Personnalités remarquables

Lisez les biographies des personnes noires au Canada qui ont contribué de façon remarquable à façonner le patrimoine et l'identité du Canada. D’hier à aujourd’hui, elles s’inscrivent parmi les personnes les plus influentes sur le plan du bien-être et de la prospérité de notre pays.

Biographies en vedette

  • Ilhan Abdullahi

    lIhan Abdullahi est une organisatrice communautaire dévouée, une conteuse et une activiste résidant sur les territoires traditionnels non cédés des nations Musqueam, Squamish et Tsleil-Waututh. Déterminée à lutter contre les inégalités sociales et en matière de de santé, elle se concentre particulièrement sur les jeunes Noirs et les nouveaux arrivants. Inspirée par le parcours de sa famille en tant que nouveaux arrivants au Canada, elle s’engage activement dans la sensibilisation communautaire, la recherche et l’organisation des efforts pour contribuer à la libération collective des communautés dont elle fait partie.

    En plus de son travail de représentation et d’activisme, IIhan a une expérience en tant qu’éducatrice dans le domaine de la santé publique et enseigne actuellement à l’Université Simon Fraser. En 2020, elle a été désignée parmi les Top 100 femmes noires à suivre au Canada, et en 2021; elle a été présélectionnée pour le prix Woman of the Year Award organisé par Muslims Achieving Excellence (MAX).

    Passionnée par la narration qui reflète les expériences vécues dans les communautés dont elle fait partie, Ilhan a fait ses débuts de réalisatrice en 2021 avec le court documentaire "Dreamers" dans le cadre du programme Être noire au Canada. Ce court métrage suit le parcours ambitieux de deux jeunes réfugiés somaliens qui souhaitent devenir des professionnels du football. En 2022, Ilhan a reçu la bourse Telus StoryHive Black Creator’s Edition, pour co-créer son court métrage humoristique, “Not for Us”, qui fait actuellement son chemin dans le circuit des festivals de films. Le film a été projeté dans des festivals partout au Canada et à l’étranger, recevant des nominations. Récemment diplômée du remarquable Whistler Film Festival Screenwriters Lab, Ilhan travaille actuellement sur son scénario de long métrage, "Lifeline", dans l’espoir de le présenter à l’écran.

    Ilhan s’est récemment lancée vers l’obtention d’un doctorat qui lui permettra de centrer les réfugiés noirs dans sa recherche et explorer le rôle de l’organisation communautaire et de l’innovation sociale dans la transformation des systèmes de santé publique. Par son travail et ses recherches, elle espère continuer à explorer comment l’organisation communautaire à la base et le processus de décolonisation par le changement de systèmes peuvent contribuer à la libération de ces communautés.

  • Gloria Baylis (1929-2017)

    Gloria Leon Baylis (née Clarke) est née le 29 juin 1929 en Barbade. Elle était une infirmière migrante des Caraïbes formée en Grande-Bretagne qui a joué un rôle central dans un cas historique au Canada. Baylis posa sa candidature pour un poste d’infirmière à temps partiel à l’hôtel Queen Elizabeth (QEH). L’hôtel était alors exploité par Hilton of Canada. Le poste lui a été refusé. Ce moment coïncidait avec l’introduction de la Loi sur la discrimination dans l’emploi au Québec, en septembre 1964. Baylis déposa une plainte avec le soutien de l’Association de citoyenneté noire. La bataille juridique qui s’ensuivit dura 11 ans, aboutissant à la décision de 1977 de la Cour d’appel du Québec. C’était la première fois dans l’histoire du Canada qu’une institution était reconnue coupable de discrimination raciale dans l’emploi.

    Baylis, née dans une famille de la classe moyenne en Barbade, poursuivit ses études comme moyen de mobilité ascendante. Elle suivit une formation d’infirmière en Angleterre et, en 1952, émigra à Montréal, au Canada. Malgré les disparités salariales, elle embrassa une carrière d’infirmière et, en 1964, elle posa sa candidature pour un poste au QEH, ce qui déclencha une affaire juridique historique. Le procès, connu sous le nom de Sa Majesté c. Hilton, a entraîné une amende de 25 $ pour Hilton of Canada. Bien que le montant lui-même était insignifiant, même pour cette période, l’affaire a été une victoire importante contre la discrimination raciale dans l’emploi.

  • Stephanie Bernard

    Stephanie Bernard est née et a grandi en Jamaïque. Elle réside à Iqaluit, au Nunavut, depuis 2013. Elle est la présidente et la fondatrice de la Nunavut Black History Society (NBHS), qui organise des activités et des programmes dans le cadre du mois de l'histoire des Noirs chaque février. La NBHS célèbre la culture, l'histoire et l'art des Noirs et encourage les conversations et le partage des connaissances sur les questions qui touchent les communautés noires au Canada. Depuis 2020, la NBHS a étendu son mandat à l'engagement politique et social. Pour son travail de sensibilisation à la création d'une société plus équitable et plus juste, Stephanie a reçu le Community Development Award de la ville de Iqaluit en 2020.

  • Carrie Best

    Carrie Best naît le 4 mars 1903, à New Glasgow, Nouvelle-Écosse, de James et Georgina Ashe Prevoe.

    En 1925, elle épouse Albert T. Best, avec qui elle a un fils, J. Calbert Best. Plus tard, elle devient mère d'accueil pour Berma, Emily, Sharon et Aubrey Marshall.

    Durant les années 1940, Mme Best et son fils Cal sont arrêtés pour s'être assis dans la partie inférieure, sur les sièges réservés aux Blancs, du Roseland Theater à New Glasgow. En conséquence, les deux seront accusés de troubler la paix, reconnus coupables et condamnés à une amende.

    En 1946, Mme Best fonde The Clarion, le premier journal de la Nouvelle-Écosse appartenant à des Noirs. En 1952, son émission de radio, appelée The Quiet Corner (le coin tranquille), entre en ondes. Elle sera diffusée pendant 12 ans, dans quatre stations de radio dans les provinces maritimes. En 1968, elle est embauchée comme chroniqueuse pour le Pictou Advocate, un journal de Pictou, en Nouvelle-Écosse. Sa chronique est publiée jusqu'en 1975, sous la rubrique « Droits de la personne. »

    Voici quelques-unes des réalisations les plus importantes de Carrie Best :

    • Membre de l'Ordre du Canada en 1974
    • Titulaire de la Médaille de la Reine Élisabeth II en 1977
    • Officier de l'Ordre du Canada en 1979
    • Récipiendaire d'un doctorat honorifique en droit civil (DC.L.) de l'Université King's College, à Halifax, en 1992
    • Fondatrice de la société Kay Livingstone pour les femmes appartenant à une minorité de la Nouvelle-Écosse en 1975
    • Intronisée au Temple de la renommée des Noirs de Nouvelle‑Écosse en 1980
    • Récipiendaire du prix Harry Jerome en 1986
    • Récipiendaire de la Plaque d'adhésion Harambee en 1987
    • Récipiendaire du Black Professional Women's Group Award Certificate en 1989
    • Récipiendaire du prix d'excellence du ministre pour les relations interraciales (ministre d'état au Multiculturalisme), en 1990
    • Récipiendaire du prix de la commission des droits de la personne de la Nouvelle-Écosse en 1991
    • Récipiendaire du prix de la Ville de New Glasgow pour son travail à l'amélioration des relations interraciales en 1992
    • Récipiendaire du Congress of Black Women Certificate en 1993

    Carrie Best est décédée en juillet 2001, à New Glasgow.

  • Abraham Beverley Walker (1851-1909)

    Abraham Beverley Walker était le premier avocat noir né au Canada. Walker a également été le premier étudiant en droit de couleur inscrit à l’Université du Nouveau-Brunswick (UNB), ainsi que le premier Noir du Nouveau-Brunswick à publier un magazine.

    Walker est né à Belleisle, au Nouveau-Brunswick, en 1851. Il semble avoir fréquenté l’école à Kingston, dans la péninsule de Kingston, l’ancien comté de Kings. Jeune homme, Walker travaillait comme sténographe et secrétaire pour un conférencier itinérant dans diverses provinces du Canada. Walker fréquentait l’Université nationale de Washington, une petite institution de l’Université George Washington. Il étudia ensuite le droit avec un avocat de Saint John et subvint à ses besoins en travaillant comme sténographe. Walker était reconnu comme avocat par la Cour suprême du Nouveau-Brunswick en 1881; un an plus tard, il fut admis au barreau comme avocat. Walker était incapable de gagner sa vie en représentant la petite communauté noire de Saint John où il a également été victime de discrimination raciale de la part de ses collègues blancs. Déterminé, Walker demeure actif dans la communauté, y compris à l’Église épiscopalienne méthodiste africaine, et ses nombreuses lettres ont été publiées dans les journaux locaux. Sa femme tenait un magasin à Saint John. Pendant une brève période, il tenta ses chances à Atlanta, en Géorgie, où il publiait la brochure The Negro Problem ou a philosophie du développement racial. Il retourna étudier à Saint-John Law School, dont il est le premier étudiant. L’école sera ensuite absorbée par l’Université du Nouveau-Brunswick. Il faudra près de 70 ans avant qu’un autre étudiant noir entre à la faculté de droit de l’UNB. Entre 1893 et 1899, il fut bibliothécaire de la Saint-John Law Society. Walker demeura actif en politique fédérale et travailla pour les partis conservateur et libéral. En 1903, il fut responsable d’une autre « première », la revue littéraire et d’affaires publiques Neith, du nom de l’ancienne déesse égyptienne de la guerre, de la chasse et de la sagesse. Cette revue était considérée comme une publication canadienne et non un journal noir. La revue cessa après cinq numéros. Sa dernière croisade a été son intérêt pour le mouvement de la civilisation africaine, qui visait à recruter des Noirs instruits et qualifiés du Canada et d’autres pays développés pour construire une colonie modèle pour les Noirs en Afrique.

    Abraham Beverly Walker est décédé de la tuberculose en 1909. Il a reçu l’Ordre du Nouveau-Brunswick à titre posthume en 2019.

  • Wesley Hall

    Président et fondateur de WeShall Investments, une société de capital-investissement qui possède un portefeuille diversifié d'entreprises soutenant principalement des entrepreneurs BIPOC (fait référence aux "Noirs, Autochtones et autres personnes de couleur", Wes Hall a connu des débuts modestes dans la Jamaïque rurale.

    Il a grandi dans une cabane d'ouvriers de plantation, étant l'un des nombreux enfants pris en charge par sa grand-mère. Malgré ces difficultés, sa grand-mère lui a inculqué la valeur du travail, de l'ambition et de l'assiduité. En 1985, Wes a immigré au Canada, où il a entrepris de devenir l'homme d'affaires que vous connaissez aujourd'hui.

    Vêtu quotidiennement d'un costume, Wes a eu ses débuts en tant que commis au courrier dans un grand cabinet d'avocats de Toronto. Sa curiosité, son intelligence et sa capacité à repérer les opportunités lui ont permis de transformer un prêt bancaire de 100 000 dollars pour lancer sa première entreprise, Kingsdale Advisors, en la société de conseil aux actionnaires la plus importante du Canada. L'expertise de Wes s'est révélée précieuse dans le cadre du litige complexe qui a opposé Goldcorp, basée à Toronto, et Glamis Gold, basée au Nevada, de 2004 à 2006, du rachat de Falconbridge par Xstrata PLC pour 18 milliards de dollars en 2006, et de la fusion entre Suncor et Petro-Canada pour 19 milliards de dollars en 2009.

    Philanthrope convaincu, Wes est profondément engagé dans l'amélioration des conditions de vie de communautés. Il a fondé l'ambitieuse et très fructueuse BlackNorth Initiative pour aider à mettre fin au racisme systémique anti-Noirs au Canada. Il a enseigné le Black Entrepreneurship and Leadership à la Rotman School of Management de l'Université de Toronto, un cours unique en son genre en Amérique du Nord. Wes est vice-président du conseil d'administration du Huron University College, membre du groupe Capital Markets Modernization Taskforce (groupe de travail sur la modernisation des marchés financiers) et siège au conseil d'administration de la SickKids Foundation, du Festival international de film de Toronto et de Passeport pour ma réussite Canada.

    En 2021, la Chambre de commerce de l'Ontario lui a décerné le Lifetime Achievement Award et la Chambre de commerce du Canada lui a attribué le titre du Chef d’entreprise canadien 2022. Wes a reçu des doctorats honorifiques de l'Université des Indes occidentales, de l'Université d'Ottawa, de l'Université métropolitaine de Toronto, de l'Université Queen's, de l'Université de Toronto et de l'Université York. Il a reçu la médaille de distinction de l'université Huron en 2022 et le prix Nation Builder Award de l'Empire Club en 2024. En 2024, le Globe and Mail l'a classé parmi les 40 personnalités les plus influentes de Bay Street au cours des quarante dernières années.

    Parmi les autres réalisations de Wes, citons la rédaction d'un mémoire à succès, "No Bootstraps When You're Barefoot", qui a été finaliste du National Business Book Awards en 2023. Il a lancé un podcast en partenariat avec le Toronto Star, "Between Us with Wes Hall", et participe également à la série à succès de la CBC, The Exchange Tower "Dragons' Den". Wes est également un conférencier très demandé, invité à s'exprimer dans tout le Canada et fréquemment invité sur BNN Bloomberg.

  • Piercy Haynes (1911-1992)

    Piercy Haynes est arrivé à Winnipeg avec sa famille en 1912. Dans sa jeunesse, il a excellé dans les sports et a fait partie de plusieurs équipes championnes de softball et de basket-ball. Il était également champion amateur des poids welters à Winnipeg en 1933 et 1934. Il était aussi un pianiste et un chanteur doué et est devenu rapidement un personnage incontournable de la scène musicale de Winnipeg.

    Quand il a tenté de s'enrôler dans la Marine royale canadienne pendant la Seconde Guerre mondiale, il a reçu comme réponse que les minorités n’étaient pas admises. On pensait que l'étroitesse de la vie à bord d'un navire en faisait un endroit potentiellement dangereux pour elles. Pour protester, Haynes a écrit à plusieurs reprises aux autorités d'Ottawa, y compris au secrétaire d’état de la marine. Les règles ont alors été modifiées, et ainsi, il est devenu le premier Noir de la Marine royale canadienne moderne. Après la guerre, il a entamé une carrière de 29 ans en tant que porteur de nuit au Chemin de fer Canadien Pacifique, tout en poursuivant une carrière musicale. En 1943, il a épousé Zena Bradshaw (1910-1990), une chanteuse de jazz d'Edmonton.

    En 1952, Zena Haynes et sa sœur Alva Mayes ont ouvert le “Haynes Chicken Shack” dans la maison familiale de la rue Lulu. L'établissement est devenu célèbre non seulement pour son poulet frit, mais aussi comme haut lieu de la musique, attirant même des visiteurs de renommée internationale tels que Billy Daniels, Oscar Peterson et Harry Belafonte.

    Haynes a été candidat libéral pour la circonscription de Logan lors des élections générales provinciales de 1977, candidat au conseil municipal de Winnipeg en 1980, et membre de la Légion royale canadienne et du “Winnipeg White Ensign Naval Club”.

  • Barbara Howard

    Née et élevée à Vancouver entre la 10eRue et Nanaimo. À la fin des années 1930, Mme Howard était l’une des sprinteuses féminines les plus rapides de l’Empire britannique. Elle a représenté le Canada aux Jeux de l’Empire britannique de 1938 à Sydney, en Australie. Mme Howard a obtenu son diplôme de l’Université de la Colombie-Britannique en 1959 ainsi qu’un B.Ed., et elle est devenue la première membre d’une minorité visible à être embauchée par le Conseil scolaire de Vancouver. Elle a travaillé comme enseignante dans une école de Vancouver jusqu’en 1984. Dans les dernières années de sa vie, elle est restée active en matière de bénévolat communautaire en tant que conseillère auprès de ses pairs. Elle a été intronisée au Temple de la renommée des sports de la Colombie-Britannique en 2012, et intronisée au Temple de la renommée des sports du Canada en 2015.

    Photo fournie par le BC Sports Hall of Fame.

  • Weyni Mengesha

    Weyni Mengesha est une réalisatrice de films et de pièces de théâtre primée, connue pour son travail novateur et son engagement communautaire. Elle est directrice artistique du Soulpepper Theatre, la plus grande compagnie théâtrale à but non lucratif de la ville de Toronto. Weyni a mis en scène des spectacles à travers le Canada qui ont fait l'objet de tournées nationales et internationales, et qui ont été développés en émissions de télévision diffusées sur CBC, Global et Netflix. Ces spectacles comprennent Da kink in my hair, Kim's Convenience et l'opéra Treemonisha, acclamé par la critique. Weyni a également réalisé des mises en scène à Londres, New York et Los Angeles, ce qui lui a valu une nomination à la National Association for the Advancement of Colored People (NAACP) pour la meilleure mise en scène, ainsi que des nominations et des prix pour la meilleure mise en scène de la part de Dora's (Toronto), de la Drama League (New York) et du Drama Critics Circle (L.A.).

    Weyni est également une éducatrice engagée, un mentor pour les nouveaux talents et une productrice d'initiatives artistiques pour la jeunesse. Elle a été codirectrice du célèbre projet A.M.Y. (Artists Mentoring Youth), de ses débuts en 2005 jusqu'en 2011, et continue à être membre de son conseil consultatif. Elle a également cofondé Sound the Horn en 2004 et a été directrice artistique de l'organisation pendant sept ans, offrant une plateforme de formation et de présentations à des centaines de jeunes artistes issus des communautés éthiopiennes et érythréennes d'Amérique du Nord.

