Défaire les liens entre la pauvreté et la violence faite aux femmes: Un guide de ressources – Feuillets de renseignements
Feuillets de renseignements
La présente section de ce guide de ressources fournit des données statistiques et d'autres renseignements au sujet de la pauvreté et de la violence dans la vie des Canadiennes. Vous pouvez reproduire les feuillets de renseignements et les distribuer, en faire des transparents ou les utiliser lors de présentations assistées par ordinateur.
Les feuillets de renseignements mettent également en évidence l'incidence de la pauvreté et de la violence sur des groupes de femmes en particulier. Il est important de se rappeler qu'une femme peut appartenir à plus d'un groupe; son point de vue peut être celui d'une immigrante appartenant à une minorité visible, ou celui d'une Autochtone vivant dans une collectivité éloignée.
La violence dans la vie des femmes
- La violence faite aux femmes existe dans toutes les collectivités et dépasse les frontières des groupes culturels, raciaux et religieux, et celles des niveaux de revenu.
- En 2004, 7 % des femmes ont signalé avoir été agressées physiquement ou sexuellement par leur partenaire, comparativement à 8 % en 1999 et à 12 % en 1993. Canada, Statistique Canada (2006a), p. 21
- Le taux d'homicide du conjoint chez les femmes a diminué de 57 % depuis 1975. Le taux d'homicide contre une conjointe est de 3 à 5 fois supérieur à celui d'un conjoint. Canada, Statistique Canada (2007a), p. 11
- En 2004, 44 % des femmes victimes de violence conjugale ont subi des blessures, 13 % ont eu recours à des soins médicaux, 34 % ont craint pour leur vie et 29 % se sont absentées de leurs activités quotidiennes. Canada, Statistique Canada (2005), p. 16 et 17
- En 2004, plus de 10 % des femmes ont signalé avoir été victimes de harcèlement criminel au cours des cinq dernières années, ce qui les a fait craindre pour leur vie ou la sécurité d'une personne qu'elles connaissent. Canada, Statistique Canada (2006b), p. 167
- Quatre-vingts pour cent de toutes les femmes purgeant une peine fédérale disent avoir été victimes de violence physique et/ou sexuelle. Chez les femmes autochtones, ce pourcentage est de 90 %. Association canadienne des Sociétés Elizabeth Fry (2008), p. 3
- En 2004, deux fois plus de femmes que d'hommes étaient battues par leur partenaire et quatre fois plus étaient étranglées. De plus, 16 % des femmes qui ont été victimes de violence conjugale ont été agressées sexuellement, et deux fois plus de femmes que d'hommes qui ont été victimes violence conjugale ont rapporté des agressions chroniques continues (10 ou plus). Canada, Statistique Canada (2006a), p. 22 et 23
- Chez les femmes, les taux de violence conjugale signalée à la police étaient plus élevés chez celles de 25 à 34 ans (678 par 100 000 femmes). Les taux étaient bien inférieurs chez les groupes démographiques plus âgés. Canada, Statistique Canada (2004b), p. 7
L'expérience des femmes face à la violence dans divers groupes
Les femmes autochtones
Les femmes autochtones sont trois fois plus susceptibles d'être victimes de violence conjugale que les femmes non autochtones. En 2004, 24 % des femmes autochtones rapportaient avoir été victime de violence de la part de leur partenaire actuel ou d'un ancien partenaire au cours des cinq années subséquentes, soit jusqu'en 2004, comparativement à 7 % chez les femmes non autochtones.
Canada, Statistique Canada (2005), p. 20
Au cours des cinq années subséquentes, soit jusqu'en 2004, plus de la moitié (54 %) des femmes autochtones qui ont été victimes de violence conjugale ont déclaré être victimes d'actes de violence graves et d'actes pouvant mettre leur vie en danger, c'est-à-dire qu'elles ont été battues, étranglées, menacées avec une arme à feu ou un couteau, attaquées avec une arme à feu ou un couteau, ou agressées sexuellement, comparativement à 37 % des femmes non autochtones victimes de violence conjugale.
Canada, Statistique Canada (2006b), p. 207
À Vancouver, 84 % des filles autochtones sans abri ont été victimes d'agression sexuelle.
