Travailler auprès des délinquants noirs à l’intérieur et à l’extérieur des murs

English

Entre nous : faire entendre les histoires et les voix du SCC
/content/dam/csc-scc/images/lets-talk/2023/06-19-working-with-black-offenders/working-black-offenders-header.png
Trois nouveaux agents de liaison mènent à bien un projet pilote axé sur des réinsertions sociales culturellement adaptées.

Trois nouveaux agents de liaison mènent à bien un projet pilote axé sur des réinsertions sociales culturellement adaptées.

L’agente de réinsertion sociale du SCC pour les Canadiens noirs : Lacey Lozier

Portrait de Lacey Lozier
Lacey Lozier travaille auprès de délinquants noirs dans la région de l’Atlantique

« Pourquoi n’offrons-nous pas davantage de services adaptés sur le plan culturel aux délinquants noirs? » s’est demandé Lacey Lozier en 2013. À ce moment-là, elle animait les programmes destinés aux Autochtones à l’Établissement de Springhill, en Nouvelle-Écosse, en tant qu’agente de programmes correctionnels.

D’après les statistiques, les Autochtones obtiennent de meilleurs résultats grâce aux programmes destinés à cette population. Lacey, qui a des origines autochtones et noires, était convaincue que la prestation de services culturellement adaptés aux délinquants noirs pourrait aussi être un succès. Huit ans plus tard, en octobre 2021, elle est devenue une agente de réinsertion sociale pour les Canadiens noirs ayant le mandat d’aiguiller les délinquants vers des services culturellement adaptés afin d’accroître le taux de réussite de la réinsertion sociale de cette population vulnérable.

Il s’agissait du premier poste de ce genre au Service correctionnel du Canada (SCC). Ça a commencé comme un projet pilote de trois ans dans le Canada atlantique, mais les succès remportés par Lacey ont mené à la création de deux postes similaires dans d’autres régions.

« Mon objectif principal est d’offrir des services culturellement adaptés pour aider les délinquants noirs, qui sont surreprésentés au sein du système de justice pénale », explique Lacey. « Ce poste me donne une vue d’ensemble tout en étant sur le terrain puisque je me rends dans les établissements et je rencontre des délinquants. »

Elle souligne que ça comprend les établissements pour femmes et les unités d’intervention structurée.

Lacey travaille avec le personnel des établissements, les agents de libération conditionnelle et des organismes communautaires afin de créer un réseau de soutien pour faciliter la réadaptation et la réinsertion sociale des délinquants. Elle aide à faciliter les permissions de sortir sans escorte, qui sont des occasions pour les délinquants d’établir un réseau communautaire avant leurs audiences auprès de la Commission des libérations conditionnelles du Canada. Elle explique que son travail consiste à s’assurer qu’ils sont prêts à retourner dans la collectivité.

Lacey assure également la liaison avec la haute direction et elle assiste aux réunions du Comité d’intervention correctionnelle ethnoculturelle une fois par mois où elle travaille avec l’équipe de gestion de cas pour « faire progresser les cas des délinquants ethnoculturels en vue de leur transfèrement vers un établissement de niveau de sécurité inférieur ou de leur libération ».

L’un des objectifs principaux du poste consiste à aider les personnes à renouer les liens avec leur famille et leur collectivité.

« Ces hommes ont tous des mères, des femmes et des enfants, comme nous. Lorsque les pères sont absents, les familles en souffrent. Nous voulons les réunir avec leurs proches avec le meilleur résultat possible. »

La surreprésentation des personnes noires dans les établissements fédéraux a été mise en évidence dans le rapport de 2020-2021 du Bureau de l’enquêteur correctionnel. Les constatations ont suivi de près les vives réactions mondiales au meurtre de George Floyd aux États-Unis, attirant l’attention sur les préjugés, la discrimination et le racisme systémique inhérents dans la société. La police et les autres services d’intervention d’urgence, les organismes et tous les ordres de gouvernement ont examiné attentivement leurs propres cultures et pratiques et ils ont pris des mesures pour effectuer des changements importants. Le SCC a fait de même.

Maxime Kalifa Sanou, un agent principal de projet pour la Direction de l’engagement des citoyens du SCC, souligne la proactivité de la région de l’Atlantique en mettant en œuvre des initiatives pour les délinquants noirs.

« Grâce à l’histoire riche de la région de l’Atlantique avec les personnes noires, la région était bien placée pour déterminer les besoins particuliers des délinquants noirs. Je ne suis pas surpris que l’idée soit venue de là en premier. Ensuite, Lacey a présenté un exposé sur son poste à une réunion avec la commissaire et le Comité consultatif national ethnoculturel (CCNE) », exprime Maxime. « Ils ont vraiment apprécié ce qu’elle faisait et le succès qu’elle avait. D’autres régions voulaient aussi envisager la création d’un tel poste. »

L’agent de liaison du SCC pour les délinquants noirs : Ramon "Snowy" Noble

Portrait de Ramon (Snowy) Noble
Ramon (Snowy) Noble est l’agent de liaison entre les délinquants noirs et les collectivités/établissements du Bureau du district de l’Alberta et des Territoires du Nord-Ouest

« Nous reconnaissons que les délinquants noirs sont surreprésentés dans nos systèmes correctionnels et que de ce fait, ils sont mal desservis », dit Ramon (Snowy) Noble.

Snowy est l’agent de liaison pour les délinquants noirs de la région des Prairies qui contribue à changer cette situation.

Il assume ce rôle depuis décembre 2022 et travaille dans le Bureau du district de l’Alberta et des Territoires du Nord-Ouest. Snowy était un aumônier au SCC depuis 22 ans et travaillait à l’Établissement de Drumheller et à l’Établissement d’Edmonton pour femmes. Ses années d’expérience et les liens qu’il a établis avec des personnes et des organismes dans la collectivité ont fait de lui un candidat idéal pour ce rôle de liaison.