    Elle continue d'être invitée à enseigner dans le cadre de programmes de formation artistique partout au Canada, notamment à l'École nationale de théâtre du Canada, au Centre canadien du film (CFC) et à la Soulpepper Academy. En 2018, Weyni a été nommée parmi les 50 Torontois les plus influents par le magazine Toronto Life.

Biographies générales

  • L’honorable Lincoln M. Alexander

    L'honorable Lincoln M. Alexander est né en 1922, à Toronto. Il a servi dans l'Aviation royale du Canada durant la Seconde Guerre mondiale, de 1942 à 1945. Titulaire d'un baccalauréat ès arts de l'Université McMaster de Hamilton et admis au Barreau en 1965 à l'issue d'études à l'école de droit Osgoode Hall de Toronto, il a été nommé conseil de la reine et a travaillé comme associé dans un cabinet d'avocats de Hamilton de 1963 à 1979. M. Alexander est devenu en 1968 le premier Noir élu à la Chambre des communes, où il est resté jusqu'en 1980, occupant notamment le poste de ministre fédéral du Travail en 1979-1980.

    En 1985, Lincoln Alexander a été nommé 24e lieutenant-gouverneur de l'Ontario, la première personne de minorité visible à occuper une telle fonction au Canada. Durant son mandat, qui a pris fin en 1991, il s'est particulièrement concentré sur les jeunes et l'éducation. Par la suite, il a accepté le poste de chancelier de l'Université de Guelph. En 1996, il a accédé à la présidence de la Fondation canadienne des relations raciales et a été fait commissaire honorifique des célébrations de l'Année internationale des personnes âgées en Ontario.

    L'honorable Lincoln Alexander a été nommé compagnon de l'Ordre du Canada et membre de l'Ordre de l'Ontario en 1992, et il a reçu en juin 2006 le titre de « Greatest Hamiltonian of All Time » (plus grand Hamiltonien de tous les temps).

    M. Alexander est décédé le 19 octobre 2012, à l'âge de 90 ans.

    En décembre 2013, la province de l'Ontario a proclamé le 21 janvier (journée d’anniversaire de Lincoln Alexander) la « Journée Lincoln Alexander » et l'année suivante, cette journée a été reconnue à l'échelle nationale

  • Marie-Josephe Angélique (vers 1705 – 21 juin 1734)

    Angélique est née à Madère, au Portugal vers 1705, où elle a été réduite à l’esclavage et vendue plusieurs fois avant d’être achetée par le marchand français François Poulin de Francheville en 1725. Elle a été amenée à Montréal pour servir de domestique asservie. À la mort de M. de Francheville en 1733, la propriété d’Angélique a été transmise à sa veuve, Thérèse de Couagne.

    Pendant sa période d’esclavage, Angélique a eu trois enfants – certains historiens ont dit qu’elle avait probablement été forcée d’avoir ces enfants, avec un autre esclave, Jacques César. Aucun de ses enfants n’a passé le cap de la petite enfance. Angélique avait également un amant, un travailleur blanc engagé à long terme, nommé Claude Thibault. Après avoir demandé sa liberté qui lui a été refusée, Angélique s’est enfuie avec Thibault après avoir mis le feu à son lit. Ils ont été capturés deux semaines plus tard dans les environs de Chambly.

    Une fois Angélique revenue à Montréal, elle a menacé de brûler la maison de sa maîtresse. Le 10 avril 1734, 46 bâtiments du quartier des marchands de Montréal sont incendiés, dont le couvent et l’hôpital de l’Hôtel-Dieu de Montréal. Le lendemain, Angélique est accusée d’avoir déclenché l’incendie et elle est arrêtée par la police. Elle est accusée d’incendie criminel, punissable de mort et, à une époque où l’accusé était présumé coupable, elle avait très peu de chance de prouver son innocence. Tout au long de son procès, elle a nié avoir allumé le feu.

    Elle a comparu devant le juge Pierre Raimbault et un long procès de six semaines a commencé. Sur 23 personnes, 22 ont témoigné contre Angélique, déclarant que bien qu’elles ne l’aient pas vue allumer le feu, elles étaient sûres que c’était elle qui l’avait fait. Un témoin a attesté de son innocence, sa maîtresse elle-même, Thérèse de Couagne. Ce n’est qu’au 24etémoin que le procès a pris fin : Amable Lemoine Monière, âgée de cinq ans, a juré sous serment avoir vu Angélique se rendre au grenier de la maison Francheville munie d’une pelle pleine de braises juste avant l’incendie. Devant un tel témoignage, le juge a pu déclarer Angélique coupable.

    Elle devait se faire couper les mains et être brûlée vive, mais la condamnation a été portée en appel pour alléger la peine. La peine de mort a été maintenue, et Angélique devait être torturée et pendue, puis son corps devait être brûlé. Le jour de son exécution, elle a été torturée au moyen de brodequins, forcée d’avouer ses crimes et d’implorer le pardon de Dieu, du roi et du peuple. Angélique a été pendue et son corps suspendu à la potence pendant deux heures, brûlé, puis ses cendres ont été dispersées au vent.

    D’un côté, Angélique, en tant qu’esclave asservie vivant en Nouvelle-France sans aucun droit, a peut-être été une victime innocente de circonstances malheureuses, de rumeurs et de discrimination. D’un autre côté, Angélique a pu avoir mis le feu pour faire passer un message de rébellion, un appel à la liberté des personnes esclaves asservies des communautés noirs. Nous ne saurons probablement jamais si Angélique était coupable ou non, mais il est important de ne pas oublier son histoire et ce qu’elle représente.

    En 2012, une place publique à Montréal, au Québec, face à l’hôtel de ville, porte le nom de Place Marie-Josèphe-Angélique.

  • Édouard Anglade, dit « Eddie » (1944–2007)

    Premier agent de police noir à Montréal

    Édouard Anglade, un immigrant haïtien, est entré au Service de police de la Ville de Montréal en 1974. Il était le premier agent noir du Service et il restera le seul pendant plusieurs années.

    Au cours de ses 30 années de carrière, il a combattu le crime dans les rues de la ville, obtenant ainsi le respect de ses collègues policiers. Par sa persévérance et son professionnalisme, il a fini par devenir l'agent le plus élevé en grade parmi les 130 agents noirs en poste à Montréal à cette époque.

    Dans son autobiographie, intitulée Nom de code : Mao, il raconte ses expériences au sein du service de police.

    Photo fournie par le Service de police de la Ville de Montréal.
  • Georges Anglade

    Né le 18 juillet 1944 à Port-au-Prince, Georges Anglade est un géographe, homme politique et écrivain haïtien qui était basé à Montréal.

    En 1965, Anglade obtient une licence en droit et un diplôme de Sciences sociales, à la Faculté de droit de Port-au-Prince. Son opposition à la dictature des Duvalier le conduit à quitter Haïti pour la France. Entre 1965 et 1969, il étudie au Centre de géographie appliquée de Strasbourg, où il obtient son doctorat. Il obtient également une licence en littérature à l'Université de Strasbourg en 1967. Entre 1968 et 1969, il est professeur à l'Institut de démographie de Strasbourg. Son installation au Canada, à Montréal, en septembre 1969, l'amène à être l'un des cofondateurs de l'Université du Québec à Montréal (UQAM), ce qui a contribué à la création d’un réseau d’universités à travers la province, il y a enseigné la géographie sociale jusqu'en 2002.

    Anglade était un opposant au régime de la famille Duvalier rantiduvaliériste convaincu, il a été exilé deux fois en 1974 et 1991, et menacé de mort à plusieurs reprises pour s'être opposé aux autorités haïtiennes. Il a passé une grande partie de sa vie adulte en exil au Québec où il a fondé le Mouvement haïtien de solidarité (MAS) à Montréal dans les années 1980, et a publié en 1990 « La Chance qui passe », un manifeste appelant à la démocratie en Haïti. Dans les années 1990, il a été conseiller et ministre des Travaux publics sous les gouvernements de Jean Bertrand Aristide et de René Préval. En 1994, il a présidé la Conférence politique internationale de Miami, qui a initié le retour à la démocratie en Haïti.

    Après sa carrière gouvernementale, il a intensifié son activité littéraire, en se concentrant sur les lodyans, qu'il a théorisés en écrivant des histoires de ce genre.

    Georges Anglade et son épouse Mireille sont morts brutalement, ainsi que d'autres membres de leur famille, lors du tremblement de terre qui a dévasté Port-au-Prince le 12 janvier 2010.

  • Lyonel Anglade

    Agent des relations communautaires, Service de police de la Ville de Montréal

    Lyonel Anglade travaille beaucoup avec les jeunes issus de différentes communautés culturelles à Montréal, en particulier ceux d'origine haïtienne. Ses efforts de sensibilisation contribuent à bâtir la confiance et à améliorer le dialogue entre les jeunes et le service de police, afin de dissiper les préjugés et de former des partenariats communautaires.

    Photo fournie par le Service de police de la Ville de Montréal.
  • L’honorable Jean Augustine

    Jean Augustine est une pionnière en politique, une militante sociale et une enseignante. Elle est la première Noire canadienne à être élue à la Chambre des communes, la première Noire canadienne à être nommée au Cabinet fédéral et première commissaire à l’équité nommée par le gouvernement d’Ontario.

    Née en 1937, à Happy Hill, à la Grenade, Jean Augustine a dû surmonter des difficultés personnelles et financières dès son jeune âge pour exceller sur le plan scolaire et entamer sa carrière en tant qu’enseignante. Après son arrivée au Canada en 1960, elle poursuit ses études et ses ambitions de carrière, prend part à des organismes communautaires afin de défendre les droits des minorités et des femmes et sert sa collectivité et la Ville de Toronto en faisant preuve d’une grande passion et de charisme. Jean Augustine a mis à profit ses origines et ses convictions dans les domaines du service à la collectivité, de l’enseignement et de la défense des droits lorsqu’elle est entrée en politique en 1993, en qualité de député. En 1995, elle dépose une motion au Parlement afin de proclamer le mois de février le Mois de l’histoire des Noirs. Cette motion est adoptée à l’unanimité, établissant de ce fait une longue tradition visant à souligner l’importante contribution des Canadiens noirs dans l’histoire, la culture, l’évolution et le patrimoine du Canada. Après cette réussite, Jean Augustine continue d’occuper plusieurs postes importants, notamment celui de ministre d’État chargée du Multiculturalisme et de la Condition féminine, membre du Conseil privé de la Reine pour le Canada et Comité de la citoyenneté et de l’immigration.

    Jean Augustine a reçu de nombreux prix et reconnaissance pour son travail; elle a entre autres été admise comme membre de l’Ordre du Canada en 2007 et elle a reçu la prestigieuse nomination de Dame commandeur de l’Ordre de l’Empire britannique et des diplômes honorifiques de l’Université de Toronto, l’Université de Guelph, l’Université McGill et l’Université York.

  • Donovan Bailey

    Donovan Bailey est l'un des meilleurs sprinters de tous les temps. À titre d'ancien détenteur du record mondial au 100 mètres et de champion olympique et du monde, il n'est pas surprenant que Track and Field News l'ait nommé « Athlète de la décennie » au 100 mètres et que nous le connaissions sous le nom « de l'homme le plus rapide au monde ».

    Les Canadiens étaient remplis de fierté lorsque l'athlète originaire de la Jamaïque s'est imposé aux Jeux olympiques de 1996 à Atlanta, où il remporta la médaille d'or au 100 mètres et au relais 4 x 100 mètres. Après avoir pris sa retraite de la compétition active en 2001, il entreprit une fructueuse carrière dans le monde des affaires.

  • Dre Alexandra Bastiany

    La Dre Alexandra Bastiany est cardiologue au Centre régional de santé de Thunder Bay.

    Elle a obtenu son diplôme de médecine et a complété sa formation en médecine interne et en cardiologie à l'Université de Montréal (UdeM). Elle a obtenu son diplôme avec distinctions et elle fut aussi la première femme noire majore de promotion de la Faculté de médecine de l'UdeM.

    La Dre Bastiany a ensuite terminé avec succès une formation en cardiologie interventionnelle à l'Institut de cardiologie Mazankowski de l'Alberta (Université de l'Alberta) à Edmonton, ce qui a fait d'elle la première femme noire cardiologue interventionnelle au Canada.

    La Dre Bastiany parle couramment l'anglais, le français et le créole haïtien. Elle est née et a grandi à Montréal, au Québec, de parents haïtiens et a développé un intérêt marqué pour le travail communautaire auprès des minorités visibles. Cette passion l’a amenée à s’associée à La Maison d'Haïti, un centre communautaire local, pour organiser des séances d'apprentissage sur les problèmes de santé courants qui touchent la population haïtienne de Montréal. Pour ses efforts, elle a remporté la deuxième place aux prix Excelsior de la FMRQ pour son travail communautaire.

    Elle a également travaillé directement avec d'autres organisations communautaires locales et a lancé des journées d'orientation professionnelle pour les minorités et les enfants des communautés mal desservies, en s'efforçant de leur offrir une représentation par le biais de modèles professionnels.

    En combinant son expertise en matière de maladies cardiovasculaires et sa passion pour le travail communautaire, la Dre Bastiany s'engage activement de réduire les préjugés liés à la race et au sexe qui entraînent des différences dans les normes de soins et les résultats cliniques.

  • Mary Bibb

    Née libre à Rhode Island, Mary Bibb est devenue abolitionniste, enseignante, couturière, activiste et co-éditrice de « Voice of the Fugitive ». En 1854, Mary Bibb fonda également le Windsor Ladies Club, également connu sous le nom de Mutual Improvement Society. Mary, tout comme son mari Henry, a également contribué à la gestion de la Refugee Home Society et à la distribution de l'aide aux voyageurs entrants du chemin de fer clandestin. Les deux fournissaient aux nouveaux arrivants de la nourriture, des vêtements, un logement, mais aussi une formation professionnelle et une protection contre les chasseurs de personnes asservis. Cela s'ajoutait à la création d'une école pour les jeunes exclus de l'école publique locale faisant face à la discrimination. C'est en 2002 que Mary, tout comme son mari Henry, a été reconnue comme étant une personne d'importance historique nationale au Canada.

  • Jully Black

    Jully Black, née sous le nom de Jully Ann Inderia Gordon, est une chanteuse, compositrice, actrice et personnalité de la télévision. Connue comme la reine du R & B du Canada, elle est lauréate d'un prix Juno et, en 2013, CBC Music l'a nommée l'une des «25 plus grandes chanteuses canadiennes jamais vues».

    Mme Black est né le 8 novembre 1977 à Toronto (Ontario) de parents immigrés jamaïcains parmi neuf enfants. Son frère jumeau est mort à la naissance, son père est parti alors qu’elle était âgée de sept ans, et quand Mme Black avait dix ans, elle a perdu de façon inattendue une grande sœur. Mme Black a commencé à chanter à l'église à l'âge de six ans, et avec l'inspiration de sa défunte sœur Sharon et le manque de présence féminine dans les médias canadiens, elle a décidé de poursuivre une carrière musicale à l'âge de douze ans. Après avoir remporté un spectacle de talent local et chanté lors de nombreux événements, elle a commencé à voyager à New York pour enregistrer à l'âge de 14 ans. Elle a ensuite fréquenté le C.W. Jefferys Collegiate Institute, puis Oakwood Collegiate pour leur programme en musique. Elle a poursuivi ses études pour obtenir un diplôme en application de la loi au Collège Seneca, "J'ai toujours aimé le droit parce que j'ai vécu l'injustice. . . Lorsque vous connaissez vos droits et vos responsabilités, vous êtes intouchable », a déclaré Mme Black au Toronto Life.

    Après avoir collaboré avec des artistes connus tels que Choclair, Kardinal Offishall, elle a écrit des chansons pour Destiny's Child, Nas, Sean Paul, Missy Elliott et d'autres. Elle a sorti un certain nombre de chansons indépendantes, y compris "Rally'n", qui a été nominé pour un prix Juno et un prix aux MuchMusic Video Award en 1999. Sa collaboration avec 2 Rude et Grimmi Grimmi, "Dissin 'Us", a remporté le prix Soul / R & B Vidéo aux MuchMusic Video Awards en 2000.

    Le premier album de Mme Black, I travelled , dont la sortie était prévue en 2003, a été retardé en raison du fait que son label, MCA, a été absorbé par Interscope. Elle a ensuite signé avec Universal Music Canada et a sorti son premier album, This is Me (2005). Son single "Sweat of Your Brow" a culminé jusqu’au 16e rang sur le tableau canadien, et a remporté le prix pour l’enregistrement de danse de l'année aux Canadian Urban Music Awards (2005).

    Le prochain album de Mme Black, Revival (2007), a été dédié à sa défunte sœur Sharon, et représente son single le plus vendu à ce jour, "Seven Day Fool", qui culmine au 9e rang sur le tableau du Billboard Canadian Hot 100. Revival a remporté l'enregistrement R & B / Soul de l'année aux prix Juno 2008.