National Working Group on Women and Housing (2007), p. 2
Jeunes femmes
En 2002, les enfants et les jeunes représentaient 61 % des cas d'agression sexuelle (comparativement à 20 % des victimes d'agression physique). Les filles représentaient 81 % de ces cas.
Canada, Statistique Canada (2004b), p. 19 et 21
En 2005, le taux d'agression sexuelle contre les enfants et les jeunes étaient cinq fois plus élevés que chez les adultes.
Canada, Statistique Canada (2007), p. 25
La violence contre les filles et les jeunes femmes joue un rôle considérable dans la dynamique de leur itinérance. Bien que la plupart des jeunes sans-abri aient des antécédents d'instabilité, de conflits et d'agression au sein de leur famille, davantage de jeunes femmes que de jeunes hommes y ont connu la violence sexuelle et physique. Les jeunes femmes qui ont été agressées, surtout sexuellement, sont plus exposées à la revictimisation.
Association canadienne d'habitation et de rénovation urbaine (2002), p. vii
En 2005, le taux d'agression sexuelle était presque quatre fois plus élevé chez les filles de moins de 18 ans que chez les hommes de ce même groupe d'âge.
Canada, Statistique Canada (2007a), p. 21\5
Femmes âgées
En 1999, environ 7 % des personnes âgées ont déclaré des incidents de violence psychologique ou d'exploitation financière au cours des cinq années antérieures, dont la majorité ont été commis par le conjoint ou la conjointe.
Canada, Justice Canada (2006)
En 2000, près de 65 % de tous les adultes plus âgés victimes de violence conjugale qui ont signalé leur situation à un échantillon de services policiers étaient des femmes.
Canada, Justice Canada (2006)
Entre 1974 et 2000, les femmes âgées étaient plus susceptibles d'être tuées par leur conjoint que les hommes âgés. Plus de la moitié (52 %) des femmes âgées victimes d'homicide familial ont été tuées par leur conjoint.
Canada, Justice Canada (2006)
Lesbiennes
Dans l'Enquête sociale générale de 2004, la proportion globale des personnes qui ont signalé être victimes de violence conjugale et qui ont indiqué être homosexuelles était faible. Cependant, le taux de violence conjugale rapporté dans des couples de même sexe était deux fois plus élevé que celui chez les couples hétérosexuels (15 % par rapport à 7 %).
Canada, Statistique Canada (2006c), p. 20
Deux et demi pour cent des incidents de violence conjugale signalés à la police ont lieu dans des couples de même sexe. La proportion de ces incidents chez les couples gais est 2,5 fois plus élevée que chez les couples de lesbiennes (72 % par rapport à 28 %).
Canada, Statistique Canada (2006c), p. 20
Les femmes en milieu rural et les femmes isolées
Les femmes qui vivent en campagne et qui ont été victimes de violence ont beaucoup plus de difficulté à avoir accès à des services que celles qui vivent dans des villages et des villes.
MacQuarrie (2004), p. xii
Même dans les régions rurales où il y a des fournisseurs de services sociaux et de santé locaux, bon nombre sont mal outillés pour répondre aux besoins de leurs clients en matière d'information sur le droit relatif à la violence familiale.
Canada, Justice Canada (2002a), p. 14
Dans les collectivités rurales, on accuse souvent les femmes d'avoir provoqué l'agression, et la collectivité tend à minimiser et à juger normaux les comportements abusifs.
Hornosty et Doherty (2002), p. 20
Femmes ayant une déficience
On estime que 83 % des femmes ayant une déficience seront victimes d'agression sexuelle au cours de leur vie. Quant aux filles ayant une déficience intellectuelle, on estime que de 40 % à 70 % d'entre elles seront victimes d'agression sexuelle avant d'avoir 18 ans.
Canada, Centre national d'information sur la violence dans la famille (2004), p. 3
Immigrantes et femmes de minorités visibles
Les immigrantes, les réfugiées et les femmes de couleur courent un risque très élevé d'être victimes de violence en raison des effets multiples et entrecroisés du sexisme, du racisme et des facteurs socioéconomiques.
