À propos du très honorable Brian Mulroney, C.P., C.C., G.O.Q.

Profil du visage de Brian Mulroney sur fond noir.

Source : Paul Couvrette/Alamy Stock Photo

Le très honorable Brian Mulroney

Profil du visage de Brian Mulroney sur fond noir.

Source : Paul Couvrette/Alamy Stock Photo

Le très honorable Brian Mulroney

« Les Canadiens ont l’obligation de contribuer à bâtir un monde meilleur et plus sûr. Et surtout, nous nous devons de récompenser l’excellence et de chercher sans relâche à l’atteindre. Le Canada doit viser l’excellence dans tous les domaines de l’activité humaine. Et nous devons être intransigeants dans la défense des valeurs qui constituent le fondement moral de toute grande nation. Ceci est mon rêve pour mon pays : un Canada équitable et généreux, tolérant et juste. »

Brian Mulroney

Le très hon. Martin Brian Mulroney estimait que la démocratie dynamique du Canada « progresse grâce au choc des grandes idées et à l'articulation de visions concurrentes du pays ».

En tant que 18e premier ministre du Canada, il était persuadé que les réalisations survenaient quand le défi croisait le leadership. Inspiré par les mots de James MacGregor Burns, Brian Mulroney a cherché à reconstruire le système politique du Canada, plutôt que d'en subir les contraintes. Et comme le 1er premier ministre du Canada, Sir John A. Macdonald, M. Mulroney croyait en une vision à long terme, et que le capital politique qu’on acquiert sert à intervenir dans de grandes causes pour son pays. Brian Mulroney a été un premier ministre dont les politiques et les programmes ont été transformateurs, agissant comme éléments constitutifs d'un Canada du 21e siècle.

Né à Baie-Comeau (Québec) en 1939, Martin Brian Mulroney est un étudiant talentueux et précoce : il entame ses études universitaires à l’Université St. Francis Xavier, à Antigonish (Nouvelle-Écosse), en 1955. Il obtient un baccalauréat en sciences politiques en 1959 avant de poursuivre ses études en droit à l’Université Dalhousie, puis à l’Université Laval, où il obtient son diplôme en 1964.

La carrière de Brian Mulroney évolue peu à peu vers les domaines du droit et de la direction d’entreprises. Il est admis au Barreau du Québec en 1965 et se spécialise en droit du travail. Il se joint au cabinet d’avocats multinational Norton Rose Fulbright, où il devient associé en 1971. En 1973, il épouse Mila Pivnicki. Ensemble, ils ont 4 enfants : Caroline, Benedict (Ben), Mark et Nicolas. De 1974 à 1975, il se distingue lors de sa participation à la Commission d’enquête sur l’exercice de la liberté syndicale dans l’industrie de la construction (Commission Cliche), créée par Robert Bourassa, premier ministre du Québec. De 1977 à 1983, M. Mulroney est président de la Compagnie minière IOC.

Engagé dans la sphère politique dès le début de son parcours universitaire, Brian Mulroney se joint à des associations d’étudiants en politique et agit à titre d’étudiant délégué pour les activités provinciales et fédérales du Parti progressiste-conservateur du Canada. Choisi comme chef du parti en 1983, il est élu à la Chambre des communes peu après. L’année suivante, en 1984, il mène son parti à la plus grande victoire électorale de l’histoire du Canada. Il demeure premier ministre jusqu’à sa retraite de la politique en 1993.

Brian Mulroney est connu pour plusieurs initiatives marquantes au cours de son mandat, et peut-être plus particulièrement pour l'héritage économique considérable de son gouvernement. Ses politiques économiques, ainsi que ses relations bilatérales favorables avec des partenaires internationaux, ont favorisé la participation croissante du Canada à l'économie mondiale. L'Accord de libre-échange entre le Canada et les États-Unis, mis en œuvre en 1989, a jeté les bases de la ratification éventuelle de l'Accord de libre-échange nord-américain (ALENA), en 1994, avec l'inclusion du Mexique.

Le souci du bien-être économique du pays et la volonté de réduire le déficit ont mené à une réforme fiscale historique, repensant autant les impôts des particuliers que des entreprises. Notamment, M. Mulroney crée la taxe sur les produits et services (TPS) en 1991. Celle-ci, toujours en vigueur aujourd’hui, a été créée pour remplacer la taxe sur les ventes des fabricants. Son gouvernement a aussi privatisé un certain nombre de sociétés d'État, dont Air Canada et Petro-Canada. Ces initiatives, parmi d’autres, ont contribué à réduire le déficit budgétaire du Canada de 8,3 % du PIB à 5,2 % au cours de son premier mandat.

Brian Mulroney a revitalisé la présence du Canada sur la scène internationale, grâce à sa réponse humanitaire à la famine de 1985 en Éthiopie et à son opposition résolue à l'apartheid en Afrique du Sud. Motivé par un profond sens de la justice et du respect des droits de la personne, M. Mulroney a dirigé les efforts du Canada contre l'apartheid au sein du Commonwealth dans les années 1980, ce qui a finalement mené à la libération de Nelson Mandela. Ses convictions personnelles, combinées à son dévouement à la démocratie et à la coopération internationale, ont permis au Canada et à ses alliés de l'OTAN de jouer un rôle essentiel dans la fin pacifique de la Guerre froide. Sous la direction de M. Mulroney, le Canada est également devenu le premier pays occidental à reconnaître officiellement l'indépendance de l'Ukraine en décembre 1991.