    Mme Black a également été impliqué dans un large éventail de travaux de bienfaisance. En 2006, elle a participé à un concert-bénéfice en Afrique du Sud aux côtés des Black Eyed Peas pour recueillir des fonds et faire de la sensibilisation pour la Fondation Shanduka et son programme Adopt-a-School. Elle a également présenté des discours dans des écoles partout au Canada et a participé au programme éducatif MusiCount. Elle a participé à un concert-bénéfice pour la Fondation Stephen Lewis, qui soutient la recherche sur le VIH / sida. En 2014, elle était l’hôtesse de Kick It Up un camp d’entraînement sur le cancer du rein à Toronto, qui a été bénéfique pour l'organisme Cancer du rein Canada. Elle est également une porte-parole des communautés Lesbienne, Gai, Transgenre, Bisexuel, Queer (LGTBQ), se produisant lors de divers événements de la Fierté, notamment à World Pride (2015).

  • Lucie et Thornton Blackburn

    Comme de nombreux réfugiés du chemin de fer clandestin, Lucie et Thornton Blackburn se sont dirigés vers les villes où ils pourraient trouver du travail et où ils pourraient aider à façonner le caractère de leur nouvelle demeure.

    Les Blackburn avaient fui l’esclavagisme du Kentucky et s'étaient établis originairement à Detroit. Par contre, leur ancien propriétaire les retrouva et tenta de les astreindre à nouveau à l'esclavage. À la suite d'une évasion fortement publicisée qui laissa Detroit aux prises avec de puissantes émeutes, les Blackburn réussirent à se rendre au Canada, où les tribunaux canadiens les protégèrent contre la menace d'extradition. Ce faisant, le Haut-Canada devint un symbole, à l'échelle nationale et internationale, de havre pour les réfugiés noirs.

    Les Blackburn s'établirent à Toronto et, en 1834, ils bâtirent leur maison sur les lieux où se trouvait l'ancienne école de la rue Sackville. Thornton fut le premier chauffeur de taxi de la jeune Ville de Toronto. Les Blackburn travaillèrent sans relâche au sein de leur nouvelle communauté en vue de faire abolir l'esclavage et d'aider d'autres réfugiés du chemin de fer clandestin à s'établir au Canada.

    En 1985, des archéologues qui travaillaient au centre-ville de Toronto firent une grande découverte qui fit de cette fouille la plus publicisée de toute l'histoire canadienne : les restes d'une maison ayant appartenu aux Blackburn.

    Karolyn Smardz Frost a effectué des recherches durant plusieurs années sur cette époque du chemin de fer clandestin. Son livre, I've Got a Home in Glory Land: A Lost Tale of the Underground Railroad, qui relate l'histoire de Lucie et Thornton Blackburn, passés de l'esclavage au Kentucky à la liberté en Ontario, a remporté le Prix littéraire du Gouverneur général dans la catégorie « études et essais » en 2007.

  • Dionne Brand

    Dionne Brand est une poète accomplie, une écrivaine, une cinéaste, une enseignante et une militante. Née à Trinidad, Dionne Brand immigre au Canada en 1970. Elle obtient son baccalauréat en anglais et en philosophie à l’Université de Toronto et décroche une maîtrise en philosophie et en éducation à l’Institut d’études pédagogiques de l’Ontario. Encensées par la critique, ses œuvres lui méritent de nombreux prix et reconnaissances, notamment le Prix littéraire du Gouverneur général et le Prix Trillium. Elle est aussi nommée poète officielle de Toronto.

    Dionne Brand publie de la poésie, des œuvres de fiction, des essais et d’autres ouvrages traitant de différents sujets, entre autres les sexes, les origines ethniques, la sexualité, le féminisme, la domination de l’homme blanc, les injustices et « l’hypocrisie morale du Canada ». Elle a enseigné et continue d’enseigner la littérature, création littéraire et les études féminines dans différentes universités en Amérique du Nord.

    Dans le cadre de ses activités politiques et sociales, Dionne Brand a présidé le Women’s Issues Committee of the Ontario Coalition of Black Trade Unionists, contribué à l’organisation de l’Assemblée des femmes noires et autochtones de la coalition pour la Journée internationale de la femme, participé à la mise en œuvre du projet Black Education à Toronto et siégé au conseil d’administration de la Shirley Samaroo House, un refuge pour les femmes immigrantes battues de Toronto. Elle a travaillé comme conseillère au Immigrant Women’s Center et comme agente d’information pour les Caribbean Peoples' Development Agencies.

  • Rosemary Brown

    Rosemary Brown a quitté la Jamaïque en 1950 pour venir étudier à l 'Université McGill, à Montréal. Élue pour la première fois à l'Assemblée législative de la Colombie-Britannique en 1972, elle y siégea jusqu'à sa retraite en 1986. Elle a également pris part à la course à la direction du Nouveau Parti démocratique fédéral en 1974.

    Féministe et défenseur du bien public, Rosemary Brown aida les autres tout au long de sa vie. Au fil des ans, elle a été au service de ses concitoyens à titre de présidente de la Commission ontarienne des droits de la personne (de 1993 à 1996), et membre fondatrice du Vancouver Status of Women Council et de la Fondation des femmes canadiennes. Durant sa carrière, elle fut également membre du Conseil de la magistrature de la Colombie-Britannique et du Comité de surveillance des activités de renseignement de sécurité du Canada. Rosemary Brown est décédée en 2003 à l'âge de 72 ans.

  • Measha Brueggergosman

    Measha Brueggergosman est une soprano canadienne née le 28 juin 1977 à Fredericton, au Nouveau-Brunswick. Mme Brueggergosman a commencé à chanter à la chorale de son église baptiste locale; elle a ensuite suivi des cours auprès de Mabel Doak, et elle a gagné des bourses d’été au Conservatoire de Boston. Elle a obtenu son baccalauréat en musique à l’Université de Toronto en 1999, et une maîtrise en musique à la Robert Schumann Hochschule de Düsseldorf, en Allemagne.

    Elle a fait ses débuts à l’âge de 20 ans avec un rôle principal dans l’opéra Beatrice Chancy de James Rolfe. L’opéra décrivait l’histoire d’une esclave au XIXesiècle, dans le secteur rural de la Nouvelle-Écosse, qui a assassiné son père et son maître qui la maltraitaient.

    Peu de temps après, elle a remporté plusieurs concours prestigieux, dont le Grand Prix au Concours international de Montréal des Jeunesses Musicales en 2002 et sa carrière a considérablement évolué. Elle s’est produite partout au Canada comme à l’étranger, elle a chanté devant Sa Majesté la Reine Élisabeth II (2002), aux États-Unis au Weill Recital Hall de Carnegie Hall (2001) et à Londres au Royal Albert Hall (2003). Elle a participé en tant que soliste à l’enregistrement Naxos 2005 du grand gagnant des Grammy, William Bolcom : Songs of Innocence and Experience. De plus, elle a remporté un prix Juno en 2008 pour l’album « Surprise ». Aujourd’hui, Mme Brueggergosman est reconnue comme l’une des meilleures sopranos en Amérique du Nord.

  • Linda Carty

    Linda Carty est sociologue, professeure et ancienne présidente du Département des études africaines à l’Université de Syracuse (New York). Elle est militante syndicale de longue date à New York, et militante pour la lutte contre le VIH/sida dans les réseaux de santé des Caraïbes et d’Amérique latine à New York.

    Ses travaux de recherche portent principalement sur l’antiracisme, le féminisme noir, le marxisme, le travail des femmes de race noire dans les Amériques, et les soins de santé pour les femmes de race noire aux États-Unis et dans les Caraïbes. Ses publications incluent Unsettling Relations (1991), And Still We Rise (1993) et We’re Rooted Here and They Can’t Pull Us Up (1994).

  • Fred Christie

    Fred Christie est né en Jamaïque en 1902. En 1919, il immigre au Canada et s'installe à Verdun, une banlieue de Montréal où vit une communauté noire dynamique et en pleine expansion. À Montréal, il trouve un bon emploi de chauffeur, se fait de nombreux amis et développe une passion pour le hockey. Dans les années 1930, Fred Christie est détenteur d'un abonnement de saison au Forum de Montréal, où il soutient l'une ou l'autre des deux équipes de la LNH de Montréal.

    En juillet 1936, Fred Christie et deux amis se rendent à la taverne York, rattachée au Forum de Montréal. Cependant, le personnel a refusé de les servir parce que Fred Christie était noir. Fred Christie a poursuivi la taverne et l'affaire s'est retrouvée devant la Cour suprême, qui a statué que la York Tavern avait le droit de refuser de servir les clients en raison de leur race. Déçu d'avoir perdu son procès, Fred Christie quitte Montréal au milieu des années 1940 et s'installe à Saranac Lake, New York. Cette affaire est emblématique d'une époque de racisme légalisé, tandis que les faits révèlent les manières subtiles dont le racisme s'est manifesté au Canada au début du XXe siècle.

  • George Elliott Clarke

    George Elliott Clarke est un poète et dramaturge « Africadien ». Il est l’actuel poète officiel du Parlement. Né à Windsor, en Nouvelle-Écosse en 1960, Clarke est un Canadien de septième génération d’ascendance canadienne noire et mi’kmaq. Parmi les nombreux honneurs qui lui ont été décernés, citons le Prix littéraire du Gouverneur général, le Prix d’excellence du Dr Martin Luther King Jr., une bourse d’études de la fondation Pierre-Elliott-Trudeau et huit doctorats honorifiques. Il a aussi été nommé membre de l’Ordre de la Nouvelle-Écosse et de l’Ordre du Canada, au rang d’Officier.

    Les œuvres de George Elliott Clarke traitent et retracent l’expérience et l’histoire des communautés noires de la Nouvelle-Écosse et du Nouveau-Brunswick, créant de ce fait une culture géographique qu’il appelle l’Africadie. Parmi les sujets qu’il aborde, citons le racisme, la ségrégation, la discrimination, la haine, le déplacement forcé, la perte d’identité, le sentiment d’appartenance ainsi que les désirs de sécurité, de liberté, d’égalité et de jouissance des droits fondamentaux de la personne qui ont été ressentis par les descendants des Noirs arrivés au Canada, il y a plusieurs siècles.

    George Elliott Clarke enseigne la littérature diasporique canadienne et africaine à l’Université de Toronto, où il est nommé professeur titulaire de la chaire de la littérature canadienne E.J. Pratt.

  • Devon Clunis

    Premier chef de police noir au Canada

    Devon Clunis est à Winnipeg à l'âge de 12 ans, en provenance de la Jamaïque. Souhaitant changer les choses, il est entré en 1987 au Service de police de Winnipeg où, pendant 25 ans, il a exercé diverses fonctions : rondes de surveillance, contrôle de la circulation, enquêtes et relations avec la collectivité.

    En novembre 2012, M. Clunis a été assermenté comme chef du Service de police de Winnipeg, devenant ainsi le premier Canadien noir à occuper ce poste.

    Veuillez lire le discours prononcé par Devon Clunis, chef du Service de police de Winnipeg, lors de la réception tenue pour le lancement du Mois de l'histoire des Noirs 2013.

    Photo fournie par le service de police de Winnipeg.
  • Fabienne Colas

    Elle commence sa carrière en tant que mannequin. En 2000, elle est couronnée Miss Haïti. Après une carrière cinématographique à succès en Haïti, Madame Colas décide de poursuivre sa carrière au Québec, jouant des rôles dans diverses productions pour le petit et le grand écran, comme L'Auberge du chien noir, Virginie et Trauma. En 2008, elle réalise et produit son premier film Minuit, dans lequel elle tient le rôle principal.

    Elle est la présidente fondatrice de plusieurs festivals internationaux populaires qui attirent chaque année plus de 100 000 festivaliers, des célébrités internationales et une incroyable couverture médiatique, qui comprend entre autres :

    • le Festival international film Black Montréal (FIFBM), le plus grand festival de films noirs au Canada;
    • le Toronto Black Film Festival (TBFF);
    • le Festival Haïti en Folie de Montréal, le plus grand festival multidisciplinaire hors d'Haïti entièrement consacré à la culture haïtienne;
    • le Festival Fade to Black de Montréal, consacré à la célébration du mois de l'histoire des Noirs;
    • le Festival du film québécois en Haïti;
    • le nouveau Festival du film noir d'Halifax.

    Présentement, Fabienne Colas est un mentor pour des jeunes de divers milieux. Elle intervient souvent auprès de jeunes défavorisés dans les écoles et les centres communautaires sur les questions de persévérance scolaire, de réussite académique, d'estime de soi et d'excellence.

    Elle continue de se battre pour la représentation de la diversité sur les écrans et dans les médias, ainsi que pour l'égalité des chances pour toutes et tous.

  • Miali-Elise Coley-Sudlovenick

    Miali-Elise Coley-Sudlovenick est née à Iqaluit (Frobisher Bay au moment de sa naissance) et sa langue maternelle est l'inuktitut. Sa mère est inuite et son père est jamaïcain. Ayant grandi dans le Nord avec la famille de sa mère, Mme Coley-Sudlovenick s'identifie davantage comme une Inuk. Au début de son adolescence, alors qu'Iqaluit se développe, beaucoup remettent en question son identité. Cela l'amène à chercher à répondre aux questions qu'on lui pose souvent : « D'où viens-tu ? D'où viens-tu vraiment ? ».

    En 2016, avec le soutien du Embrace Life Council et de la Nunavut Black History Society, Mme Coley-Sudlovenick et son père partagent leur histoire dans le cadre des célébrations du « Mois de l'histoire des Noirs » à Iqaluit. Après la mort de George Floyd aux mains de la police en mai 2020 et alors que le mouvement « Black Lives Matter » prend de l'ampleur au niveau mondial, Mme Coley-Sudlovenick continue à développer son identité et à explorer l'histoire de sa famille. Au cours de l'hiver 2021, Mme Coley-Sudlovenick devient dramaturge et une collaboratrice de 21 Black Futures, une production du théâtre Obsidian mettant en vedette des dramaturges noirs du Canada, des metteurs en scène et des interprètes qui se penchent sur la question « Quel est l'avenir de la négritude ? ». Sa pièce, intitulée Blackberries, raconte l'histoire d'une jeune femme noire et inuite nommée Effie, qui a été élevée dans le sud, et qui s'interroge sur son intersectionnalité et ses attaches.

    En tant que propriétaire d'Allurvik, une entreprise offrant des services de consultation en matière d'éducation et de langue, Mme Coley-Sudlovenick continue de poursuivre ses passions. En janvier 2022, Mme Coley-Sudlovenick commence à enseigner l'inuktitut en ligne à des étudiants de l'extérieur du Grand Nord. Des personnes du sud du Canada, ainsi que des résidents du Nunavut, manifestent un intérêt constant pour l'apprentissage de la langue. Mme Coley-Sudlovenick possède un baccalauréat en éducation et a de l'expérience dans l'enseignement aux élèves du primaire et aux adultes. Mme Coley-Sudlovenick célèbre sa pleine identité d'Inuk jamaïcaine, accepte les défis et embrasse les victoires quotidiennes.

  • Eleanor Collins

    Eleanor Collins, la « première dame du jazz » de Vancouver, a été la première femme canadienne à avoir sa propre émission de télévision nationale : The Eleanor Show (1955) et Eleanor (1964) de CBC TV. Elle a défendu les valeurs d'égalité et d'acceptation et est considérée comme un leader civique et une pionnière dans le développement de l'industrie musicale de la Colombie-Britannique.

    Eleanor Collins est née Elnora Ruth Proctor à Edmonton, en Alberta, en 1919, de parents noirs et indiens créoles qui s'étaient installés dans les prairies canadiennes avec plus de 1 000 pionniers noirs venus de l'Oklahoma. À l'âge de 15 ans, elle a pu gagner un concours de talents grâce à son oreille musicale. Ce talent lui servira tout au long de sa carrière. Eleanor déménage à Vancouver en 1939 où elle rencontre son mari Richard (Dick) Collins et s'installe pour élever leurs quatre enfants (Rick, Judith, Barry et Tom).

    En 1945, Eleanor devient musicienne de studio pour la radio de la CBC afin de compléter le revenu de sa famille. Plus tard cette année-là, Eleanor accepte une invitation à se joindre à Ray Norris, musicien de studio de premier plan à la radio de la CBC, pour former un quintette dont elle est la chanteuse vedette. Serenade in Rhythm était une série de jazz de longue durée, diffusée par le Service international de la radio de la CBC à l'intention des troupes canadiennes en Europe.

    « The Eleanor Show », la série de variétés musicales de la CBC, diffusée comme série d'été en 1954 et plus tard sous le nom « d'Eleanor » en 1964, mettait en valeur le style, l'élégance et la sophistication de Collins. Eleanor a été la première artiste musicale canadienne à avoir une émission portant son nom, et la première artiste musicale de couleur à animer une série télévisée nationale en Amérique du Nord – deux réalisations révolutionnaires dans l'histoire du Canada.

    À la fin des années 1980, Collins était considérée comme une légende vivante, et de nombreux projets patrimoniaux ont recommencé à la rechercher. Elle et la famille Collins apparaissent dans un documentaire intitulé Hymn to Freedom : On This Rock.

    Entre autres réalisations, Eleanor s'est produite en concert et a enregistré l'album She-Bop, qui célèbre les musiciennes de l'histoire de la culture canadienne. Encore pleine de vie à l'âge de 94 ans, Eleanor a surpris et ravi un public de salle comble en se produisant en direct lors des troisième et quatrième Mois de l'histoire des Noirs de Marcus Mosely.

    Mme Collins a reçu de nombreux prix pour sa contribution aux arts et au divertissement, notamment le Centennial Distinguished Pioneer Award en 1986 et l'intronisation au BC Entertainment Hall of Fame, le Sam Payne Award de l'ACTRA, les Black Diversity Network Black Canadian Awards de Toronto et les Black Women in Jazz Awards d'Atlanta.

