ARCHIVÉ : Section II : Création d'un cadre mondial visant à tenir compte des besoins et des apports des aînés dans les situations d'urgence – La participation socialet

 

5. La participation sociale

Les réseaux sociaux, la participation sociale et le sentiment d’appartenance sont importants pour demeurer en santé et prévenir les maladies et l’isolement chez les aînés. Les personnes âgées qui demeurent actives et maintiennent des liens sociaux sont plus heureuses, sont en meilleure santé physique et mentale, et plus à même de faire face aux hauts et aux bas de la vie12.

Les discussions de groupes ont fait quelque peu la lumière sur les activités sociales des aînés qui vivent dans les collectivités rurales et éloignées du Canada. Voici les activités sociales mentionnées le plus fréquemment :

  • les activités physiques récréatives ou sportives, y compris les sports de salon;
  • les activités ou les programmes organisés par les églises ou les écoles;
  • les activités qui ont trait à la nourriture, dont les potlatchs, les repas communautaires et même les funérailles.

« Les autres possibilités sont, je suppose, que vous avez intérêt à être là depuis un moment ou vous intégrer dans le bon groupe et ensuite faire des soirées sociales et chez les gens, ou ce genre de choses. Vous devez faire les premiers pas et c’est quelque chose qui peut paraître difficile pour les aînés. Si vous avez vécu ici toute votre vie, vous avez un bon réseau, mais si vous arrivez ici à l’âge adulte, cela devient un peu plus difficile. »

« Je dois dire que je suis déménagé ici lorsque nous avons pris notre retraite et il nous a été très difficile de nous intégrer dans des cercles d’amis, jusqu’à ce que je sorte de chez moi et que je m’implique. »


Ces activités communautaires fréquentes rassemblent toutes les générations. Les personnes âgées dans les groupes de discussion ont fréquemment parlé de l’importance et de leur désir d’être mélangés à d’autres adultes et enfants de tous âges. On a notamment mentionné un programme novateur de natation intitulé « Aînés, mamans et bébés ». D’autres ont mentionné qu’ils jouaient régulièrement au curling avec des gens plus jeunes dans la collectivité, et d’autres encore qu’ils se retrouvaient avec leur famille et d’autres membres de la communauté à l’aréna ou au gymnase de l’école pour encourager les équipes de sport communautaires. Certains participants plus âgés, mais pas tous, ont dit qu’ils préféraient ne pas participer aux activités pour les « aînés » ou fréquenter seulement les gens de leur âge.

La nourriture peut constituer un excellent moyen de connexion entre les membres des collectivités rurales et éloignées, ce qui est apparu très clairement et très tôt dans les discussions. De la même manière, les funérailles et les veillées, ainsi que les autres activités qui réunissent les gens au moment de la mort, sont revenus très fréquemment dans les discussions. Bien que des participants aient mentionné que les activités communautaires et les autres programmes organisés étaient importants, d’autres formes de contact social moins organisées sont également clairement importantes pour nombre d’entre eux. Il s’agira, par exemple, d’un fournisseur de services qui prend la peine de s’arrêter pour boire une tasse de thé ou de café tout en s’occupant de son « client ».

La marche constitue également un passe-temps participatif particulièrement prisé des personnes âgées (voir également la discussion sur les espaces extérieurs et les immeubles). En outre, les cours – en particulier les cours d’informatique – sont très populaires chez les résidents âgés dans certaines collectivités rurales et éloignées, tout comme le sont les clubs de cartes, de bingo et de fléchettes.

Certains participants ont mentionné que, dans certaines collectivités, les personnes âgées qui viennent d’arriver dans la collectivité (p. ex., celles qui optent pour une communauté rurale à leur retraite) doivent faire face à des réalités sociales différentes que celles auxquelles sont confrontées les personnes qui ont vécu dans la collectivité toute leur vie.

Certaines des personnes plus âgées ont indiqué que de nombreux aînés ne profitent pas des programmes qui leur sont consacrés. Dans certains cas, ce désintéressement a entraîné la fermeture de certaines installations de loisirs. D’autres ont signalé que des problèmes de financement ont fait en sorte que certaines installations se sont retrouvées sans direction ou personnel de programme. Le manque de services de transport est mentionné, une fois encore, comme un obstacle majeur à la participation des personnes âgées aux activités sociales. D’autres obstacles communs concernaient le manque d’information au sujet des activités prévues (l’information ne parvient pas aux personnes de manière opportune ou efficace) et les problèmes de moyens financiers et d’accessibilité qui empêchent certains aînés de participer à des activités et programmes sociaux.

Résumé des principales constatations

Les participants aux groupes de discussion ont proposé un certain nombre de suggestions pour les collectivités en matière de planification et de programmation sociales pour les aînés.

