hommes âgés de 30 à 39 ans (13,3 par 100,000 habitants).

 

 

Quoique les taux les plus élevés de syphilis infectieuse soient signalés chez les hommes de plus de 30 ans, plus récemment, la plus grande augmentation a été observée chez les hommes de 20 à 29 ans.

  • Chez les hommes, la plus grande augmentation absolue de taux signalés de syphilis infectieuse se trouvait chez les hommes âgés de 25 à 29 ans. Le taux a augmenté de 1,0 par 100 000 en 1999 à 13,3 par 100 000 en 2008 (figure 12).
  • Bien que les taux signalés chez les jeunes hommes soient demeurés faibles comparés à ceux des hommes âgés de 30 à 59, des augmentations importantes ont été observées depuis 1999. Le taux signalé chez les hommes de 20 à 24 ans a augmenté de 1192,4 %, passant de 1,2 par 100 000 en 1999 à 8,9 par 100 000 en 2008 (figure 12).

Figure 12 : Taux signalés de syphilis infectieuse chez les hommes par groupe d’âge, de 1999 à 2008, Canada

Figure 12 : Taux signalés de Syphilis infectieuse chez les hommes par groupe d’âge, de 1999 à 2008, Canada

 

Équivalent texte, Figure 12

Taux signalés de syphilis infectieuse chez les hommes par groupe d’âge, de 1999 à 2008, Canada

Au cours des 10 dernières années, une augmentation des taux signalés de syphilis infectieuse a été observée chez les hommes. L’augmentation absolue la plus importante a été signalée chez les hommes âgés de 25 à 29 ans. Le taux a augmenté entre 1999 et 2008, étant passé de 1,0 à 13,3 par 100,000 habitants.

 

 

  • Chez les femmes, la plus grande augmentation absolue de taux signalés de syphilis infectieuse a eu lieu chez les femmes âgées de 20 à 24 ans (figure 13). Le taux a augmenté de 1,2 par 100 000 en 1999 à 3,6 par 100 000 en 2008.

Figure 13 : Taux signalés de syphilis infectieuse chez les femmes par groupe d’âge, de 1999 à 2008, Canada

Figure 13 : Taux signalés de Syphilis infectieuse chez les femmes par groupe d’âge, de 1999 à 2008, Canada

 

Équivalent texte, Figure 13

Taux signalés de syphilis infectieuse chez les femmes par groupe d’âge, de 1999 à 2008, Canada

Globalement, les taux signalés de syphilis infectieuse ont varié entre 1999 et 2008 chez les femmes. L’augmentation absolue la plus importante a été signalée chez les femmes âgées de 20 à 24 ans. Le taux a augmenté entre 1999 et 2008, étant passé de 1,2 à 3,6 par 100,000 habitants.

 

 

La majorité des cas signalés étaient concentrés dans les provinces les plus populeuses du Canada. Toutefois, à la faveur d’une éclosion récente, le taux le plus élevé a été signalé dans les T.-N.-O.

  • En 2008, le taux le plus élevé de syphilis infectieuse se trouvait dans les Territoires-du-Nord-Ouest, suivi de l’Alberta (tableau 5).
  • De 1999 à 2008, la plus grande augmentation de taux signalés de syphilis infectieuse a eu lieu en Alberta, atteignant 6700 % (tableau 5).
  • Pendant cette même période, des éclosions de syphilis infectieuse ont été signalées partout au Canada, dont Vancouver, Edmonton, Calgary, Winnipeg, Toronto, Ottawa, Montréal, et le Yukon7-14. Plus récemment, une éclosion de syphilis infectieuse chez les utilisateurs de drogues injectables et les hétérosexuels a été signalée dans les Territoires-du-Nord-Ouest15.

 

Tableau 5 : Taux et cas signalés1 de syphilis infectieuse par province/territoire, 1999 et 2008, Canada
Province/territoire Nombre de cas Taux par 100 0003 Écart (%)
1999 2008 1999 2008 1999–2008
Canada 191 1394 0,6 4,2 600,0
C.-B. 129 235 3,2 5,4 68,8
Alb. 2 244 0,1 6,8 6 700,0
Sask. 1 12 0,1 1,2 1 100,0
Man. 0 13 0,0 1,1 *
Ont. 54 444 0,5 3,4 580,0
Qc 4 369 0,1 4,8 4 700,0
N.-B. 0 11 0,0 1,5 *
N.-É. 1 4 0,1 0,4 300,0
Î.-P.-É. 0 1 0,0 0,7 *
T.-N. 0 8 0,0 1,6 *
Yn 0 0 0,0 0,0 *
T.N.-O. 0 53 0,0 122,4 *
Nt2 S.O. 0 S.O. 0,0 S.O.

1 Écart calculé à partir de valeurs non arrondies.

2 Le Nunavut n’est officiellement devenu un territoire qu’en 1999; avant 1999, les données relatives au Nunavut étaient regroupées avec celles des Territoires-du-Nord-Ouest. L’écart pour les T.-N.-O. n’a pas été calculé puisque le taux de 1999 n’est pas comparable avec celui de 2008 étant donné la création du Nunavut.

* L’écart n’est pas quantifiable.

3 Les valeurs en caractères gras indiquent les taux qui se situent au-dessus de la moyenne nationale.

Syphilis congénitale

  • Les taux de syphilis congénitale au Canada sont très bas. Toutefois, les données recueillies ces dernières années suggèrent une augmentation des cas signalés et des taux correspondants, et peuvent être reliées aux provinces et territoires où des éclosions de syphilis ont été signalées.16 (tableau 6).
Tableau 6 : Taux et cas signalés de syphilis congénitale précoce confirmée1, 1999 à 2008, Canada
Année Cas signalés Taux
(par 100 000
naissances
vivantes)2
Nombre de cas signalés1
C.-B. Alb Sask Man Ont Qc N.-B. N.-É. Î.-P.-É. T.-N. Yn T.N.-O. Nt
1999 1 0,297 0 0 0 0 1 0 0 0 0 0 0 0 0
2000 2 0,610 1 0 0 0 0 1 0 0 0 0 0 0 0
2001 1 0,300 1 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0
2002 3 0,912 0 1 1 0 1 0 0 0 0 0 0 0 0
2003 0 0,000 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0
2004 0 0,000 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0
2005 8 2,338 3 5 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0
2006 7 1,974 2 4 0 0 1 0 0 0 0 0 0 0 0
2007 8 2,175 2 5 0 0 1 0 0 0 0 0 0 0 0
2008 8 2,136 4 2 0 0 1 0 0 0 0 0 0 1 0

1 Réfère à des cas confirmés en laboratoire de syphilis congénitale précoce (moins de 2 ans après la naissance)

2 Source : Statistiques Canada, données canadiennes sur l’état civil, base de données sur les naissances.

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