  • Chloé Cooley

    Chloé Cooley était une esclave noire vivant dans le Haut-Canada. Elle a résisté à son propriétaire, le sergent Adam Vrooman, un loyaliste de l’Empire-Uni, lequel l’a attachée à un bateau et l’a fait traverser la rivière Niagara pour être vendue dans l’État de New York. Les témoins, Peter Martin (loyaliste noir) et William Grisley (blanc) ont signalé l’incident au lieutenant-gouverneur John Graves Simcoe, qui a utilisé l’incident de Chloé Cooley pour présenter un projet de loi anti-esclavage dans le Haut-Canada. Les actions de Chloé Cooley ont permis la proclamation de la Loi visant à restreindre l’esclavage dans le Haut-Canada en 1793, laquelle interdit l’importation de personnes asservis dans le Haut-Canada. Cette loi a été la première à restreindre la traite des personnes asservis dans les colonies britanniques.

  • Senator Anne Clare Cools

    La sénatrice Anne Clare Cools est née en 1943 à la Barbade, dans les Antilles. Elle a fait ses études à l'école pour filles Queen's College de la Barbade, à l'école secondaire Thomas D'Arcy McGee de Montréal, ainsi qu'à l'Université McGill, qui lui a décerné un baccalauréat ès arts.

    Madame Cools est sénatrice de l'Ontario. Sur la recommandation du premier ministre Pierre-Elliot Trudeau, elle a été mandée au Sénat en janvier 1984, devenant la première personne de couleur à occuper un siège au Sénat du Canada. Elle est la première sénatrice noire d'Amérique du Nord. En juin 2004, après vingt ans comme sénatrice et membre du Parti libéral, elle s'est jointe brièvement aux Conservateurs. Elle est maintenant sénatrice sans affiliation.

    La sénatrice Cools a été travailleuse sociale dans les services sociaux innovateurs de Toronto. Pionnière en matière de violence conjugale et familiale, elle a fondé en 1974 l'un des premiers refuges pour femmes du Canada, Women in Transition Inc., dont elle a été la directrice exécutive.

    La sénatrice Cools siège maintenant au Comité sénatorial spécial sur le vieillissement, ainsi qu'au Comité sénatorial permanent du règlement, de la procédure et des droits du Parlement.

    Parmi ses nombreuses distinctions, mentionnons :

    • Women of Distinction (femmes remarquables) de la collectivité noire du Canada, en 2009, Black Business & Professional Association, Toronto (Ontario);
    • 10 Top Women (les dix premières femmes), du journal Toronto Sun, 25 octobre 2004. Dans ce sondage, une écrasante majorité de répondants a choisi la sénatrice Cools comme la femme par excellence au Canada;
    • The Greatest Canadian, réseau anglais de télévision de la SRC, 2004 : choisie parmi les 100 plus grands Canadiens de tous les temps, la sénatrice Cools a été la seule parlementaire à obtenir cet honneur;
    • Doctorat honorifique en droit, 2004, Canada Christian College, Toronto (Ontario);
    • Certificat de reconnaissance à titre de première sénatrice noire du Canada, 2001, Ralph J. Bunche International Affairs Center, Université Howard, Washington, D.C.;
    • Spiritual Mother of the Year (mère spirituelle de l'année), 1997, NA'AMAT Canada, organisation internationale des Juives appuyant les refuges pour femmes battues en Israël.
  • Afua Cooper

    Afua Cooper est une éminente enseignante, historienne, multiartiste et poète de renommée internationale. Ses poèmes sont imprégnés des rythmes africains et des vibrations de la diaspora noire traduisant un sens marqué de l’histoire et du lieu et une sensibilité féminine sous-jacente. Afua Cooper est l’une des membres fondatrices du Toronto Dub Poets’ Collective, la fondatrice de la Black Canadian Studies Association (BCSA) et la troisième titulaire de la chaire James Robinson Johnston d’études sur les Noirs du Canada du Département de sociologie et d’anthropologie sociale de l’Université Dalhousie.

    Née en Jamaïque au sein d’une famille de neuf enfants, Afua Cooper immigre au Canada en 1980 durant la période de grande instabilité politique en Jamaïque. Elle est par la suite devenue l’une des voix les plus influentes et l’une des pionnières de la poésie dub et parlée au Canada. En 2000, elle obtient son doctorat en histoire des Noirs canadiens; ses spécialités sont l’histoire de l’esclavage et de son abolition. Elle dédie sa thèse de doctorat à la vie d’Henry Bibb, une personne qui avait fui l’esclavagisme du Kentucky pour devenir abolitionniste au Canada. Cette recherche originale vaut à Afua Cooper le titre de « colonelle du Kentucky », la plus haute récompense possible de l’État du Kentucky (autrefois appelé Commonwealth du Kentucky). Parallèlement à cette récompense, le gouvernement du Canada a reconnu Henry Bibb comme étant une personne d’importance historique nationale. Afua Cooper habite à Toronto et enseigne la sociologie à l’Université de Ryerson.

  • Alphonso Davies

    Alphonso Davies est un joueur de football professionnel qui joue en tant qu’arrière gauche pour le FC Bayern Munich et l'équipe nationale masculine de football du Canada. Il est le troisième plus jeune joueur de l'histoire de la ligue majeure de football à signer un contrat et a obtenir de multiples récompenses, notamment le titre de footballeur canadien de l'année à 4 reprises (2018, 2020, 2021 et 2022), le prix Lionel Conacher (2020) et le trophée commémoratif Lou Marsh (2020).

    Monsieur Davies naît dans un camp de réfugiés à Buduburam, au Ghana, après que ses parents fuient la guerre civile au Liberia. À l'âge de 5 ans, Alphonso Davies et sa famille émigrent au Canada, arrivant d'abord à Windsor, en Ontario, avant de déménager à Edmonton, en Alberta, où la famille s'installe finalement. Monsieur Davies déménage à Vancouver, en Colombie-Britannique, en 2015 pour rejoindre les Whitecaps FC. Il devient le plus jeune joueur de la United Soccer League lors de ses débuts professionnels avec les Vancouver Whitecaps à l'âge de 15 ans. En 2017, il obtient sa citoyenneté canadienne et est appelé dans l'équipe nationale masculine de football du Canada, faisant de lui le plus jeune joueur de l'histoire de l'équipe canadienne. En 2022, Alphonso Davies aide l'équipe masculine à se qualifier pour la Coupe du monde pour la première fois en 36 ans et est le seul buteur du Canada lors de sa participation au tournoi.

    En 2021, Alphonso Davies est nommé Ambassadeur de bonne volonté mondial pour le Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR), devenant ainsi le premier footballeur et le premier Canadien à être nommé à ce poste. Son soutien au HCR commence en 2020, et en 2021, il aide à lancer la campagne Ensemble pour l’apprentissage avec le gouvernement du Canada, une campagne de 3 ans visant à promouvoir une éducation de qualité et un apprentissage continu pour les réfugiés, les personnes déplacées de force et les enfants et les jeunes de communautés d'accueil.

  • Frances DelSol

    Frances DelSol est la représentante du gouvernement de la Dominique pour le Canada, et la commissaire au commerce et à l’investissement de la Dominique. Elle est membre de la Commonwealth of Dominica Ontario Association (CDOA), un organisme à but non lucratif qui vise à appuyer les buts et les objectifs des Ontariens et Ontariennes originaires du Commonwealth de la Dominique, une petite île des Caraïbes. Mme DelSol a été auparavant codirectrice de Bell Canada pendant 35 ans (jusqu’en 2016), et elle est actuellement coprésidente des communications de la Black Business and Professional Association.

    Organisme créé en 1970 et comptant une diversité de membres, la CDOA cherche à commanditer des activités à caractère littéraire et musical et autres activités, festivals, conventions et concours éducatifs et culturels en vue de la préservation et du maintien des résidents de la Dominique en Ontario. L’organisation fournit également de l’aide à ses membres; dernièrement, il a recueilli des dons et de l’argent et organisé des activités de financement pour l’aide d’urgence aux sinistrés de l’ouragan Maria. L’ouragan Maria a été la pire catastrophe naturelle de l’histoire de la Dominique. Mme DelSol a apporté sa contribution en utilisant les média s et les conférences de presse; elle a parlé publiquement à plusieurs reprises pour mettre en évidence les besoins de la Dominique, travaillant sans relâche pour apporter son assistance.

    Mme DelSol a été élue l’une des « 100 femmes de race noire à suivre » du Canada en 2016. En décembre 2017, elle a reçu le prix Honoris Causa et une médaille en service communautaire de la première ministre de l’Ontario, l’honorable Kathleen Wynne. Ce prix décerné à Mme DelSol a pour objet de reconnaître ses illustres services envers les arts, les lettres, les sciences, l’industrie, les services publics, les médias, la communauté et la société canadienne, par la promotion de l’égalité, du respect des valeurs humaines, des droits de la personne, de la coopération et de la compréhension parmi les membres des divers groupes culturels de la société canadienne. Ce tout dernier prix s’ajoute à la Médaille du Jubilé d’or de Sa Majesté la Reine Elizabeth II, au prix du bénévole de l’année d’Afro-Global TV, au prix Black Business and Professional Woman of Honour, et bien d’autres.

  • Viola Davis Desmond

    Viola Davis Desmond (1914-1965) est née à Halifax, en Nouvelle-Écosse. Afro-Canadienne, elle a exploité son propre salon de beauté ainsi que son collège de soins de beauté à Halifax. Le 8 novembre 1946, en attendant que sa voiture se fasse réparer, elle a décidé d’aller voir un film au Théâtre Roseland de New Glasgow. Refusant de s’asseoir au balcon, section réservée aux Noirs, Viola s’est installée au parterre, section réservée aux Blancs. Elle a été enlevée de force et arrêtée.

    Viola a été déclarée de ne pas avoir payé la différence d’un cent de la taxe sur le billet du balcon. Elle a été condamnée à 30 jours de prison et à une amende de 26 $. Le procès a porté principalement sur la question de fraude en matière de taxe et non sur les pratiques discriminatoires du cinéma. Insatisfaite du verdict, la Nova Scotia Association for the Advancement of Coloured People (association pour l’avancement des gens de couleur de la Nouvelle-Écosse), avec l’aide de Viola, en a appelé de la décision devant la Cour suprême de la Nouvelle-Écosse. La déclaration de culpabilité a été confirmée.

    Viola Desmond a fini par s’établir à New York, où elle est décédée.

    Le 15 avril 2010, la province de la Nouvelle-Écosse a présenté à Viola des excuses officielles et un pardon absolu. La lieutenante-gouverneure de la Nouvelle-Écosse, Mayann Francis, la première personne de race noire à représenter la reine dans la province, a présidé une cérémonie qui a eu lieu à Halifax, et a exercé la prérogative royale de clémence qui a accordé à Viola le pardon absolu. La sœur de Viola, Wanda Robson, âgée de 83 ans, était présente pour accepter les excuses. Le premier ministre Darrel Dexter a également présenté des excuses à la famille de Viola et à tous les Néo-Écossais de race noire du racisme dont elle a été victime dans une affaire qu’il qualifie d’injuste. En 2016, le ministre des Finances, Bill Morneau, et le gouverneur de la Banque du Canada, Stephen Poloz, ont annoncé que le portrait de Viola figurerait sur le billet de 10 $, faisant d’elle la première Canadienne à figurer sur un billet de banque canadien.

  • Sharmarke Dubow

    Originaire de Somalie, Sharmarke Dubow a fui la guerre civile à l'âge de 8 ans et a passé 20 ans comme réfugié à la recherche d'un abri sûr en Afrique de l'Est et du Nord jusqu'à ce que le Canada lui offre un foyer en 2012.

    Un an après avoir obtenu la citoyenneté canadienne, Dubow a voté à sa première élection et a également remporté un siège au conseil municipal de Victoria, en Colombie-Britannique. Il est le premier Canadien d'origine somalienne élu à un conseil municipal canadien et le premier conseiller noir de Victoria en 152 ans. Il a gagné la reconnaissance et le respect en tant que leader communautaire et porte-parole de politiques audacieuses et courageuses grâce à sa passion pour la diversité, l'inclusion et la construction de communautés équitables, inclusives et compatissantes. En 2017, il a été récompensé pour son engagement exceptionnel par divers prix et reconnaissances, notamment les Victoria Community Leadership Awards.

    M. Dubow possède une vaste expérience des services aux populations réfugiées et immigrantes et du développement communautaire. Il est titulaire d'un diplôme en technologie des affaires de l'Université du Cap-Breton et a travaillé à l'Inter-Cultural Association of Greater Victoria et au Victoria Immigrant Refugee Services Centre.

    À l'échelle nationale, il a siégé au comité exécutif du Conseil canadien pour les réfugiés. Il a fait du bénévolat auprès de divers organismes et groupes, notamment le comité directeur du Crime Reduction and Education (CRED) Program, le comité directeur de la Pacific Centre Family Services Association et le Victoria Tenant Action Group.

  • Perdita Felicien

    Perdita Felicien a gravi le podium à deux reprises à la Coupe du monde (2000 et 2004); elle a également été championne du monde 2003 au 100 m haies. Elle est aussi la première Canadienne à avoir remporté une médaille individuelle aux Championnats du monde de l'Association internationale des fédérations d'athlétisme (l’AIFA), elle est 10 fois championne canadienne et, en 2004, elle a établi un record national au 100 m haies grâce à un temps de 12,46 secondes. En 2003 et 2007, Mme Félicien a remporté l’argent au 100 m haies aux Jeux panaméricains; elle a été intronisée au Temple de la renommée d’athlétisme du Canada en 2016.

  • Rose Fortune (1774-1864) et Peter C. Butler III (1859 1943)

    Premiers agents de police noirs au Canada

    Née esclave, Rose Fortune a déménagé à Annapolis Royal, en Nouvelle-Écosse, après que sa famille se fut enfuie de la colonie britannique de Virginie pendant la Révolution américaine. Elle a bâti une entreprise prospère en transportant des bagages au moyen d'une brouette entre les quais d'accostage et les hôtels et résidences d'Annapolis, et en offrant un service de réveil aux voyageurs. Avec le temps, Rose Fortune s'est fait connaître comme première agente de police au Canada, un titre non officiel acquis en maintenant l'ordre et en assurant la protection des biens sur les quais de la ville.

    Peter C. Butler III (pas de photo), dont le grand-père avait fui l’esclavagisme, est devenu le premier agent de police noir au Canada en 1883. Sa carrière s'est étalée sur 50 ans, durant lesquels il a été reconnu comme un homme pacifique. Il lui arrivait d'héberger les délinquants et les ivrognes de l'endroit afin de les tenir à l'écart de la collectivité plutôt que de les jeter en prison. M. Butler portait rarement son revolver; pour maintenir l'ordre, il préférait utiliser un bâton et ses grandes mains.

    Photo de Rose Fortune, fournie par les archives de la Nouvelle-Écosse.
  • Monica Gaylord

    Monica Gaylord est une pianiste et claveciniste née de parents jamaïcains en 1948. Élève de la pianiste Jane Carlson de 1959 à 1963, elle a fait ses débuts au Town Hall (New York) en 1964, et a poursuivi ses études de 1964 à 1970 à la célèbre Eastman School of Music, où elle a obtenu une maîtrise en musique. Gaylord s’est installée au Canada en 1970 et a travaillé comme pianiste d’orchestre pour l’Orchestre du Centre national des Arts. Dans les années 1970, elle a travaillé au sein de l’Orchestre philharmonique de Hamilton, de l’Orchestre philharmonique de Calgary, de l’Orchestre symphonique de Victoria et d’autres. En tant que pianiste solo, elle a effectué de nombreuses tournées à travers le Canada et, en 1985, elle a effectué une tournée en Grèce. Elle a également participé à des émissions à CBC TV et à CBC et CBC TV Radio.

    Un certain nombre de ses programmes sont consacrés à la musique de compositeurs noirs tels que Nathaniel Dett, Duke Ellington et Scott Joplin. Elle a également enregistré l’album Black Piano – A Treasury of Works for Solo Piano by Black Composers (1992), qui a été réédité sous le nom de Piano Music by William Grant Still and Other Black Composers (1992). Elle a interprété également des œuvres de compositrices canadiennes telles que Violet Archer, Jean Blake Coulthard et Ann Southam.

    En 1986, Gaylord s’est jointe au personnel enseignant du Conservatoire royal de musique de Toronto, où elle demeure aujourd’hui. Elle a co-écrit les cahiers de piano de l’institution pour les New Piano Series et les Celebration Series.

  • Mifflin Wistar Gibbs

    Né dans une famille noire libre de Philadelphie, M. Gibbs s'établit à San Francisco en 1850 et devient l'un des marchands noirs les plus prospères de la ville. Inquiet du racisme qui règne aux États-Unis, M. Gibbs, tout comme d'autres Afro-Américains, met le cap vers le nord à la recherche de la protection des lois britanniques, et s'établit à Victoria. Homme politique, homme d'affaires et défenseur des droits de la personne, M. Gibbs s'impose de 1858 à 1870 à titre de chef de la communauté noire naissante de l'île de Vancouver, et il demeure aujourd'hui une figure historique honorée de tous au sein de la communauté noire de la Colombie-Britannique. Grâce à ses talents en politique, M. Gibbs fait des résidents noirs des acteurs influents sur la scène politique coloniale et est lui-même élu au conseil municipal de Victoria. Il se fait le porte-parole de la communauté noire canadienne de la côte ouest, encourageant l'intégration de ses membres dans la société de l'île de Vancouver et multipliant les interventions chaque fois que ces derniers font l'objet de tentatives de ségrégation dans les églises et les théâtres de Victoria. En 1870, M. Gibbs rentre aux États-Unis et s'installe dans le Sud du pays, où il mènera une carrière tout aussi importante en politique et en affaires jusqu'à sa mort, en 1915. Parcs Canada a récemment désigné Mifflin Wistar Gibbs « personnage historique national ».

