Résumé : La tuberculose au Canada 2012

Résumé

Introduction

Le portefeuille de la Santé fédéral, qui regroupe l'Agence de la santé publique du Canada (l'Agence), Santé Canada et les Instituts de recherche en santé du Canada, travaille en vue de lutter contre la tuberculose au Canada. Il travaille en collaboration avec les gouvernements des provinces et des territoires ainsi que d'autres ministères et agences du gouvernement fédéral.

L'une des principales responsabilités de l'Agence est la surveillance de la tuberculose active au moyen d'un système de surveillance national, en collaboration avec les ministères de la Santé des provinces et des territoires. L'Agence utilise les données et les rapports de surveillance de la tuberculose pour observer les progrès réalisés envers l'atteinte du but visé par le Canada, qui est de prévenir et de contrôler la transmission de la tuberculose, tel qu'il est décrit dans le document intitulé Prévention et contrôle de la tuberculose au Canada – Un cadre d'action fédéralNote de bas de page 1.

Méthodes

Au Canada, une surveillance de la tuberculose active est assurée à l'échelle nationale au moyen du Système canadien de déclaration des cas de tuberculose, un système de surveillance fondé sur les cas, qui conserve certaines données non nominatives sur les personnes diagnostiquées comme porteuses d'une tuberculose active. Chaque année, les autorités de santé publique provinciales et territoriales soumettent volontairement au Système canadien de déclaration des cas de tuberculose les données qui répondent à la définition des cas de surveillance à l'échelle nationale.

Ce rapport présente les résultats descriptifs du Système canadien de déclaration des cas de tuberculose, principalement pour les années 2010, 2011 et 2012. Plus particulièrement, le rapport présente des données à jour et inédites sur le nombre global de cas de tuberculose active signalés et sur les taux d'incidence correspondants au Canada, en fonction de certaines données démographiques et cliniques, pour les années 2010, 2011 et 2012. Les données sur les résultats des traitements sont présentées pour les années 2009 à 2011. Ce rapport est axé principalement sur l'année 2012, qui est la plus récente année de déclaration pour laquelle les données sont disponibles. Certaines données de 2010 et 2011 sont également soulignées, tout comme les tendances importantes au fil du temps.

Dans ce rapport, le terme « taux d'incidence » englobe les personnes ayant récemment reçu un diagnostic de tuberculose active (nouveaux cas et cas de retraitement) pour chaque année de déclaration et pour 100 000 habitants. Les taux représentent le nombre de cas déclarés par année civile pour 100 000 habitants. Aucune procédure statistique n'a été utilisée pour les analyses comparatives du présent rapport et aucune technique statistique n'a été appliquée pour tenir compte des données manquantes.

Résultats

Nouveaux cas et cas de retraitement pour 2010, 2011 et 2012

De 2002 à 2012, le nombre de cas de tuberculose déclarés et les taux d'incidence sont restés relativement stables. De 2010 à 2012, 4 890 nouveaux cas et cas de retraitement de la tuberculose ont été déclarés au Système canadien de déclaration des cas de tuberculose, soit 1 587 en 2010, 1 618 en 2011 et 1 685 en 2012. En 2010 et 2011, le taux d'incidence est demeuré stable à 4,7 cas pour 100 000 habitants. En 2012, le taux d'incidence est passé à 4,8 cas pour 100 000 habitants. Parmi les 1 685 cas déclarés en 2012, 1 570 (93 %) étaient de nouveaux cas de tuberculose active et 91 (5 %) étaient des cas de retraitement. On comptait 24 cas (2 %) pour lesquels les antécédents de traitement contre la tuberculose étaient inconnus.

En 2010, 2011 et 2012, toutes les provinces et tous les territoires ont déclaré au moins un cas de tuberculose. En 2012, c'est dans les trois plus grandes provinces (Colombie-Britannique, Ontario et Québec) que se trouvait encore la majorité (69 %) des cas déclarés. Toutefois, le Nunavut, qui représente 0,1 % de la population canadienne, comptait 5 % de tous les cas et avait ainsi le taux d'incidence le plus élevé parmi les provinces et territoires canadiens, soit 234,4 cas pour 100 000 habitants.

Pour les trois années de déclaration, le pourcentage de cas déclarés était plus élevé chez les hommes que chez les femmes. En 2012, on comptait 983 hommes (58 %) et 702 femmes (42 %) parmi les 1 685 cas déclarés. En 2012, le taux d'incidence chez les hommes était de 5,7 cas pour 100 000 habitants par rapport à 4,0 cas pour 100 000 habitants chez les femmes.

En 2012, 18 % de tous les cas ont été recensés chez les 25 à 34 ans, ce qui représente le nombre de cas le plus élevé dans un même groupe d'âge. Toutefois, le taux d'incidence le plus élevé a été observé dans la population âgée de 75 ans et plus, où il s'élevait à 9,1 cas pour 100 000 habitants. Si l'on tient compte de l'âge et du sexe, la tuberculose a exercé le plus lourd fardeau chez les hommes âgés de 75 ans et plus, chez qui le taux d'incidence était de 14,5 cas pour 100 000 habitants.