Meyer et Estable (2000), p. 9
Souvent, les stéréotypes à l'égard des immigrantes et des femmes de minorités visibles, comme les fausses croyances selon lesquelles ces femmes acceptent davantage les mauvais traitements, se cristallisent lorsqu'on discute de la violence.
Meyer et Estable (2000), p. 28
Seulement 10 % des immigrantes et des femmes de minorités visibles qui ont été victimes de violence conjugale l'ont signalé à la police. Une proportion élevée a demandé l'aide d'une personne comme une amie (21 %), un collègue (9 %), un médecin (12 %), un membre de la famille (20 %) ou un avocat (8 %), et 5 % ont consulté un conseiller spirituel plutôt que de signaler la situation à la police. Seulement 17 % d'entre elles ont communiqué avec un organisme de services pour obtenir de l'aide relativement à la violence.
Conseil canadien de développement social (2006), p. 19
Les femmes et la pauvreté au Canada
- Au Canada, les femmes sont majoritaires parmi les pauvres. Une Canadienne sur sept vit dans la pauvreté. Institut canadien de recherches sur les femmes (2005), p. 1
- Les femmes représentent une fraction disproportionnée de la population ayant un faible revenu. En 2003, 1,9 million de femmes, soit 12 % de l'ensemble de la population féminine, vivaient dans une situation de faible revenu après impôt. Canada, Statistique Canada (2006b), p. 151
- Les femmes touchent généralement un revenu inférieur à celui des hommes. En 2003, le revenu annuel moyen (revenu de toutes sources avant impôt) des femmes de 16 ans et plus était de 24 400 $, ce qui équivaut à seulement 62 % du revenu des hommes, soit 39 300 $ cette année-là. Canada, Statistique Canada (2006b), p. 141
- En 2005, les femmes travaillant à plein temps à longueur d'année, gagnaient en moyenne 39 200 $, soit 70,5 % de ce que gagnaient les hommes comparables, qui avaient un revenu moyen de 55 700 $. L'écart salarial est encore plus important chez les femmes qui ont fait des études universitaires; elles ne gagnaient que 68 % de ce que gagnaient les hommes en 2005, comparativement à 75 % il y a de cela dix ans. Congrès du travail du Canada (2008), p. 1
- Les taux de violence conjugale étaient deux fois plus élevés chez les femmes dont le revenu du ménage est inférieur à 60 000 $ que celles dont le revenu est supérieur. Canada, Statistique Canada (2006a), p. 44
Expériences de la pauvreté chez les femmes de divers groupes
Mères monoparentales
En 2003, le taux de pauvreté chez les mères monoparentales s'élevait à 48,9 %, soit le taux le plus élevé de tous les types de famille.
Conseil national du bien-être social (2006)
En 2003, 38 % de toutes les familles monoparentales dirigées par une femme se situait sous le seuil de la pauvreté comparativement à 13 % des familles monoparentales dirigées par un homme et à 7 % des familles composées de deux parents non âgés.
Canada, Statistique Canada (2006b), p. 152-153
En 2003, le revenu moyen des familles monoparentales dirigées par une femme était de 32 500$, soit 38 % de celui des familles biparentales non âgées avec enfants et moins de 60 % de celui des familles monoparentales ayant à leur tête un homme, dont le revenu moyen était de 54 700 $.
Canada, Statistique Canada (2006b), p. 142
En 2003, 43 % des enfants de familles à faible revenu vivaient avec une mère seule, alors que ces familles ne représentaient que 13 % des enfants de moins de 18 ans.
Canada, Statistique Canada (2006b), p. 153
Femmes âgées
Les écarts salariaux et le faible revenu durant toute leur vie professionnelle condamnent de nombreuses femmes âgées à un faible revenu, et le taux de faible revenu des femmes âgées seules est beaucoup plus élevé que celui des hommes (8,4 % comparativement à 3,2 % en 2005).
Congrès du travail du Canada (2008), p. 7
En 2003, les femmes âgées (65 ans et plus) avait un revenu moyen à peine supérieur à 20 000 $, ce qui était inférieur par plus de 10 000 $ à celui des hommes âgés.
Canada, Statistique Canada (2006b), p. 291
En 2003, la proportion de femmes âgées touchant un faible revenu était deux fois plus élevée que chez les hommes âgés.