  • Craig Gibson

    Premier commandant divisionnaire noir à la GRC.

    Craig Gibson a grandi dans une petite collectivité de la Nouvelle-Écosse. Il est entré à la Gendarmerie royale du Canada (GRC) en 1980 et, pendant plus de 30 ans, il a travaillé dans cinq provinces, occupant diverses fonctions dans le domaine du maintien de l'ordre et du leadership.

    Reconnu pour son excellence et son engagement à aider les petites collectivités, M. Gibson a été officiellement nommé, en juillet 2012, au commandement de la GRC à l'Île-du-Prince-Édouard, devenant ainsi le premier commandant divisionnaire noir à la GRC.

    Photo fournie par Craig Gibson, surintendant principal, Gendarmerie royale du Canada.
  • Sylvia D. Hamilton

    Sylvia D. Hamilton est une cinéaste, écrivaine et éducatrice primée. Elle a grandi à Beechville, en Nouvelle-Écosse, où elle a fréquenté une école ségréguée lorsqu’elle était enfant. Au lycée, elle était l’une des seules étudiantes de race noire. Elle a été la première diplômée du secondaire de Beechville; elle a obtenu son baccalauréat à l’Université Acadia en 1972 et sa maîtrise à l’Université Dalhousie en 2000.

    En 1975, Mme Hamilton s’est jointe au Reel Life Film and Video Collective de Halifax, qui encourage l’autoreprésentation des réalisatrices. En 1990, elle a co-créé le programme New Initiatives in Film pour l’unité des femmes de l’Office national du film. Elle a été titulaire de la Nancy’s Chair in Women’s Studies à l’Université Mount Saint Vincent (Halifax) et présidente de la Fondation internationale des femmes dans les médias. Dans ses écrits comme dans ses films, elle s’inspire des expériences collectives pour documenter des communautés diversifiées et inclusives dans le but de sensibiliser les gens aux pages de l’histoire qui ont été oubliées.

    Les films de Mme Hamilton incluent Black Mother Black Daughter (1989), Speak it! From the Heart of Black Nova Scotia (1992), Portia White: Think On Me (2000) et The Little Black School House (2007). Ses films ont été présentés dans des festivals au Canada et à l’étranger, diffusés sur les ondes de CBC TV, Bravo, VisionTV, TVO et The Knowledge Network et utilisés à des fins pédagogiques dans les écoles et universités du Canada.

    Elle a reçu de nombreuses distinctions, notamment le prix Gémeaux, le prix Portia White, le prix Television Pioneer Award de la CBC, la Médaille du Jubilé d’or de Sa Majesté la Reine Élisabeth II ainsi que trois diplômes honorifiques décernés par des universités néo-écossaises.

  • William Edward Hall

    William Hall, décoré de la Croix de Victoria, est né en 1827 à Horton (Nouvelle-Écosse). Il était le benjamin d'une famille de sept enfants. Ses parents, Jacob et Lucy Hall, étaient des personnes asservies américains qui étaient venus en Nouvelle-Écosse à la suite de la guerre de 1812. William Hall a grandi sur la ferme familiale en bordure de la rivière Avon. On croit qu'il aurait reçu de la formation en navigation, un domaine qui était enseigné aux jeunes Noirs à Halifax à cette époque.

    William Hall a commencé sa carrière de marin à l'âge de 17 ans, en se joignant d'abord à l'équipage d'un navire commercial américain en 1844 en tant que marin marchand. En 1852, il s'enrôla dans la Marine royale à Liverpool comme matelot de 2e classe. William Hall a tôt fait d'être décoré de médailles britannique et turque pour son service dans la guerre de Crimée.

    En 1857, pendant qu'il était en service sur le Navire de sa Majesté Shannon, M. Hall s'est porté volontaire pour faire partie d'une force de relève envoyée à Lucknow, en Inde, où une garnison britannique était assiégée. Deux personnes survécurent à cette attaque, le matelot Hall et le lieutenant Thomas Young, mais seulement Hall resta debout. Il continua à se battre jusqu'à ce que la relève de la garnison fût assurée. Pour cette démonstration exceptionnelle de bravoure, William Hall fut décoré de la Croix de Victoria.

    William Hall a reçu la Croix de Victoria le 28 octobre 1859, à bord du Navire de sa Majesté Donegal, lorsque le navire était accosté dans le port de Queenstown, en Irlande. Fort de cette distinction, M. Hall devint le premier Noir, le premier Néo-écossais et le premier marin canadien à recevoir cet honneur très estimé.

    William Hall est décédé sur sa ferme à Avonport le 27 août 1904, et il est enterré à Hantsport, en Nouvelle-Écosse, où un monument marque sa tombe à l'Église baptiste. Sa Croix de Victoria est conservée au Musée de la Nouvelle-Écosse.

  • Josiah Henson

    Josiah Henson est né en esclavagisme le 15 juin 1789, à Charles County, au Maryland. Il fut vendu trois fois avant d'atteindre l'âge de 18 ans. En 1830, il avait économisé les 350 dollars nécessaires pour acheter sa liberté. Après avoir remis l'argent à son maître, celui-ci lui indiqua que le prix avait augmenté et s'élevait désormais à 1 000 dollars.

    Sans le sou, Josiah Henson décida de s'enfuir avec sa femme et ses quatre enfants. Une fois arrivé au Canada, Josiah Henson fonda une collectivité et enseigna à ceux qui s’étaient échappés de l’esclavagisme comment réussir comme fermiers. Inspirée de son autobiographie intitulée The Life of Josiah Henson (1849), Harriet Beecher Stowe, abolitionniste américaine, écrit un roman puissant mais controversé, Uncle Tom's Cabin.

    Josiah Henson
    (1789 - 1889)
    Parcs Canada
  • Lucille Hunter (1878-1973)

    Lucille Hunter (1878-1973) a été l’une des premières pionnières du territoire du Yukon. À l’annonce de la ruée vers l’or du Klondike, Lucille, alors âgée de seulement 19 ans et enceinte, accompagnée de son mari Charles, est partie du Michigan pour se diriger vers le Yukon à la recherche d’une nouvelle vie.

    Les Hunter se sont rendus sur la côte Ouest; ils se sont arrêtés au lac Teslin pour qu’elle accouche de sa petite fille, nommée Teslin. En février 1898, ils se sont rendus à Dawson City, au Yukon, en traîneau à chiens, devançant la plupart des chercheurs d’or, et ils ont jalonné trois concessions. La famille s’est installée à l’extérieur de Dawson, au ruisseau Bonanza, et Lucille aidait Charles à chercher de l’or tout en s’occupant de Teslin. Femme et noire de surcroît, Lucille sortait de l’ordinaire. Selon le recensement de 1901, il y avait environ 30 000 Blancs au Yukon, et seulement 99 Noirs.

    Plus tard, la famille a jalonné des concessions d’argent à Mayo. Après la mort de Charles en 1939, Lucille, âgée de 65 ans, a continué à travailler dans les mines, parcourant 220 km pour faire l’aller-retour entre Dawson et Mayo. En 1942, elle s’est installée à Whitehorse où elle ouvert une buanderie sous une tente. Malgré sa vue déclinante, et devenant finalement aveugle, Lucille est restée farouchement indépendante et a continué à vivre dans une petite maison en bardeaux.

    Finalement, sa maison a brûlé; toutefois, elle s’est rétablie de ses brûlures et a vécu dans un appartement dans un sous-sol pendant plusieurs années jusqu’à ce qu’elle se brise la hanche. Elle est restée à l’hôpital jusqu’à sa mort en 1973, à l’âge de 94 ans. Lucille Hall, l’une des rares femmes de race noire à vivre au Yukon, a mené une vie remarquable et difficile comme prospecteur et mineur.

  • Angela James

    Angela James grandit à Flemington Park de 1965 à 1981 avec ses 2 sœurs Kim et Cindee et sa mère Donna. Elle commence sa carrière de joueuse de hockey avec la Flemingdon Boys House League. Madame James passe plus de 4 décennies en tant qu'entraîneuse, représentante officielle d’équipe et joueuse. Angela James est une fière mère de 3 enfants, et fait partie d'une famille de hockey dévouée, qui a joué pour l’Association ontarienne féminine de hockey, l’Association ontarienne de hockey mineur et la ligue de hockey de la région du grand Toronto.

    Récipiendaire de l'Ordre du Canada, les accomplissements d'Angela James comprennent :

    • championne du monde de hockey féminin;
    • copropriétaire et directrice générale de l'équipe de hockey féminin Toronto Six;
    • récipiendaire du Female Hockey Breakthrough Award (2005);
    • intronisation au Black Ice Hockey and Sports Hall of Fame (2007);
    • intronisation au Temple de la renommée de la Fédération internationale de hockey sur glace (2008);
    • intronisation au Temple de la renommée des sports du Canada (2009);
    • intronisation au Temple de la renommée du hockey (2010);
    • intronisation au Temple de la renommée des sports de l'Ontario (2019);
    • l’Ordre du Hockey au Canada (2021);
    • 70e anniversaire de la Reine (2022).

    Angela James est décrite comme « la première superstar du hockey féminin moderne » et est la première et la seule femme noire à être capitaine de l'équipe nationale féminine de hockey du Canada. L'aréna du parc Flemingdon a été baptisée « Aréna Angela James » en l'honneur de ses accomplissements et de ses origines. Angela James joue pour l'équipe canadienne lors du premier championnat mondial féminin sanctionné par la Fédération internationale de hockey sur glace en 1990, menant l'équipe à la victoire et représentant le Canada dans 3 autres championnats mondiaux. Madame James est également membre de l'Alliance pour la diversité du hockey (HDA), de l'Initiative Carnegie, et participe à un certain nombre d'initiatives entourant l'inclusion, la diversité et les questions relatives aux joueurs auprès d'un certain nombre d'associations et de sociétés.

  • Dre June Marion James

    June Marion James est née à Trinidad et Tobago et s’est installée au Manitoba en 1960 pour devenir la première femme de race noire à être admise à la Faculté de médecine de l’Université du Manitoba. Elle a obtenu son diplôme de médecine en 1967 et a obtenu des certificats de spécialiste en pédiatrie, allergie, asthme et immunologie pour lesquels elle a été nommée membre du Collège royal des médecins et chirurgiens du Canada et de l’American Academy of Allergy, Asthma and Immunology. Elle a commencé sa carrière comme spécialiste à la Division des allergies et immunologie, à la clinique de Winnipeg en 1976, où elle continue d’exercer sa profession encore aujourd’hui.

    La DreJames a été l’une des fondatrices du Family Allergy College du Manitoba. Elle a également été conseillère du Collège des médecins et chirurgiens du Manitoba, et en est devenue plus tard la présidente. En tout, elle a siégé à plus d’une vingtaine de conseils et comités. Elle a participé à des organisations telles que l’Association culturelle canadienne des Caraïbes, la Winnipeg Foundation, Centraide, le Congrès des femmes noires et le Musée du Manitoba, entre autres. Elle a également joué un rôle déterminant dans la fondation de la coopérative de logement Harambee, qui procure des logements sociaux à un coût abordable à une population diversifiée sur le plan culturel et racial à Winnipeg.

    Pour son travail, la DreJames a reçu de nombreuses récompenses comme le prix Femme de mérite du YMCA (1981), la Médaille du jubilé de la Reine Élisabeth II (2002), l’Ordre du Manitoba (2004) et le Prix du Centre bénévole pour le leadership extraordinaire dont elle a fait preuve dans sa communauté (2005).

  • Yolande James

    Yolande James a été une femme politique québécoise. Elle est la première députée noire et la plus jeune députée à l’Assemblée nationale du Québec (MAN). Elle est aussi la première ministre noire du Cabinet de l’histoire du Québec. Née à Montréal, Québec, elle fait ses études et reçoit sa formation en droit à l’Université de Montréal et à l’Université Queen’s avant d’être admise au Barreau du Québec en 2004. Au cours de cette période, elle contribue à la mise en œuvre d’un programme visant à aider les jeunes ayant des troubles d’apprentissage dans l’ouest de l’île de Montréal, occupe le poste de conseillère en politiques au Ministère de la Santé et des Services sociaux et siège au Comité organisateur du Mois de l’histoire des Noirs à l’Université de Montréal.

    Yolande James est élue à l’Assemblée nationale du Québec pour la première fois dans la circonscription de Nelligan en 2004, et elle est réélue aux élections générales de 2007, de 2008 et de 2012. Elle est également nommée ministre de l’Immigration et des Communautés culturelles de 2005 à 2010 et ministre de la Famille de 2010 à 2012.

    Après avoir quitté la politique en 2014, elle devient analyste politique à Radio-Canada et participe à l’émission de télévision Le Club des EX.

  • La très honorable Michaëlle Jean, gouverneure générale du Canada de 2005 à 2010 

    Michaëlle Jean est née à Port-au-Prince, Haïti, en 1957. Elle a fait ses études à la maison, parce que ses parents, Roger et Luce, ne voulaient pas qu’elle aille à l’école, où elle aurait dû prêter serment d’allégeance au dictateur François « Papa Doc » Duvalier. C’est en 1968 qu’elle est arrivée au Canada avec ses parents, qui fuyaient le régime dictatorial de François Duvalier.

    Mme Jean a étudié la littérature comparée à l’Université de Montréal et parle couramment cinq langues (le français, le créole haïtien, l’anglais, l’italien et l’espagnol). Elle a été tout aussi active dans le dossier de la violence familiale, et elle a travaillé auprès de refuges pour femmes battues; elle a coordonné une étude financée par le gouvernement sur la violence conjugale pendant son séjour à l’Université. Elle a également enseigné l’italien au département de littérature et de langues modernes de l’Université.

    En 1988, Mme Jean a débuté sa carrière en tant que journaliste, cinéaste et communicatrice à Radio-Canada. C’est là qu’elle est devenue la première personne de descendance caribéenne à être vue sur les ondes de la télévision française au Canada, animant des émissions de nouvelles et d’affaires comme Actuel, Montréal ce soir, Virages et Le Point. En 1995, elle s’est jointe au Réseau de l’information (RDI), où elle a animé des émissions comme Le Monde ce soir, L’Édition québécoise, Horizons francophones, Les Grands reportages, Le Journal RDI et RDI à l’écoute. Quatre ans plus tard, elle s’est jointe à CBC Newsworld pour animer The Passionate Eye et Rough Cuts. En 2004, Mme Jean a animé sa propre émission, Michaëlle, tout en présentant les Grands reportages de RDI, et parfois Le Téléjournal. Au cours de cette période, Mme Jean a également tourné plusieurs films avec son mari, dont Haïti dans tous nos rêves.

    Le 27 septembre 2005, Michaëlle Jean est devenue la 27e gouverneure générale et commandante en chef du Canada. En tant que gouverneure générale, elle a encouragé les initiatives de terrain de la société civile, en stimulant des synergies constructives, en défendant les intérêts des personnes défavorisées, en accordant une attention particulière aux jeunes. En tant que commandante en chef des Forces armées canadiennes, elle y a maintenu une forte présence; elle s’est notamment rendue en Afghanistan pour saluer leur bravoure et pour s’occuper des familles de personnes tuées au combat et de blessés. Au cours de son mandat de cinq ans, elle a dirigé une quarantaine de missions et de visites d’État en Afghanistan, en Chine, dans dix pays africains, dans neuf pays des Amériques et dans plus de dix pays européens.

    Le 12 janvier 2010, un terrible tremblement de terre a dévasté Haïti et, en octobre 2010, alors que son mandat de gouverneure générale prenait fin, Michaëlle Jean a accepté de devenir envoyée spéciale de l’Organisation des Nations unies pour l'éducation, la science et la culture (UNESCO) pour Haïti. Pendant quatre ans, elle a consacré son énergie et ses pouvoirs de persuasion pour soutenir les efforts de reconstruction après le séisme. En 2010, à la suite de son mandat de gouverneure générale, elle a cofondé avec son mari la Fondation Michaëlle Jean. Cet organisme indépendant à but non lucratif sert à inspirer et à habiliter les jeunes à risque au Canada grâce aux arts et à la culture. De 2012 à 2015, Michaëlle Jean a été chancelière de l’Université d’Ottawa, le plus grand campus bilingue français et anglais au monde.

    En avril 2011, Michaëlle Jean a été nommée Grand Témoin de la Francophonie aux Jeux olympiques et paralympiques de Londres 2012 et a été élue secrétaire générale de l’Organisation internationale de la Francophonie le 30 novembre 2014 lors du XVeSommet de la Francophonie.

  • Ferguson Arthur Jenkins

    Ferguson Jenkins Arthur naît le 13 décembre 1942, à Chatham, en Ontario. Il est considéré comme l'un des meilleurs lanceurs de toute l'histoire du baseball. Il grandit au Canada où il excelle au baseball, au basketball et au hockey. Il jouera d'ailleurs dans la ligue de hockey amateur la plus avancée au Canada.

