Notes internationales - grippe aviaire, Viet Nam - mise à jour

Les résultats de laboratoire ont confirmé l'infection par un virus de la grippe aviaire (sous-type H5) chez deux frères vivant dans le nord du pays. Le premier cas, un homme de 46 ans résidant dans la province de Thai Binh, a développé les symptômes le 1er janvier 2005 et il est décédé le 9.

Son frère de 42 ans, habitant Hanoi, a développé les symptômes le 10 janvier, soit 9 jours après son aîné. Il est toujours hospitalisé à Hanoi et il est en voie de guérison. On sait qu'il est resté au chevet de son frère malade, soigné dans le même hôpital. L'enquête sur ces deux nouveaux cas conduit à envisager deux hypothèses.

Selon la première, il serait possible que le frère aîné ait transmis directement l'infection à l'homme de 42 ans. Toutes les informations dont nous disposons à ce jour tendent à indiquer que l'on doit s'attendre à observer des cas de transmission interhumaine limitée et passagère des virus de la grippe aviaire.

Néanmoins, ces cas n'imposent pas pour l'instant de modifier le niveau d'alerte actuel à la pandémie. Les autorités ont instauré une surveillance renforcée des symptômes respiratoires dans l'entourage proche des deux hommes, à la fois dans la province de Tai Binh et à Hanoi. Il est rassurant de constater que, jusqu'à présent, aucun nouveau cas de maladie respiratoire n'a été détecté chez les personnes concernées.

Les autorités sanitaires vietnamiennes ont immédiatement déclenché une enquête sur la source de l'infection chez ces deux frères. Le personnel de l'Organisation mondiale de la Santé (OMS) dans le pays est tenu régulièrement informé.

La seconde hypothèse s'oriente vers une source de transmission directe à partir de la volaille. Les constatations préliminaires révèlent qu'un plat contenant du sang frais et des viscères crus de canard a été servi lors d'un repas familial.

Les responsables vietnamiens de la santé publique ont recommendé à maintes reprises de ne pas consommer de plats préparés avec du sang frais de canard ou des viandes de volailles crues ou pas suffisamment cuites. À titre de précaution, ce type de cuisine, à base de plats préparés avec de la viande ou des viscères crus de volailles, devrait être évité dans tous les pays où il y a des foyers de grippe aviaire H5N1 hautement pathogène.

Jusqu'à présent, on pense que la plupart des cas humains associés à un contact avec des volailles ont contracté leur infection après avoir été exposés à des oiseaux malades ou morts autour des habitations. Il semblerait que le risque soit particulièrement élevé pendant que l'on abat, plume et prépare les volailles pour la cuisson.

Une cuisson suffisante détruit le virus H5N1. L'OMS recommande donc de cuire les volailles jusqu'à ce que toutes les parties de l'animal atteignent une température interne de 70 oC. Aucun cas d'infection à virus H5N1 n'a pu être associé à la consommation de volailles ou d'oeufs suffisamment cuits. Les informations des médias selon lesquelles un troisième frère, âgé de 35 ans, aurait été hospitalisé n'ont pas été confirmées.

Ces deux derniers cas portent à huit le nombre total des sujets atteints au Viet Nam depuis la mi-décembre 2004. Sept en sont morts. La jeune femme de 18 ans de la province de Tien Giang, dont le cas a été annoncé dans un bulletin précédent, est décédée le 19 janvier.

Source : Relevé épidémiologique hebdomadaire de l'OMS, vol 80, no 4, 2005.


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