Tout comme Lacey, Snowy rencontre les délinquants dans les établissements et dans la collectivité. Il informe leur agent de libération conditionnelle de ses visites et des choses dont ils ont besoin, tel qu’un logement, un emploi et renouer avec leur famille.

Lorsqu’une personne se rapproche de son retour dans la collectivité, Snowy approche divers services et groupes communautaires pour coordonner un réseau de soutien positif. Il assure aussi la liaison avec la famille de la personne pour la préparation à son retour.

Snowy souligne qu’il travaille auprès de personnes de différents milieux, y compris des immigrants et des réfugiés, donc, il aide souvent les personnes libérées à renouer avec leur culture.

« Je pense que l’important, c’est de les voir comme des personnes qui proviennent de quelque part et qu’ils portent en eux leur histoire, leur vie. »

L’agente de réinsertion sociale ethnoculturelle du SCC : Lori-Anne Beckford

Portrait de Lori-Anne Beckford
Lori-Anne Beckford travaille dans la collectivité où elle favorise la réinsertion sociale des délinquants

Lori-Anne Beckford est l’agente de réinsertion sociale ethnoculturelle rattachée à l’administration régionale de l’Ontario, mais elle travaille principalement dans le district central de l’Ontario. Son rôle est différent de celui de Lacey et Snowy. Elle ne travaille pas directement auprès des délinquants noirs dans les établissements, mais elle sert les personnes qui vivent déjà dans la collectivité. Elle explique que c’est principalement parce que les délinquants noirs sont nettement plus nombreux en Ontario (plus de 1 100 délinquants dont plus de 400 sont en liberté) comparativement aux deux autres régions.

« En ce moment, je cherche surtout à travailler avec des soutiens communautaires et à déterminer lesquels peuvent contribuer à la planification de la libération conditionnelle et de la réinsertion sociale », explique Lori-Anne, qui occupe le poste depuis décembre 2022. « Je trouve des soutiens communautaires qui peuvent offrir du soutien aux personnes qui sont déjà dans la collectivité et j’établis un lien entre eux. »

Lori-Anne souligne que certains membres du personnel du district central de l’Ontario ont élaboré le projet pilote sur les antécédents sociaux des délinquants noirs. Cet outil de gestion des cas, qui a été créé par et pour le personnel en 2016, a été lancé dans la région de l’Ontario en 2022. Il aide le personnel qui travaille auprès des délinquants noirs à déterminer le soutien dont ils ont besoin « à l’intérieur des murs » et dans la collectivité.

« Il s’agit d’une pratique exemplaire qui donne au personnel un outil supplémentaire pour mieux comprendre les antécédents sociaux des Noirs. Tous les agents de libération conditionnelle sont formés à l’utilisation de l’outil. Il est demandé au personnel de considérer les antécédents sociaux particuliers des délinquants noirs auprès desquels il travaille, de tenir compte de leurs problèmes et de leurs inquiétudes et de penser à des services culturels particuliers », exprime-t-elle.

“This is a best practice that gives staff an additional tool to understand Black social history. All parole officers are trained in the tool. Staff are being asked to consider the specific social history of the Black offenders that they're working with, consider the issues and concerns they have and come up with specific cultural services”, she said.

Lori-Anne souligne que puisque les agents de libération conditionnelle reçoivent du soutien dans l’utilisation de cet outil, elle n’a pas autant de contacts directs avec les délinquants avant leur libération. Néanmoins, son rôle est d’aider à concrétiser la « phase 2 » du document d’orientation sur les antécédents sociaux des Noirs, dans lequel elle détermine les services culturels requis et/ou désiré par les délinquants et leurs agents de libération conditionnelle.

Les trois agents de liaison pour les Afro-Canadiens ont souligné que leur poste était un pas dans la bonne direction pour remédier aux iniquités auxquelles font face les délinquants noirs.

Lori-Anne résume leur engagement : 

« J’ai toujours voulu être à l’écoute des délinquants noirs auprès de qui je travaille afin d’aider à renforcer les collectivités en général et de réellement renforcer le SCC en tant qu’organisation réceptive qui s’acquitte vraiment de son mandat, de sa mission et de ses priorités organisationnelles. »

Le SCC est résolu à créer une organisation antiraciste, diversifiée et inclusive. Un Cadre de lutte contre le racisme a été lancé en 2021, définissant un certain nombre de mesures à prendre dans l’ensemble de l’organisation, y compris par les employés, les délinquants et les intervenants. En 2022, le SCC s’est également engagé à élaborer une stratégie relative aux délinquants noirs et l’organisation travaille activement avec d’autres ministères et organismes du gouvernement sur des initiatives importantes pour remédier à la surreprésentation des Noirs dans le système de justice pénale. Ces projets pilotes sont des éléments importants pour déterminer comment le SCC ira de l’avant.

Entre Nous

Entre Nous est une publication du Service correctionnel du Canada (SCC). Elle présente des articles, nouveaux et anciens, sur les personnes et les programmes du SCC. Ces articles offrent une fenêtre intéressante sur la façon dont le SCC remplit sa mission visant à contribuer à la sécurité publique et à faciliter la réhabilitation. Entre Nous est l’endroit où trouver des articles informatifs, des balados et des vidéos sur le SCC.

Suivez-nous

Connectez-vous en ligne

icon FaceBook   icon LinkedIn   icon Twitter/X   icon YouTube

logo : Service correctionnel Canada
logo : Canada

Détails de la page

Date de modification :