ARCHIVÉ - Maladie de Creutzfeldt-Jakob (MCJ) classique (trois sous types) et variante de la maladie de Creutzfeldt-Jakob (vMCJ)
À déclaration obligatoire à l’échelle nationale depuis : 2000
La présente section décrit les trois sous types étiologiques de la maladie de Creutzfeldt-Jakob (MCJ) classique (MCJ sporadique, MCJ iatrogène et maladies génétiques à prion) et la variante de la MCJ
A Maladie de Creutzfeldt-Jakob sporadique (MCJs)
1.0 Déclaration à l’échelle nationale
Cas certains, probables et possibles
2.0 Type de surveillance
Cas par cas
3.0 Classification du cas
3.1 MCJs certaine
Confirmation par des données neuropathologiques et/ou immunocytochimiques et/ou biochimiques, de l’observation d’une ou plusieurs caractéristiques neuropathologiques (voir l’encadré 1), et sans aucune indication de MCJ iatrogène ou de maladies génétiques humaines à prion (voir les sections B et C).
3.2 MCJs probable
Une investigation courante ne devrait pas évoquer un autre diagnostic
3.2.1 Démence rapidement évolutive + au moins deux caractéristiques de la liste I + II (voir encadré 2)
ou
3.2.2 MCJ possible + liquide céphalorachidien positif pour la protéine 14-3-3 par immunotransfert + durée < 2 ans
3.3 MCJs possible
Démence rapidement évolutive + deux des caractéristiques de la liste I (voir l’encadré 2) + durée < 2 ans + aucune électroencéphalographie (EEG) ou EEG atypique
4.0 Laboratoire — Commentaires
Voir les sections A.3.1, A3.2, A3.3
5.0 Manifestations cliniques
Voir les sections A.3.1, A3.2, A3.3
6.0 Code(s) de la CIM
6.1 Code(s) de la CIM-10
- A81.0
- Maladie de Creutzfeldt-Jakob
6.2 Code(s) de la CIM-9
- 046.1
- Maladie de Creutzfeldt Jakob
7.0 Commentaires
S.O.
8.0 Références
Surveillance Case Definitions for Human Prion Diseases. Consulté en septembre 2008, à l’adresse : http://www.cjd.ed.ac.uk/criteria.htmEncadré 1
- Encéphalopathie spongiforme dans le cortex cérébral et/ou cérébelleux et/ou dans la matière grise sous corticale
- Encéphalopathie avec immunoréactivité pour la protéine prion (PrP) avec dépôt en plaques et/ou de type synaptique diffus ou de type épars/ périvacuolaire, après examen du tissu soit directement soit avec l’aide d’un transfert capillaire de coupes en paraffine sur un support secondaire (PET blot)
- Présence de fibrilles associées à la tremblante du mouton (SAF) détectées par microscopie électronique
- Détection de la PrP résistante à la protéase par immunotransfert (Western blot)
Encadré 2
-
- Myoclonies
- Troubles visuels ou atteinte cérébelleuse (ataxie)
- Signes pyramidaux ou extrapyramidaux
- Mutisme akinétique
- Électroencéphalogramme typique : complexes périodiques avec ondes abruptes de fréquence d’environ 1 Hz
B MCJ iatrogène (MCJi)
1.0 Déclaration à l’échelle nationale
Cas certains et probables
2.0 Type de surveillance
Cas par cas
3.0 Classification du cas
3.1 MCJi certaine
MCJ certaine (voir les critères diagnostiques à la section A, encadré 1) et facteur de risque reconnu de transmission iatrogène (voir l’encadré 3)
3.2 MCJ probable
Syndrome cérébelleux prédominant évolutif chez un receveur d’hormones hypophysaires humaines prélevées chez un cadavre
ou
MCJ probable (voir les critères diagnostiques à la section A.3.2) avec facteur de risque reconnu de transmission iatrogène (voir l’encadré 3)
4.0 Laboratoire — Commentaires
Voir les sections B.3.1, B3.2, B3.3
5.0 Manifestations cliniques
Voir les sections B.3.1, B3.2, B3.3
6.0 Code(s) de la CIM
6.1 Code(s) de la CIM-10
- A81.0
- Maladie de Creutzfeldt-Jakob
6.2 Code(s) de la CIM-9
- 046.1
- Maladie de Creutzfeldt Jakob
7.0 Commentaires
S.O.
8.0 Références
Surveillance Case Definitions for Human Prion Diseases. Consulté en septembre 2008, à l’adresse : http://www.cjd.ed.ac.uk/criteria.htmEncadré 3
Remarque : Lorsqu’on évalue le rôle joué par tout facteur de risque proposé dans l’étiologie de la maladie, on devrait tenir compte du moment de l’exposition présumé par rapport à la date d’apparition de la maladie, en particulier lorsque l’exposition présumée est récente. À noter que cette liste est provisoire, car les risques de transmission iatrogène de maladies à prion par d’autres voies ne sont pas encore bien compris.