    Alors qu'il joue dans la ligue mineure à Chatham, M. Jenkins est repêché par les Phillies de Philadelphie en 1963. Il poursuivra sa carrière avec les Cubs de Chicago en 1966. En 1967, il entame une série de six années de 20 victoires ou plus par saison.

    Ferguson Jenkins deviendra le quatrième lanceur dans l'histoire à remporter plus de 100 matchs. En outre, ses six années consécutives de saisons de 20 matchs gagnants chez les Cubs constituent alors une réalisation rare dans les ligues majeures.

    M. Jenkins prend sa retraite en 1983 avec la meilleure fiche d'adresse en 128 ans de baseball organisé.

    Après avoir entraîné les lanceurs des ligues mineures pour les Rangers du Texas et les Reds de Cincinnati, il est nommé entraîneur des lanceurs des Cubs de Chicago pour les saisons 1995 et 1996.

    Parmi ses nombreuses réalisations, M. Jenkins a accompli ce qui suit :

    • Il a remporté le trophée Cy Young pour l'excellence dans son rôle de lanceur en 1971;
    • Il a remporté le trophée Lou Marsh à titre d'athlète par excellence du Canada en 1974;
    • Il est devenu l'athlète canadien masculin de l'année à quatre reprises;
    • Il a été intronisé au Temple de la renommée du baseball canadien en 1987;
    • Il a été fait membre de l'Ordre du Canada en 1979 et a été investi de l'Ordre en 2007, plus de 27 ans après avoir été nommé;
    • Il a reçu l'honneur ultime du baseball quand il est devenu le premier Canadien intronisé au temple de la renommée national du baseball de Cooperstown, dans l'État de New York, en 1991.

    Aujourd'hui, M. Jenkins est très engagé dans sa fondation, qui est située à St. Catharines en Ontario; celle-ci gère un musée de l'histoire des Noirs qui met en valeur ses réalisations, et elle amasse des fonds partout au pays afin d'aider les personnes dans le besoin grâce à l'amour du sport. M. Jenkins vit à Anthem, en Arizona, avec son épouse Lydia et est un ambassadeur de l'équipe de baseball professionnelle des Cubs de Chicago.

  • Violet King (1929-1982) 

    Violet King a été la première personne de race noire à obtenir un diplôme en droit en Alberta et à être admise au Barreau de l’Alberta. En gros, elle a été la première avocate de race noire du Canada. Elle a également été la première femme nommée à un poste de direction au YMCA aux États-Unis.

    King a étudié à l’Université de l’Alberta en 1948 et, sur 142 étudiants, elle a été l’une des trois seules à la faculté de droit. Elle a été membre du Blue Stocking Club – un groupe de discussion pour les femmes axé sur l’histoire et les affaires publiques. Elle a également été vice-présidente du syndicat des étudiants et représentante du syndicat des étudiants à la Fédération canadienne des étudiantes et étudiants. En 1951-1952, elle a été élue historienne de classe et représentante de l’Alberta en 1952 à la Conférence internationale des étudiants en Ontario. En 1953, elle était la seule femme parmi les finissants de sa classe.

    Mme King a pratiqué le droit à Calgary pendant plusieurs années, et a prononcé des discours publics sur le racisme. En novembre 1953, elle a décrit les difficultés que rencontraient les femmes sur le marché du travail, tout en exprimant l’espoir qu’à l’avenir, on mettrait davantage l’accent sur les capacités d’une personne que sur sa race ou son sexe. Mme King a ensuite travaillé à Ottawa pour Citoyenneté et Immigration Canada pendant sept ans en tant qu’adjointe de direction du chef de la direction des liaisons, et dirigé des programmes au sein du Conseil canadien du civisme. Son travail consistait à parcourir le Canada pour rencontrer les dirigeants de différents services sociaux et organismes communautaires.

    En 1963, Mme King s’est installée au New Jersey pour devenir directrice exécutive de la division communautaire du YMCA, où elle aidait les candidats de race noire à la recherche d’un emploi. En 1969, elle est partie à Chicago pour devenir directrice de la planification, puis directrice de la main-d’œuvre. En 1976, elle a été nommée directrice générale du groupe de développement organisationnel du Conseil national du YMCA. En 1998, Mme King a été introduite au temple de la Renommée national du YMCA.

    Bien qu’elle soit décédée du cancer à l’âge de 52 ans, MmeKing a, au cours de sa vie, posé des jalons concrets qui ont permis d’éliminer des obstacles auxquels sont confrontés les Noirs au Canada, à plus forte raison parce qu’il était extrêmement difficile d’entrer dans la profession juridique pour toutes les femmes, surtout celles appartenant à une minorité raciale. Elle est une source d’inspiration pour ceux qui travaillent fort et qui aspirent à faire de grandes choses dans leur domaine.

  • Sam Langford

    Né à Weymouth Falls en Nouvelle-Écosse, Sam Langford est considéré comme l'un des meilleurs boxeurs poids lourds de tous les temps. À 14 ans, il déménagea aux États-Unis et pratiqua la boxe au Massachusetts, où on le surnomma la « Terreur de Boston ».

    Il est l'un des nombreux boxeurs Noirs à n'avoir jamais eu la chance de participer à un championnat en raison de discrimination raciale. C'est alors qu'on lui conféra le titre officieux de champion du monde. En 1906, il se mesura à l'Américain Jack Johnson qui est peu après devenu le premier Noir à détenir le titre de champion poids lourd du monde. Entre 1902 et 1923, Sam Langford aurait livré quelque 642 combats. De petite taille, il s'est constamment opposé à des adversaires plus gros que lui. En 1917, il perdit la vue à l'œil droit à la suite d'une blessure, et son entraîneur lui suggéra alors de se retirer de la boxe. Homme fier, Sam Langford refusa et continua à se battre jusqu'à ce qu'il devienne complètement aveugle sept ans plus tard.

    Sam Langford
    (1886-1956)
    Parcs Canada
  • Michael Lee-Chin

    Michael Lee-Chin est venu au Canada pour la première fois au début des années 70 pour étudier à l'Université McMaster à Hamilton. Après avoir obtenu un diplôme en génie civil, il est retourné en Jamaïque, son pays natal, pour y travailler, mais est revenu peu de temps après pour poursuivre des études de deuxième cycle. En 1977, il commença à vendre des fonds communs de placement. En 1987, il se porta acquéreur d' Advantage Investment Counsel, maintenant connu sous le nom d'AIC Limited, une des sociétés de fonds communs les plus importantes au Canada avec un actif de plus de 12 milliards de dollars.

    Michael Lee-Chin est également reconnu à titre de philanthrope. En 2003, il a fait la manchette lorsqu'il fait un don de 30 millions de dollars au Musée royal de l'Ontario.

  • Dr Clement Ligoure (1887-1922)

    Le Dr Clement Courtenay Ligoure, premier médecin noir de Halifax, a vécu une vie de service.

    Né à Trinidad en 1887, le Dr Ligoure vit à New York pendant sa jeunesse avant de venir au Canada pour étudier la médecine à l'Université Queens à Kingston, en Ontario. Il obtient son diplôme à Queens en 1916, peu de temps avant que l'université n'interdise aux étudiants en médecine noirs de poursuivre leurs études, et cela pendant des décennies.

    Le Dr Ligoure s'installe à Halifax, en Nouvelle-Écosse, avec l'intention de se joindre au bataillon de construction numéro 2 en tant que médecin militaire. Après avoir essuyé un refus, le Dr Ligoure se tourne vers le recrutement et aide à recueillir des fonds pour le bataillon. Le Dr Ligoure devient également l'éditeur de The Atlantic Advocate, le premier magazine d'information afro-canadien de la Nouvelle-Écosse, qui a joué un rôle important dans la vie des membres des communautés noires pendant la Première Guerre mondiale et a été une voix pour les immigrants des Antilles dans l'est du Canada.

    En tant que médecin noir à Halifax, le Dr Ligoure se voit refuser un poste dans les hôpitaux. Il établit donc un cabinet privé dans sa maison du nord d'Halifax, l'Amanda Hospital. Son hôpital sert de poste de secours pour les blessés à la suite de l'explosion d'Halifax du 6 décembre 1917, la plus grande explosion d'origine humaine avant la détonation des premières bombes atomiques en 1945. Le Dr Ligoure traite gratuitement plus de 180 personnes, jour et nuit, y compris celles qui avaient été refusées par les hôpitaux. Cette activité se poursuit jusqu'au 28 décembre 1917. Le Dr Ligoure a vécu à Halifax pendant plusieurs années et est décédé en 1922 à l'âge de 37 ans.

    L'héroïsme et l'héritage du Dr Ligoure ont été largement ignorés. L'artiste et historien David Woods a découvert l'histoire du Dr Ligoure dans les années 1990.

  • Kathleen « Kay » Livingstone

    Kathleen « Kay » Livingstone (1918-1975) est née à London, Ontario, en 1918. Ses parents, James et Christina Jenkins ont été les fondateurs du journal Dawn of Tomorrow, une publication avant-gardiste destinée à la communauté noire du Canada en 1921. Dès son enfance, elle s’est intéressée aux arts du spectacle et a étudié la musique à Toronto et à Ottawa.

    Pendant la Seconde Guerre mondiale, Kay Livingston a travaillé au Bureau fédéral de la statistique à Ottawa. C’est là qu’elle a entamé une carrière d’animatrice radio au « Kathleen Livingstone Show ». En 1942, elle a épousé George Livingstone; le couple s’est installé à Toronto où ils ont élevé leurs enfants. Mme Livingstone a poursuivi sa carrière d’actrice, diffusé des émissions radiophoniques sur plusieurs stations, y compris la CBC, et a été surnommée « l’une des principales actrices de race noire du Canada » pendant cette période.

    Mme Livingstone a œuvré pour l’élimination des préjugés et la reconnaissance de l’égalité des personnes de toutes origines, contribuant ainsi à l’essor d’une société plus tolérante. Elle a été aussi étroitement associée à la croissance d’une conscience collective et d’une fierté au sein de la communauté noire lors de l’après-guerre et a contribué au mieux-être de la société par son travail auprès de la section féminine de Toronto de l’Association canadienne pour les Nations Unies, du comité des affaires internationales du conseil local de la YWCA, de la Ligue nationale des Noirs du Canada, du Conseil canadien des Églises, de la Société d’aide juridique et de Heritage Ontario.

    Mme Livingstone est l’une des fondatrices de la Canadian Negro Women’s Association (1951). Une des premières initiatives de la Canadian Negro Women’s Association (CANEWA), qui se poursuivra tout au long de l’existence du groupe, consistait à offrir des bourses d’études à des étudiants noirs méritants. Au nombre des activités ultérieures de l’association figurait l’organisation du Carnaval de Calypso (précurseur du Festival Caribana) afin de recueillir des fonds pour d’autres projets de services.

    Kay Livingstone a participé activement à la création d’un réseau de femmes afro-canadiennes à l’échelle du pays. Elle a été la force motrice à l’origine du premier Congrès national des femmes noires (1973), qui sert de tribune où sont abordés les préoccupations et les intérêts des femmes noires. Fait peut-être le plus important, le Congrès a incité les déléguées à conserver d’étroits liens entre elles, ce qui a conduit à l’organisation d’autres conventions, à Montréal en 1974, à Halifax en 1976, à Windsor en 1978 et à Winnipeg en 1980. Lors de la réunion de Winnipeg, le Congrès des femmes noires a été créé, une organisation qui compte aujourd’hui plus de 600 membres et qui est l’un des legs de Kay Livingstone.

    Au cours des dernières années de sa vie, Kay a travaillé comme experte-conseil auprès du Conseil privé de la Reine pour le Canada et a parcouru le pays en vue de préparer une conférence sur les minorités visibles au Canada (une expression qui lui est attribuée). L’une des personnes qu’elle a rencontrées lors de ses déplacements est Carrie Best; c’est en l’honneur de l’influence de Kay Livingstone qu’après son décès, en 1975, Mme Best a fondé en sa mémoire la Kay Livingstone Visible Minority Women’s Society, une organisation qui jusqu’à ce jour verse des fonds pour l’éducation de jeunes femmes méritantes. 

  • Ginella Massa

    Ginella Massa, journaliste musulmane afro-latine, est lauréate d'un Prix Écrans canadiens. Elle est connue comme l'animatrice de Canada Tonight with Ginella Massa et comme correspondante spéciale pour The National sur le réseau CBC News.

    Née au Panama, Massa immigre au Canada en 1988. Elle grandit à Toronto, où elle vit toujours, et obtient un baccalauréat spécialisé en communication de l'Université York et un diplôme en journalisme de radiodiffusion du Collège Seneca.

    En 2015, Massa entre dans l'histoire en devenant la première journaliste de nouvelles télévisées au Canada, et probablement en Amérique du Nord, à porter un hijab en ondes en tant que journaliste vidéo pour CBC News à Kitchener, en Ontario. Elle fait de nouveau les manchettes internationales après avoir présenté le bulletin de nouvelles du soir à CityNews Toronto en 2016.

    Avec plus d'une décennie d'expérience dans les nouvelles en coulisses et en ondes, Massa travaille pour les médias locaux et nationaux, à la télévision et à la radio. Ses émissions en ondes comprennent CBC News, CityNews, Newstalk 1010, Rogers TV, et ses écrits ont été publiés dans le Globe and Mail, le National Post, le Chatelaine Magazine et Refinery29 Canada.

    En 2021, Massa reçoit le prix des 25 grands immigrants au Canada. Mme Massa et son mari ont accueilli leur première petite fille en octobre 2022.

  • Mattie Mayes (1850-1953) 

    Mattie Mayes était la matriarche de la première et seule colonie de pionniers noirs en Saskatchewan. Après la fin de la guerre de Sécession en 1865, des milliers d’Africains autrefois asservis ont émigré en Oklahoma, mais suite à l’introduction de la ségrégation en 1907, des dizaines d’entre eux ont décidé de se rendre en Saskatchewan où le gouvernement canadien offrait des terres familiales gratuites aux colons dans l’Ouest.

    Douze familles se sont installées à Eldon, à 13 kilomètres à l’ouest de Maidstone, tandis que d’autres ont poursuivi leur route jusqu’en Alberta. Mattie Mayes faisait partie des douze familles restées à Eldon, qui ont été surnommées « peuple de Shiloh » par référence à la petite église autour de laquelle elles s’étaient rassemblées. L’église elle-même devint plus tard un cimetière et une école.

    La famille Mayes est peut-être la plus célèbre de Shiloh. Mattie, qui avait été soumise à l’esclavage avant d’être libérée et de s’installer au Canada, a commencé à travailler comme sage-femme et est devenue un membre respecté de la communauté. Avec son mari Joseph Mayes, ils ont élevé une famille de 13 enfants.

    La colonie de Shiloh abrite le seul cimetière noir de la Saskatchewan, fermé définitivement en 1987. L’église et le cimetière de Shiloh sont maintenant des sites patrimoniaux protégés par la province.

  • Millie (Goins) McCoy

    Née esclave, Millie a échappé à l’esclavage avec son mari, George, et s’est rendue dans le canton de Colchester, en Ontario. C’est là, dans le comté d’Essex, qu’elle a donné naissance et élevé l’un des grands inventeurs de race noire, Elijah McCoy, plus particulièrement connu pour son invention d’une burette à huile pour graisser les machines à vapeur des trains et des navires. Millie a fait preuve d’un grand courage lorsqu’elle est retournée aux États-Unis avec sa famille, avant la guerre de Sécession, où elle et George ont travaillé comme agents du chemin de fer clandestin dans l’État du Michigan.

  • Elijah McCoy

    Né à Colchester, en Ontario, de parents qui s’étaient enfuis de l’esclavagisme au Kentucky pour venir au Canada à l'aide du chemin de fer clandestin, Elijah McCoy a manifesté très jeune un intérêt pour les machines et les outils ainsi qu'une aptitude pour la mécanique. À cette époque, il était difficile pour les Noirs d'obtenir de la formation aux États-Unis. Ses parents l'ont alors envoyé à Edinburgh, en Écosse, pour étudier le génie mécanique.

    À son retour en Amérique du Nord, il s'est trouvé un emploi de pompier avec la compagnie des chemins de fer du Michigan. Le « pompier » était celui qui devait pelleter le charbon pour propulser la locomotive et qui lubrifiait les pièces mobiles au cours des nombreux arrêts. Elijah eut tôt fait de se rendre compte qu'il pouvait appliquer ses connaissances et son éducation afin d'améliorer le processus de lubrification. Il conçut et fit breveter une tasse de lubrification très particulière qui laissait tomber l'huile goutte à goutte sur les pièces mobiles d'un train pendant qu'il était en mouvement. Bien que l'origine de l'expression soit probablement plus vieille, on rapporte que les acheteurs de la tasse de lubrification demandaient tout particulièrement pour le « vrai McCoy » parce que ce produit était extrêmement fiable et ils ne voulaient aucun substitut.

    Il ne s'agit là que d'un des produits qu'il élabora et fit breveter. Par exemple, en réponse au désir de sa femme de trouver un moyen plus simple de repasser les vêtements, il inventa et fit breveter la planche à repasser portative.

    Elijah McCoy détenait plus de 50 lettres patentes, non seulement au Canada et aux États‑Unis, mais également en France, en Autriche, en Allemagne, en Grande-Bretagne et en Russie.

  • Lawrence McLarty, dit « Larry »

    Premier agent de police noir à Toronto.

    À son arrivée au Canada, Larry McLarty possédait une expérience à titre d'agent du Service de police de la Jamaïque, mais une fois à Toronto, il a occupé divers emplois : porteur, empaqueteur de livres vendus par catalogue, préposé à l'entretien ménager de nuit et cuisinier dans un hôpital.

