Perspective des jeunes
Titre officiel : Loi fédérale en matière d’accessibilité - Rapport d’analyse technique
De nombreux jeunes Canadiens handicapés ont pris part aux consultations – des centaines d’entre eux ont répondu au questionnaire en ligne, et 115 jeunes de tout le pays ont participé au Forum national des jeunes. Dans cette dernière section du rapport, nous présentons la perspective des jeunes. Les constatations qui suivent reposent sur l’examen des travaux menés dans le cadre du Forum et sur une analyse comparative détaillée des données du questionnaire en ligne en fonction de l’âge.
Le plus remarquable n’est pas que les opinions des jeunes diffèrent de celles des autres Canadiens, mais qu’en fait elles sont très similaires. D’ailleurs, l’un des principaux thèmes ressortant de notre analyse d’ensemble est la concordance des points de vue exprimés par les diverses méthodes de consultation. Les quelques différences observées entre les opinions des jeunes et celles des autres participants aux consultations tendaient à être peu prononcées; il s’agissait davantage d’une question de degré de priorité accordé que de divergences à proprement parler.
Il faut également noter que certaines différences dans les points mentionnés par les jeunes découlent du fait que le Forum national des jeunes s’est penché sur des enjeux plus circonscrits et moins nombreux comparativement à la consultation en ligne. Qui plus est, les jeunes ayant pris part au Forum se sont concentrés sur des enjeux associés à l’éducation, à la formation et à la transition des études au travail, sans oublier le leadership des jeunes.
Dans l’ensemble, la perspective des jeunes concorde en grande partie avec les opinions des autres Canadiens sur chacun des principaux enjeux, dont les suivants.
La nécessité de sensibiliser le public et de changer les attitudes, et les moyens suggérés pour y arriver – À l'instar des autres participants, les jeunes estiment qu’il faut changer les attitudes pour réaliser de véritables progrès à long terme en matière d’accessibilité. Ils pensent aussi qu’il est important de consacrer de grands efforts aux enfants et au système d’éducation. Pour ce qui est du contenu du message et des objectifs, la « normalisation » des personnes handicapées était jugée essentielle. Autrement dit, les attitudes doivent évoluer au point où les personnes handicapées ne sont plus considérées comme étant des gens à part, différents, mais deviennent des membres à part entière d’une société canadienne diversifiée, que ce soit dans les arts, dans les salles de cours, dans la rue et au travail.
Les aspects prioritaires et le rôle du gouvernement du Canada – Tous les participants aux consultations, dont les jeunes, sont d’avis que le gouvernement du Canada est le mieux placé pour diriger les efforts en matière d’accessibilité et d’élimination des obstacles connexes (à titre de leader, de modèle à suivre, de législateur, de décideur et de responsable de la surveillance).
Quant aux aspects à aborder en priorité, les jeunes ont mentionné l’interrelation des obstacles reliés à des éléments comme l’éducation, la formation, l’emploi, les transports et la pauvreté, comme ce fut le cas tout au long des consultations. Selon les jeunes, le gouvernement du Canada devrait travailler de concert avec les provinces et les territoires afin d’améliorer l’accès aux études ainsi qu’à la formation et aux programmes pouvant aider les jeunes à réussir la transition des études au travail. À ce sujet, ils proposent des mesures comme des subventions, des bourses et l’annulation des dettes découlant des prêts aux étudiants. Ils sont en outre fortement en faveur de programmes offrant aux jeunes handicapés des occasions de perfectionner leurs compétences en leadership.
De même que les autres Canadiens ayant pris part aux consultations, les jeunes souhaitent que la nouvelle loi englobe autant d’organisations et d’aspects de la vie que possible. Ils veulent aussi que l’on utilise des définitions larges de « personnes handicapées », englobant notamment les incapacités « invisibles ». De plus, ils espèrent que la nouvelle loi et les politiques qui en découleront serviront à améliorer la cohérence et la clarté du grand nombre de lois et de règlements sur l’accessibilité en vigueur au Canada, dont la substance varie passablement. Enfin, comme les autres Canadiens, les participants au Forum demandaient aux gouvernements d’éliminer une partie du fardeau imposé aux personnes handicapées lorsque celles ci veulent se prévaloir de recours.