Caractéristiques d’une collectivité amie des aînés

  • Des possibilités d’activité physique récréative ou sportive, y compris les sports de salon.
  • Des activités pour les aînés proposées dans les lieux de culte ou les écoles.
  • Des activités associées à la nourriture – notamment les réunions autour d’un café ou d’un thé.
  • Des activités culturelles – notamment les spectacles de musique et de théâtre.
  • Des loisirs non physiques (activités à l’intérieur) comme le bingo, les cartes, les fléchettes, etc.
  • Des cours d’artisanat ou sur les passe-temps.
  • Réunir toutes les activités dans des endroits pratiques et accessibles (notamment par les transports publics) aux aînés.
  • Prévoir des activités abordables pour tous.
  • Proposer des activités intergénérationnelles et familiales (multigénérationnelles).

Obstacles

  • Les difficultés de transport et la trop grande quantité d’activités qui exigent des déplacements.
  • La faible participation qui entraîne l’annulation des activités.
  • La sous-utilisation des installations de loisirs.
  • Le manque d’installations ou de personnel de programme.
  • Les barrières sociales (réelles et/ou perçues) pour les aînés nouvellement arrivés.

Suggestions des participants pour accroître la convivialité des collectivités à l’égard des aînés…

  • Trouver des moyens d’encourager diverses personnes à participer aux activités sociales ou autres – notamment celles qui ont un revenu fixe, celles qui vivent seules et celles qui sont moins mobiles – afin d’assurer une très large représentation de la communauté.
  • Couvrir les coûts des cours proposés aux aînés.
  • Des ressources supplémentaires sont nécessaires dans les collectivités rurales.
  • Établir des programmes de jour pour les aînés atteints de démence afin qu’ils développent des systèmes de soutien pour améliorer leur état de santé.
  • Proposer des programmes de jour aux personnes âgées dans les centres de santé/centres de loisirs communautaires, afin de leur assurer des services de santé et de mieux-être (p. ex., programmes sur la santé, prévention des maladies, capacités d’adaptation) et offrir d’autres activités. De tels programmes donneraient l’occasion aux aînés de socialiser, et permettraient aux familles d’avoir un peu de répit.
  • Organiser des visites à domicile par les voisins et les autres membres de la collectivité.

6. La communication et l'information

Un consensus général a été établi concernant la nécessité de tenir les personnes âgées informées – non seulement des événements communautaires, mais également de ce qui se passe dans la communauté en général – afin de leur permettre de mieux s’intégrer à leur collectivité et de les soutenir dans leurs activités courantes.

« Les potins restent le moyen le plus rapide de diffuser de l’information. »

« Dans nombre de collectivités rurales, il n’y a pas de bande passante, donc pas d’accès à haute vitesse. Je rentre à la maison et je m’arrache les cheveux parce que le téléchargement d’une image prend des siècles. Je sais que c’est bien trop long pour les personnes âgées qui ont des ordinateurs, mais pas l’accès à l’Internet. »


L’information fournie par les participants aux groupes de discussion semble indiquer que les méthodes de communication les plus utilisées dans les collectivités rurales et éloignées demeurent les méthodes traditionnelles – à savoir le bouche à oreille, le téléphone, les tableaux d'affichage, les journaux et la radio – ainsi que les événements communautaires. D’après les commentaires des participants, l’outil de communication le plus efficace est, de loin, l’affiche ou le prospectus affiché sur les tableaux d’affichage dans des endroits stratégiques, notamment à la poste ou à l’épicerie. Le bouche à oreille – en personne ou par téléphone, par l’entremise de la famille et des amis ou par l’intermédiaire des clubs, des associations, des centres communautaires et des lieux de culte – est également perçu comme un important moyen de diffusion de l’information.

Les bulletins et les répertoires semblent être une autre source importante d’information pour les personnes âgées et nombre de participants et de fournisseurs de services constatent l’utilité d’un calendrier d’activités et d’une liste de programmes et de services (provenant de la municipalité, d’un centre communautaire/de loisirs, etc.). Les publications sont d’autant plus utiles quand elles mentionnent le nom et le numéro de téléphone de personnes-ressources clés. Dans de nombreuses collectivités, ces publications ne sont malheureusement guère plus produites ni diffusées.

De nombreux participants aux groupes de discussion ont exprimé la crainte d’être oubliés et que l'information soit diffusée de plus en plus uniquement sur Internet ou par le biais de services automatisés complexes.

Les participants plus âgés en particulier avaient de nombreuses plaintes à formuler au sujet des systèmes téléphoniques automatisés. En effet, les problèmes liés aux systèmes automatisés ou complexes, surtout aux systèmes téléphoniques, figuraient en tête de la liste des obstacles à une communication et à un échange d’information efficaces. Il semble particulièrement frustrant d’essayer d’obtenir une information d’importance vitale de sources gouvernementales.