    En présentant sa candidature au Service de police de Toronto, M. McLarty a été déçu d'apprendre qu'il lui manquait un huitième de pouce pour avoir la bonne taille. Deux mois plus tard, alors qu'il faisait prendre ses mesures pour un nouveau costume, il s'est aperçu qu'il avait la taille minimale requise. Ayant présenté une nouvelle demande au service de police, il a été embauché en 1960, devenant ainsi le premier agent de police noir à Toronto. Il a été promu au grade de sergent détective et a pris sa retraite après 32 années de service.

    Photo fournie par Nona McLarty.
  • Deborah Miller-Brown

    Deborah Miller-Brown est une vedette canadienne de l’athlétisme; elle est née en 1951 à Halifax, en Nouvelle-Écosse. Elle a commencé sa carrière sur piste à l’âge de onze ans à Brantford, en Ontario, en établissant de nombreux records au niveau de l’école secondaire. En 1968, dès l’âge de dix-sept ans, elle devient la première Néo-Écossaise noire à participer aux Jeux olympiques et aussi l’une des plus jeunes participantes aux épreuves d’athlétisme olympiques. Sa participation aux Jeux olympiques d’été de 1968 au Mexique a été rendue possible lorsque les résidents locaux de Brantford ont recueilli des fonds pour couvrir les coûts de son voyage.

    Même si elle n’a pas remporté de médaille, elle a fini le parcours avec un temps qui lui a permis d’être classée huitième meilleure au monde. À son retour des Jeux olympiques, elle a reçu une médaille d’excellence en sport des mains du premier ministre Pierre Elliot Trudeau. Mme Miller-Brown est actuellement entraîneuse de l’équipe d’athlétisme de l’Université Saint Mary’s à Halifax.

  • James Mink

    Au cours des années 1840, un des hommes d'affaires les plus prospères de Toronto était James Mink, propriétaire du Mansion Inn and Livery. Fils de parents anciennement en esclavagisme au Canada, M. Mink possédait des diligences qui servaient à transporter des personnes et le courrier entre Toronto et Kingston.

  • Dre Onye Nnorom

    Onyenyechukwu (Onye) Nnorom est née le 27 février 1981 à Montréal de parents immigrants arrivés au Québec dans les années 1970. Son père, Eugene Nnorom, est originaire du Nigeria et sa mère, Patricia Nnorom, est originaire de Trinité-et-Tobago. Enfant, elle développe un intérêt pour les sciences dans un camp d'été pour enfants doués.

    En 2003, Onye Nnorom obtient un B.Sc. en biologie cellulaire et moléculaire de l'Université Concordia. En 2007, elle complète ses études de médecine à l'Université McGill. 3 ans plus tard, elle obtient une maîtrise en santé publique (épidémiologie) et effectue un programme de résidence à l'Université de Toronto.

    Dre Nnoroma un parcours professionnel remarquable. En 2010, elle travaille comme médecin de famille à Women's Health in Women's Hands à Toronto avant d'accepter un poste similaire au NorWest Community Health Centre à Thunder Bay 2 ans plus tard. De 2013 à 2018, elle est médecin de famille et responsable de la prévention des maladies chroniques au centre de santé communautaire TAIBU de Toronto. Pendant cette période, Dre Nnorom guide les médecins de soins de santé primaires dans le dépistage et le traitement du cancer en tant que responsable régionale d'Action Cancer Ontario.

    Dre Nnorom a été responsable du thème de la santé des personnes noires à la faculté de médecine de l'Université de Toronto et directrice adjointe du programme de résidence en santé publique et en médecine préventive. Elle a été chargée d’élaborer du contenu éducatif pour enseigner aux étudiants en médecine la santé des Canadiens noirs et les inégalités dues au racisme systémique.

    Elle est la cofondatrice de la Black Health Education Collaborative, qui a été créée pour fournir des ressources éducatives en ligne sur le racisme anti-Noir et la santé des personnes noires aux étudiants en santé, aux cliniciens et aux praticiens de la santé publique.

    En outre, Dre Nnorom travaille comme conseillère médicale à temps partiel à la Clinique de la dépendance à la nicotine du Centre de toxicomanie et de santé mentale (CAMH).

    Onye Nnorom est une mère, une danseuse, l’animatrice du podcast Race, Health and Happiness, et l’ancienne présidente de l’Association des médecins Noirs de l’Ontario.

  • L’honorable Donald H. Oliver, Q.C.

    L'honorable Donald H. Oliver, Q.C. est né à Wolfville, en Nouvelle-Écosse, en 1938. Après avoir obtenu un diplôme de l'Université Acadia, et par la suite, de l'Université Dalhousie, en droit, il fut nommé au Sénat du Canada le 7 septembre 1990.

    M. Oliver est actif au sein du parti conservateur depuis plus de cinquante ans. Il a fait une belle carrière en droit en contentieux des affaires civiles et a également enseigné le droit à la Technical University of Nova Scotia, à St. Mary's University ainsi qu'à la faculté de droit de l'Université Dalhousie. Il est membre de l'Association du barreau canadien ainsi que de la Nova Scotia Barristers' Society.

    Donald Oliver est président de Glen Moir Holdings Ltd.; de Pleasant River Farms Limited; de Dolin Fisheries; et il est consultant, conseiller et membre du conseil d'administration de plusieurs sociétés. Il est un orateur apprécié dans un éventail de sujets et même l'auteur d'un livre de cuisine gastronomique. Très actif dans sa communauté, il occupe le poste de président du conseil et président de la Halifax Children's Aid Society, et celui de directeur de la galerie d'art de la Nouvelle-Écosse.

    Actuellement, le sénateur Oliver occupe la présidence du Comité permanent du règlement, de la procédure et des droits du Parlement et est membre du Comité sénatorial permanent des banques et du commerce.

    Il s'est mérité de nombreuses récompenses au cours de sa carrière, notamment :

    • Doctorats en droit (honoris causa) de l'Université de Guelph, de l'Université Dalhousie et de l'Université Acadia;
    • Prix Harry Jerome pour services rendus à la communauté; Prix Distinction remis à un Canadien noir en reconnaissance de réalisations exceptionnelles en politique; ainsi que Prix des droits de la personne de la Commission des droits de la personne de la Nouvelle-Écosse.

    Le sénateur Oliver est marié à Linda Oliver, une consultante en télécommunications. Ils ont une fille, Carolynn.

  • Pearleen (Borden) Oliver

    Pearleen (Borden) Oliver (1917-2008) a été chef de file des droits religieux et des droits de la personne, écrivaine, historienne et activiste communautaire pendant plus de soixante ans en Nouvelle-Écosse. Au cours des années 1940 et 1950, l’activiste qu’elle était s’est battue pour éliminer les obstacles discriminatoires qui restreignaient les possibilités d’éducation et d’emploi pour les Noirs et les autres minorités. Aux côtés de son mari, le révérend William P. Oliver, elle a co-fondé la Nova Scotia Association for the Advancement of Coloured People (NSAACP) (association de la Nouvelle-Écosse pour l’avancement des gens de couleur).

    Elle était également une ardente partisane de la cause des femmes de race noire en Nouvelle-Écosse et, en 1947, elle a mené une campagne pour mettre un terme à l’exclusion des femmes noires de la formation d’infirmière au Canada, en convainquant le conseil d’administration de l’hôpital pour enfants d’Halifax d’embaucher deux femmes noires. En 1953, elle a fondé le Women’s Institute de l’African United Baptist Association (AUBA) et a été la première femme à être élue modératrice de l’AUBAen 1976.

    Mme Oliver a écrit plusieurs livres, notamment A Brief History of the Coloured Baptists of Nova Scotia, 1782-1953 (1953) et Song of the Spirit (1994).

    Pour son travail, Pearleen Oliver a été honorée à plusieurs reprises; elle a notamment reçu des doctorats honorifiques de l’Université Saint Mary’s (1990) et de l’Université Mount Saint Vincent (1993), le prix de la Femme de mérite du YMCA (1981 et 1991) et la Médaille du jubilé de la Reine Élisabeth II (2002).

  • Willie O’Ree

    Le 18 janvier 1958, Willie O'Ree embarqua sur la glace du Forum de Montréal pour disputer son premier match dans la League national de hockey (LNH) pour les Bruins de Boston. Ce faisant, il passa à l'histoire.

    Comme tout enfant canadien, Willie aimait jouer au hockey avec ses amis lorsqu'il était garçon. Sur la glace, il faisait probablement semblant d'être son joueur préféré, contournant les défenseurs, lançant la rondelle et marquant des buts. Réussir un jour à jouer dans la League national de hockey (LNH) était un rêve inatteignable pour la plupart de ces enfants.

    Cependant, Willie O'Ree parvint à réaliser ce rêve. En fait, il devint le premier joueur noir de laLNH. Reconnu pour sa vitesse et ses solides mises en échec, Willie O'Ree dut mettre fin prématurément à sa carrière à cause d'une blessure.

    Aujourd'hui, Willie O'Ree est le directeur du programme de diversité de laLNH. Il voyage dans tout le Canada et les États-Unis pour promouvoir et enseigner le jeu du hockey aux enfants de toutes origines culturelles.

    En janvier 2008, soit 50 ans après les débuts de O'Ree dans laLNH, la ville natale de Willie O'Ree, Frédéricton, au Nouveau-Brunswick, a nommé son nouveau complexe sportif Place Willie O'Ree, en hommage à ses réalisations.

  • Alton C. Parker (1907-1989)

    Premier agent de police noir à Windsor et premier détective noir au Canada.

    Alton C. Parker est entré au Service de police de Windsor en 1942, à une époque où il était rare qu'un Canadien noir soit en situation d'autorité. Il s'est mérité l'admiration de ses collègues et, en 1951, il a été promu au grade de détective, devenant non seulement le premier agent de police noir à Windsor, mais également le premier détective noir au Canada.

    Après avoir travaillé au Service de police de Windsor pendant 28 ans, M. Parker a continué de jouer un rôle actif dans sa collectivité, où il organisait chaque année une grande fête pour enfants. Pendant et après sa carrière dans la police, il a reçu plusieurs prix et honneurs. Un parc public et une rue de Windsor ont d'ailleurs été nommés en son honneur.

    Photo fournie par le Service de police de Windsor
  • Oscar Peterson (1925-2007)

    Oscar Peterson est un pianiste de jazz, compositeur et éducateur canadien qui est considéré comme l'un des plus grands pianistes de jazz de tous les temps. Il est né à Montréal, au Québec, le 15 août 1925. Il est élevé dans le quartier défavorisé de Saint-Henri à Montréal, également connu sous le nom de Petite Bourgogne.

    Oscar Peterson a 4 frères et sœurs. Ses parents sont venus des îles Vierges britanniques et de Saint-Kitts. Sa mère, Kathleen, était domestique. Son père, Daniel, était manœuvrier dans la marine marchande, puis porteur pour le chemin de fer Canadien Pacifique.

    Oscar commence à jouer de la trompette et du piano à l'âge de 5 ans. Il se concentre uniquement sur le piano à l'âge de 8 ans, après une année de lutte contre la tuberculose. Le premier professeur d'Oscar est sa sœur, Daisy.

    Les premières influences de Oscar Peterson incluent des pianistes de jazz tels que Art Tatum, Nat King Cole et Teddy Wilson. Il commence sa carrière professionnelle dans les années 1940, jouant avec des groupes de jazz au Canada et aux États-Unis. Sa première grande percée a lieu en 1949, lorsqu'il est invité à jouer avec Norman Granz Jazz lors de la tournée du Philharmonic.

    Dans les années 1950, Oscar Peterson forme son propre trio, qui comprend le bassiste Ray Brown et le guitariste Herb Ellis. Le trio devient l'un des groupes de jazz les plus prospère et les plus influents de l'époque, se produisant et enregistrant ensemble jusqu'en 1957. Oscar Peterson forme ensuite un nouveau trio avec le bassiste Sam Jones et le batteur Bobby Durham, qui connaît également un grand succès.

    Il est réputé pour sa vitesse et sa dextérité remarquables, sa technique méticuleuse et ornementée et son style éblouissant. Il est surnommé le « bombardier brun du boogie-woogie » et le « maître du swing ». Grâce à ses nombreuses tournées mondiales, il devient l'ambassadeur musical du Canada. Il est un ardent défenseur de l'égalité des minorités ethniques.

    Tout au long de sa carrière, Oscar Peterson enregistre plus de 200 albums et reçoit de nombreuses récompenses, dont 8 Grammy Awards. Il collabore avec de nombreux autres musiciens de jazz, dont Count Basie, Dizzy Gillespie et Ella Fitzgerald. Monsieur Peterson fait partie de la minorité de grands noms du jazz qui ont résidé hors des États-Unis tout au long de leur carrière.

    Il est nommé officier de l'Ordre du Canada en 1972, et promu Compagnon, le plus haut grade de l'Ordre, en 1984. Il était également membre de l'Ordre de l'Ontario, Chevalier de l'Ordre national du Québec, et officier de l'Ordre des Arts et des Lettres français. Il reçoit par ailleurs de nombreuses autres distinctions dans le monde entier.

    Oscar Peterson est décédé le 23 décembre 2007 à Mississauga, Ontario, Canada, mais sa musique continue d'être célébrée et appréciée par les fans de jazz à travers le monde.

  • Richard Pierpoint

    Richard Pierpoint est un jeune garçon de 16 ans qui vit au Sénégal, en Afrique, lorsqu'il est capturé et vendu comme esclave en 1760. Il est acheté par un officier britannique nommé Pierpoint, qui s'est installé dans la vallée de l'Hudson (New York). Richard devient le domestique de cet officier et prend son patronyme. L'officier et Richard se rassemblent sous les drapeaux durant la rébellion autochtone de 1763 en Amérique du Nord britannique, mais ils ne participent probablement à aucun combat.

    Après le début de la Révolution américaine, Richard acquiert sa liberté et devient soldat. Il se joint au corps de rangers de John Butler, basé au fort Niagara. À la fin de la Révolution américaine, en 1783, les rangers de Butler sont libérés et les hommes reçoivent des terres dans ce qui deviendra la région de Niagara (Ontario). Richard reçoit 200 acres de terre où se situe aujourd'hui St. Catharines et devient en quelque sorte un dirigeant communautaire au sein de la population noire de Niagara.

    Quand la guerre de 1812 éclate, Richard Pierpoint présente une demande au major-général Sir Isaac Brock dans laquelle il propose de créer une compagnie de miliciens composée uniquement de Noirs pour combattre aux côtés des Britanniques durant la guerre. Brock accepte la proposition et ordonne la formation du « Coloured Corps », une petite compagnie d'environ 40 hommes provenant des districts de Niagara et de York qui obéissent aux ordres d'officiers blancs. Richard Pierpoint, âgé de 68 ans, est un soldat au sein de ce corps et il demeure actif tout au long du conflit, y compris durant la bataille des hauteurs de Queenston, le 13 octobre 1812. Le Coloured Corps est cité dans les dépêches pour avoir joué un rôle essentiel dans la victoire britannique.

    Ce corps participe à la bataille du fort George en mai 1813 et à la campagne de Niagara la même année. En 1814, les hommes du Coloured Corps construisent des fortifications puisque de nombreux membres de la compagnie possèdent des compétences en charpenterie et en maçonnerie.

    À la fin de la guerre, les Britanniques offrent des terres aux anciens combattants du Coloured Corps, qui s'établissent à Oro et à Garafraxa. Pierpoint demande au gouvernement de lui offrir un voyage de retour au Sénégal, en Afrique, mais ce souhait ne sera jamais exaucé. Il reçoit une autre terre de 100 acres à Garafraxa en 1822. Il réussit à construire une maison et à défricher quelques acres, mais il est trop âgé pour cultiver sa terre adéquatement. Il meurt à cet endroit en 1838.

    Regardez l'histoire de Richard Pierpoint, un des acteurs importants de la guerre de 1812.

  • Mairuth Sarsfield

    Mairuth Sarsfield (1925-2013) a mené une vie remarquable en tant que conteuse, diplomate, personnalité de la télévision et activiste communautaire. Après avoir terminé ses études postsecondaires, elle a été rédactrice de recherche à la télévision de la chaîne CBC, The New Generation, pendant quatre ans, jusqu’en 1966. En 1971, elle a intégré le ministère des Affaires extérieures à titre d’agente d’information; elle a travaillé à Expo 67 à Montréal en tant que rédactrice du texte accompagnant l’Arbre de la Nation. Elle a ensuite élaboré un thème pour l’Expo 70 à Osaka, au Japon.

    Elle a ensuite occupé le poste d’agente principale de l’information dans le cadre du Programme des Nations Unies pour l’environnement à Nairobi, Washington et New York avant de rentrer au Canada en 1984 pour assumer les fonctions de directrice de la Development Communicators Inc. et d’être co-présentatrice du Senior’s Report and Literati sur PBS TV. Au milieu des années 1980, Mme Sarsfield est devenue gouverneure de la CBC, la seule femme noire de l’époque à siéger au conseil d’administration.

    Pour ce qui est de ses œuvres écrites, Mme Sarsfield est surtout connue pour son roman à succès (1997), une histoire qui se déroule durant la Seconde Guerre mondiale, et qui raconte la vie difficile des Noirs de Petite-Bourgogne. La popularité du livre a explosé dès que C No Crystal Stair BC l’a inclus dans son émission de la série Canada Reads en 2005.

