Déclaration de la représentante spéciale Amira Elghawaby à la suite de la rencontre avec le premier ministre du Canada sur la menace continue au sentiment d’appartenance et à l’inclusion des musulmans canadiens

6 novembre 2024

Cette semaine, j’ai rencontré l’honorable Justin Trudeau, premier ministre du Canada, pour lui expliquer comment l’islamophobie et son recoupement avec le racisme anti-palestinien et anti-arabe continuent de nuire à notre tissu social, minent le pluralisme et constituent une menace directe pour notre démocratie.

Comme nous pouvons le constater, les conflits internationaux ont des répercussions directes sur notre pays. Les musulmans canadiens d’origine palestinienne et libanaise continuent de subir les effets dévastateurs de la violence, de la guerre et de la crise humanitaire qui sévissent à Gaza et au Liban. Cette situation est toujours au cœur des préoccupations de nombreux membres de nos communautés, qui continuent de presser le gouvernement canadien de faire davantage pour sauver des vies innocentes et défendre le droit humanitaire international.

Malgré les mesures importantes prises par le gouvernement fédéral pour lutter contre le racisme et la haine au Canada, comme le projet de loi sur les préjudices en ligne, le Plan d’action canadien de lutte contre la haine récemment dévoilé, les améliorations nécessaires et saluées apportées au Programme pour la sécurité communautaire du Canada et la nouvelle Stratégie canadienne de lutte contre le racisme, on constate une inquiétude généralisée de voir l’islamophobie et d’autres formes de haine continuer à s’intensifier.

La dévalorisation et la déshumanisation de vies palestiniennes et libanaises ont des effets directs au Canada, suscitant chez de nombreux musulmans canadiens et d’autres personnes un sentiment d’exclusion profond, une impression de citoyenneté de seconde classe et un sentiment de vulnérabilité pour eux-mêmes et pour leurs enfants. Les identités palestiniennes et musulmanes continuent d’être fréquemment et injustement associées au terrorisme dans le discours public, en ligne et hors ligne. Cette situation a des répercussions sur les musulmans canadiens et de nombreuses autres personnes dans leurs écoles, sur leurs lieux de travail et dans leurs communautés élargies, où des cas de harcèlement, de représailles, de crimes haineux et d’autres répercussions préjudiciables ont été signalés.

Un climat de division croissante se caractérise par des efforts délibérés pour faire taire les voix qui réclament pacifiquement l’application du droit humanitaire international, ébranlant profondément la confiance dans nos libertés civiles et dans les engagements des gouvernements et des institutions en faveur de la justice, de l’équité et de l’inclusion.

Dans le cadre d’une série de tables rondes organisées partout au Canada, les députés et les membres de mon équipe ont entendu haut et fort que l’exclusion et l’effacement mentionnés par nos communautés, notamment parmi les jeunes, sont en partie le résultat d’un manque de reconnaissance par le gouvernement fédéral du racisme anti-palestinien. Je me réjouis de l’engagement pris par le premier ministre d’adopter une définition du racisme anti-palestinien pour décrire les préjugés et la discrimination dont sont victimes un trop grand nombre de Palestiniens canadiens.

Par ailleurs, je lui ai expliqué comment je travaille avec mon équipe afin de remplir mon mandat, notamment en organisant des formations pour les fonctionnaires fédéraux sur l’islamophobie et le racisme anti-palestinien et anti-arabe et en donnant des conseils stratégiques dans le cadre de dossiers clés. Il a notamment été question de l’équité en matière d’emploi, de la Stratégie canadienne de lutte contre le racisme, du Plan d’action canadien de lutte contre la haine, de la législation sur les préjudices en ligne, des mesures spéciales en matière d’immigration pour aider les Gazaouis et les Soudanais fuyant la guerre, ainsi que des vastes consultations publiques et de l’engagement à sensibiliser le public à l’islamophobie.

J’ai réitéré mon engagement à continuer de comprendre les préoccupations, les craintes et les aspirations des communautés musulmanes au Canada. Cette démarche guidera mon engagement continu auprès du premier ministre, des ministres du Cabinet, du gouvernement fédéral et des Canadiens et Canadiennes d’un océan à l’autre. Je garde l’espoir que nous pourrons surmonter les défis importants auxquels nous ne cessons de nous heurter en cette période de désespoir, de division et d’anxiété inimaginables, et que nous pourrons donner aux musulmans, aux Arabes et aux Palestiniens du Canada l’assurance qu’ils ont, ainsi que leurs enfants, pleinement leur place au Canada.

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