- Traitement par l’hormone de croissance hypophysaire prélevée sur un cadavre humain, par la gonadotrophine hypophysaire humaine ou par une greffe de dure mère humaine
- Greffe de cornée dont le donneur a été classé comme un cas de maladie à prion certain ou probable
- Exposition neurochirurgicale à des instruments auparavant utilisés chez un patient classé comme un cas de maladie à prion certain ou probable
C Maladies génétiques à prion
1.0 Déclaration à l’échelle nationale
Cas certains et probables
2.0 Type de surveillance
Cas par cas
3.0 Classification du cas
3.1 Cas certain de maladie génétique humaine à prion
3.1.1
Maladie à prion certaine (confirmée par des données anatomopathologiques) + maladie à prion certaine ou probable chez un parent du premier degré
ou
3.1.2
Maladie à prion certaine + mutation pathogène du gène de la protéine prion (PRNP) (voir l’encadré 4)
ou
3.1.3
Phénotype neuropathologique typique du syndrome de Gerstmann Sträussler Scheinker (SGSS)*
3.2 Cas probable de maladie génétique à prion
3.2.1
Trouble neuropsychiatrique évolutif + maladie à prion certaine ou probable chez un parent du premier degré
ou
3.2.2
Trouble neuropsychiatrique évolutif + mutation pathogène du gène PRNP (voir l’encadré 4)
4.0 Laboratoire — Commentaires
Voir les sections C.3.1, C3.2, C3.3
5.0 Manifestations cliniques
Voir les sections C.3.1, C3.2, C3.3
6.0 Code(s) de la CIM
6.1 Code(s) de la CIM-10
- A81.0
- Maladie de Creutzfeldt-Jakob
6.2 Code(s) de la CIM-9
- 046.1
- Maladie de Creutzfeldt Jakob
7.0 Commentaires
S.O.
8.0 Références
Surveillance Case Definitions for Human Prion Diseases. Consulté en septembre 2008, à l’adresse : http://www.cjd.ed.ac.uk/criteria.htmEncadré 4
- Mutations du gène PRNP associées à un phénotype neuropathologique de la MCJ (voir la section A, encadré 1) : P105T; G114V; R148H; D178N; V180I; V180I+M232R; T183A; T188A; T193I; E196K; E200K; V203I; R208H; V210I; E211Q; M232R; insertion de séquences répétées d’octapeptides (de diverses longueurs) et délétion (48 pb)
- Mutations du gène PRNP associées à un phénotype neuropathologique du SGSS (voir remarque ci dessus) : P102L; P105L; A117V; G131V; A133V; Y145Stop; H187R; F198S; D202N; Q212P; Q217R; M232T; insertion de séquences répétées d’octapeptides (de diverses longueurs)
- Mutations du gène PRNP associées à un phénotype neuropathologique de l’insomnie fatale familiale (IFF) : D178N
- Mutations du gène PRNP associées à d’autres phénotypes neuropathologiques : I138M; G142S; Q160Stop; T188K; T188R; P238S; M232R; insertion de séquences répétées d’octapeptides (de diverses longueurs)
Présence de plaques multicentriques positives pour la PrP dans le cortex cérébral et/ou cérébelleux, avec perte neuronale et spongiose. D’autres plaques amorphes importantes ou des dégénérescences neurofi brillaires positives pour la PrP ont été décrites dans des sous ensembles de cas de SGSS, mais elles sont associées à des mutations moins fréquentes du gène PRNP (A117V et F198S). Les plaques florides ou les plaques de kuru ne sont pas considérées comme des critères diagnostiques du SGSS.
D Variante de la maladie de Creutzfeldt- Jakob (vMCJ)v
1.0 Déclaration à l’échelle nationale
Cas certains, probables et possibles
2.0 Type de surveillance
Cas par cas
3.0 Classification du cas
3.1 vMCJ certaine
IA (voir l’encadré 5) et confirmation neuropathologique d’après les caractéristiques pathologiques a (voir la note en bas de pagea, l’encadré 5)
3.2 vMCJ probable
I + 4 ou 5 critères de II + IIIA + IIIB (voir l’encadré 5)
ou
I + IVA
3.3 vMCJ possible
I + 4 ou 5 critères de II + IIIA (voir l’encadré 5)
4.0 Laboratoire — Commentaires
Voir les sections D.3.1, D3.2, D3.3
5.0 Manifestations cliniques
Voir les sections D.3.1, D3.2, D3.3
6.0 Code(s) de la CIM
6.1 Code(s) de la CIM-10
- A81.0
- Maladie de Creutzfeldt-Jakob
6.2 Code(s) de la CIM-9
- 046.1
- Maladie de Creutzfeldt Jakob
7.0 Commentaires
S.O.
8.0 Références
Surveillance Case Definitions for Human Prion Diseases. Consulté en septembre 2008, à l’adresse : http://www.cjd.ed.ac.uk/criteria.htmEncadré 5
-
- Trouble neuropsychiatrique évolutif
- Durée > 6 mois
- Investigations courantes n’évoquent pas d’autre diagnostic
- Aucun antécédent d’exposition iatrogène potentielle
- Aucun signe de maladie génétique à prion
-
- Biopsie de l’amygdale positive pour la protéine prion (PrP) à l’examen immunohistochimiquef
- Modification spongiforme, dépôt disséminé de PrP, plaques florides à travers le cerveau et le cervelet
- Dépression, anxiété, apathie, retrait, délire
- Douleurs franches et/ou dysesthésies
- Complexes triphasiques périodiques généralisés à une fréquence d’environ 1 Hz. Dans de rares cas, ces complexes peuvent apparaître dans les derniers stades de la vMCJ
- Par rapport à l’intensité du signal d’autres noyaux de la matière grise profonde et de la matière grise corticale
- La biopsie d’amygdale n’est pas recommandée de façon systématique, ni dans les cas où l’aspect de l’EEG est typique de la MCJ sporadique, mais elle peut être utile dans les cas suspects où les manifestations cliniques sont compatibles avec une vMCJ et où l’IRM ne met pas en évidence de signal hyperdense en provenance de la partie postérieure du thalamus.
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