Canada, Statistique Canada (2006b), p. 151
Autochtones
En 2000, 36 % des femmes autochtones vivaient dans la pauvreté, comparativement à 17 % des femmes non autochtones.
Canada, Statistique Canada (2006b), p. 212
En 2000, les femmes autochtones avaient un revenu médian de 12 300 $, comparativement à 15 500 $ pour les hommes autochtones et à 17 300 $ pour les femmes non autochtones. Celles qui vivaient dans une réserve avaient le revenu médian le plus faible, soit un peu moins de 11 000 $, tandis que celles qui vivaient dans les régions métropolitaines de recensement avaient le revenu médian le plus élevé, s'établissant à près de 14 000 $.
Canada, Statistique Canada (2006b), p. 211
En 2001,17 % des femmes autochtones faisant partie de la population active étaient en chômage, comparativement à 7 % des femmes non autochtones. Celles vivant dans une réserve avaient le taux de chômage le plus élevé, soit 22 %, comparativement à 17 % de celles vivant dans les centres urbains de petite et de moyenne taille, 16 % de celles des régions rurales hors réserve et 14 % de celles des grands centres urbains.
Canada, Statistique Canada (2006b), p. 211
Femmes de minorités visibles
En 2002, 13 % des femmes de ces minorités ont dit avoir souvent ou parfois fait l'objet d'une certaine forme de discrimination dans le lieu de travail soit pendant qu'elles étaient au travail, soit au moment d'une demande d'emploi ou d'avancement au cours des cinq années précédentes.
Canada, Statistique Canada (2006b), p. 268
Les Noires sont doublement touchées en ce qui concerne le revenu. Parce qu'elles sont de race noire, elles appartiennent à une minorité dont le revenu est le plus faible au Canada, et parce qu'elles sont des femmes, leur revenu est inférieur à celui des hommes de race noire.
Association canadienne des travailleuses et travailleurs sociaux
(2005), p. 2
Le salaire moyen des Noires est 79 % de ce que gagnent les hommes de race noire et moins de 57 % de ce que gagnent tous les hommes canadiens.
Association canadienne des travailleuses et travailleurs sociaux
(2005), p. 2
Immigrantes
La rémunération moyenne des immigrantes récentes est relativement faible. Les femmes nées à l'étranger arrivées au Canada entre 1991 et 2000 et qui travaillaient à temps plein durant toute l'année 2000 gagnaient en moyenne légèrement plus de 28 000 $, soit environ 20 % de moins que la rémunération de l'ensemble des immigrantes et des non-immigrantes.
Canada, Statistique Canada (2006b), p. 238
L'éducation ne réduit pas l'écart de revenu qui existe entre les immigrantes et les femmes nées au Canada. Cette situation est en partie due au racisme délibéré, mais également au racisme structurel, y compris le manque de reconnaissance de l'expérience et des titres de compétence étrangers.
Institut canadien de recherche sur les femmes (2005), p. 2
En 2000, le revenu moyen des immigrantes de 15 ans et plus équivalait à seulement 61 % de celui de leurs homologues de sexe masculin cette année-là, soit à peu près la même proportion (62 %) que parmi la population née au Canada.
Canada, Statistique Canada (2006b), p. 238
En 2001, 8,1 % des femmes actives nées hors du pays étaient considérées comme sans emploi, comparativement à 7,0 % de celles nées au Canada.
Canada, Statistique Canada (2006b), p. 236
Femmes ayant une déficience
En 2000, 26 % des femmes de 15 ans ou plus ayant une déficience vivaient dans la pauvreté, comparativement à 20 % des hommes ayant une déficience et 16 % des femmes sans déficience.
Canada, Statistique Canada (2006b), p. 312
En 2000, les femmes de 15 ans ou plus ayant une déficience ont touché un revenu moyen provenant de toutes sources de 17,200 $, comparativement à 26 900 $ pour les hommes de ce groupe d'âge ayant une déficience.
Canada, Statistique Canada (2006b), p. 310
Le taux de chômage chez les femmes faisant partie de la population active et ayant une déficience était de 10 % en 2001, soit deux fois plus que les autres femmes cette année-là.
Canada, Statistique Canada (2006b), p. 310
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