Surveillance et application de la nouvelle loi – Les jeunes sont en faveur d’une combinaison de mesures incitatives et de pénalités, mais en ciblant les mesures incitatives (par exemple, dans le cas des employeurs et des établissements d’enseignement). Ils jugent important que les employeurs ne voient pas les personnes handicapées et les mesures d’adaptation d’un œil défavorable ou punitif, ce qui rend d’autant plus importante la promotion de l’inclusion en tant que norme sociale, pour garantir la participation pleine et entière de tous.
De même, les jeunes souhaitent que les organisations aient accès à des renseignements, des outils et des programmes afin de les aider à éliminer les obstacles et à devenir plus accessibles (par exemple, au moyen d’un carrefour d’information virtuel et d’un fonds d’aide aux mesures d’adaptation en milieu de travail). Les jeunes, comme les autres Canadiens, veulent que la surveillance et l’application de la loi soient efficaces. Dans ce contexte, et en lien avec la question de la sensibilisation, les jeunes soulignent la nécessité d’informer les personnes handicapées sur leurs droits et les mécanismes de recours qui existent.
Le questionnaire en ligne comportait cinq questions où l’on observe des écarts statistiquement significatifs dans les réponses des personnes de la cohorte âgée de moins de 35 ans. Plus précisément, les personnes plus jeunes tendent davantage à :
- accorder de l’importance à l’éducation et au système d’éducation à titre de moyen à utiliser par le gouvernement du Canada pour sensibiliser les gens et changer les attitudes
- appuyer sans réserve l’objectif de la loi tel qu’énoncé dans le Guide de discussion et dans le préambule du questionnaire en ligne
- formuler des commentaires sur la manière de définir les termes « accessibilité » et « obstacle » dans la loi
- proposer que les organisations disposent d’échéanciers plus flexibles pour se conformer aux exigences de la loi
- suggérer que le gouvernement du Canada présente plus fréquemment des rapports publics sur l’efficacité de la loi (tous les trimestres).
Obstacles à l’exercice d’un rôle de leadership
Les délégués au Forum national des jeunes ont consacré une partie de leur temps à discuter des obstacles qui se posent aux jeunes handicapés qui veulent exercer un rôle de leadership et servir leur collectivité.
Les participants ont indiqué que les obstacles reliés aux attitudes étaient dominants. Ils ont expliqué la manière dont les idées fausses les plus courantes sur les personnes handicapées amènent certaines personnes à supposer que les jeunes comme eux ne sont pas capables d’exercer un leadership ou de jouer un rôle important dans le cadre d’une organisation ou d’une activité. Tel que cela a été décrit, le fait d’affronter régulièrement ce genre d’attitude négative en vient à miner la confiance des personnes handicapées et à les dissuader de s’investir dans la société.
Les autres obstacles au leadership des jeunes handicapés qui ont été mentionnés comprennent l’absence de formation scolaire ainsi qu’une réputation et un profil peu avantageux à l’intérieur de la collectivité, de même que les occasions ratées par manque d’information et de conscientisation.
À la question de savoir comment le gouvernement du Canada peut élargir les possibilités d’exercer un leadership qui s’offrent aux jeunes handicapés, les participants ont proposé les approches suivantes :
- améliorer l’accès à l’éducation grâce à des incitations et à un soutien financier, par exemple des bourses d’études et l’annulation de dette
- favoriser et financer la création de programmes d’enseignement coopératif, de programmes d’expérience de travail et de programmes de mentorat (par exemple, jeunes chefs de file à titre de mentors de jeunes handicapés, mentorat via le Web pour les jeunes handicapés vivant dans des collectivités éloignées)
- appuyer la mise sur pied d’un conseil ou d’un réseau national de jeunes handicapés
- encourager et aider les jeunes handicapés à jouer un rôle civique en devenant défenseurs des droits, membres du personnel politique ou représentants élus
- offrir davantage d’occasions, durant les études secondaires et postsecondaires (par exemple, conférences, forums des jeunes), permettant de réunir les étudiants handicapés et les autres étudiants.
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