Dans le cadre de ces initiatives, M. Mulroney contribue à faire du Canada un acteur robuste et indépendant sur la scène internationale, et il fait la promotion des valeurs canadiennes en matière de droits de la personne.

Le Canada se fait également connaître comme chef de file dans le domaine de la protection de l’environnement : il est notamment l’un des premiers pays à ratifier les conventions des Nations Unies sur la biodiversité et sur les changements climatiques (1992). Tout en maintenant une position indépendante, Brian Mulroney a su cultiver un climat de coopération bilatérale avec les États-Unis, ce qui mène à la signature de l’Accord entre le Canada et les États-Unis sur la qualité de l’air (communément appelé l’Accord sur les pluies acides) en 1991. C’est aussi sous son leadership que le Canada accueille une conférence internationale sur le climat à Montréal qui mènera à l’adoption du Protocole de Montréal, l’un des accords environnementaux internationaux les plus fructueux dont l’objectif était de réglementer la production et la consommation de substances qui appauvrissent la couche d’ozone (1987). L’accent mis sur la protection de l’environnement constitue l’un des éléments marquants de son mandat, lors duquel son gouvernement adopte la Loi canadienne sur la protection de l’environnement (1988) et la Loi canadienne sur l’évaluation environnementale (1992).

Sur le plan national, il travaille à améliorer les droits linguistiques des francophones et à renforcer l’inclusion du Québec dans les négociations constitutionnelles du Canada. Bien que les accords du lac Meech et de Charlottetown, au début des années 1990, ne soient finalement pas adoptés, ces tentatives ont des retombées durables dans la redéfinition des relations constitutionnelles entre les gouvernements fédéral et provinciaux.

En 1985, le gouvernement de M. Mulroney a créé la Commission d'enquête sur les criminels de guerre (Commission Deschênes). Cette même année, il a également négocié l'Accord de l'ouest sur l'énergie avec les gouvernements des provinces productrices de pétrole. Cette entente a permis la déréglementation complète des prix du pétrole, laissant ainsi les forces du marché de l'offre et de la demande internationales et locales le soin de déterminer les prix de l’énergie. L’Accord a aussi aboli le Programme énergétique national.

Parmi de nombreuses initiatives concernant le Canada atlantique, M. Mulroney a rendu possible le financement de la construction du pont de la Confédération reliant l’Île-du-Prince-Édouard au Nouveau-Brunswick, une réussite en matière de partenariat public-privé, ainsi que la création de l’Agence de promotion économique du Canada atlantique. Il a également joué un rôle déterminant dans l’Accord atlantique de 1985, un accord qui a permis à Terre-Neuve-et-Labrador de développer son industrie pétrolière au large de ses côtes et d’en tirer profit.

En 1991, à la suite de la crise d'Oka survenue l'année précédente, le gouvernement de M. Mulroney crée la Commission royale sur les peuples autochtones pour étudier l'évolution des relations entre les peuples autochtones, le gouvernement du Canada et la société canadienne dans son ensemble.

Durant son mandat, de nombreux parcs nationaux ont également été créés, notamment la réserve de parc national et site du patrimoine haïda Gwaii Haanas, en Colombie-Britannique, et le parc national de la Péninsule-Bruce, en Ontario. L’un des derniers gestes posés par M. Mulroney en tant que premier ministre a été la signature de l’Accord sur les revendications territoriales du Nunavut, en 1993. Cet événement historique, qui s’est tenu à Iqaluit, a contribué à la création du Nunavut, en 1999.

En 1993, M. Mulroney quitte la politique et reprend son ancienne carrière en droit et en administration des affaires. Il devient associé principal du cabinet d’avocats Norton Rose Fulbright en 1993, et siège au conseil d’administration de nombreuses sociétés canadiennes et internationales telles que Québécor, The Blackstone Group L.P., et Barrick Gold Corporation.

En 2016, l’Université St. Francis Xavier annonce qu’elle accueille le Brian Mulroney Institute of Government, un centre d’enseignement de premier cycle et de recherche dans le domaine des politiques publiques, du leadership et de la gouvernance. Le legs de M. Mulroney perdure également par le développement du Carrefour international Brian-Mulroney, un centre qui accueillera la pluridisciplinaire École supérieure d'études internationales de l’Université Laval.

La notoriété de Brian Mulroney dans les domaines du droit, des affaires et de la politique lui vaut de nombreux éloges. Plus particulièrement, il est nommé Compagnon de l’Ordre du Canada en 1998, grand officier de l’Ordre national du Québec en 2002 et Commandeur de la Légion d’honneur, en France, en 2016. Il reçoit également des distinctions internationales d'Haïti, du Japon, de l’Ukraine et de l’Afrique du Sud.

Brian Mulroney laisse un héritage politique de leadership et de dévouement qui a permis au Canada de faire face à une période de changements importants à l’échelle nationale et internationale. Dans le cadre de son mandat de premier ministre, il a abordé des enjeux délicats relatifs aux droits linguistiques et constitutionnels, contribuant ainsi à façonner la société canadienne d’aujourd’hui.

« Il faut assurer l’égalité des chances, l’équité et la justice pour tous : nous le devons à nos citoyens. Et nous devons veiller à ce que ces valeurs soient respectées ailleurs dans le monde. »

Brian Mulroney

Avec la contribution de la famille Mulroney

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