De toute évidence, les personnes âgées qui ont participé aux groupes de discussion préfèrent avoir quelqu’un à qui parler. Elles ont exprimé leur intérêt à participer à des séances d’information dirigées par des experts, à prendre part à des rencontres sociales, voire même à se joindre à des programmes d'alphabétisation, comme autant de moyens de communiquer et d’obtenir de l’information. Elles se sont aussi montrées intéressées par des visites à domicile effectuées par des aînés et d’autres groupes, de même que par des services de bibliothèque itinérante. Les contacts en personne sont perçus comme étant particulièrement utiles pour diffuser de l’information, surtout à ceux qui connaissent un isolement social ou ont un niveau d’alphabétisation inférieur.

Dans l’ensemble, les personnes âgées craignaient de ne pas être suffisamment informées et ont fréquemment été incapables d’obtenir de l’information pertinente sur des activités se déroulant dans la communauté, sur des personnes-ressources ou sur des programmes mis à leur disposition – surtout lorsque l’information provenait de sources gouvernementales.

« À présent, j’envoie des courriels et c’est très agréable. »

« Je tenais seulement à réitérer que le gouvernement semblait réellement s’appuyer de plus en plus sur la technologie, les services téléphoniques et Internet. Il se contente très souvent de donner des adresses www et, pour la majorité des aînés, ces adresses sont tout simplement inaccessibles. »

« Les systèmes téléphoniques automatisés sont de loin l’expérience la plus exaspérante qui soit. »


Bien que les aînés accueillent volontiers les nouvelles technologies, ces dernières entraînent fréquemment de l’inquiétude et de la frustration. Les commentaires des participants semblent indiquer que la diffusion d’information sur Internet n’est pas le moyen le plus efficace d’atteindre la majeure partie de la population âgée. Les personnes âgées n’ont pas toutes accès aux ordinateurs ni les capacités nécessaires pour les utiliser comme outils d'information et de communication. Par ailleurs, de nombreuses collectivités rurales et éloignées ne sont pas dotées de services Internet à haute vitesse, ce qui peut être très irritant, en particulier pour les personnes âgées qui commencent seulement à découvrir la technologie. Présumer que la plupart des gens, pour ne pas dire tout le monde, ont accès à Internet dans les collectivités rurales et éloignées relève de l’utopie.

En dépit des nombreux commentaires concernant les craintes qu’ont les personnes âgées à l’égard des nouvelles technologies, les participants qui ont suivi des cours d’informatique exprimaient généralement une grande satisfaction tant en ce qui a trait aux cours qu’à leur perfectionnement dans le domaine. Certains ont souligné que ces cours constituaient une autre occasion pour les jeunes et les plus vieux d’interagir puisque ce sont souvent des étudiants d’écoles secondaires qui assurent la formation informatique des aînés.

Résumé des principales constatations

Les participants aux groupes de discussion présentent les observations et les suggestions ci-dessous en ce qui concerne l’intégration des personnes âgées dans leur communauté :

Caractéristiques d’une collectivité amie des aînés

  • L’affichage de l’information relative à des activités sur des tableaux d’affichage, dans des endroits fréquentés par les aînés.
  • La communication par téléphone ou le bouche à oreille, dans les journaux et les bulletins paroissiaux.
  • L'annonce d’activités et la publication d’information importante aux aînés dans les journaux locaux et sur le câble ou les chaînes communautaires.
  • L’accès pour les aînés à des ordinateurs ainsi qu’à une formation sur l'utilisation d’un ordinateur et d'Internet.
  • La création et la gestion d’un centre de ressources pour les aînés et/ou sur le bénévolat.
  • L’information sur les activités qui ont lieu dans la communauté, diffusée à la radio.
  • Faciliter aux aînés l’accès à l’information contenue dans des sites Web.
  • Création d’un répertoire de services communautaires pour les personnes âgées, qui contient de l’information sur les responsables de programmes susceptibles d’intéresser les personnes âgées.

Obstacles

  • Le manque d’information sur les programmes et services existants.
  • L’utilisation de systèmes automatisés et/ou complexes (systèmes téléphoniques donnant accès à l’information gouvernementale).
  • L’information gouvernementale difficile à trouver et à obtenir.
  • Les déficiences visuelles et les difficultés de lectures auxquelles sont confrontées les personnes âgées.
  • L’information obsolète ou absente au sujet d’activités.
  • L'accès inexistant ou de mauvaise qualité à des services de câblodiffusion, de radio et de bande passante.
  • Les sollicitations téléphoniques dirigées vers les aînés.

Suggestions des participants pour accroître la convivialité des collectivités à l’égard des aînés

  • Créer dans les centres communautaires un comité téléphonique qui contacterait chaque mois les aînés (qui le désirent) pour leur rappeler les activités qui se tiendront au centre.
  • Célébrer la vie des aînés dans les journaux locaux.
  • Trouver des moyens d’intégrer les aînés qui connaissent un isolement social au processus d'échange de l'information.

 

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