De 2010 à 2012, les Autochtones nés au Canada et les personnes nées à l'étranger étaient toujours représentés de façon disproportionnée parmi les cas de tuberculose déclarés. En 2012, les personnes nées à l'étranger, qui composaient 24 % de la population canadienne totale, représentaient 65 % de tous les cas déclarés (n = 1 100), avec un taux d'incidence correspondant de 13,4 cas pour 100 000 habitants. En 2012, les Autochtones nés au Canada, qui composaient 4 % de la population canadienne totale, représentaient 22 % de tous les cas déclarés (n = 379), avec un taux d'incidence correspondant de 29,2 cas pour 100 000 habitants. Parmi les cas déclarés chez les Autochtones nés au Canada, près de la moitié étaient des Inuits (42 %, n = 160) et le taux d'incidence dans ce groupe était le plus élevé parmi tous les groupes de population au Canada, soit 262,2 cas pour 100 000 habitants. Les non-Autochtones nés au Canada représentaient le plus faible pourcentage de cas déclarés, soit 10 % (n = 173), avec un taux d'incidence correspondant de 0,7 cas pour 100 000 habitants.

Parmi tous les cas déclarés en 2012, 77 % ont reçu un diagnostic de tuberculose pulmonaire et 23 %, de tuberculose non pulmonaire. La tuberculose pulmonaire, qui comprend la tuberculose des poumons et des voies respiratoires, représentait 67 % des cas déclarés en 2012. La tuberculose des ganglions lymphatiques périphériques a été la deuxième forme la plus répandue, soit 12 % de tous les cas déclarés. Un pourcentage plus élevé de cas de tuberculose des ganglions lymphatiques périphériques a été diagnostiqué chez les personnes nées à l'étranger que chez les non-Autochtones nés au Canada et les Autochtones nés au Canada.

En 2012, des résultats d'épreuves de sensibilité aux médicaments ont été communiqués pour 1 326 des 1 367 (97 %) cas de tuberculose à culture positive. Parmi les cas associés à des résultats d'épreuves de sensibilité aux médicaments, 130 (10 %) présentaient une résistance à au moins un antituberculeux au moment du diagnostic et la vaste majorité (92 %) était monorésistants. De 2010 à 2012, 36 cas de tuberculose multirésistante (TB-MR) ont été signalés : 13 en 2010, 15 en 2011 et huit en 2012. Tous ces cas étaient des personnes nées à l'étranger. Au Canada, un cas de tuberculose ultrarésistante a été signalé en 2010, en 2011 et en 2012.

En 2012, la sérologie VIH (positive ou négative) a été signalée pour 42 % (n = 715) de tous les cas. Parmi ces cas, 8 % (n = 57) étaient séropositifs pour le VIH.

Résultats des traitements pour 2009, 2010 et 2011

Aucune différence importante dans les résultats n'a été signalée pour les personnes ayant reçu un diagnostic de tuberculose entre 2009 et 2011. Parmi les 1 445 cas déclarés en 2011 pour lesquels des données sur les résultats des traitements étaient disponibles, 1 251 (86 %) ont été déclarés guéris ou ont terminé leur traitement, 140 (10 %) sont décédés avant ou pendant le traitement, 31 (2 %) ont quitté le Canada avant d'avoir terminé leur traitement, sept (0,5 %) ont abandonné le traitement ou ont été perdus de vue et quatre (0,3 %) ont vu leur traitement discontinué en raison d'effets indésirables. Chez 14 cas (0,9 %), le traitement était toujours en cours.

Le mode d'administration du traitement (thérapie sous observation directe vs autoadministration quotidienne ou autre) a été signalé chez 1 427 (88 %) des 1 618 cas déclarés en 2011. Parmi ces cas, 906 (63 %) suivaient une thérapie sous observation directe et 479 (34 %) suivaient un traitement par autoadministration quotidienne. Chez les cas pour lesquels des résultats de traitement ont été déclarés, 88 % des cas suivant une thérapie sous observation directe et 91 % des cas suivant un traitement par autoadministration quotidienne ont été déclarés guéris ou ont terminé leur traitement.

Parmi les 140 décès déclarés, la cause principale de décès déclarée était la tuberculose chez 35 cas (25 %); chez 69 cas (49 %), la tuberculose a contribué au décès, mais n'était pas la cause initiale de décès. Soixante-six pour cent des personnes décédées étaient des hommes et 78 % étaient des personnes âgées de 55 ans et plus. Un cas de décès a été signalé chez un enfant de sexe masculin (âgé de moins d'un an). Dans ce cas, la tuberculose était la cause du décès.

Conclusion

De 2002 à 2012, le profil de la tuberculose au Canada est demeuré relativement stable. Les personnes nées à l'étranger, particulièrement celles nées dans des pays fortement atteints par la tuberculose, étaient toujours surreprésentées dans le nombre total de cas déclarés. Toutefois, le fardeau de la tuberculose, qui est mesuré par le taux d'incidence annuel, demeure le plus élevé chez les Autochtones nés au Canada.

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