  • Lori Seale-Irving

    Première femme noire à occuper le poste d'officier breveté à la GRC.

    Lori Seale-Irving est née et a grandi à Ottawa. Son père était un officier de l'Aviation royale canadienne (major à la retraite), si bien qu'elle a été élevée dans une base militaire. Souhaitant faire carrière dans une profession qui lui permettrait d'aider les membres de sa collectivité, Mme Seale-Irving est entrée dans la Gendarmerie royale canadienne (GRC) en 1990. Sa carrière a comporté bon nombre d'affectations, dont certaines dans des sections chargées du service de police général, des crimes de guerre, de la sûreté maritime, de la protection du premier ministre et du soutien administratif.

    Mme Seale-Irving a été promue au grade d'inspectrice en 2007, devenant ainsi la première femme noire à occuper le poste d'officier breveté à la GRC.

    Photo fournie par l'inspectrice Lori Seale-Irving, Gendarmerie royale du Canada.
  • Mary Ann Shadd Cary

    Née libre au Delaware, Mary Ann Shadd est devenue la première femme noire d’Amérique du Nord à publier un journal lorsqu’elle a créé le Provincial Freeman. Également enseignante, elle a mis sur pied, à Windsor, une école racialement intégrée pour les enfants noirs, en plus de rédiger des dépliants à caractère éducatif, encourageant la colonisation au Canada, y compris « A Plea for Emigration; or Notes of Canada West », rédigé en 1852. Mary était également une militante engagée appuyant de nombreuses causes, notamment l’abolition de l’esclavage, la tempérance et l’éducation.  Elle militait de plus en plus en faveur des droits des femmes, devenant suffragette. Non seulement elle a fait la promotion de ces enjeux dans le Provincial Freeman, mais elle en a également parlé lors de ses conférences.

    Après son séjour au Canada, Mary a décidé de retourner aux États-Unis, où elle est devenue agente de recrutement pour l’armée de l’Union pendant la Guerre civile américaine. Elle a également poursuivi des études en droit à l’Université Howard, et est devenue l’une des premières femmes de race noire à obtenir un diplôme en droit en 1883, devenant avocate des droits civiques. Parmi ses grandes réalisations, elle est également devenue la première femme de race noire à voter lors d’une élection nationale. En 1994, elle a été désignée Personne d’importance historique nationale au Canada.

  • Betty Ruth Beatrice Simpson

    Championne de l’histoire des Noirs et co-fondatrice, avec son mari Melvin « Mac » Simpson, du North American Black Historical Museum, devenu le musée de la liberté d’Amherstburg. Betty a également travaillé à l’Hôpital Hôtel-Dieu (campus WRH-Ouellette) de 1961 à 1986.

  • Emma Stark (1856-1890)

    Emma Stark (née Emily) a été la première enseignante noire de l'île de Vancouver. Elle est née le 17 février 1856 en Californie et elle arrive à Salt Spring Island, 4 autres frères et sœurs naissent : John Edmond, Abraham Lincoln, Anne Serena et Marie Albertine. En 1875, la famille déménage à Cedar, dans la région de Nanaimo, où sa plus jeune sœur Louisa naît en 1878.

    Emma fréquente l'école centrale de Salt Spring Island, et elle termine ses études secondaires à l'école secondaire de Nanaimo, à une époque où un certificat d'études secondaires était la qualification requise pour enseigner.

    Le 1er août 1874, à l'âge de 18 ans, Emma devient la première enseignante noire de l'île de Vancouver. Une annonce est publiée dans le journal local et elle est embauchée pour enseigner dans une école à classe unique dans le district de Cedar.

    Elle loge dans le chalet destiné à l'enseignant et garde en pension des enfants qui vivent loin de l'école. Mary, sa jeune sœur, est l'une de ces enfants. Le week-end, Emma rentre à la maison sur son cheval avec Marie derrière elle, mais en hiver, elles se déplacent dans un traîneau artisanal tiré par des bœufs.

    Le 28 décembre 1878, Emma épouse James Clarke, mais on ne sait pas grand-chose de sa vie conjugale. Malheureusement, elle décède en 1890 à l'âge de 33 ans des suites d'une maladie indéterminée. Une plaque en reconnaissance de sa carrière d'enseignante se trouve au 331, rue Wesley, à Nanaimo, où Emma a vécu.

  • Sylvia (Estes) Stark

    Sylivia Estes est née en esclavage dans le comté de Clay, Missouri, aux États-Unis.  Son père, Howard Estes, a pu acheter la liberté de sa famille; ils ont tenté de devenir fermiers dans le Missouri, mais ils ont été harcelés par le KKK. La famille a traversé les États-Unis en train pour arriver en Californie en 1851. C’est là que Sylvia a épousé Louis Stark. Ils ont vécu en Californie jusqu’en 1861 lorsque la famille Estes, Sylvia, Louis et leurs deux jeunes enfants ont émigré en Colombie-Britannique. 

    Les Starks ont vécu sur l’île Saltspring pendant quatorze ans. Sylvia a travaillé à la ferme, pris soin de sa famille et a été infirmière et sage-femme bénévole. En 1875, les Starks ont déménagé dans le district de Nanaimo où Sylvia est demeurée jusqu’à la mort de son mari en 1895. Elle est retournée vivre à Saltspring, avec son fils Willis, où elle a été très active, travailleuse et alerte presque jusqu’à sa mort, à l’âge de 106 ans, en 1944.

    Emma Stark est la fille aînée de Louis et de Sylvia Stark; elle a été nommée première enseignante de la nouvelle école North Cedar en 1874, devenant ainsi la première enseignante noire sur l’Île de Vancouver.

  • Bruny Surin

    Bruny Surin est l'un des meilleurs sprinters au monde. Au cours des années, il a remporté de nombreux titres nationaux et internationaux dont une médaille d'or aux 4 X 100 mètres aux Jeux olympiques d'Atlanta en 1996.

    Ses activités et intérêts ne s'arrêtent cependant pas à l'athlétisme. Après dix-sept années de compétition, Bruny Surin a tiré sa révérence sur sa carrière d'athlète de haut-niveau pour se consacrer à une carrière en relation publique. Il a créé sa propre fondation dédiée à améliorer la qualité de vie, physique et émotive des enfants en plus d'être un conférencier fort apprécié et un ambassadeur de première classe pour le Canada.

  • La sénatrice Wanda Thomas Bernard, Ph.D. C.M. (Membre de l’Ordre du Canada), O.N.S. (Ordre de la Nouvelle-Écosse)

    La sénatrice Wanda Thomas Bernard est une éminente enseignante, travailleuse sociale, chercheuse et activiste communautaire de la Nouvelle-Écosse. Depuis 1990, elle est professeure à l’École de service social de l’Université Dalhousie; elle en a été l’ancienne directrice (2001 à 2011). En 2016, elle a été nommée conseillère spéciale en matière de diversité et d’inclusivité à l’Université Dalhousie. En novembre 2016, le premier ministre Trudeau l’a nommée au Sénat en tant que sénatrice indépendante représentant la Nouvelle-Écosse et, par conséquent, la sénatrice Thomas Bernard est devenue la première Afro-Néo-Écossaise à siéger au Sénat.

    La sénatrice Thomas Bernard est la première femme afro-canadienne à occuper un poste menant à la permanence à l’Université Dalhousie, et à être promue au rang de professeure titulaire. Elle est membre fondatrice de l’ Association of Black Social Workers, dont le but est de répondre aux besoins des citoyens marginalisés, en particulier ceux d’ascendance africaine. En outre, le travail de la sénatrice Thomas Bernard en tant qu’ancienne présidente du Conseil consultatif sur le statut de la femme de la Nouvelle-Écosse a mené à la prestation de conseils aux ministres sur les cadres de protection contre la violence à caractère sexiste, et en faveur de l’équité en matière de santé.

    La sénatrice Bernard a agi à titre de témoin expert en matière de droits de la personne, et a pris la parole dans nombreuses tribunes locales, nationales et internationales. Pour son travail, elle a reçu de nombreuses distinctions, dont l’Ordre du Canada en 2004 et l’Ordre de la Nouvelle-Écosse en 2014.

  • Harriet Tubman

    Harriet Tubman, qui s’était échappée de l’esclavagisme au Maryland, fut surnommée « Moïse » et la « chef de réseau » par les centaines de personnes qu'elle aida à fuir vers la liberté à l'aide du chemin de fer clandestin. En 1850, après que le gouvernement américain eut promulgué la loi sur les fugitifs, qui avait une très large portée, Harriet guida des Noirs en esclavagisme fugitifs plus au nord jusqu'au Canada. Lorsque des propriétaires de personnes asservies furieux promirent des récompenses pour sa capture, elle poursuivit son travail en dépit des énormes risques personnels qu'elle courait.

    Puisque St. Catharines (une ville près de la frontière américaine), en Ontario, était sur la route et offrait des possibilités d'emploi, cette ville devint une destination populaire auprès des anciens fugitifs, notamment Harriet Tubman, qui y habita de 1851 à 1857. Bon nombre des personnes qu'elle secourut étaient parents avec les personnes qui demeuraient déjà à St. Catharines, dont ses propres parents, ses frères et sœurs et leur famille.

    Plus tard, Harriet Tubman devint une leader du mouvement abolitionniste. Pendant la guerre de Sécession, elle travailla comme infirmière et servit d'espionne pour les forces de l'Union de la Caroline du Sud.

  • John Ware

    John Ware naît dans l'esclavage sur une plantation de coton de Caroline du Sud en 1845. Après avoir gagné sa liberté lors de l'émancipation, il déménage au Texas où il apprendra la dure vie de cow-boy. En 1882, il s'installe en Alberta, où il est immédiatement embauché par Fred Stimpson pour les ranchs Bar U et Quorn.

    M. Ware fonde son propre ranch en 1891 dans la région de Millarville et devient un éleveur et agriculteur prospère. À la fin du 19e siècle, il est l'un des éleveurs les mieux connus et les plus respectés de l'Ouest du Canada. On dit que ses compétences aux épreuves de rodéo étaient légendaires. Il a créé le « bouvillon » 20 ans avant le Stampede de Calgary – une épreuve devenue partie intégrante du populaire festival de l'Ouest.

    M. Ware rencontre l'ex-Torontoise Mildred Lewis avec qui il se marie. Ils s'installent ensuite sur un ranch au nord du village de Duchess, le long de la rivière Red Deer. Ils auront cinq enfants. En 1902, leur maison est emportée par une inondation. Ils reconstruisent l'habitation sur un terrain plus élevé surplombant un ruisseau, aujourd'hui connu sous le nom de ruisseau Ware.

    John Ware continue d'exploiter un ranch dans le sud de l'Alberta jusqu'à sa mort en 1905, dans un accident de cheval.

    Fait intéressant, les deux fils de M. Ware se sont joints au Bataillon de construction nº 2, le seul bataillon ségrégé de l'histoire du Canada. Le bataillon célèbre en 2011 son 95e anniversaire.

  • Mildred (Lewis) Ware (1871-1905)

    Bien que la plupart des histoires écrites au sujet de la famille Ware portent plus particulièrement sur John Ware, Mildred ne doit pas être ignorée en dépit de sa courte vie. Elle est née en 1871 à Toronto et s’est installée en Alberta à la fin de son adolescence, épousant John en 1892, lequel travaillait pour les célèbres ranchs Bar U et Quorn.

    La famille est arrivée dans la région de Rosebud en 1902, où sa première maison a été détruite par une inondation. Elle a reconstruit le ranch et exploité une entreprise d’élevage prospère, comptant plus de 1 000 bovins. Mildred était responsable de la comptabilité, et enseignait la lecture et l’écriture à ses cinq enfants.

    En 1905, Mildred est décédée à la suite d’une pneumonie et du typhus, et John est mort peu de temps après. Si la famille Ware aura été de courte durée, elle a cependant laissé un legs durable : sa maison en rondins Rosebud conservée au parc Dinosaur en hommage à l’une des familles d’éleveurs les plus remarquables de l’Alberta.

  • Juanita Westmoreland-Traoré

    Juanita Westmoreland-Traoré est née à Verdun (Montréal) en 1942. Après avoir obtenu un diplôme en droit à l'Université de Montréal et un doctorat de l'Université de Paris, elle entreprit une carrière en droit en 1970. De 1979 à 1983, elle fut membre de l'Office de protection des consommateurs du Québec. En 1985, Mme Westmoreland-Traoré devenait la première présidente du Conseil des communautés culturelles et de l'immigration du Québec. À ce titre, elle a travaillé avec diligence afin de créer des liens entre les communautés culturelles.

    Entre 1996 et 1999, elle fut doyenne de la Faculté de droit de l'Université de Windsor, première Noire canadienne à occuper un tel poste. Juanita Westmoreland-Traoré est actuellement juge au Québec, ce qui en fait également la première Noire à être nommée à la magistrature de cette province.

  • Portia White (1911-1968)

    Portia White débuta sa carrière de chanteuse vedette à l'église baptiste de son père, à Halifax. Avant de faire du chant sa véritable profession, elle enseigna dans les écoles rurales de Noirs du comté de Halifax, puis se rendit à Toronto pour y faire ses débuts. Peu après, elle donnait un spectacle à New York, pour lequel elle reçut des commentaires élogieux.

    Elle poursuivit ainsi une extraordinaire carrière internationale, donnant plus de 100 concerts, y compris un concert privé devant Sa Majesté la reine Élisabeth II.

    Portia White
    (1911-1968)
    Truro (Nouvelle-Écosse)
    Matériel publicitaire produit par Columbia Concerts Inc.
    Collection : MG 100 volume 245 #15a
  • Dorothy Williams

    Dorothy Williams est historienne, auteure, éducatrice, chercheuse et experte-conseil communautaire spécialisée dans l’histoire des Noirs canadiens. Son but est de rendre l’histoire des Noirs accessible à tous, et son travail dans divers domaines constitue sa contribution à cet effort.

    Son premier livre s’intitule Blacks in Montreal : 1628-1986 (1989), écrit pour la Commission des droits de la personne du Québec dans le cadre de son étude sur le racisme sur le marché du logement de Montréal. Son deuxième livre, The Road to Now: A History of Blacks in Montreal est la seule étude chronologique des Noirs sur l’île de Montréal. Elle a également participé à la rédaction de deux volumes du History of the Book in Canada.

    En tant qu’éducatrice, elle prononce souvent des discours dans les écoles, les collèges et les universités; elle dirige des ateliers pour les enseignants et les bibliothécaires. Elle fait de nombreux exposés publics dans des cadres variés allant de centres communautaires à des musées.

    Elle a déjà écrit des articles très prisés dans des magazines et des journaux et, en 2006, elle a créé le site Web Blacbiblio.com comme source de documents de référence populaires sur l’histoire des Noirs canadiens. Son site Web est une fiche bibliographique électronique complète sur l’histoire des Noirs au Canada.

    En tant qu’experte-conseil communautaire, elle fait du bénévolat depuis plus de 20 ans, et elle est souvent appelée par des organisations pour offrir son expertise sur des questions d’importance. Elle a été membre du conseil d’administration du Quebec Anglophone Heritage Network (trois ans), des Femmes d’affaires et professionnelles de Montréal (cinq ans) et du Black Studies Centre (neuf ans). Elle est actuellement directrice des opérations et du développement des fonds au Desta Black Youth Network.

  • Clotilda Adessa Yakimchuk, C.M.

    Clotilda Yakimchuk est née et a grandi à Whitney Pier, en Nouvelle-Écosse. En 1954, elle est devenue la première femme noire diplômée de l’École des sciences infirmières de l’Hôpital de Nouvelle-Écosse. Elle a également obtenu un diplôme de sage-femme de l’hôpital Colony, à La Grenade, aux Antilles, un certificat d’études supérieures en soins infirmiers psychiatriques de l’Hôpital de Nouvelle-Écosse et un diplôme en éducation des adultes de l’Université St Francis Xavier.

    Mme Yakimchuk a passé 50 ans dans le domaine des soins infirmiers. Elle a commencé sa carrière en tant qu’infirmière en chef de l’unité d’admission/de sortie de l’Hôpital de Nouvelle-Écosse. De là, elle est partie à La Grenade, aux Antilles, où elle a été directrice des soins infirmiers à l’hôpital psychiatrique. Mme Yakimchuk est retournée au Canada en 1967, où elle a occupé le poste d’infirmière de l’hôpital de la Ville de Sydney. Elle est ensuite devenue superviseure des soins infirmiers et plus tard, directrice du perfectionnement du personnel à l’Hôpital du Cap-Breton. Elle a ensuite été directrice des services éducatifs à l’Hôpital régional du Cap-Breton jusqu’à sa retraite des soins infirmiers, en 1994.

    Elle a été présidente de la Registered Nurses’ Association of Nova Scotia (désormais connue sous le nom de The College of Registered Nurses of Nova Scotia). En particulier, elle est à ce jour la seule présidente noire à avoir été élue dans l’histoire de cette organisation de 100 ans. Elle défend énergiquement l’éducation et l’apprentissage continu, et elle a été un modèle exceptionnel pour les nombreuses infirmières qui ont suivi ses traces. En plus de son travail à titre de présidente, elle a siégé sur de nombreux comités et groupes de travail nationaux, provinciaux et locaux.

    En tant que présidente fondatrice de la Black Community Development Organization, Clotilda Yakimchuk a dirigé le mouvement pour procurer des logements abordables dans les communautés à faible revenu, et améliorer les conditions de vie des personnes âgées.

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