ARCHIVÉ - Rapport sur la surveillance canadienne intégrée : Salmonella, Campylobacter, E. coli producteur de vérotoxine et Shigella, de 2000 à 2004

Cas humains d'infection à Shigella

Le nombre d'infections à Shigella signalées au programme sur les MDOS a régressé en général entre 2000 et 2004, hormis un pic temporaire en 2002 (tableau 23). Le nombre élevé de cas en 2002 était dû à une éclosion d'infection à Shigella sonnei en Ontario par suite de la consommation d'une salade de pâtes à la grecque⁽²⁴⁾.

Les taux d'infection humaine à Shigella enregistrés dans les bases de données sur les MDOS et du PNSME par province/territoire sont présentés à la figure 34 et étaient similaires dans toutes les provinces. La plupart des provinces ont fait état d'une baisse générale du nombre de cas, le Québec affichant le déclin le plus marqué. Les taux plus élevés signalés au Québec en 2000 étaient dus à deux éclosions communautaires, l'une dans le Nord de la province et l'autre dans une communauté ethnique particulière.

Figure 34 : Taux de shigellose (pour 100 000 habitants) signalés au programme national sur les maladies à déclaration obligatoire – sommaire (MDOS) et au Programme national de surveillance des maladies entériques (PNSME) selon la province ou le territoire, de 2000 à 2004

Espèces/sérotypes de Shigella

La distribution des cas d'infection à Shigella selon l'espèce, d'après les rapports transmis au PNSME entre 2000 et 2004, est indiquée au tableau 24. Les espèces le plus souvent signalées sont S. sonnei et S. flexneri. Le tableau 25 résume le nombre total de cas d'infection à Shigella flexneri et le rang occupé par chacun des cinq principaux sérotypes. Le sérotype 2 a dominé chaque année.

Tendances à long terme

Bien que les taux annuels aient fluctué entre 1995 et 2004, on a observé en général des tendances à la baisse pour les infections à Shigella au cours de cette période (figure 35). Les tendances à long terme dans la déclaration des cas de shigellose dans les bases de données sur les MDOS et du LNM/PNSME présentent de grandes similitudes.

Figure 35 : Taux signalé d'infection à Shigella (pour 100 000 habitants) de 1995 à 2004, MDOS et LNM/PNSME

* Les données du LNM/PNSME incluent les totaux du LNM (1995 à 1997) et du PNSME (1998 à 2004).

Tendances mensuelles et provinciales/territoriales

La distribution saisonnière des cas est moins marquée pour Shigella que pour Salmonella, Campylobacter ou E. coli producteur de vérotoxine (figure 36). En mai 2002, une vaste éclosion d'infection à Shigella sonnei associée à une salade de pâtes à la grecque est survenue en Ontario⁽²⁴⁾. Les tendances saisonnières sont plus apparentes lorsque les données sont analysées par province/territoire, comme dans la figure 37. Dans plusieurs provinces et dans tous les territoires, le taux de shigellose culminait au printemps. Le taux était dans l'ensemble le plus élevé en Colombie- Britannique, en Alberta et au Québec.

Figure 36 : Cas signalés de shigellose par mois, de 2000 à 2004, MDOS et PNSME

Figure 37 : Taux moyen signalé de shigellose (pour 100 000 habitants par saison*) selon la province/le territoire, de 2000 à 2004, MDOS

*L'hiver inclut les mois de décembre, janvier et février; le printemps, les mois de mars, avril et mai; l'été, les mois de juin, juillet et août; l'automne, les mois de septembre, octobre et novembre.

Figure 37 - Équivalent table

Distribution selon l'âge et le sexe

La distribution selon l'âge des cas de shigellose est illustrée à la figure 38. Comme c'était le cas pour Salmonella, Campylobacter et E. coli producteur de vérotoxine, ce sont les nourrissons et les jeunes enfants qui affichaient les taux les plus élevés d'infection et d'hospitalisation. Des taux plus élevés de shigellose ont également été relevés chez les 20 à 59 ans, bien que les taux d'hospitalisation (ICIS) dans ce groupe soient relativement faibles.

Les taux plus élevés d'infection observés dans ce groupe d'adultes peuvent indiquer que les parents ayant de jeunes enfants sont davantage exposés à ce pathogène⁽²⁵⁾ ou qu'il y a un risque de transmission sexuelle chez les hommes qui ont des relations sexuelles avec d'autres hommes⁽²⁶⁾.

Aucune tendance apparente n'a été observée dans la distribution selon le sexe des cas de shigellose entre 2000 et 2004.

Figure 38 : Taux signalé d'infection et d'hospitalisation attribuables à Shigella (pour 100 000 habitants) selon le groupe d'âge, de 2000 à 2004 (années combinées), MDOS et ICIS

Cadres d'exposition pour les éclosions et les grappes de cas

35 éclosions et grappes de cas d'infection à Shigella et 698 cas confirmés en laboratoire associés à celles-ci ont été signalés au LNM et au PNSME entre 2000 et 2004. Quatre vingts pour cent de ces événements étaient associés à S. sonnei. Seulement sept grappes familiales de cas et 15 cas liés ont été associés soit à S. boydii, S. dysenteriae ou S. flexneri durant cette période.

Le tableau 26 présente les éclosions et les grappes de cas selon le cadre d'exposition. Le plus grand nombre d'éclosions et de grappes de cas de shigellose signalées sont survenues à domicile, mais le nombre de cas associés à une éclosion était plus important en milieu communautaire, étant influencé par les 420 cas ou plus associés à l'éclosion impliquant de la salade de pâtes à la grecque survenue en Ontario en 2002.

*R – résidentiel et NR – non résidentiel

Infections contractées en voyage

Entre 2000 et 2004, 162 infections à Shigella signalées au PNSME étaient associées à des voyages. Les antécédents de voyages ont été communiqués dans environ 4 % des cas de shigellose déclarés au PNSME. Les infections à Shigella liées à un voyage étaient principalement associées à un séjour en Asie, au Mexique et dans les Antilles (tableau 27).